SOCIETE FRANCO-ALGERIENNE DE PSYCHIATRIE |
Dossier de presse : le suicide en Algérie
Revue de la Presse
Taïeb Ferradji. Psychiatre à Bobigny et auteurSoigner la souffrance de l’exil, une formidable façon de travailler le sienDans un récit autobiographique peint de nostalgie, Ces exils que je soigne (*), Taïeb Ferradji, psychiatre à Bobigny, raconte son exil en France pendant les années 90. Alors qu’il était jeune médecin, son statut social ne lui a épargné ni le douloureux arrachement à son pays, ni le ressentiment à l’égard de la société française. En écoutant ses patients émigrés, il soigne sa propre souffrance d’exilé et construit sa résilience. Ces exils que je soigne, pourquoi le choix du pluriel ? Le titre a été choisi avec les responsables de la collection. C’est pour moi un jeu de mot et un clin d’oeil à une situation complexe et des histoires multiples. D’ailleurs, peut-on vraiment soigner l’exil ? Jean Guitton disait que « le plus court chemin de soi à soi, c’est l’autre ». Alors écouter le récit d’autrui et soigner la souffrance de l’exil peut être une formidable façon de travailler le sien. Enfin, la question du pluriel est pour moi indissociable de celle de l’exil qui, avant d’être une épreuve ou une expérience, est d’abord une rencontre, et toute rencontre est par essence plurielle. Le choix de votre spécialité (psychiatrie) est-il en rapport avec votre vécu ? S’agissant du choix de la spécialité, je peux juste vous dire qu’à la fin de mes études médicales générales et du choix de la spécialité, mon classement me permettait largement de m’orienter vers une autre spécialité. Le choix de la psychiatrie est pour moi ce qu’on pourrait appeler un choix du coeur. Et le psy que je suis vous dira que tout choix est obligatoirement en rapport avec le vécu… Auriez-vous écrit ce livre de la même manière si vous n’étiez pas en exil ? Le fait que je vive en France a certainement à voir avec l’écriture de ce livre, mais surtout avec la forme et le contenu. Je ne l’aurais sûrement pas écrit de la même façon s’il n’y avait pas eu l’exil, enfin, je crois... En écoutant vos patients, n’est-ce pas vos « propres blessures » que vous soignez ? J’ai eu, notamment à travers le travail d’analyse, un espace pour soigner « mes propres blessures » et je continue ce travail à travers une supervision régulière. La phrase que vous citez est une métaphore du lien que la dialectique des soins aux migrants induit chez moi. En revanche, ma propre expérience de la migration me les rend plus proches et me permet de mieux assurer cette fonction de passeur entre des univers parfois contradictoires, voire en conflit. Vous évoquez, dans votre livre, des expériences qui ont marqué votre vie : le décès de votre mère, le remariage de votre père, le printemps berbère (1980), l’assassinat du docteur Boucebci, octobre 1988, etc. Comment vivez-vous ces souvenirs en exil ? En effet, j’évoque des expériences et des moments marquants de mon parcours, mais ceux-ci, comme vous devez vous en douter, ne sont pas les seuls ni les plus marquants. Ce sont juste des instantanés d’un parcours qui permettent de témoigner du regard qui est et reste le mien sur mon pays, mes proches, et l’histoire, avec ou sans histoire, d’un enfant né en Kabylie et dont la trajectoire va le mener dans une espèce de mouvement centrifuge de plus en plus loin de son berceau culturel et des siens. C’est aussi pour moi une façon de rendre hommage à la sagesse de mes parents (et de tous les parents comme eux) et à la profondeur de mon pays et de sa culture. N’est-ce pas une façon de les garder vivants que d’en parler ? Je souhaitais aussi témoigner à travers ce récit du fait que d’où qu’on vienne, même quand c’est de très loin, il est toujours possible d’arriver quelque part. En exil, ces souvenirs sont là pour me rappeler, si besoin est, que je reste malgré tout l’enfant de ce village haut perché en Kabylie, qui garde une tendresse infinie pour les siens et qui sait, comme le disent les sages et griots africains, que « quand on ne sait pas où l’on va, il faut s’asseoir et regarder d’où l’on vient ». Je suis maintenant parti depuis de nombreuses années d’Algérie, alors il m’est difficile de dire si mon regard serait resté le même. Je me demande si ce n’est pas davantage l’âge et l’expérience qui changent notre regard plus que le lieu à partir duquel on le porte. Fondamentalement, mes liens avec les miens ne peuvent être ébranlés par les vicissitudes de l’histoire et mon regard sur les miens sera toujours celui de la fraternité et du pardon. L’auto-thérapie d’un exiléIl se souvient du village de son enfance, Ath Argane, perdu dans la montagne kabyle où, malgré la pauvreté, lui-même et sa fratrie n’ont manqué ni d’affection ni d’éducation. De ses études au coeur de la Kabylie insurgée pour ses revendications démocratiques. De l’assassinat par les islamistes de son professeur et guide, le docteur Boucebci, un des fondateurs de la psychiatrie en Algérie. C’est une autre Algérie, son Algérie, que décrit l’auteur en relatant des tragédies. En parlant de l’enfance, la lucidité est bien présente. Mais le trouble atteint le lecteur dès la première lettre et jusqu’au point final. L’auteur a tenu également à donner une place importante à ses proches, à savoir ses parents, en rendant hommage à leur courage et aux sacrifices pour leurs enfants, en dépit d’une situation précaire qui a permis de souder les liens de la famille. Aujourd’hui, le psychiatre exerce son métier en France, une terre d’exil qui l’aide à se rapprocher encore plus de ses patients, notamment les migrants vivant les mêmes souffrances et bouleversements, confiés parfois en tamazight, sa langue maternelle. Les efforts et les sacrifices du jeune Kabyle l’ont propulsé à des postes importants : rédacteur en chef d’une revue (L’autre) dédiée aux questions transculturelles et de migration (www.clinique-transculturelle.org), responsable de la seule équipe française spécialisée dans ces questions (à ce titre il anime une consultation à l’hôpital Avicenne anciennement franco-musulman spécialisée dans la prise en charge des migrants et du trauma). Ces exils que je soigne est le premier livre personnel de Taïeb Ferradji, qui travaille déjà sur deux nouveaux ouvrages, dont une suite et un recueil d’entretiens avec le peintre Denis Martinez sur les chantiers itinérants qu’il anime à travers la Kabylie depuis le début des années 2000. (*) Ces exils que je soigne, La migration d’un enfant de Kabylie. Les éditions de l’Atelier, Paris, février 2009.
15 janvier 2010 El Watan Le Pr Mahfoud Boucebci : la psychiatrie à visage humainA l’époque, le laboratoire d’EEG était installé derrière le service d’ophtalmologie du CHU Mustapha. C’est là que je rencontrais pour la première fois, M. Boucebci, un homme charmant, accueillant, portant lunettes et cheveux longs. Très patient mais méticuleux sur l’origine des enfants et leur pathologie, il me reçut dans son bureau, me posa quelques questions sur les convulsions de l’enfant, puis l’entretien déborda sur une autre pathologie : l’épilepsie. Certes, on a eu un cours sur cette maladie, mais le professeur constata que je ne connaissais pas le sujet. Il n’insista pas. A la suite d’une autre visite et mieux préparé, je repris la discussion sur l’épilepsie. Pour moi, c’était une maladie grave, spectaculaire et terrifiante. Avec amitié, il m’expliqua comme un maître explique à son élève quelques aspects de la maladie avec un souci de précision et de rigueur scientifiques. C’est alors qu’il me proposa d’être mon directeur de thèse non pas sur l’épilepsie comme pathologie neurologique, mais l’épilepsie comme problème en milieu algérien. Le sujet m’intéressa immédiatement, car il traitait non pas de la maladie mais de la prévention, et déjà il évoquait les mesures législatives, le développement de l’accouchement en milieu hospitalier. Au fur et à mesure que je travaillais avec le Pr Boucebci, l’idée que j’avais là un maître qui me dirigeait me passionna, je pouvais le consulter quand je voulais, quelquefois pour qu’il m’explique un mot ou une phrase. Toujours disponible et présent jusqu’à 18-19h et chaque fois que je repartais, j’étais enrichi et marqué par son savoir. Je découvrais aussi un médecin disponible, car le Pr Boucebci avait une à deux consultations quotidiennes, et j’étais frappé par le nombre de gens qui attendaient dehors, surtout des femmes, leurs enfants sur les genoux, tout simplement parce qu’il n’y avait pas de salle d’attente. M.. Boucebci partageait sa journée entre les consultations, vers 13h il se faisait acheter un paquet de biscuits, s’étendait sur la table d’examen un instant pour reprendre la consultation jusqu’à 16h. Après quoi, il interprétait une pile d’EEG ; d’autres fois, il me recevait ou recevait d’autres étudiants quand il ne partait pas à Oran assurer certains cours de psychiatrie. M. Boucebci n’était pas seulement un maître, mais devenait facilement l’ami de ses étudiants à qui il rendait tous les services qu’il pouvait. Il était ouvert et recevait de la même manière les patients, quel que soit leur niveau social, et faisait tous les efforts pour parvenir à expliquer et à faire passer le message à des mères souvent analphabètes. Inlassablement aidé et guidé dans mon travail, il parvenait à me faire connaître la maladie d’une manière générale ; la relation médecin-malade et la psychiatrie de manière particulière. Dans la perspective de notre travail, nous sommes parvenus à souligner deux points importants : 1- apporter une aide aux familles afin d’éviter le rejet de l’enfant épileptique ; 2- ne pas aborder exclusivement le problème de l’enfant épileptique en fonction de son épilepsie, mais d’une approche globale des problèmes présentés par celui-ci. Donc, très tôt, je remarquais que le Pr Boucebci s’intéressait aux problèmes posés par la femme et l’enfant, et plus par l’enfance, car tout problème survenant sur un organisme en perpétuel remaniement, le déroulement harmonieux des diverses étapes de la vie psychologique risquant d’être perturbé par la maladie. A mon tour, je commençais à rêver d’être psychiatre afin de traiter ces maladies qu’on dit mystérieuses et décrypter ses codes et ses messages. On est tenté de définir la psychiatrie comme une branche de la médecine qui traite des maladies mentales qui, selon Henri Ey, est la science de l’homme qui a pour objet sa vie de relation, c’est-à-dire les rapports qui le lient en tant que sujet ou personne à son monde. En d’autres termes, le mental est la science des fonctions, des opérations, des comportements, des idées et des sentiments dont le développement et l’organisation constituent les modalités de son adaptation aux milieux physique, social et culturel dans lequel se déroule son existence. La maladie mentale a toujours été considérée comme des types de comportements jugés anormaux ou paranormaux, selon le milieu dans lequel ils se manifestent. Il s’agit soit de sorcellerie, soit de possession masculine ou féminine, soit de prophétisme. La réalité de la maladie mentale n’étant pas reconnue en conséquence, on appliquait le traitement qui convenait. C’était soit le trou de trépanation de la boîte crânienne pour faire sortir le démon, soit le bûcher, ou alors l’enchaînement, l’isolement et le traitement par les jets d’eau, puis le traitement barbare a cessé. Pinel supprima les chaînes en France et c’est l’asile qui rentra en jeu. Il fallait protéger le malade contre lui-même et contre les autres. On va encore une fois renier la maladie mentale, ce sera le stade de la lobotomie. Du point de vue de l’histoire de la psychiatrie en Algérie, le Pr Boucebci nous relate une bonne et une mauvaise périodes. Lors de la période coloniale, ce qu’il nous apprit nous désola au plus haut point et nous dévalorisa lorsque parlant de l’épilepsie, il nous cita les travaux de la Clinique psychiatrique d’Alger sous la direction du Pr Porot qui traitait de l’impulsivité criminelle chez l’indigène algérien. Ses facteurs (Annales médico-psychologiques 1932). A ce titre, il dit que du point de vue étiologique (de l’épilepsie), il faut tout de suite signaler l’existence chez l’indigène « d’un tempérament spécial » et donc, à côté des causes classiques de l’épilepsie, on peut, en pénétrant plus avant dans le mécanisme étiologique, trouver dans la complexion psychophysiologique de l’indigène d’autres éléments à mettre en ligne de compte dans le déterminisme si facile et si fréquent chez lui, du mal comitial. L’un de nous signalait récemment : « L’indigène, souvent gros débile mental, est un être dont les activités supérieures et corticales sont peu évoluées, dont la vie essentiellement végétative et instinctive est surtout réglée par son diencéphale » (Congrès des aliénistes et neurologistes de langue française Bruxelles 1935). Celle qui nous réchauffe le cœur est la théorie de Frantz Fanon a contrario de l’opinion de la psychiatrie coloniale. Fanon avertit dans Les Damnés de la terre. « Aujourd’hui, la guerre de Libération nationale que mène le peuple algérien depuis sept ans, parce qu’elle est totale chez le peuple, est devenue un terrain favorable à l’éclosion de troubles mentaux ». Nous mentionnons ici quelques cas de malades algériens et français soignés par nous et qui nous paraissent particulièrement parlants. Nous ne livrons pas, il est superflu de le mentionner, un travail scientifique. Il nous faut insister sur deux points. En règle générale, la psychiatrie clinique range les différents troubles présentés par nos malades sous la rubrique « Psychoses réactionnelles ». Ce faisant, on privilégie l’événement qui a déclenché la maladie, quoique çà et là, soit mentionné le rôle du terrain (l’histoire psychologique affective et biologique du sujet) et celui du milieu. Il nous semble que dans les cas présentés ici, l’événement déclenchant est principalement l’atmosphère sanglante, impitoyable, la généralisation de pratiques inhumaines, l’impression tenace qu’ont les gens d’assister à une véritable apocalypse. Gonflant notre amour-propre, car pour le Pr Boucebci, nous n’étions pas moins lotis qu’un étudiant en France ou en Angleterre et nous expliquait la nécessité pour l’universitaire de comprendre sa participation à un combat pour la libération de l’homme car le progrès de l’humanité passe par un travail où la valeur scientifique, l’ouverture d’esprit, de tolérance sont les éléments essentiels. Qu’on le veuille ou non, l’utilisation par les sionistes de noms tels que Freud et Einstein, par exemple, ont permis au sionisme de pousser ses ramifications et son influence, même si les savants en question ont des positions opposées au sionisme. Ainsi, l’organisation sioniste Keren Ha Yesad sollicite Freud, en 1925, pour qu’il soit son président. La réponse de S. Freud a été : « Je ne pense pas que la Palestine puisse jamais devenir un Etat juif ni que les mondes chrétien et islamique soient prêts à ce que leurs lieux saints soient sous la responsabilité juive. Il m’aurait paru plus sensé d’établir une patrie juive dans un lieu moins chargé d’histoire. Je ne peux pas porter de sympathie à la piété fourvoyée qui transforme un morceau d’un mur d’Hérode en une relique nationale et qui offense les sentiments des natifs (Falk Freud end Herz Comtempary psychanalis : Freud et les associations juives 1987 par Chenouni) ». Puis, on fait le procès de la psychiatrie accusée de carcéralisme et de mystification par la fabrication artificielle des maladies mentales. C’est l’antipsychiatre David Cooper qui, dans les années 62-66, développe une psychiatrie contestataire, dans la mesure où la psychiatrie représente des intérêts des hommes normaux et, qu’en fait, la violence en psychiatrie est au premier chef violence de la psychiatrie. Majestueusement, Henri Ey dans Défense et illustration de la psychiatrie souligne que la psychiatrie, cernant la problématique de l’aliénation, fonde son objet en pointant une psychopathologie de l’homme inscrite dans la dimension spécifique de sa liberté. Ainsi donc, la réalité des maladies mentales existe. Depuis, la science a largement progressé pour le mieux-être du malade mental, en témoignent les innombrables théorisations. Les perspectives méthodologiques cliniques et thérapeutiques ; De l’utilisation du D.S.M* au dosage des neuroleptiques à la quantification du ralentissement psychomoteur du déprimé (Widlocher) ou de la vérification de certains états de dépression par le test de la freination à la dexaméthasone, comme de la prévention de la rechute d’une psychose maniacodépressive par les sels de lithium ou la survenue d’une arriération phénylcétonurique par un régime. Au cour de nos stages à la clinique des Oliviers, le Pr Boucebci restait amical mais devenait exigeant, rigoureux et difficile à vivre car il voulait une formation solide du futur psychiatre. Un afflux massif de parents d’enfants malades demandant une prise en charge de leurs problèmes, alors que les structures humaines et matérielles ne le permettaient pas. L’organisation du service était presque militaire avec une discipline stricte sur les horaires de travail, la présence effective et la formation continue. A 8h30, tout le personnel était à son poste et les consultations quotidiennes commençaient. Il n’y avait pas d’hospitalisation, le centre se présentait comme un CMPP, comme un hôpital de jour et comme un centre de formation pour éducateurs, psychologues et psychiatres. Le Pr Boucebci, comme à ses habitudes, était le matin à l’heure, contrôlant tout. Il ne s’absentait jamais et faisait passer sa vie professionnelle avant sa vie familiale. Vers 18h, après la fin d’une présentation de dossiers médicaux, de planchage, de réunions avec les autres personnels éreintés, il nous disait : « Les bonnes choses ont une fin. » L’élément nouveau pour nous, résidents, était la demande au niveau de la consultation : les motifs de la consultation étaient multiples, mais aussi harassants et pénibles les uns que les autres. Il fallait prendre en charge l’enfant, le père et la mère. Nos connaissances rudimentaires au début du cycle de formation nous obligeaient à faire appel à chaque consultation au Pr Boucebci, qui finalement faisait sa consultation et la nôtre. Lors des réunions, on se plaignait du manque de psychologues, psychomotriciens, d’ergothérapeutes, de documents, et même de chauffage. Il nous répondait qu’il fallait avoir la politique de ses moyens avec les moyens de sa politique. Il ne faut surtout pas la politique des bras croisés ou celle de la palabre, il y a toujours quelque chose à faire. Donc, il fallait assurer une prise en charge d’adolescents, d’enfants et d’adultes handicapés. Ce travail de consultation psychopédagogique était toujours pénible et ingrat. Les contacts du résident étaient multiples et difficiles avec les rares psychologues, psychomotriciens et orthophonistes. Il fallait, pour pouvoir communiquer entre nous, toujours plus de travail et de documentation, ce à quoi le Pr Boucebci palliait à chaque fois. Certes, la tâche était difficile, mais la joie intellectuelle était garantie. Lors de présentation des dossiers des malades, le résident parlait de sémiologie, de nosologie et de thérapeutique. Le Pr Boucebci, lui, parlait psychopathologie et nous décryptait le sens de la symptomatologie et où l’interprétation psychoaffective est fondamentale. Le Pr Boucebci insistait tellement sur la psychopathologie infanto-juvénale qu’elle devenait une obsession et une de ses préoccupations majeures. Pour un oui pour un non, il nous demandait ce qu’étaient les organisateurs de Spitz et les différents stades de développement psychologiques de l’enfant. L’enfance abandonnée était son thème préféré le mot « enfant x » n’était pas toléré. Au bout de trois ans de formation, le Pr Boucebci a eu la patience et la rigueur de nous apprendre d’abord que le malade mental souffre et, au-delà du désordre bioclinique ou de l’incidence culturelle, ce qui est essentiel, c’est l’homme qui souffre, donc il nous a appris le respect du malade sans complaisance. La relation médecin-malade et l’amour du maladeAu-delà de notre formation classique de psychiatre, il nous enseigna les spécificités de la psychiatrie algérienne. Ainsi, le Pr Boucebci s’est penché sur la psychopathologie de la multiparité et de la stérilité de la femme, la psychopathologie du couple,l’enfant au cœur de la famille, l’enfance abandonnée. Pour finir, nous citerons deux articles du Pr Boucebci à propos de l’enfance abandonnée. Dans le 1er article, il écrit : « L’émergence et la connaissance par le grand public de problèmes, tels que ceux de la mère célibataire, de l’enfance abandonnée, du couple stérile, du sida et des toxicomanies avec tout ce que ces mots suscitent d’angoisse et de questionnement existentiel, de défense au niveau individuel et collectif contribuent largement à la crise culturelle et sociopolitique, tout autant qu’ils l’expriment ». Il continue : « L’enfance abandonnée, réalité de la vie quotidienne à travers toute l’Algérie, est par son ampleur, ses conséquences et les questions fondamentales qu’elle amène à poser, l’un des aspects les plus angoissants de la crise sociale, culturelle et philosophique que connaît la société algérienne qui, désormais, ignore que 50% de ces infortunés meurent dans les trois premiers mois qui suivent leur naissance dans la solitude d’un berceau d’hôpital. Les victimes du syndrome d’hospitalisme par un instinct suicidaire succombent en un trimestre aux carences psycho-affectives qu’ils subissent dès leurs premiers jours ». L’évolution des autres enfants n’est pas pour autant favorable, en témoigne leur rejet profond par la société (Information psychologique n°10-déc-90).
D.S.M : Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux. Echelle de ralentissement psychomoteur de Widlochek
26 mai 2009 El WatanSéminaire sur la santé mentale à Tizi Ouzou1% des algériens sont schizophrènesLa schizophrénie est une psychose délirante chronique qui se manifeste par la désintégration de la personnalité et par la perte du contact avec la réalité. Elle touche surtout les jeunes. Des études estiment à 300 000 le nombre d’Algériens qui souffrent de cette lourde maladie soit quelque 1 % de la population totale. Près de 60% des lits d’hôpitaux sont occupés par des patients présentant cette pathologie mentale. Une enquête épidémiologique menée à l’hôpital Drid Hocine d’Alger en 2008 fait ressortir que sur 572 malades hospitalisés, 267 sont schizophrènes soit un taux de 47 %. 90% des cas examinés ont entre 20 et 49 ans, dont 1/3 sont des femmes. Les résultats de cette expertise ont été communiqués par le Dr Adja lors de la 9e Journée internationale de psychiatrie ayant pour thème « L’actualité sur la schizophrénie », qui s’est déroulée jeudi dernier à l’hôpital psychiatrique de Oued Aïssi (Tizi Ouzou). La plupart des sujets sondés par cette étude rétrospective vivent dans des situations sociales exécrables (chômage, déperdition scolaire, problème de logement..) et 52 % disent avoir des problèmes familiaux. De multiples facteurs psychosociaux et biologiques sont à l’origine de cette maladie mentale qui touche toutes les régions et que d’aucuns qualifient de criminogène. A Tizi Ouzou, le nombre de malades ne cesse d’augmenter. Selon le Dr Ziri, président du comité d’organisation de ces journées, 80 % des cas consultés au service des urgences de l’Etablissement hospitalier spécialisé en psychiatrie (EHS) Fernène Hanafi de Oued Aïssi sont schizophrènes. Ils viennent de Bouira, Béjaïa, Boumerdès, Alger ainsi que de Tizi Ouzou. Sur un autre chapitre, ce psychiatre déplore le fait que beaucoup de malades notamment les femmes sont « cachés » par leur famille pendant des années, par tabou ou par ignorance, croyant sans doute que la maladie est incurable. L’orateur relève d’autre part l’inexistence d’un véritable service de psychiatrie et de centres de santé mentale. En outre, il est fait état de « l’absence quasi-totale d’une politique de prévention du suicide, des tentatives de suicide et de la toxicomanie ». D’autres intervenants ont relevé la saturation des services de psychiatrie, le manque de personnel spécialisé et à la mauvaise prise en charge du malade. En effet, il est difficile de nos jours de « décrocher » un lit d’hôpital pour un malade. Une grande wilaya comme Tizi Ouzou ne dispose que de 22 psychiatres privés pour une population de 1,3 million d’habitants. La rareté dans les officines du pays de certains psychotropes vitaux pose également problème. Le « générique » est inefficace et les médicaments d’importation sont onéreux. Les praticiens tirent la sonnette d’alarme quant à l’impérieuse nécessité de mettre en place un véritable plan de prise en charge des maladies mentales. Une étude suisse sur la santé mentale dans le monde, publiée en 2007, révèle que 2 millions d’algériens nécessitent des soins psychiatriques. Des chercheurs américains estiment, pour leur part, la population souffrant de ces pathologies dans notre pays entre 10 et 12 %.
21 mars 2009 El Watan Oran : La psychiatrie, les addictions et les psychotropes, thème d'un congrès internationalDes intervenants au
congrès international de psychiatrie, placé sous le slogan "la psychiatrie, les
addictions et les psychotropes", ont appelé jeudi dernier à remplacer le terme
toxicomanie par "addiction", mieux adapté, selon eux, dans le processus de
prise en charge thérapeutique des toxicomanies liées aux troubles
psychiatriques. EL MOUDJAHID, Rencontre sur la toxicomanie: «L'Algérie n'est pas à l'abri de cette épidémie mondiale. par B. Mokhtaria Les spécialistes en
psychiatrie et en lutte contre la toxicomanie s'accordent tous sur un point: la
consommation des drogues est en continuelle augmentation, du moment que tous les
facteurs interactifs sont réunis. Le Quotidien d'Oran, 17 mai 2008 Ouverture aujourd’hui du Congrès international sur la drogue et la toxicomanieL’ampleur du fléau inquiète les spécialistesLe congrès international sur le problème des drogues et la toxicomanie se tiendra aujourd’hui et demain, à l’hôtel Sheraton. Organisé conjointement par la Société franco-algérienne de psychiatrie (SFAP) et la Société algérienne de psychiatrie, Ce congrès aura pour ambition de rassembler les acteurs de plusieurs pays, reconnus pour leurs compétences dans ce domaine. Il aura pour objectifs de favoriser les débats et échanges entre professionnels, de faire le point sur les liens entre addictions et maladies psychiatriques, de présenter les résultats les plus récents de la recherche et les perspectives thérapeutiques en développement. Cette manifestation aura également pour souci de mettre à la portée des participants des informations et des outils pratiques de diagnostic et de traitement au quotidien. Les consommations de drogues sont certainement le reflet d’une société mais les comportements en matière de toxicomanie ne cessent d’évoluer. De plus en plus, le recours aux médiateurs du plaisir et de la relation que sont les drogues au sens large, tels que l’alcool, le tabac, le jeu d’argent mais aussi la nourriture et la sexualité se généralisent et constituent un véritable défi pour la politique, le juridique, le chercheur et le soignant. Devant l’importance du phénomène, un certain nombre de pays se sont dotés d’institutions et de structures dédiées à la lutte contre les drogues et la toxicomanie. Considérée longtemps comme zone de transit, l’Algérie tend à se transformer progressivement en espace de consommation. Elle vient de créer un office nationale chargé d’élaborer la politique nationale de prévention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Depuis, la prise en charge des toxicomanes fait l’objet d’une attention particulière par la multiplication des centres de traitement spécialisés. En effet, plusieurs communications seront présentées par des psychiatres : Addictions et troubles mentaux, l’exemple du cannabis, prise en charge des schizophrènes, Pudding dans la maladie de Parkinson, Cannabis et accident vasculaire cérébral, traitement de la dépendance tabagique, le tabac : anti-hallucinatoire, etc. Benchikh R. 14 Mai 2008, L'Echo d'Oran Prise en charge des maladies
mentales Psychiatrie, le parent pauvre de la médecine ?
Parent pauvre de la médecine, la
psychiatrie ne peut pas soulager à elle seule toute la désespérance qui
consume de son petit feu sournois toute la société du mal-être. Désespérée
mais pas abattue, la corporation se bat dans l'anonymat et fait honneur à cet
humanisme qui a choisi le pari des pauvres et des désarmés qu'on ne saurait
éternellement cacher au risque de se déjuger.
Poignante émission de terrain, jeudi matin, sur les ondes de la Radio Bahia consacrée aux difficultés de la prise en charge de la pathologie mentale à Oran et par extension en Algérie. Intervention à chaud et unanime de la corporation: «Il est impossible de psychiatriser toute la détresse humaine», résume un praticien. Entendre par là également que «la prise en charge efficiente du trouble mental ne dépend pas de la seule structure hospitalière, mais tout aussi de l'environnement le plus immédiat, la famille et les proches notamment pour ne pas dire la société en entier». Au micro, chaque patient raconte sa petite histoire et surtout sa satisfaction d'être pris en charge comme il se doit. Infanticide, maladie, chômage, drogue, emprisonnement, divorce et rejet des autres... l'oubli et bien d'autres aléas de la vie sont avancés par les internés comme pour dire lucidement que la maladie n'est qu'un court intermède qui survient brusquement pour briser le cours normal d'une existence. «L'hôpital offre au moins à celui qui se sent perdu au milieu de son environnement des repères qu'il n'a pas ailleurs», avance un psychiatre qui n'ira pas jusqu'à affirmer que l'asile peut remplacer l'environnement naturel de l'interné. «De 1962 jusqu'à nos jours, 12.000 praticiens qui ont été formés, 4.000 seulement continuent à exercer la psychiatrie». «En 1962, l'Algérie comptait 10.000 lits, elle n'en compte que 4.000 lits», avance un praticien sur les mêmes ondes. Autant de comparaisons qui laissent comprendre que la psychiatrie est vraiment le parent pauvre de la médecine en Algérie. En plus du problème de la surcharge évoqué par tous les intervenants, médecins et personnel paramédical de l'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi et de ses conséquences sur la prise en charge, la rupture de stocks de certains médicaments, essentiels dans le traitement de la maladie, a été également soulignée. «L'hôpital doit faire face aux cas les plus urgents. Le malade, agité ou présentant de réelles menaces pour lui-même ou pour l'ordre public, est acheminé via le pavillon 35 (urgences psychiatriques) à l'hôpital psychiatrique où il doit séjourner pour un moment, le temps d'être stabilisé. Une fois sorti, il est pris en charge en post-cure au niveau de la polyclinique de Ibn Sina (Victor Hugo) ou Eckmühl où il doit surtout s'approvisionner en médicaments notamment avec le modecad, un psychotrope administré mensuellement sous forme d'injection pour l'aider à se stabiliser. Voilà en raccourci le parcours normal d'un interné», explique l'animateur de l'émission. «Toutefois ce médicament, qui n'était pas disponible il y a quelque temps au niveau du dispensaire, a fait que nombreux patients ont rechuté. Comme si rien n'a été fait pour le malade», fera remarquer un paramédical du dispensaire de Victor Hugo. Et pourtant, ce psychotrope est aussi vital que l'insuline l'est pour le diabétique. Le dispensaire psychiatrique de Ibn Sina est trop exigu pour les 150 patients qui s'y rendent quotidiennement et pour le personnel qui fait ce qu'il peut pour venir en aide à tous ces patients pour la plupart de condition précaire et qui ne peuvent se permettre l'achat d'un psychotrope chez les officines de même usage à 16.000 dinars la boîte. Un personnel tout de même dévoué et engagé dans un travail des plus harassants et surtout des visages apaisants et familiers à tous les patients et leurs proches. Ce dispensaire de l'avis de tous nécessite des réaménagements et ce n'est pas parce qu'il faut cacher ce genre de maladie qu'il est interdit de s'en soucier. Le directeur de la Santé de la wilaya d'Oran, en clôturant l'émission, ne disconvient pas face à tous les propos avancés; il dira «veiller à ce que les conditions de la prise en charge soient améliorées». Pour revenir à la psychiatrie, les statistiques sont affolantes et à chaque colloque ou journée scientifique qui lui est consacrée, on entrevoit le trouble mental comme une vraie menace sanitaire. «La société qui rejette cette maladie en lui conférant le sceau du préjugé de l'inimitié, en amont, ne favorise pas la seule prise en charge clinique», précise plus d'un praticien. Alors qu'on voit que les barrières entre le normal et le pathologique dans ses origines premières sont de plus en plus invisibles et minimes tant que les causes sont tout aussi sociales, à l'exemple du chômage ou de l'échec qui dévalorise l'image de la personne vis-à-vis d'elle-même. Un SDF qui vit dans la rue n'est pas forcément un malade qu'on doit soigner dans son âme mais bel et bien un marginal de la société qui l'a botté sur la touche. Un harrag qui s'en va, englouti par le mirage de ses propres illusions, peut à lui seul représenter le cas le plus typique de la désespérance d'un mélancolique qui, dans les propres termes de la psychiatrie, a perdu son intime objet d'amour. Manque de perspective, manque de repère, impossibilité de se projeter dans l'avenir, en un mot: défaut de feuille de route pour tracer les sillons de sa propre trajectoire. Voilà en somme les vrais maux de la société qui amplifient le plus souvent le désir du divorce avec le monde du réel. Le plus vieil interné de l'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi séjourne dans cet asile depuis 1957, toute une vie ! Le Quotidien d'Oran 19 avril 2008
RUSH SUR LES CABINETS DE PSYCHIATRES ET DE PSYCHOLOGUES - La prise en charge hospitalière des maladies psychiatriques reste en deçà des besoins.
Présent compromis, avenir incertain...Les Algériens ne savent plus à quel saint
se vouer. Fragilisés par la tragédie nationale dont les séquelles brûlent
toujours, une crise sociale sans précédent...ils sont devenus des «abonnés»,
par excellence, des cabinets de psychiatres, et par ricochet, médecine
psychosomatique...et des neuropsychiatres. «J’ai ouvert les yeux sur une
illusion, un grand mensonge et une existence vaine», regrette un dépressif. Le pays compte 150 000 schizophrènesUn Algérien sur dix sombre dans la dépressionLa santé mentale des Algériens n’est pas au beau fixe, à en juger par les statistiques qui nous poussent à mieux gérer les charges émotionnelles et le stress quotidiens afin d’éviter de sombrer dans l’abîme. Le constat est accablant : un Algérien sur dix souffre de traumatismes psychiatriques ou de dépression nerveuse. Un chiffre alarmant qui a été communiqué hier au congrès international de psychiatrie consacré à la situation mentale dans le monde arabe. Selon des données sur le cas Algérie, les maladies mentales sont en constante progression, avec une ascension particulière pour la schizophrénie. Selon les recoupements faits au niveau hospitalier, pas moins de 150 000 Algériens souffrent de schizophrénie, cette maladie qui fait plonger le patient dans des mondes différents ne sachant plus dissocier la réalité de la rêverie. La prise en charge hospitalière reste en deçà des besoins, avec la disponibilité de seulement 5000 lits pour 500 psychiatres, soit un psychiatre pour 60 000 habitants. Notons que la tendance à la hausse des maladies mentales n’est pas une particularité algérienne, c’est même une tendance générale, notamment en Egypte, au Maroc et en Tunisie. Au pays des pyramides, la dépression nerveuse représente 25% du taux de maladies mentales recensées. Au Maroc, la tendance est aussi forte, avec une prévalence des troubles mentaux de 48,9% contre 26,5% pour la dépression nerveuse. Alors que la situation est bien plus avantageuse en Tunisie, avec 6,1% pour la dépression nerveuse et 0,5% pour la schizophrénie. Selon des études prospectives établies par l’Organisation mondiale de la santé, la dépression nerveuse sera d’ici à l’horizon 2010 la deuxième cause d’incapacité après les maladies cardiovasculaires. Le manque de psychiatres serait une des raisons de cette hausse du nombre de dépressifs. Le grand pays qu’est l’Egypte ne compte que le petit nombre de 1000 psychiatres pour une population de 73 millions d’habitants, soit un psychiatre pour 73 000 habitants. La Tunisie enregistre, quant à elle, deux psychiatres pour 10 000 habitants, contre seulement 350 psychiatres au Maroc. Des chiffres qui attestent d’un désintérêt de la part des politiques face aux maux de l’esprit, pourtant source de réels dangers pour l’homme. « La santé mentale doit être au centre des préoccupations des politiques car une mère souffrant de troubles psychiatriques aura des conséquences très graves sur la santé de son enfant », souligne le docteur Moussaoui du Maroc. Le débat a montré que la gent féminine reste la plus vulnérable face aux troubles mentaux et que nul ne peut vivre 70 ans sans avoir au moins une crise de panique. Le professeur Kacha, président de la Société algérienne de psychiatrie — société organisatrice du congrès — a plaidé, pour sa part, pour la création d’une direction de la santé mentale au niveau du ministère devant « booster la législation sur les droits à la santé mentale et le développement de cette spécialité ».
8 novembre 2007 El Watan Dix ans après le massacre de Bentalha73% des enfants ont vécu un traumatismeLe 23 septembre 1997, l’Algérie s’est réveillée sur une horrible boucherie. Un groupe de terroristes s’est attaqué avec une violence inouïe aux habitants de Bentalha, situé entre Baraki et Sidi Moussa, à l’est de la capitale. Les témoignages des rares rescapés ont bouleversé le monde. Dix ans plus tard, ceux qui ont survécu à cette tragédie continuent de souffrir du lourd traumatisme psychologique. Pour évaluer les séquelles post-traumatiques de ce drame, le centre de soins psychologiques de Bentalha, créé en début de 1998 par la Fondation nationale pour la promotion et le développement de la recherche (Forem), a fait le bilan d’une décennie de prise en charge. L’évaluation de cette thérapie concerne 120 adultes et 413 adolescents et montre que 73% des enfants ont vécu un traumatisme entre 1995 et 2000. Pour 39% des cas, l’origine est liée à des actes terroristes, 28% des cas au décès du père (directement ou indirectement lié au terrorisme) et 26% des cas à l’assassinat du père. Il est important de relever que 54% de l’échantillon fréquentent toujours les collèges et 56% ont un âge moyen de 15 ans. Ces adolescents sont dans 62% des cas des orphelins de père et 9% de mère, et dans 91% des cas sont dans une extrême pauvreté et vivent grâce au programme d’aide dans le cadre du parrainage des orphelins (un millier d’orphelins ont été parrainés dans ce cadre). Les spécialistes ont montré que 51% des adolescents, soit 211, suivis au centre souffrent de post-traumatisme, dont 39% des cas sont dans une mauvaise situation, et 24% des cas ont une mauvaise estime de soi. Pour ce qui est des 120 adultes pris en charge, les statistiques montrent que 47% présentent des traumatismes psychologiques dont la principale cause est dans 86% des cas la perte du mari. Il est également fait état de 46% des cas âgés entre 36 et 55 ans qui sont toujours atteints du stress post-traumatique et 83% de ces derniers sont des chômeurs. Des chiffres qui font très peur dans la mesure où ces enfants et adultes souffrent encore, dix ans après le massacre de Bentalha, de profonds traumatismes psychologiques, alors que parallèlement des milliers d’autres victimes n’ont pas eu la chance de consulter des psychologues. La prévalence de cette maladie due à un ou plusieurs traumatismes enregistre une moyenne inquiétante, indiquent les spécialistes, en rappelant que le ministère de la Santé l’a évaluée à plus de 20%, notamment dans les régions les plus touchées par le terrorisme comme Médéa, Aïn Defla, Relizane, Chlef et Saïda, alors que dans le monde, elle est comprise entre 1 et 9%. Lors de ce colloque, un témoignage poignant d’une jeune fille, Djazia, ayant été grièvement blessée par l’explosion d’une bombe dans un bus à Sidi Moussa durant les années 1990. Djazia avait, il y a quelques années, témoigné dans un documentaire de feu Azzedine Meddour intitulé Douleur muette et consacré aux enfants victimes du terrorisme. Djazia, qui a décroché son bac cette année, déclare être sortie d’une longue et douloureuse épreuve grâce à la thérapie psychologique dont elle a bénéficié. D’autres jeunes ayant survécu au massacre sont pris en charge au centre de soins de Bentalha. Le professeur Khiati, président de la Forem, relève que la souffrance due à ces traumatismes est plus ressentie chez les adultes que chez les enfants, en précisant avoir enregistré deux cas de suicide parmi les malades traités, alors que la fréquence de ce mal est plus présente chez les jeunes, à raison de 51% des cas contre 47% chez les adultes. Pourtant, les adultes sont les plus nombreux à en souffrir avec 38% des cas qui ont une mauvaise estime de soi, contre 24% pour les adolescents. Peut-être parce que les adultes sont plus conscients du mal qui les ronge ou des événements qui détruisent une partie d’eux-mêmes. Les spécialistes ont appelé à la continuité dans la prise en charge et surtout sa généralisation à travers les autres régions du pays. Salima Tlemçani El Watan 24 septembre 2007 Etablissement psychiatrique de Oued AïssiForte pression sur l’hôpitalL’hôpital spécialisé en psychiatrie, Fernane Hanafi, de Oued Aïssi (EHS), distant de 10 km de la ville de Tizi Ouzou, suffoque sous la forte affluence des wilayas limitrophes. Cet établissement à vocation régionale accueille les patients des wilayas de Boumerdès, Bouira et de Béjaïa, en plus de ceux de Tizi Ouzou. Le service consultation enregistre une moyenne de 150 visites par jour, selon un praticien. Faute de places, des malades nécessitant un séjour à l’EHS se voient accorder une ou deux journées d’observation seulement ou carrément renvoyés chez eux. « Parfois, les patients sont triés et l’on ne retient que les cas les plus urgents », avoue un infirmier. D’une capacité de 330 lits, ouvert en 1972, l’EHS ne peut plus satisfaire une population de handicapés mentaux de plus en plus croissante. Le nombre total de cette catégorie de malades s’élève à 11 226 patients, selon les chiffres de la direction de wilaya de l’action sociale. Sur les cinq pavillons que compte l’EHS, un seul est affecté aux femmes. Le service « fermé » est mixte et il est destiné à des patients spécifiquement violents. Des indiscrétions font état du placement de « certains névrotiques dans la même chambre que d’autres malades ». L’on indique par ailleurs que les quelque 400 employés que compte l’EHS sont insuffisants. A l’exception des consultations quotidiennes, les admissions en pédopsychiatrie ne sont pas assurées. Cet état de fait pénalise les parents des patients. Ces derniers sont pour la plupart issus des milieux défavorisés. Les familles qui sont confrontées à ce genre de problème éprouvent d’énormes difficultés à s’occuper de leurs parents malades. Déplacer un malade ou lui rendre visite, pour les gens éloignés, s’avère onéreux et compliqué. A ce propos, un responsable administratif déclare que « c’est aux élus locaux et aux pouvoirs publics de faire quelque chose pour l’ouverture de nouveaux établissements de ce genre ». La pression exercée sur l’EHS de Oued Aïssi influe négativement sur la qualité d’accueil et des soins fournis aux malades. Un jeune, dont le frère était atteint d’une dépression quelques mois après sa sortie du service national, s’insurge : « Quand j’ai ramené mon frère ici, il était sain physiquement. En lui rendant visite quelques jours après, il se grattait les bras à en saigner, du fait d’une infection. » D’autres parents ont témoigné que le manque d’hygiène est flagrant, notamment pour la literie. Des infections que l’administrateur ne nie pas : « Les nouveaux internés contractent en effet de légères infections dues à des allergies, avant qu’ils ne s’adaptent. » Il est signalé par ailleurs que des antidépresseurs et des neuroleptiques sortiraient sournoisement de l’établissement et ce, malgré « le système de gestion rigoureux du médicament, préconisé par le ministère de tutelle ». Mais ces produits tombent vraisemblablement entre des mains incorrigibles. « Il arrive parfois de céder des médicaments sur ordonnance de médecin privé, à des patients habitués à notre établissement lorsque le produit vient à manquer », se défend notre vis-à-vis. Nordine Douici El Watan 16 août 2007 Ces policiers qui souffrent de traumatismes psychologiquesLe lourd tribut payé au terrorismeUn pays qui perd 1500 de ses membres en l’espace de trois ans seulement et c’est la République qui tombe. » Une phrase lancée à Tunis, en 1995, par un ministre de l’Intérieur européen, et reprise dans le livre La police algérienne, une institution pas comme les autres de Aïssa Kasmi, ex-cadre de la Sûreté nationale, pour illustrer l’hécatombe qui a suivi l’embuscade meurtrière, qui a ciblé pour la première fois une patrouille de policiers, un certain 10 février 1992, à la rue Bouzrina, Basse Casbah, à Alger. C’était le début d’une hémorragie dans les rangs de la Sûreté nationale. Vivant au milieu de la population, notamment dans les quartiers populaires, les policiers et des membres de leurs familles, cibles privilégiées des terroristes, tombaient à chaque coin de rue. Sur une population qui comptait à peine 10 000 policiers, Aïssa Kasmi a estimé dans son livre sorti en 2002, à 3000 morts le nombre de victimes en dix ans, soit le un tiers. Mais malgré l’enfer vécu, l’institution est restée debout pour se consacrer, essentiellement, à la lutte implacable contre un terrorisme barbare qui a déclaré la guerre à l’Algérie républicaine. Le prix de cette résistance est très lourd et si des dégâts physiques sont perceptibles et guérissables, le traumatisme psychologique, beaucoup plus profond, invisible et latent, qu’elle a engendré, a miné ses rangs et continue à faire souffrir les proches et les collègues des victimes. Nous sommes en plein après- terrorisme. Il est plus dur à affronter et à surmonter. Les séquelles de la violence dans laquelle l’Algérie avait sombrée causent elles aussi des drames aussi bien pour les policiers que pour leurs familles. Conscients de ce phénomène, les responsables de l’institution ont, dès 1996, eu l’idée d’installer une cellule de six psychologues cliniciens pour dépister les cas de traumatisme psychologique. Mais il faudra attendre 1999 pour que tous les mécanismes d’organisation soient mis en place. Entre la création et la mise en œuvre de la cellule, le nombre de suicides dans les rangs de la police a augmenté. A elle seule, l’année 1997, marquée par les massacres collectifs et surtout les images cauchemardesques des mutilations, des décapitations, des corps carbonisés, éventrés et déchiquetés, qu’ils ont laissés, détient le record avec 11 suicides, même si certains experts ne lient pas ce phénomène à la violence, mais plutôt à la situation socio-économique du pays. Pour eux, il n’y a aucune différence entre les motifs qui poussent un simple citoyen ou un policier à se donner la mort, si ce n’est le fait que ce dernier possède une arme, considérée comme un facteur encourageant du suicide. Néanmoins, les chiffres sont révélateurs. Douze policiers se sont suicidés en 2000, 16 en 2001, 12 en 2002, 10 en 2003, 11 en 2004, 17 en 2005 et 4 en 2006. Entre 1996 et 2005, ils sont 23 à avoir mis fin à leur vie. Les statistiques montrent une succession de recul et de hausse inexpliquée par les professionnels de la santé mentale, tout comme c’est le cas en général chez les civils. La réparation préventive devient très importante et le dépistage des troubles psychologiques essentiel. Pour les spécialistes, il est difficile de déceler les cas de traumatisme, du fait que la majorité d’entre eux ne laisse rien paraître et continue à travailler normalement. La décision de procéder à un examen psychologique systématique à tous les agents confrontés à la lutte antiterroriste au niveau des sûretés de wilaya, a fini par donner des résultats effarants au bureau de suivi psychologique (BSP) dirigé par le docteur Boualem Kechacha, psychologue clinicien, rattaché au service central de la santé et de l’action sociale de la Sûreté nationale. Les cas les plus touchés sont tout d’abord retirés du terrain pour occuper un poste administratif tout en bénéficiant d’une thérapie. Quelque temps plus tard, s’ils s’en sortent, ils reprennent leurs activités initiales. Ils deviennent bénéficiaires prioritaires de tous les avantages liés à leur fonction. Dans le cas contraire, ils sont mis en congé spécial, rémunéré par la sécurité sociale et la mutuelle de la Sûreté nationale. Ils ont droit à un suivi permanent par un psychologue. Une cellule locale chargée de la prise en charge des policiers victimes de traumatisme psychologique est de ce fait mise en place au niveau de 36 sûretés de wilaya, sur 48 (Illizi et Tamanrasset n’étant pas concernées). Elles sont chapeautées par le chef de sûreté de wilaya et composées d’un psychologue, d’un médecin de l’action sociale et d’un représentant de l’administration qui ont pleins pouvoirs de prendre toute décision jugée nécessaire à l’égard de la victime, entre autres, un rapprochement familial, un suivi psychologique, y compris pour sa famille, etc. Mission très difficile parce qu’il est question de traiter un passif de 10 ans. Tous les agents de la Sûreté nationale sont, à ce titre, mis à contribution pour dépister les cas de traumatisme dans leurs rangs. Le Bsp ne cesse de leur rappeler cette mission dont dépend leur santé et celle de leur entourage. Il leur est demandé de signaler tout comportement jugé inquiétant. Cela va du cas d’un policier qui subitement perd l’appétit, ne dort pas, commence à fumer excessivement, stresse rapidement, ou encore devient impulsif ou brutal jusqu’au comportement dépressif et violent. Des indices qui peuvent être utiles dans le dépistage d’un trauma et aider à sa guérison le plus rapidement possible. Aujourd’hui, le BSP compte une centaine de psychologues cliniciens, formés sur le tas et ayant bénéficié de cycles de spécialisation de courtes durées au niveau des universités algériennes mais également européennes. Trois psychiatres font partie de l’équipe. Ils sont sollicités en matière d’expertise psychiatrique, mais également pour la prise en charge des cas lourds lorsqu’ils dépassent la compétence des psychologues. C’est en 2005 que les premiers chiffres concernant les dommages collatéraux sont connus, après un dépistage effectué dans les rangs de la police. En 6 ans (1999-2005), 10 000 policiers ont bénéficié d’un suivi psychologique. Parmi eux, 489 présentent un syndrome post-traumatique (SPT) nécessitant une thérapie. 77% de ces agents n’ont pas été mutés, alors que 23% ont été orientés vers des postes aménagés ou sont en arrêt de travail prolongé. En 2005, ils étaient 493 cas de SPT qui suivent un traitement psychologique, et en 2006, 128 nouveaux cas ont été décelés. A ces derniers, s’ajoutent les cas ayant subi des dégâts physiques. Ils sont 104 policiers à avoir été déclarés grands invalides. Ils sont pris en charge totalement par la sécurité sociale. Docteur Kechacha estime que les victimes de trauma sont dans l’écrasante majorité recrutée entre 1991 et 1996. La période la plus touchée par le terrorisme. Pour lui, les chiffres sont loin de la réalité. Les policiers prennent rarement l’initiative d’aller consulter un psychologue. La première barrière est donc installée avec l’instauration d’un test psychologique obligatoire lors du recrutement dès la fin des années 1990, et qui permet à chaque fois d’éliminer une moyenne de 30% des postulants. Ce qui est important pour les responsables de la Sûreté nationale, c’est de guérir en priorité les dommages collatéraux de la lutte antiterroriste et d’éviter aux générations futures des drames encore plus violents que ceux vécus par les policiers durant la décennie rouge. Il est question de soulager la souffrance de ceux qui ont affronté le terrorisme, un devoir que l’Etat est obligé d’assumer, ne serait-ce que par reconnaissance à ses milliers d’enfants qui ont sauvé la République. Un hommage, à défaut d’ériger un mémorial à leur sacrifice. 8 juillet 2007 L’enfant et la toxicomaniePrise en charge psychothérapeutiqueL a toxicomanie n’est pas uniquement une affaire de psychiatres ! » Sentence du Dr Doumendji, psychologue, inspectrice à l’enseignement supérieur et à l’origine de la création de deux centres de suivi de jeunes, Enfance maltraitée et Enfance en difficulté.Avec M. Ziane, autre psychologue, enseignant à l’université de Bouzaréah, ils tentent d’assurer une gestion des maux de l’enfance en difficulté dans les grands centres urbains à travers l’association PSI Son & Image. « Nous n’arrivons pas à développer nos activités, faute d’autres locaux dans les cités pour prendre en charge et animer des joutes entre des enfants qui ne demandent qu’une simple assistance », dira M. Ziane. Pour lui, les portes de la toxicomanie concernent également les enfants dans la préadolescence. « Nous tentons d’occuper les enfants sortant du circuit scolaire à un jeune âge, les non-scolarisés qui se retrouvent à la rue sans aucune formation pouvant les mettre à l’abri des déviances ». Un projet financé par l’Union européenne bute sur l’absence d’autres espaces, « un local simple où mettre ces enfants avec du matériel suffit au bonheur des concernés ». L’exigence est simple : un lieu dans une quelconque cité et c’est un pare-feu pour ces dizaines d’enfants. « Attention, nous remarquons que tous les colloques et rencontres sur la toxicomanie ne font pas appel aux psychologues, alors qu’ils sont partie prenante de ce grave fléau », assurera le Dr Doumendji. Travailler en collaboration, s’échanger des informations et bénéficier mutuellement de l’apport des deux sciences ne peut être que salvateur pour l’objet de leurs études, à savoir l’être humain. Le même jour de la tenue de la rencontre internationale sur la toxicomanie ayant pour thématique « Maladie ou déviance ? », une soutenance de mémoire de licence par Mlle Ferhat Amel se déroulait dans l’espace universitaire avec comme thème « La relation entre la consommation et les troubles cognitifs chez l’adulte. Etude de cas ». L’ensemble des tests prescrits provenait de psychologues, montrant que la présence de ces derniers est indispensable dans la lutte contre la toxicomanie. La prise en charge psycho-thérapeutique, y compris celle des handicapés, est désormais possible avec les activités de sports et loisirs, des bibliothèques actives, comme le précisera M. Ziane qui rappellera l’exemple des deux centres de Rouiba avec une bibliothèque active pour des enfants en préscolaire. A. Mekfouldji El Watan 19 juin 2007 L'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi étouffe Jun 14,2007 Par : Sofiane M.
L'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi n'est plus, depuis longtemps, un asile
de paix pour les patients souffrant de troubles psychiatriques ou de
dépendance aux drogues. C'est ce qui a été constaté, mardi, par le wali d'Oran
qui y a effectué une visite d'inspection. Le seul EHS en psychiatrie
opérationnel dans tout l'Ouest, puisque le nouveau EHS de Mostaganem inauguré
récemment ne reçoit toujours pas de patients, est confronté à d'énormes
problèmes pour faire face à une demande d'hospitalisation et de soins en
hausse soutenue. Le personnel subit un surmenage et un stress permanent en
raison d'une surcharge de travail et d'un déficit monstre en effectifs et
moyens. Le représentant des travailleurs de cet EHS nous a confié que
l'hôpital accueille en moyenne une dizaine de patients par jour, qui sont
évacués, entre autres, des urgences psychiatriques du CHU d'Oran (pavillon
35). «Avec seulement 6 médecins et une centaine de paramédicaux, on n'arrive
plus à assurer la surveillance des patients souffrant de pathologies
particulières. On a des besoins urgents en spécialistes, en paramédicaux et en
agents de sécurité», a-t-il confié. Le wali a aussi constaté un manque
d'hygiène, de médicaments d'urgence et de moyens matériels, notamment des
ambulances et des véhicules de service pour l'évacuation des patients. Rien
que pour 2006, l'hôpital psychiatrique a accueilli 359 malades en placement
d'office, dont 206 placements judiciaires venus de quatorze wilayas de la
région. Cette «surpopulation» s'est répercutée sur les conditions
d'hospitalisation qui sont devenues insupportables. Le service de
désintoxication de cet hôpital qui prend en charge les personnes intoxiquées
par usage des stupéfiants ou de médicaments n'arrive pas aussi à faire face à
la demande croissante de placements d'office. Avec seulement 36 lits, ce
service est submergé par les patients ce qui a contraint le personnel à
réduire la période d'accueil des patients au minimum. Le wali a également
constaté l'état de délabrement avancé des bâtiments de l'hôpital et a instruit
le DSP de lancer une expertise de tous les bâtiments de cet établissement et
s'est enquis de l'état d'avancement des projets de réhabilitation de certains
pavillons et du réseau d'assainissement.
Selon les explications fournies sur place, les chantiers de réfection du bloc administratif et du réseau d'assainissement ainsi que la réalisation d'un poste transformateur électrique ont atteint un taux d'avancement de 25%.
Le Quotidien d'Oran
Psychiatrie et toxicomanie 25 spécialistes seront formés en France (Samedi 10 Février 2007) Le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière est sur le point de réaliser un plateau technique au niveau de chaque hôpital psychiatrique. 25 spécialistes vont être formés en France en pédopsychiatrie. Outre les 10 centres de psychiatrie, 4 autres seront réalisés. L’autre préoccupation du secteur de la santé est la création d’un réseau de la prise en charge des victimes de la toxicomanie. Un système de réseaux articulés sur trois niveaux. Le niveau le plus bas concerne la création de 185 centres d’écoute à l’intention des jeunes potentiellement toxicomanes. Une action de prévention en direction de ceux qui sont tentés par la drogue au niveau des collégiens, des lycéens et des universitaires. Le deuxième niveau concerne la création de centres intermédiaires de traitement des toxicomanes à raison d’un centre par wilaya. Les grandes wilayas (Alger, Oran…) auront 32 centres chacune. Le troisième niveau concerne la création de centres régionaux de désintoxication, des centres au nombre de 15 localisés régionalement. Liberté
1re session de formation en pédopsychiatrie
Par : S. SOFI Le : samedi 02 décembre 2006 Le lancement de la
première session de formation des psychiatres en pédopsychiatrie et des
infirmiers a eu lieu hier au niveau de 12 structures sanitaires spécialisées,
identifiées comme ayant développé des actions spécifiques pour les jeunes
malades mentaux. Le coup d’envoi de cette session a été donné par M. Bouakaz,
directeur des services sanitaires, à l’EHS Mahfoud Boucebsi de Chéraga. EL MOUDJAHID - Edition Internet Prise en charge des drogués en milieu carcéral La prison subit la toxicomanie Les travaux du séminaire consacré à la prise en charge des détenus toxicomanes en milieu carcéral, ont pris fin hier avec l’adoption de plusieurs recommandations devant servir de base à la stratégie de lutte contre ce fléau. Les participants à cette rencontre de deux jours, organisée par l’administration pénitentiaire en collaboration avec l’Unicef, ont insisté sur la nécessité du renforcement des structures de prise en charge des détenus toxicomanes non seulement à l’intérieur des établissements pénitentiaires, mais également à l’extérieur, pour permettre le suivi des détenus une fois libérés. Après un riche débat au niveau des trois ateliers techniques, les conférenciers, parmi lesquels se trouvaient des experts belges et français ont été unanimes à relever l’importance des campagnes médiatiques de sensibilisation sur les dangers de la drogue, mais aussi sur l’urgence d’une stratégie de développement des infrastructures socio-culturelles et sportives destinées aux jeunes. L’atelier consacré aux facteurs qui poussent les jeunes à se droguer, a clôturé ses travaux avec six propositions : l’interpellation des familles pour les sensibiliser sur le rôle social qu’elles doivent assumer, la maîtrise de l’expansion urbanistique dans le but de promouvoir l’équilibre régional dans le développement, le renforcement des mécanismes d’orientation sociale et éducative, la prise en charge des jeunes exclus du système éducatif à travers la multiplication des chances de formation professionnelle, la promotion de la prévention dans les milieux éducatifs et les médias, l’unification des efforts du mouvement associatif et des infrastructures étatiques dans la prévention, le renforcement des cellules d’écoute dans les établissements pénitentiaires et à l’extérieur, dans les centres hospitaliers, l’installation rapide d’équipes médicales pluridisciplinaires pour recevoir, écouter, orienter et traiter les toxicomanes que ce soit au niveau des prisons ou à l’extérieur et, enfin, la nécessité de contrôler plus sévèrement les réseaux de distribution des psychotropes à travers une réglementation plus répressive. Les participants au deuxième atelier consacré à la prise en charge des toxicomanes en milieu carcéral, ont pour leur part appelé à une formation spécialisée pour les psychologues, psychiatres, éducateurs, infirmiers et assistants sociaux, la création d’équipes pluridisciplinaires agissant dans les prisons, coordonner les efforts entre les équipes de prise en charge en milieu carcéral et celles se trouvant à l’extérieur pour permettre la continuité du traitement du détenu toxicomane, la création d’espaces d’activité culturelle, sportive et éducative dans les prisons et enfin la création de cellules pluridisciplinaires de coordination, de suivi et d’évaluation des détenus toxicomanes. Les conférenciers ayant participé au débat sur les moyens et mécanismes de réinsertion sociale des détenus drogués, ont pour leur part insisté sur le renforcement de la coordination entre les secteurs de la justice, la santé et l’éducation pour faire face à la délinquance juvénile et assurer une meilleure prise en charge des détenus toxicomanes, le développement des structures d’accueil pour les détenus malades une fois libérés, la nécessité de coordonner les efforts entre l’administration pénitentiaire et la santé pour le suivi du traitement du détenu une fois à l’extérieur de la prison et l’encouragement de la recherche scientifique dans le but de trouver de nouveaux moyens de lutte et éviter le recours aux psychotropes. Ce sont là les principales recommandations remises à l’administration pénitentiaire à la fin des travaux du séminaire. Mokhtar Fellioune, directeur général de l’administration a déclaré à la fin du séminaire que ces recommandations vont servir de base de travail dans la stratégie de prise en charge des détenus toxicomanes, en relevant toutefois, que la lutte contre ce fléau n’est pas uniquement du ressort de l’administration pénitentiaire qui le subit de plein fouet, mais de toute la société. « Nous sommes face à un grave problème de santé publique, un phénomène ravageur qui se propage rapidement en détruisant les franges les plus jeunes. Il est donc urgent de mettre en place un dispositif pour lutter contre ce fléau, sensibiliser les jeunes non seulement contre ses conséquences sur leur santé, mais aussi le risque pénal qu’ils encourent. C’est un grand défi que nous ne pouvons réaliser que si la société civile, les spécialistes et les structures concernées conjuguent leurs efforts pour combattre toutes les formes de toxicomanie... », a conclu M. Fellioune avant de clore le séminaire. Reste à savoir si ces recommandations vont être concrétisées sur le terrain ou tout simplement remises aux calendes grecs comme cela a été le cas pour les nombreuses autres qui les ont précédées. El Watan 15 novembre 2006
150.000 malades mentaux en Algérie
Quelque 30 mille malades mentaux sont soignés dans des hôpitaux universitaires, des centres spécialisés et dans les secteurs sanitaires, a souligné le docteur Nacéra Magi, vice-directeur chargée de la santé mentale au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, à la veille de la célébration de la journée mondiale de la santé mentale. S’appuyant sur des donnés de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le docteur Magi a estimé le nombre des malades mentaux en Algérie à 150 mille, notamment dans les grandes villes. Le docteur a indiqué dans le même contexte que «le ministère de la Santé a redynamisé le programme national de prise en charge de la santé mentale pour les 4 années prochaines (2006-2009) et l’ouverture de nouveaux centres de proximité et des services au niveau des secteurs sanitaires afin de rapprocher la santé des citoyens et de soulager les familles atteintes par cette maladie, tout en dotant les wilayas de Sidi Bel-Abbès, Mostaganem, Batna et la daïra de Sour El-Ghozlane de 444 lits, qui s’ajoutent à 4.722 autres existants au niveau national». «Le taux de 1,43 lit pour 10 mille habitants s’avère insuffisant au niveau national et le ministère prévoit au titre du programme national de doter les secteurs sanitaires de lits d’urgences pour alléger la pression sur les grands centres hospitaliers», a indiqué le docteur. Concernant les médecins spécialistes, Mme Magi a affirmé que le pays compte 378 médecins spécialistes, soit 1,13 pour 100 mille habitants, et 2.128 infirmiers, soit 6,44 pour 100 mille habitants, estimant que «ce chiffre ne couvre pas les besoins des populations dans cette spécialité et que le ministère a formé des médecins généralistes et des paramédicaux dans 108 centres intermédiaires à travers 46 wilayas pour la prise en charge des malades». En ce qui concerne les malades mentaux qui vagabondent dans les grandes villes, le docteur Magi a souligné que «leur prise en charge demande la coordination des efforts des ministères de l’Intérieur, de la Solidarité nationale et de la Santé publique». Le ministère de la Santé a élaboré une directive à caractère juridique portant sur la prise en charge des malades mentaux en situation de vagabondage, mais elle ne sera opérationnelle qu’après leur recensement par les communes, a-t-elle indiqué. Concernant les médicaments destinés à ces malades notamment les calmants, le docteur a souligné qu’ils «sont offerts gratuitement au niveau des hôpitaux, affirmant des interruptions momentanées, mais le nouveau programme vise à réorganiser leur distribution et les rendre disponibles dans l’ensemble des centres». De son côté, le professeur Farid Kacha, le chef de service des maladies mentales à l’hôpital psychiatrique de Cheraga, a indiqué que 30 à 40% des cas de suicide en Algérie sont dus aux dépressions nerveuses. Selon les données pathologiques, le taux de suicide en Algérie est de 2 sur 100.000 habitants notamment chez les hommes d’un âge avancé, et ceux qui souffrent des problèmes de la solitude, des problèmes sociaux, de l’anxiété et des troubles de la personnalité. Pour les tentatives de suicide, le professeur Kacha dira que ce phénomène dépasse de 15 fois les cas de suicide soit 34,1 sur 100.000 personnes chaque année notamment chez les adolescents. Selon le même spécialiste, «les personnes âgées et les adolescents sont les plus exposés aux dépressions et au suicide faute de soutien familial, d’écoute et de prise en charge». «76% des cas de suicide en Algérie sont enregistrés chez les adolescents dont les trois quarts chez les femmes et 6% chez ceux qui récidivent après une tentative», a affirmé le professeur Kacha qui cite une enquête élaborée en collaboration de collègues. L’adolescent est «souvent fragile de personnalité et sensible face aux échecs et aux dépressions, ce qui l’incite à se suicider» en utilisant différents moyens, notamment les produits chimiques comme les détergents nocifs, avant de recourir en dernier ressort à se couper les veines», a poursuivi M. Kacha. Synthèse : R. N. Le Quotidien d'Oran 10 octobre 2006
Maladies mentales : Par : Sarah SOFI Le : samedi 26 août 2006
M. Amar Tou a présidé, hier-matin au siège
de son département ministériel, une journée de présentation du Programme
national de santé mentale, qui a bénéficié d’une enveloppe financière 6,6
milliards de dinars. A cette occasion, il a mis en exergue l’importance de ce
dossier tout en insistant sur le dispositif de prise en charge des soins
psychiatriques dans les CHU, les EHS et les secteurs sanitaires. El Moudjahid Les chiffres fous de la folie en Algérie
Tout en rassurant sur la gratuité et la disponibilité des médicaments, le ministre de la Santé a affirmé que les personnes souffrant de maladies mentales seront totalement prises en charge. Création de nouvelles structures d’accueil et formation complémentaire pour médecins et infirmiers en psychiatrie sont les axes essentiels du programme du ministère pour les 3 prochaines années. 6,6 milliards de dinars sont nécessaires à la concrétisation de ce programme national de santé mentale. Le constat des 5 dernières années, établi par le ministère de la Santé, fait ressortir des insuffisances, notamment le déficit en lits d’urgence dans les hôpitaux psychiatriques, les ruptures de stocks fréquentes en médicaments psychotropes dans les services spécialisés et dans le officines, notamment. Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, qui a présenté le programme, hier, au siège de son département, a mis l’accent sur la formation « ciblée » de médecins généralistes et de personnels paramédicaux qui seront formés pour renforcer les rangs du personnel spécialisé. L’objectif étant d’atteindre en 2009, selon ce programme, un ratio de 1,55 psychiatre pour 100.000 habitants (actuellement il est à 1,43) et de 8 infirmiers pour 100.000 habitants. Un total de 378 psychiatres et 2.128 infirmiers exercent actuellement dans le secteur de la santé mentale. Ces nombres sont appelés à augmenter par la mise en place en octobre prochain de courtes formations pour les généralistes et infirmiers désirant prendre part à ces formations. Le nombre de psychiatres sortant de l’université, annuellement estimé entre 30 et 40, ne peut couvrir les besoins de l’ensemble des structures que compte réaliser le ministère de la Santé. Cette formation complémentaire devait concerner 400 médecins généralistes qui seront chargés du traitement des affections mentales les plus fréquentes, est-il signalé. La mise en place du Certificat d’étude spécialisé (CES) de psychiatrie infanto-juvénile est également prévue pour la formation de 120 médecins dans cette spécialité. Le recours à ces formations vient accompagner la réalisation de nouvelles structures hospitalières spécialisées. Ce sont pas moins de cinq établissements de ce genre (EHS), totalisant 440 lits, qui viendront renforcer les structures existantes. Les travaux de deux d’entre eux sont achevés à Sidi Bel-Abbès et Mostaganem avec 120 et 80 lits, alors que ceux de Batna, Sour El-Ghozlane et Ouargla sont en cours de réalisation. Egalement prévue, la création de 16 services psychiatriques de 10 à 30 lits dans les hôpitaux des secteurs sanitaires non dotés de lits de spécialité. Pour ce qui est des statistiques de l’année 2005, il est indiqué que les affections mentales touchent 26.307 personnes. Les affections les plus répandues étant la psychose avec 13.480 cas (51,24%), l’épilepsie 10.052 cas (38,21%), la dépression 1.560 cas (6,76%). Ensuite vient la névrose avec 753 cas (2,86%), et enfin la démence avec 102 cas (0,38%). La prévalence des maladies mentales dans la population générale, selon une enquête faite en 2002 sur la santé de la famille, est estimée à 0,5%, soit un total de 150.000 personnes qui sont atteintes. Pour les épileptiques, ils représentent 0,2% de la population générale, soit 63.000 cas. S. E. K Le Quotidien d'Oran Dimanche 27 août 2006
Edition du Dimanche 27 Août 2006 La folie progresse en Algérie 26 307 nouveaux cas de psychose, névrose et dépression en 2005 Une enquête menée par le programme
national de santé mentale fait ressortir un déficit Parent pauvre de
tous les programmes de santé mentale de par le monde, la psychiatrie est une
spécialité marginalisée, quand bien même elle prendrait en charge de plus en
plus de malades. Saïd Ibrahim Nouvelles structures hospitalières psychiatriques El Moudjahid Le : samedi 26 août 2006
Pour pallier les insuffisances, le
Programme national de santé mentale, qui nécessite une enveloppe budgétaire de
6,6 milliards de dinars, prévoit d’atteindre d’ici à 2009 les ratios de 1,5 lit
pour 10.000 habitants, de 1,55 psychiatre pour 100.000 habitants et 8
infirmiers en soins psychiatriques pour 100.000 habitants. Sur les 15 000 recensés Un millier de malades mentaux dans les rues Au moins un millier de malades mentaux circulent librement dans les rues de la capitale », affirment des sources proches de l’administration de la wilaya d’Alger. D’après ces mêmes sources, le nombre de malades mentaux recensé dans la capitale tournent autour de 15 000. La plupart d’entre eux sont, actuellement, internés. « Au dernier recensement de la population effectué en 1998, le nombre de personnes atteintes de handicaps mentaux étaient de moins de 14 000 », rappellent nos sources. Et d’ajouter : « Pour l’heure, nous ne pouvons faire que des estimations approximatives en raison de l’absence de chiffres officiels récents. Il reste que l’estimation faisant état d’un millier de malades mentaux en liberté reste la plus plausible. » Il y a lieu de signaler, au passage, que l’Algérie est, aujourd’hui, l’un des rares pays où un grand nombre de malades mentaux échappe à tout contrôle. Ce constat donne, en effet, à réfléchir d’autant que bon nombre de ces malades sont violents. Les agressions physiques perpétrées par les personnes atteintes de troubles psychologiques sur les passants, notamment les femmes, sont trop fréquentes pour passer inaperçues. Les réactions imprévisibles des malades mentaux circulant dans les rues peuvent déraper vers de véritables crimes. Il y a moins de 2 ans, une femme âgée a été tuée à coup de barre de fer par un fou dans les environs de la commune de Bachedjarah. Un tragique événement qui risque de se répéter à l’avenir au vu du nombre de plus en plus élevé de malades mentaux qui sillonnent les rues de la capitale. « Les malades mentaux qui circulent dans la capitale appartiennent, en fait, à deux catégories. La première est celle des malades ayant des familles et qui peuvent donc rentrer chez eux où être récupérés par leur famille. La deuxième catégorie, par contre, est celle des sans domicile fixe qui n’ont d’autres demeures que la rue », expliquent nos sources. Et de préciser : « De nombreux malades viennent d’autres villes du pays, ce qui explique, en partie, l’évolution de leur nombre au niveau de la wilaya d’Alger. » On nous informe, par ailleurs, que l’évolution du nombre de personnes atteintes de troubles psychologiques est également liée aux événements ayant marqué le pays durant la dernière décennie. « Le nombre de personnes affectées psychologiquement durant les années 1990, en raison des événements tragiques qu’a connus le pays, a connu une augmentation considérable », soulignent nos sources. Il y a lieu d’ajouter, en outre, que les nombreux problèmes sociaux vécus par les Algériens durant ces dernières années ont eu des effets dévastateurs sur bon nombre de personnes. Nous sources informent, justement, que « la majorité écrasante des malades mentaux recensés dans la capitale est âgée de 20 à 60 ans. La plupart d’entre eux sont manifestement devenus malades à l’âge adulte, ce qui démontre l’influence des facteurs sociaux et autres facteurs externes sur les raisons de leur maladie. Le nombre de personnes souffrant de troubles psychologiques constatés dès l’enfance est, en revanche, très peu élevé ». Il est important de préciser que le nombre de personnes atteintes de maladies mentales n’a pas évolué au même rythme que les infrastructures censées accueillir ces personnes, ce qui explique le nombre élevé de malades errant dans les rues d’Alger. On nous informe, en outre, qu’une loi interdisant le vagabondage a été votée il y a quelques années, mais sans que cela se répercute sur le nombre de malades occupant les rues de la ville. Ces malades qui représentent, dans de nombreux cas, un véritable danger pour les autres et eux-mêmes risquent d’être encore plus nombreux si des actions concrètes ne sont pas prises. Ahmed G. El Watan 19 juillet 2006 Combattre la toxicomanie
Créée en décembre 2005, mue sans doute par les ravages et les méfaits de la drogue et des psychotropes qui ont déjà fait nombre de victimes, dans la wilaya de Médéa, et pour lutter contre ce fléau afin d’en prévenir les jeunes qui sont encore «sains», «l’Association S.O.S. Awham pour la protection contre la toxicomanie» se déploie sur le terrain. «Une association qui se donne comme objectif premier d’apporter l’aide et l’assistance nécessaires aux jeunes et moins jeunes qui en sont atteints, ainsi qu’à leurs familles», nous dira le docteur Yamina Benhadji, la présidente de cette jeune association, rencontrée lors de la «journée portes ouvertes» organisée dans ce sens, à la fin de la semaine qui vient de s’achever. Une manifestation d’information et de sensibilisation qui s’est tenue dans le vaste hall de la bibliothèque municipale, située à la place du 1er Novembre à Médéa, grâce au précieux concours de l’APC de Médéa. Et le docteur Yamina Benhadji d’ajouter: «ces actions d’information et de sensibilisation sur les méfaits de la drogue et des psychotropes seront dorénavant multipliées et se feront de façon régulière, et non plus conjoncturellement, car nous voulons faire prendre profondément conscience au plus large public possible, à commencer par la cellule familiale, de tous les graves dangers encourus par ceux et celles qui en consomment. Aujourd’hui, tout le monde sait que le toxicomane, particulièrement le jeune adolescent, est capable de perturber et déséquilibrer le noyau familial et, de là, toute la société. Il faut que tout le monde sache aujourd’hui, et une bonne fois pour toutes, que le toxicomane est avant tout un malade qu’il faut prendre en charge et soigner». Cette manifestation «portes ouvertes sur la toxicomanie et ses dangers» s’est caractérisée par un programme très riche qui a été très apprécié et attentivement suivi par les nombreuses personnes, hommes et femmes, filles et garçons, de tous âges, qui se sont déplacées sur les lieux. En effet, alors qu’elle était prévue à 16 h 00, la clôture de cette manifestation, utile à plus d’un titre, avait été repoussée à 20 h 00 devant l’afflux nombreux d’un public qui voulait davantage savoir et comprendre à travers les questions, aussi pertinentes que variées, posées et auxquelles les membres de «l’Association S.O.S. Awham» apportaient les réponses les plus explicatives et les plus convaincantes. En plus des nombreux panneaux exposés portant textes et dessins, et dont la teneur peut être résumée par «la drogue ne rend pas plus intelligent ni plus fort», «la drogue n’aide jamais à obtenir de bons résultats scolaires, ni à obtenir un travail et encore moins à être heureux», «consommer de la drogue, c’est se condamner à une mort atroce», «le seul moyen de parvenir à un monde meilleur, à atteindre ses objectifs, c’est de s’éloigner de la drogue»... Un programme dont le moment fort aura été sans conteste le témoignage poignant, enregistré sur vidéo et présenté au public, du frère aîné d’un jeune consommateur de stupéfiants (drogue et psychotropes). Un témoignage fait sans complaisance et d’une vérité toute crue, qui n’a pas laissé indifférente la nombreuse assistance parmi laquelle l’on avait noté un très grand nombre d’adolescents. Ce qui fera dire au docteur Yamina Benhadji: «je crois que le fait de voir pleurer, aujourd’hui, certaines personnes, surtout les mères de famille, nous renforce davantage dans notre action et nous ordonne de multiplier nos efforts pour la plus large sensibilisation possible, à travers la meilleure information, apte à amener les citoyens et les citoyennes de la wilaya de Médéa à adhérer aux objectifs de notre jeune association, indépendante et apolitique. Une adhésion à travers une aide, surtout morale, et une présence effective à nos côtés». Rabah Benaouda Le Quotidien d'Oran 17 juillet 2007 Tizi-Ouzou - Maladie Mentale : 2% de la population globale est psychotique - Le soir d'Algérie - Algérie - 22/06/2006 La maladie mentale est l’une des pathologies les plus dramatiques et plus préoccupantes dans la région de Tizi-Ouzou. La psychiatrie n’a bénéficié d’aucune structure depuis la création en 1972 de la “Cité psychiatrique”. L’association des parents et amis des malades mentaux qui a organisé deux journées portes ouvertes sur la maladie, les 20 et 21 juin, a brossé un tableau très peu reluisant de la situation du malade, en matière de prise en charge que de son insertion en milieu social et professionnel. La maladie mentale est l’une des
pathologies les plus dramatiques et plus préoccupantes dans la région de
Tizi-Ouzou. La psychiatrie n’a bénéficié d’aucune structure depuis la création
en 1972 de la “Cité psychiatrique”. L’association des parents et amis des
malades mentaux qui a organisé deux journées portes ouvertes sur la maladie, les
20 et 21 juin, a brossé un tableau très peu reluisant de la situation du malade,
en matière de prise en charge que de son insertion en milieu social et
professionnel. Sidi Bel-Abbès se dote d’un établissement hospitalier spécialisé
Le nouvel hôpital
psychiatrique mis en service La Voix de l'Oranie
HUIT PRATICIENS ONT QUITTE L’ETABLISSEMENT L’hôpital de Sidi Chahmi se vide de ses psychiatres
B. Mokhtaria L’hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi se vide de ses psychiatres. Le personnel médical tire la sonnette d’alarme. Entre l’année 2000 et 2006, huit psychiatres ont quitté cet établissement sans être remplacés. Actuellement, ils sont cinq médecins spécialistes pour plus de quatre cents malades hospitalisés. Un nombre très réduit qui ne peut pas assurer la couverture médicale de tous ces patients, selon un membre de la coordination syndicale de cet hôpital. Le même syndicat précise qu’«en 2001, deux psychiatres ont quitté l’établissement pour s’installer ailleurs. En 2003, deux autres praticiens ont demandé des mutations. En 2004, un autre médecin spécialiste est parti pour ouvrir un cabinet privé, tandis que trois autres sont actuellement en congé de maladie depuis des mois». La situation risque de devenir dramatique d’ici quelques mois, la tutelle ne prendrait pas des mesures pour renforcer le personnel médical. Le même interlocuteur explique que «d’ici quelques mois, l’établissement risque de se retrouver avec trois psychiatres seulement, étant donné que d’autres départs sont annoncés». «Dans ces conditions, il sera difficile pour un hôpital, qui a une vocation régionale, de prendre en charge ces patients qui nécessitent une prise en charge spéciale». Ce problème a été soulevé au niveau de la direction générale lors d’une réunion tenue dimanche par les membres du conseil médical. Ces derniers ont donné un délai d’un mois pour renforcer le personnel. Dans le cas contraire, la coordination syndicale menace de recourir à la grève pour se faire entendre. Pour le directeur général de cet hôpital, il y a effectivement, un manque d’effectifs que ce soit pour le personnel médical, psychiatres, ou le personnel paramédical. «Nous avons saisi l’administration centrale concernant ce problème et nous attendons toujours la mise en place de l’effectif budgétaire pour l’année 2006. En 2005, nous avons bénéficié de trois postes budgétaires que nous n’avons pas pu placés». Et d’ajouter, «l’établissement fonctionne avec deux maîtres assistants, trois médecins spécialistes et trois généralistes ainsi que cent paramédicaux. Un nombre très insuffisant pour un hôpital qui prend en charge des malades atteints d’une pathologie lourde et qui enregistre une moyenne de dix admissions par jour pour une durée d’occupation qui peut aller jusqu’à 89 jours. S’il y a des autorisations de sortie pour les malades, ces derniers retournent souvent à l’ESH car, dans la plupart des cas, ils rechutent et, par conséquent, ils sont rejetés par leurs familles. Leur prise en charge coûte plus cher dans ces conditions». Parlant de l’état de cet établissement, le premier responsable de l’EHS Sidi Chahmi souligne que «la bâtisse de l’hôpital qui s’étale sur une superficie de 80 ha, se trouve dans un état vétuste. Toute opération de réhabilitation entreprise n’aboutit pas, vu que l’établissement n’a pas été construit selon les normes».
Le Quotidien d'Oran 5 avril 2006 2ème rencontre nationale de psychiatrie privée à Béjaïa «70% des dépressifs peuvent aller jusqu’au suicide» Dimanche 26 mars 2006 Par Kader Sadji Constituant un
prolongement de la 1re Rencontre consacrée au suicide, il y a deux années de
cela, la 2ème Rencontre nationale de psychiatrie d’exercice privé, ayant eu lieu
jeudi dernier à l’auditorium de l’université Abderahmane Mira de Béjaïa, a
traité le thème des aspects actuels de la dépression en Algérie. «Le choix de ce
thème s’explique par le fait que la dépression constitue aujourd’hui un problème
de santé publique en Algérie», explique de prime abord le docteur Bouchene
Farid, président de l’Association algérienne des psychiatres d’exercice privé.
Il ajoutera que la fréquence des cas de dépression commence à devenir important
en Algérie, en raison de la multiplication de facteurs liés à des événements
traumatisants : bouleversements socio-économiques, répercussions du séisme de
Boumerdès, inondations de Bab El Oued, terrorisme durant la décennie noire… «La
dépression est également plus importante parmi les personnes de faible niveau
social», a-t-il encore révélé comme pour insister sur la gravité de l’expansion
de cette maladie, d’autant que «70% des dépressifs peuvent aller jusqu’au
suicide», prévient notre interlocuteur. La Tribune 26 mars 2006 2e JOURNÉE NATIONALE DE LA PSYCHIATRIE À BÉJAïA La dépression toujours taboue ! Par : L. Oubira Avant d’atterrir dans un cabinet de psychiatrie, le patient, tabou oblige, consulte d’abord un… taleb. La dépression, une
maladie en mutation des temps modernes, a été le thème d’une étude et d’un débat
scientifique de la 2e journée nationale de la psychiatrie libérale organisée,
avant-hier, à l’auditorium de l’université de Béjaïa, par l’Association
algérienne des psychiatres d’exercice privé en collaboration avec l’Amicale des
psychiatres de Béjaïa. L. Oubira Liberté 25 mars 2006
Lutte contre la drogue et le tabac en milieu scolaire
Par : S. Sofi
Le problème de la
consommation de drogue et de tabac, en milieu scolaire notamment, a été le thème
principal du lancement d’une série de rencontres d’information et de
sensibilisation contre ces fléaux sociaux. Le coup d’envoi de ces journées a eu
lieu jeudi matin au niveau du lycée Emir Abdelkader. 10 grammes de cannabis pour 300.000 dinars Tout en qualifiant la
drogue de tous les noms (l’autre cancer, sida, fléau des temps modernes, suicide
à petit feu…), les intervenants ont noté que “le monde compte actuellement 200
millions de drogués dont 80% fument du cannabis”. Quant aux bénéfices réalisés
derrière ce mal du siècle par les trafiquants de drogue, les conférenciers l’ont
estimé à 500 milliards de dollars. “Il se placent en deuxième position après
ceux réalisés suite aux trafics d’arme et bien avant ceux réalisés par le
pétrole”. El Moudjahid Le : vendredi 06 janvier 2006
Rencontre de psychiatres Louable geste que celui initié par l’Association pour la réhabilitation psycho-éducative infanto-juvénile (Arpeij) en organisant, hier, un séminaire à l’Institut national de santé publique (INSP) pour traiter du thème de l’angoisse. Afin d’affronter l’angoisse, la dépasser et la surmonter, les psychiatres participants veulent partir de deux questions : qu’est-ce que l’angoisse et quelle en est la cause ? C’est ainsi que Mme Houria Chefaï, professeur en psychiatrie à l’hôpital Frantz Fanon de Blida, a fait un exposé pour tenter d’élucider ce phénomène. En dépit de sa tentative d’emprunter un sentier non battu, la conférencière n’a pu s’empêcher de recourir à l’usage des concepts de la peur et de l’anxiété et parfois de la crainte. « Parfois on fait, pour définir l’angoisse, une analogie avec la peur. Mais une peur sans objet », dira Mme Chefaï qui indique dans ce cas que l’angoisse est peut-être un sentiment et, donc, ne relève pas du « psychiatrique ». Puisant dans le dictionnaire Le Robert, le professeur de Blida ajoute que « l’angoisse implique l’imminence d’un danger », ce qui la distingue de l’anxiété. Même lecture pour Larousse, en indiquant dans sa définition de l’angoisse : « une grande inquiétude, anxiété profonde née du sentiment d’une menace imminente mais vague ». Poursuivant sa lecture, le professeur Chefaï classe l’angoisse dans la catégorie de l’impact et du sentiment. Cependant, fait remarquer l’oratrice, l’angoisse peut se ressentir devant un danger réel comme devant un danger imaginaire ou fictif. Le professeur de Frantz Fanon, qui se réfère à plusieurs auteurs, fait la distinction, au bout du compte, entre l’angoisse et la peur en expliquant que l’angoisse est un état tandis que la peur est une réaction. Sur un autre volet, la conférencière dira que l’angoisse a toujours un objet, une fonction en déclarant : « Cet objet peut être un manque de désirs par rapport au Moi ou au Surmoi ou encore un manque par rapport à l’être social. » Revenant à la facette de l’anxiété, Mme Chefaï conclura qu’il y a une anxiété normale et une anxiété pathologique. Interrogée sur la prédominance de l’angoisse dans la frange juvénile algérienne, le professeur l’explique par le sentiment de l’insécurité mais aussi par la recherche de la place et l’importance dans la société. Durant les débats, les psychiatres ont tenté, en vain, une définition finale et rigoureuse, puisque les concepts de la peur, l’anxiété et la colère reviennent comme des refrains autour du mot noyau : angoisse. Selon un psychiatre, il y a une bonne et une mauvaise angoisse : la première pousse l’individu à réfléchir et à se poser des questions, à l’instar des philosophes, et la seconde incite l’être à se refermer sur lui-même. Pour conclure, et après des siècles, l’angoisse attend toujours une définition tranchée. La rencontre d’hier a eu le mérite de dévoiler un phénomène qui guette des milliers de jeunes en Algérie à cause des mutations sociales que subit cette couche sociale, surtout que ce thème souffre d’un manque criant d’études et de débats. Mustapha Rachidiou El Watan 20 novembre 2005 COLLOQUE De la santé mentale en Algérie
« On ne peut avoir actuellement un niveau optimal de bien-être de l’individu à cause de la détérioration des conditions socio-économiques dans notre pays», ont affirmé des spécialistes, lors des travaux du quatrième colloque de santé mentale qui se sont déroulés, hier à l’ITSP. Mal-vie, chômage, problèmes familiaux, stress dans le travail et syndromes post-traumatiques liés aux événements de la dernière décennie, sont autant de facteurs conduisant à la détérioration de la santé mentale dans notre société. Le constat est alarmant. Une dizaine de malades souffrant de divers troubles psychiques sont hospitalisés chaque jour à l’Etablissement hospitalier spécialisé (EHS) de Sidi Chahmi. Avec seulement une capacité d’accueil de 460 lits, cet établissement hospitalier reçoit des patients de toutes les wilayas de l’Ouest. «Nous sommes vraiment dépassés. Les moyens matériels et humains font énormément défaut et nous sommes réduits à travailler avec les moyens du bord», déplore Dr Djaoui, maître assistant à l’EHS de Sidi Chahmi. A titre d’exemple, le service de désintoxication de cet EHS, qui dispose seulement de 32 lits, est débordé. «La toxicomanie prend de l’ampleur dans notre société où elle touche de plus en plus les jeunes entre 14 et 16 ans. Rien que pour ces quatre dernières années, environ 1.000 patients ont été traités au niveau de ce service», précise notre interlocuteur. Selon un autre spécialiste de cet établissement, le traitement de la toxicomanie est long, onéreux et le rétablissement reste incertain en raison du manque de moyens. Aussi, le nombre de toxicomanes récidivistes reste très important. «La prise en charge d’un patient coûte en moyenne 1.400 dinars par jour. Avec 14 milliards de centimes de budget annuel, on ne peut assurer une prise en charge totale (médicaments, habits, nourriture) pour nos 460 patients», affirme ce spécialiste. Le déficit en personnel médical spécialisé est un autre handicap qui compromet la prise en charge des patients. L’établissement fonctionne actuellement avec sept spécialistes dont deux seulement sont des hospitalo-universitaires. Le nombre du personnel médical, tous corps confondus, est de 400. «On travaille dans une insécurité totale. Une seule infirmière assure la surveillance de 24 malades», déclare notre interlocuteur. L’établissement souffre également de la détérioration de ses infrastructures, de l’absence de l’alimentation en eau potable. «Notre établissement est devenu un dépotoir pour les patients ramassés dans les rues d’Oran. La santé mentale est une affaire politique. L’Etat est responsable de cette situation et il doit intervenir en urgence pour y remédier», souligne notre interlocuteur. Sofiane M Le Quotidien d'Oran, 23 novembre 2005
Journée d’étude sur la toxicomanie à Tizi Ouzou Par : EL MOUDJAHID Le : samedi 12 novembre 2005 "La toxicomanie, cheval de Troie de la psychiatrie" est le
thème d’une journée d’étude organisée jeudi par l’établissement spécialisé en
psychiatrie Fernane Hanafi de Oued Aissi, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, avec la
participation de médecins et psychologues des différents CHU du pays, ainsi que
de spécialistes venus de France. Sidi Bel-Abbès Bientôt un hôpital psychiatrique Le
nouvel hôpital psychiatrique de Sidi Bel Abbès sera mis en service en décembre
prochain, a indiqué M.Ouadi, directeur de la santé et de la population (DSP)
de la wilaya. L’établissement qui enregistre, à ce jour, une situation physique
estimée à 65% aura une capacité d’accueil de 100 lits. Liberté 21 septembre 2005
Hôpital psychiatrique de Chéraga
L’hôpital psychiatrique de santé mentale “Mahfoud Boucebci” de Chéraga est considéré par les spécialistes en la matière comme étant l’un des établissements “les plus importants” en Algérie dans la prise en charge des troubles mentaux des différentes catégories de la population (enfants, adolescents et adultes). Faisant partie du
secteur géographique d’Alger-Ouest qui comprend près de 700.000 adultes et
300.000 enfants, selon les statistiques officielles, ce centre qui compte un
effectif de 350 personnes dont 32 médecins et 120 para-médicaux, offre de
nombreuses prestations à travers ses différents services et les structures qui
lui sont rattachées. Ainsi, le bilan des activités de l’établissement pour
l’année 2004 fait ressortir un nombre de 711 malades admis, alors que le
nombre de consultations externes avoisine les 18.000. De nouveaux investissements sont nécessaires Le premier axe concerne
la prise en charge des situations d’urgence et de crise dans une structure
pouvant disposer du plateau technique le plus complet possible. El Moudjahid 29 août 2005
Blida Cette journée a été organisée en hommage au Pr Mahfoud Boucebci, assassiné le 15 juin 1993 à l’hôpital Drid Hocine La salle de conférences du CHU Frantz
Fanon de Blida a abrité jeudi une rencontre autour de la santé mentale ayant
pour thème "médecines douces et médecines parallèles". El Moudjahid 15 juin 2005 EL MOUDJAHID Le : mercredi 25 mai 2005
Blida «Témoignages de l’enfant au
tribunal» tel est le thème de la première rencontre internationale de
psychiatrie et médecine légale qui s’est ouverte hier à l’université Saad
Dahlab de Blida.
Du 21 au 24 mars à Ghardaïa
EL MOUDJAHID Le : mercredi 16 mars 2005 Plus de 100 spécialistes en
psychiatrie de différentes nationalités, d’expression française, prendront part
aux travaux du 4e congrès international ayant pour thème “Psychiatrie-jeunes et
société qui auront lieu du 21 au 24 mars à Ghardaïa ; Alors que des dispositions ambiguës viennent d’être décidées La santé mentale dans une situation critique à Oran Par Mohamed Ouanezar Le problème de la prise en charge psychiatrique semble constituer un véritable casse-tête pour les responsables du secteur de la santé à Oran. Malgré la mise en place d’une sous-direction de la santé mentale en 2000, la situation ne cesse d’empirer et de connaître des complications de plus en plus importantes. Les agressions et les violences des malades mentaux contre des passants sont légion à Oran. Un phénomène inquiétant qui s’accroît dans l’ensemble des zones de la wilaya d’Oran sans que des dispositions concrètes et efficientes soient prises par les responsables du secteur. Prise en charge, de nouvelles dispositions Selon des informations parues dans le bulletin interne d’information de la direction de la santé (DSP) d’Oran, de nouvelles dispositions ont été décidées concernant la prise en charge et l’hospitalisation des malades mentaux. Dans cette nouvelle perspective et afin d’endiguer ce fléau social inquiétant, le CHU d’Oran se voit ainsi attribuer de nouvelles missions consistant à procéder à l’évacuation et l’hospitalisation de ces malades mentaux «errants» aux services des urgences psychiatriques avant de les transférer à l’hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi. Dans une seconde étape, les malades, dont la situation médicale est stabilisée, se verront transférer vers des établissements de repos comme Dar Errahma et ce, sur recommandation du wali ou du délégué à la sécurité, nous dit-on encore. Faut-il le noter, les institutions de Diar Errahma n’ont pas été conçues pour accueillir ou abriter pareilles catégories sociales, même si l’on prévoit des visites et des contrôles psychiatriques sur sites qui restent, toutefois, à prouver et à effectuer réellement. D’un autre côté, on de demande à propos de ceux qui ont proposé cette option s’ils ont pris en considération la quiétude des personnes du troisième âge, pensionnaires légitimes de ces établissements caritatifs. Un accueil qui laisse à désirer Parallèlement, la prise en charge de cette catégorie de malades souffre d'un manque à gagner considérable, étant donné que les structures chargées de cette mission se comptent sur le bout des doigts et ne sont pas en mesure de répondre à l’ampleur du mal croissant qui ronge la société algérienne. En effet, les familles des malades mentaux hospitalisés et ceux en consultation régulière dans les structures sanitaires de la wilaya déplorent «le mauvais traitement et l’accueil malveillant et dégradant réservés aux malades et à leurs accompagnateurs dans ces structures». A titre d’exemple, le secteur sanitaire d’Ibn Sina (ex-Victor Hugo) reste une illustration vivante de l’accueil réservé à cette frange de malades par la cellule psychiatrique, domiciliée dans une vieille église. Presque une centaine de malades mentaux transitent quotidiennement par cette structure spécialisée qui pour prendre ses médicaments qui pour effectuer sa consultation médicale mensuelle. Ces chiffres nous ont été donnés par le personnel soignant de cet établissement médical, qui n’a pas manqué de nous faire part «des difficultés et des conditions lamentables du travail et l’inadaptation de cette structure d’accueil» dans laquelle il exerce. Dans cet établissement qui a eu des précédents graves et des démêlés avec la justice suite à des vols suspects de psychotropes et autres produits dangereux, nous avons été témoins de scènes d’arrogance et de violences verbales et presque physiques à l’égard de certains malades et leurs proches venus les accompagner. Voulant comprendre cette situation insoutenable, nous avons demandé à l’infirmière qui était à l’origine de ces scènes de nous expliquer ce qui se passe. Elle se contentera de nous répondre que «les accompagnateurs représentent un grand problème pour ce centre de psychiatrie !». De son côté, une responsable au sein de la DSP estimera que «c’est un prétexte que de poser le problème des accompagnateurs étant donné que les malades mentaux ont besoin d’accompagnateurs et c’est obligatoire pour leur propre sécurité et celle des gens». Dans cette cacophonie sanitaire, le problème de la santé mentale a tendance à devenir plus grave et plus compliqué à Oran. Y a-t-il un responsable en la demeure ? La Tribune 13 mars 2005 Le malade mental, un citoyen Au moment où se déroule un séminaire sur l’organisation et la mise à niveau des hôpitaux et services de psychiatrie, il m’a semblé utile que notre association, l’APAMM, apporte sa contribution, pour insister sur l’importance de l’accompagnement dans la préservation de la dignité et des droits citoyens du malade mental. La maladie mentale reste largement méconnue, elle inquiète, elle fait peur. Pourtant, une personne sur quatre souffre de troubles mentaux au cours de sa vie. Les troubles psychiatriques avérés sont associés à une forte mortalité par suicide auquel il faut ajouter la mortalité accidentelle où liée à la consommation de tabac, d’alcool et de drogue. La maladie mentale fait payer un lourd tribut à ceux qui en sont atteints et à leur famille. Le tribut de la souffrance psychique en tout premier lieu, une souffrance telle qu’elle peut conduire à l’hospitalisation. Quand les conditions existent. Le tribut des conséquences individuelles. La maladie mentale touche la vie quotidienne des personnes obérant parfois les soins les plus élémentaires. La maladie mentale pèse sur l’activité professionnelle et elle est cause de l’isolement social. Elle pèse également sur l’entourage familial qu’elle fragilise, voire qu’elle détruit ce problème doit être appréhendé avec responsabilité, car il ressort des droits de l’homme, comme l’affirme la résolution 119 des Nations unies. Toute nouvelle politique de santé mentale doit l’intégrer comme un impératif et veiller à ce que les principes propres à toute personne humaine soient respectés. En particulier, la lutte contre la stigmatisation et sa cohorte de préjugés, vivaces dans une société comme la nôtre, très peu informée, travaillée par la superstition et bloquée par les tabous. La présence de plus en plus de maladies dans la cité doit nous interpeller quant à leur condition de vie. Les personnes atteintes de troubles psychiques sont confrontées à la solitude et aux difficultés de vivre socialement comme les autres, alors qu’elles traversent des périodes de stabilisation plus ou moins variables. Le plus souvent, elles ne peuvent nouer des liens sociaux, car elles tendent à être exclues des activités ou des relations que procure la vie normale. Si la maladie mentale est aussi une maladie du lieu social et une recherche d’identité, l’incompréhension de l’environnement vis-à-vis des troubles psychiques ne favorise pas la stabilisation ou la guérison. Nos psychiatres dont le nombre est insuffisant sont submergés par une demande de soins de plus en plus forte; ils font preuve de prodige pour répondre à une situation que complique encore plus l’absence de moyens adéquats et de structures adaptées. Leur dévouement remarquable pour prendre en charge ce drame humain, malgré les problèmes multiples auxquels ils doivent faire face, à savoir les carences de l’administration, l’indifférence des responsables et élus locaux et les insuffisances de la justice, mérite d’être noté. Il est digne d’éloge. Mais le résultat de leur travail ne peut être pérennisé que si des dispositions sont prises pour accompagner le malade dans un programme d’insertion. Le programme national de santé mentale de 2001 n’aborde cet aspect que sommairement et le concept n’est pas suffisamment explicite. Des spécialistes étrangers ont réfléchi sur le problème, nous pouvons nous inspirer de leurs idées, comme nous pouvons aussi nous inspirer des expériences réussies dans ce domaine, pour penser une politique de réadaptation et de réinsertion. L’expérience des clubs thérapeutiques qui ont été inventés en France par des psychiatres progressistes est une piste intéressante. Leur objectif est d’accueillir le patient d’une façon humaine d’abord, sans ségrégation, de favoriser le traitement psychiatrique en faisant appel à toutes les composantes offertes actuellement par la science psychiatrique (médicaments, psychothérapie, ateliers thérapeutiques), puis de se servir de ces structures de club thérapeutiques pour faciliter la participation des patients à l’organisation de leur vie quotidienne par le biais du groupe pour utiliser chez eux leurs «parties saines», leurs potentialités afin de lutter contre leurs parties malades en souffrance.
Ces dispositifs de soin se situent à l’intérieur de l’hôpital
et s’inscrivent dans la durée. D’autres formules peuvent être explorées dont le
but est de faire sortir les patients d’un enfermement qui existe, même lorsque
les murs de l’hôpital sont absents, où le social est une dimension qui
conditionne en partie la place du malade et sa souffrance psychique. Cette
situation implique un nouvel état d’esprit et de nouveaux processus. Dans le domaine de la réhabilitation, M. Jolivet s’inspire du courant anglo-saxon et d’un groupe de travail constitué par la fédération qui animent les clubs dont j’ai parlé précédemment et l’association française des familles et amis des malades mentaux. L’auteur tente de clarifier les concepts de réhabilitation qui lui sont apparus imprécis chez les Américains. Il en donne deux définitions : «La réhabilitation psychosociale est une approche thérapeutique pour les soins des individus malades mentaux qui encourage chaque patient à développer… ses capacités à travers des procédures d’apprentissage et de soutien environnementaux… La réhabilitation peut être définie comme l’utilisation intelligent de la solidarité ; la nécessité de notre contribution se situe partout et nous devons être capables d’agir dans une grande variété de situations dans lesquelles nous pouvons rencontrer des malades mentaux maltraités, négligés… insuffisamment traités». Pour M. Jolivet, ces deux définitions ne sont pas contradictoires, l’une met l’accent sur la thérapeutique, l’autre sur la solidarité. La réhabilitation psychosociale est centrée sur l’individu pour développer ses propres forces, ses compétences cognitives et émotionnelles, à condition d’obtenir l’engagement personnel du soigné. C’est une action individualisée qui s’appuie sur les propres forces du patient. Un programme n’est pas défini une fois pour toute ; la réhabilitation est par nature évolutive et diverse selon les cas considérés. De plus, la réhabilitation psychosociale comprend le travail, mais un travail intégré dans la réalité sociale qui va des activités rémunérées à d’autres projets ou activités de vie. La réhabilitation peut être considérée comme la recherche d’un pragmatisme qui place au centre du dispositif l’individu comme acteur. Elle n’exclut pas l’effort thérapeutique du professionnel, elle le complète. La réhabilitation doit se faire au plus près du malade, elle est aussi l’affaire du politique et de la société pour réintégrer le malade mental dans sa dignité et sa citoyenneté. Noureddine Benferhat Président de l’APAMM (Association des parents et amis des malades mentaux) 100, rue Didouche Mourad - Alger La Nouvelle République 18 février 2005 Témoignage de Mohand Aït Sidhoum, psychologue à la SARP Par Nissa Hammadi 1. Parmi mes patients, six sont arrivés à leurs séances dans une situation tout à fait particulière ; soit qu’ils avaient échappé à un risque de mort quasi certain en se rendant à la consultation (2 cas), soit qu’ils avaient vécu cette situation dans le cours de la semaine précédant la séance (4 cas).Il est clair que je parle ici de ce qui m’a été relaté dans la consultation… Il n’est pas exclu que certains patients puissent avoir vécu des situations similaires mais ils n’ont pas pu en parler dans la consultation. Deux brèves illustrations pour rester près des faits.- Mme Z. a vingt-quatre ans, couturière de formation, elle n’exerce pas d’activité professionnelle. Je la vois depuis près d’une année. Elle a consulté durant le premier mois qui a suivi ses fiançailles : angoisse paralysante, pleurs, idées bizarres - c’est son expression : elle est hantée par l’idée de devenir vieille, elle ne peut pas s’empêcher de s’imaginer comment elle sera une fois vieille… et sa mère, sa grand-mère comment étaient-elles quand elles avaient son âge ?Elle arrive, ce jour-là, en retard à la consultation ; d’habitude elle est toujours à l’heure. Elle a les yeux larmoyants. Un long silence, d’une tonalité tout à fait inhabituelle, s’installe. Durant ce silence, nous nous regardions comme deux personnes qui ne se connaissent pas mais qui ne peuvent s’éviter. Aucune expression n’animait son visage ; d’habitude elle parle de tout son corps. De mon côté, aucune association ; j’étais saisi par une sorte d’inquiétante étrangeté. Elle arrive finalement à me dire qu’ils avaient été braqués par un groupe de terroristes à la sortie de la localité qu’elle habite. Elle était dans un taxi collectif. Plusieurs voitures étaient à l’arrêt, braquées au même endroit… En parlant, les larmes coulaient à flot sur ses joues. Elle m’explique qu’apparemment, ils n’en voulaient pas aux passagers, mais que, peut-être, ils exécutaient une action, qu’ils ne voulaient pas être dérangés par le passage des voitures ou prendre le risque d’être surpris par les forces de sécurité. L’attente a duré une dizaine de minutes. Durant cette attente, elle n’arrêtait pas de répéter la même phrase : «Que Dieu fasse qu’ils ne nous demandent pas de descendre des voitures.» J’associe, à ce moment sur ce que cela pouvait évoquer, en général et plus particulièrement, pour ma patiente : exécution sur place, enlèvement et, plus particulièrement pour elle, viol… Elle est à son quatrième mois de mariage et elle demeure toujours vierge ; elle ne peut pas supporter la douleur que peut lui occasionner le premier acte sexuel avec un mari qu’elle aime beaucoup et qu’elle a épousé de son propre gré. Je connaissais très mal ma patiente. Elle avait peur, en fait, qu’il n’y ait, parmi les occupants des véhicules à l’arrêt ou parmi ceux qui observaient l’incident de loin, une de ses connaissances. Ce serait la honte. Que vont dire les gens, toute la localité apprendra la nouvelle. Elle a pensé notamment à son beau-frère et à son oncle maternel, pourvu qu’ils ne soient pas de passage par-là. J’étais dérouté, je n’aurais jamais pensé à une telle hypothèse et ma patiente avait bien compris cela. Elle a en effet longuement insisté sur le fait que, sur place, elle n’a pas du tout pensé à la mort et à l’enlèvement. Elle était elle-même étonnée par ce qu’elle venait de dire.- M. R. a dix-huit ans au moment où je le rencontre pour la première fois. Il est en terminale et consulte pour différents motifs : mauvais résultats scolaires, il est tout le temps angoissé, il ne sort presque pas et il n’a pas d’amis. A l’école, il est la cible choisie des garçons «parce qu’il a des manières». Il préfère rester avec les filles parce qu’elles ne se moquent pas de lui. Je le vois, à raison d’une fois par semaine, depuis trois ans. Actuellement, il refait son bac pour la troisième fois. Il commence sa séance en disant qu’il a eu très peur cette semaine ; son père a échappé de justesse à un attentat terroriste. Il se met à dire tous les mérites de son père avec beaucoup d’aisance dans le verbe. Il décrit un héros ; toute la séance s’écoule ainsi ; je n’ai pas eu l’impression que son fonctionnement a été «bousculé». Il est resté égal à lui-même et «l’incident» lui a seulement servi de support pour dire ce qu’il avait à dire, ce qu’il aurait sans doute pu dire autrement, à d’autres moments, en prenant un autre point d’appui.2. Parmi mes patients, il y en avait sur qui les risques de mort et d’enlèvement étaient particulièrement majorés du fait de leur engagement direct ou indirect :- dans une activité que les groupes armés ont décrété comme activité hérétique, ce qui implique que toute personne qui l’exerce sera exécutée sans hésitation. C’était le cas de cinq patients (-une jeune femme professeur de sport dans un quartier chaud de la banlieue d’Alger, un jeune médecin très actif dans le mouvement berbériste et militant connu d’un parti démocrate, une femme chef d’entreprise qui travaille dans l’import-export, entreprise qu’elle a elle-même créée, un adolescent dont le père, médecin légiste, avait à établir les expertises d’usage pour les victimes du terrorisme du département de la capitale, une jeune femme dont le mari est magistrat dans une zone à hauts risques).- dans la gestion de la situation sécuritaire, ce qui était le cas de deux patients (un jeune adulte de vingt ans dont le père, homme d’État, a eu à gérer d’importants dossiers au sein d’un des gouvernements qui se sont succédé pour diriger le pays depuis octobre 1988 ; une jeune femme, épouse d’un cadre supérieur).Les réactions individuelles face à ces situations difficiles étaient à chaque fois spécifiques. On peut relever, cependant, que ce ne sont pas les personnes les plus exposées au risque qui étaient les plus désorganisées par ce même risque ni celles qui en parlaient le plus. La Tribune Mercredi 16 février 2005 Ceux qui étaient au premier plan de la prise en charge ont aussi vécu leur part de traumas La dimension d’écoute, une urgence au cœur des drames à Constantine Par Meriem Merdaci «A partir de 1993, c’était quasiment devenu notre activité quotidienne», rappelle le professeur Mostefa Hassani, chef du service des urgences chirurgicales du CHU Ben Badis de Constantine, qui évoque aujourd’hui encore cette période avec une certaine émotion dans la voix. Il s’agissait en effet de faire face à une situation peu prévisible et d’assurer la prise en charge d’«une pathologie dont on n’avait pas l’habitude, une pathologie de guerre, des plaies balistiques qu’on ne connaissait pas et qu’il a fallu apprendre, au fur et à mesure, à prendre en charge». Cette dimension d’écoute, de prise en charge par le secteur de la santé et plus particulièrement par les services spécialisés - urgences chirurgicales, psychiatrie- des drames liés au terrorisme et à sa gestion par l’Etat demeure paradoxalement peu relevée et mise en lumière et on en imagine peu les difficultés tant professionnelles que morales. Le service des urgences chirurgicales du CHU de Constantine, opérationnel dès le début des années quatre-vingt, est de fait érigé, dès 1993, comme un pôle régional vers lequel étaient orientés les patients et les blessés des wilayas limitrophes. Le professeur Hassani rappelle que «le pays était alors soumis à un véritable embargo, les équipements ne rentraient pas, les médicaments essentiels étaient en rupture» et, a-t-il sans doute fallu l’abnégation de l’encadrement et du personnel paramédical pour répondre à une situation à tous points inédite et qui pouvait aussi avoir des effets sur les conduites des uns et des autres. Si elle est ainsi rapportée aujourd’hui comme une anecdote, telle une situation vécue dans les services et qui avait vu l’hospitalisation dans une même salle de soins intensifs d’éléments des services de sécurité et de terroristes, elle a mis les nerfs à rude épreuve. «On s’était, une semaine durant, efforcé de protéger les identités des patients pour prévenir tout dérapage.» Au-delà de la disponibilité des moyens, sur le strict plan médical, il était-il aussi évident d’échapper au climat général du pays, aux passions partisanes et comment en particulier les élites du corps médical algérien, touchés dans leur chair par le terrorisme, allaient-elles se comporter au quotidien ? «Au niveau du service, en tant que responsable, nous avons essayé de faire passer la consigne suivante : faire notre devoir, sans tenir compte de la couleur politique des uns et des autres», rappelle à ce sujet le Pr Hassani qui confesse avoir «personnellement vécu la période très douloureusement». Menaces, peurs des représailles auront ainsi marqué profondément les conditions de vie et de travail notamment dans ce secteur de l’urgentisme même si Constantine n’aura pas connu l’effroi des bombes et des voitures piégées comme la capitale. Il y a eu énormément de morts, de blessés, même si les chiffres demeurent difficiles à établir. Le pic fut atteint entre 1993 et 1997 et même si le corps médical s’est assigné de prendre en charge les traumas, ce fut «une épreuve pénible», témoigne le Pr Hassani qui assure qu’elle aura changé «sa perception de notre profession». M. M. La Tribune 16 février 2005 Selon le Dr Mohammed Chakali, chef de service à l'hôpital psychiatrique de Blida «10% de la population a besoin d’une assistance psychologique» Chef de service à l’hôpital psychiatrique de Blida, le Dr Mohammed Chakali indique dans le présent entretien qu’une forte proportion de la population, dans les localités les plus reculées du pays notamment, a besoin d’une assistance psychologique. Beaucoup de ces personnes ne sont pas identifiées comme victimes du terrorisme. Certaines ne se rendent même pas compte de leur maladie. Ces victimes, il faut les chercher et les soigner. La mise en place de dispositifs locaux intersectoriels s’impose. Par Karima Mokrani LA TRIBUNE : Pensez-vous que l’Etat algérien s’y est pris suffisamment tôt pour la prise en charge psychologique des victimes de la violence terroriste ? Le Dr M. Chakali : Je peux vous dire que nous-mêmes, en tant que praticiens, nous avons eu beaucoup de difficultés à repérer la souffrance engendrée par cette violence terroriste. C’était quelque chose de tout à fait nouveau pour nous. Nous avions mis du temps pour prendre conscience de la particularité de la situation et aussi de celle des soins qu’il fallait dispenser aux patients. Ça nécessitait des dispositifs particuliers. Je ne peux vous cacher que moi-même, qui suis praticien depuis longtemps, je pensais au début (les années 1994 et 1995) que ce sont des spécialistes étrangers du domaine qu’il faudrait ramener pour assurer la bonne prise en charge des victimes. On avait peur que ça nous échappe. Nous avions des moments de réticence. Fort heureusement, ça n’a pas duré longtemps. On avait commencé à rencontrer les premières victimes au milieu de l’année 1995. En 1997, les premières instances de la santé ont pris la décision de mettre en place un dispositif spécifique à la prise en charge psychologique des victimes des traumatismes. Comment avez-vous réussi à surmonter cette peur ? A Blida, on était en quelque sorte avantagé par rapport aux autres wilayas du pays. Je parle des moyens humains et matériels mobilisés. La raison en était que c’était à Blida qu’il y avait le plus de victimes des actes terroristes. C’était donc un peu grâce au travail en groupe et ensemble avec l’administration centrale que nous avons réussi à faire face à la situation. Quel bilan faites-vous du travail effectué jusque-là à travers tout le territoire national ? Il y a plusieurs phases d’intervention dans la prise en charge des victimes de la violence, celle terroriste en particulier. On intervient immédiatement après la catastrophe, de façon intermédiaire quelques jours après, mais il arrive parfois que les praticiens se voient obligés d’intervenir durant des années. Et parfois définitivement quand les victimes présentent des souffrances prolongées dans le temps, quand elles sont marquées à vie. Pour en revenir à votre question, je pense qu’il existe des disparités dans la prise en charge des victimes entre les différentes régions du pays. En effet, seules dix wilayas ont été identifiées comme les plus touchées par le terrorisme, alors qu’il y a d’autres qui ont connu des actes semblables avec des conséquences plus ou moins fâcheuses sur l’état psychologique des victimes. Je parle essentiellement des régions les plus reculées du pays. Il y a des gens qui ont besoin d’assistance psychologique dans ces régions enclavées. Beaucoup de ces victimes ne sont pas prises en charge jusqu’à présent. Elles ne sont même pas identifiées. Et quand je dis assistance, il faut savoir que le premier élément de cette assistance, c’est bien la reconnaissance. L’identification. Identifier ces personnes comme victimes du terrorisme. Qu’elles se reconnaissent elles-mêmes comme victimes de violence. Ces personnes ont souvent des conduites inhabituelles, un changement total dans le comportement, dans le fonctionnement psychique… et parfois elles ne s’en rendent même pas compte. Ce sont des malades qui ne sont pas conscients de leur maladie. Quelles sont les actions menées pour les identifier et les prendre en charge ? C’est une opération de dépistage massif qu’il faudrait faire pour cela. Aller chercher dans les populations et faire des enquêtes. Et ça nécessite beaucoup de moyens, beaucoup de praticiens et aussi beaucoup de temps. C’est énorme. Une enquête faite dans le milieu scolaire (les collèges et les lycées) à travers tout le territoire national a montré qu’une forte proportion de ces enfants a besoin d’une assistance psychologique. Le taux est estimé à 25%. Cette étude a été soutenue par l’Unicef et gérée par les services du ministère de la Santé. Quelles sont les actions à promouvoir ? Je pense que dans les écoles, beaucoup de choses ont été faites et continuent de se faire pour sauver ces enfants. Il y a de plus en plus de psychologues aujourd’hui dans les établissements scolaires. Il y a aussi de plus en plus d’actions créatives pour soulager la souffrance de ces enfants. Je parle des excursions, des séances de dessein, de chant, de musique, etc. Il ne faut pas oublier de citer aussi le travail fait envers les enseignants pour leur apprendre à mieux écouter leurs élèves et les assister davantage dans leur scolarité. Mais ça n’a pas touché tout le monde… Je vois qu’il y a des formations données aux enseignants dans les zones enclavées, portant essentiellement sur l’écoute et l’attention que doivent porter les enseignants à leurs élèves. Il y a des façons d’écouter, de repérer et d’accompagner la souffrance… mais si vous voulez parler des actions structurées à l’échelle nationale, je pense qu’il ne faut pas rêver. Ça ne se fera pas à mon avis. Vous imaginez le nombre des enfants touchés ? C’est énorme. Combien de psychothérapeutes faudrait-il ? Ce qu’il faut faire à mon avis, c’est promouvoir les actions de prévention et de lutte contre la violence dans un cadre intersectoriel. C’est-à-dire avec l’implication de tous les services concernés (l’éducation, la santé, la justice, la police, etc.). Un projet dans ce sens est en cours mais doit durer le temps qu’il faut. Ce sont des actions qui demandent du temps. Entre-temps, certains de ces enfants victimes de violence risquent de devenir à leur tour un véritable danger pour la société… C’est un risque, je le sais. A mon avis, il faut faire vite pour mettre en place des dispositifs locaux intersectoriels. Nous sommes effectivement en retard. On parle depuis quelque temps d’un projet d’amnistie générale, initié par le président de la République dans le but de restaurer la paix dans le pays. Pensez-vous que les personnes touchées par le terrorismepuissent pardonner ? Je peux seulement donner des avis segmentaires sur la question. C’est au cas par cas. Ce serait une erreur de vouloir donner un avis général. Aussi, je ne peux pas me permettre de parler au nom des victimes. Par ma position de soignant, je pense qu’il y a des situations où le pardon est perceptible. D’autres non. Beaucoup de facteurs interviennent là-dedans; culturels, politiques, économiques… Je répète encore une fois que ce serait une erreur de vouloir généraliser. Revenons-en à votre travail à l’hôpital psychiatrique de Blida. Les résultats sont-ils probants ? De façon générale et sans donner de chiffres, je signale d’abord que le nombre des victimes qui fréquentent notre service depuis la mise en place du dispositif du ministère de la Santé, en 1997, reste réduit. Le chiffre est même très bas comparativement au nombre réel des victimes dans la wilaya. Ces victimes, il faut aller les chercher. On ne peut pas se satisfaire de rester dans un hôpital et attendre qu’elles viennent. Elles ne viendront pas. En tout cas, elles ne viendront pas toutes. Pour le travail qu’on fait avec elles, il suffit juste de les mettre en situation de parole et une situation d’écoute. Ensuite, il y a des techniques et des moyens thérapeutiques, des médicaments qui permettent de soulager leurs souffrances. Je peux vous dire que globalement, dans toutes les situations de souffrance, même si on ne réussit pas à guérir complètement le patient, on arrive souvent à réduire sa souffrance. Il y a aussi des situations où notre travail ne donne pas grand-chose. Des situations très difficiles. La cause en est l’affliction elle-même. La maladie elle-même est difficile à soigner. Je comprends parfaitement les personnes qui n’arrivent pas à oublier. Celles qui ne pardonnent pas. Celles qui rechutent quand elles entendent parler de pardon. Il est tout à fait de leur droit de ne pas oublier et de ne pas prononcer le mot pardon. Il faut que ce pardon vienne d’elles-mêmes. Il faut dire aussi que même si on ne réussit pas parfois à réduire la souffrance de la victime, on arrive tout de même à la ramener à vivre avec. Pour conclure, est-il possible aujourd’hui de développer la culture de la paix parmi les victimes de la violence terroriste ? Ce sera ardu mais pas impossible. Car, comme je vous l’ai dit, c’est un travail énorme qui nécessite beaucoup de moyens et surtout beaucoup de temps. C’est au cas par cas. J’ai entendu des choses insoutenables dans les séances de thérapie… Qu’attendez-vous maintenant de la part des pouvoirs publics ? Renforcer les actions de prise en charge de ces victimes. Ne pas baisser les bras. Il ne faut pas dire que c’est terminé et qu’on doit tourner la page. Attention ! On n’est pas tous au même niveau de la paix. Beaucoup de gens présentent encore des séquelles et ont besoin d’une assistance psychologique continue. Il est faux de dire que c’est tout le monde qui est victime mais c’est aussi un piège de penser qu’il n’y a plus de victimes et qu’il faut tout oublier. Selon des recoupements d’études faites récemment, 10% de la population a besoin aujourd’hui d’une assistance psychologique. Ces 10% de la population, il faut les chercher et les soigner. K. M. La Tribune 16 février 2005 C’est la première fois qu’un séminaire national lui est consacré Un suicide toutes les 12 heures en Algérie Le tabou est brisé. Le suicide, tenu secret aussi bien par les familles des suicidés que par les praticiens qui reçoivent dans les hôpitaux des patients qui se sont donné la mort ou qui ont tenté de le faire, est sujet depuis hier à un débat de société. C’est à l’initiative de la mairie d’El Harrach, en collaboration avec la Forem, représentée par le Pr Khiati, et la direction du secteur sanitaire de l’ex-Maison Carrée qu’un séminaire national, le premier du genre, a été organisé hier à la bibliothèque communale de Belfort. Interpellés par les nombreux cas de suicide, phénomène de société mais qui relève de la santé publique, notamment depuis ces dernières années, les organisateurs de la rencontre d’hier ont jugé utile de porter le débat sur la place publique. Et c’est une commune populaire de la capitale qui a été choisie pour ce faire. Comme quoi, El Harrach, ce n’est pas uniquement les vols à la tire, les agressions physiques ou encore la délinquance. C’est aussi un espace où vivent des intellectuels, des universitaires, en somme des gens qui réfléchissent et qui sont avides de ce genre de manifestation ; ce, d’autant que le phénomène touche de plein fouet la daïra de l’ex-Maison Carrée où les cas de suicide ont augmenté de façon fulgurante. C’est ainsi, déclare le maire, Abdelkrim Abzar, que de 21 en 2000, les cas de «crime contre soi» sont passés à 38 en 2004. Le président de l’APC n’hésitera pas à lancer un appel pour la création d’une association nationale de prévention du suicide. Côté communication, il est évident que l’assistance a beaucoup appris. C’est au Pr Khiati, pédiatre à Belfort, qu’échoira la mission d’ouvrir le séminaire en donnant un aperçu sur les chiffres et les causes du suicide, dont il dira que cela concerne autant les femmes que les hommes. Avec quand même cette tendance à se concentrer chez les jeunes. Se basant sur une étude épidémiologique du phénomène, le président de la Forem (Fondation pour la recherche médicale), ne sera pas avare en statistiques. Ainsi, entre 1995 et 2003, l’Algérie a comptabilisé 4 571 suicides. Un chiffre qui n’est pas très réel en ce sens, expliquera l’intervenant, qu’il certains suicides n’ont jamais été déclarés du fait que ce phénomène était un sujet tabou. Idem pour les tentatives de suicide (cinq fois plus importantes que l’acte lui-même) qui, hormis les cas d’absorption de barbituriques et donc d’admission à l’hôpital, le reste n’est jamais déclaré. Toujours, selon l’intervenant, les wilayas les plus touchées par «l’autodestruction physique» sont Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Aïn Defla, Tlemcen et Batna. Elles comptabilisent à elles seules près de 54% des cas. Quant aux causes, elles sont familiales (13%), professionnelles, situation socio-économique et troubles psychologiques. Le Pr Khiati lancera qu’il se produit un suicide toutes les douze heures en Algérie. La tranche d’âge des 18-45 ans est la plus touchée. Le Dr Yahiaoui, psychologue au CHU de Tizi Ouzou, une wilaya où le nombre de suicides est important, a tenté de comprendre si le désespoir est un élément indicateur pour le suicidé. Sur les 10 cas de tentative de suicide recensés, toutes des femmes entre 18 et 25 ans, il s’est avéré que la cause essentielle est d’ordre conflictuelle. «Ce sont des femmes en quête d’autonomie par rapport à la famille qui reste très conservatrice. Beaucoup ont essayé d’attenter à leur vie en raison du refus de leur famille de les laisser poursuivre leurs études à l’université, leur préférant le mariage précoce», indique le Dr Yahiaoui. Pour le Pr Ould Taleb, psycho-pédiatre à l’hôpital Drid Hocine, le suicide ou la tentative de suicide s’illustre par trois fonctions. La première est relative à l’appel de détresse du concerné qui veut exprimer un malaise. L’affirmation de la personnalité en est la deuxième fonction, en ce sens que pour l’individu il s’agit de prouver, par un jeu, qu’il est invulnérable. Tandis que la troisième fonction se résume dans les troubles du comportement. L’approche éthique et culturelle du suicide a été abordée par M. Abderrezak Guessoum, professeur à la Faculté des sciences humaines d’Alger. Il expliquera que, du point de vue religieux, le suicide est un pêché. Pour lui, les suicidés sont surtout des gens qui ont perdu tout repère et qui n’ont reçu aucune véritable formation religieuse. Le constat fait, les intervenants et les organisateurs ont été unanimes à dire qu’il fallait prévenir le suicide. Si l’initiative d’hier était salutaire, elle s’avère insuffisante. La sensibilisation doit se faire à tous les niveaux. Des conférences doivent être animées dans les établissements scolaires et partout où il est possible de le faire. Des cellules d’écoute sont les bienvenues. D’où d’ailleurs l’idée de la création de l’Association de prévention contre le suicide, dont la première mission est d’instaurer des cellules d’écoute et de rassurer un tant soit peu les gens en détresse. Le suicide ne doit pas être une fatalité. On peut en atténuer les causes pour peu que les pouvoirs publics s’y impliquent dès lors qu’il s’agit d’un problème de santé publique.F. A. Par Faouzia Ababsa La Tribune Mercredi 16 février 2005
LE PHÉNOMÈNE PREND UNE AMPLEUR
INQUIÉTANTE Le taux du suicide a
connu un bond effrayant : il est passé de 0,94 en 1999 à 2,25 pour 100 000
habitants en 2003. Des hommes, des femmes mais aussi des adolescents se donnent
la mort de manière violente. Toutes les 12 heures, un décès est enregistré. Des
statistiques loin de la réalité : le suicide étant un sujet tabou, la
sous-déclaration reste très importante. Le suicide par les chiffres Le suicide par les chiffres Le Soir d'Algérie 16 février 2005
Santé mentale
Le ministre de la
Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Mourad Redjimi, a
affirmé hier, lors de l’ouverture des travaux du séminaire national sur
l’organisation et la mise à niveau des hôpitaux et services psychiatriques
qu’organise son département ministériel durant deux jours à l’hôtel El-Marsa de
Sidi-Fredj, que cette rencontre s’inscrit dans le cadre des actions engagées au
titre du Programme national de santé mentale et qu’il est devenu nécessaire,
aujourd’hui, de faire une halte en vue de réfléchir avec les institutions, les
professionnels et les associations, au niveau et à la qualité de la prise en
charge des maladies mentales en Algérie ainsi qu’aux actions à entreprendre afin
de les améliorer. Cet intérêt pour la prise en charge de ce problème de santé
est moult fois réaffirmé par l’OMS à l’effet de concevoir celle-ci comme étant
une composante essentielle et indissociable de la santé et les liens
préjudiciables qui l’associent à la marginalisation sociale, le chômage,
l’errance, la drogue, d’où les résolutions de l’Organisation mondiale de la
santé qui appellent à investir davantage dans la santé mentale, considérée comme
étant un élément constitutif primordial dans le bien-être de la population. El Moudjahid 14 février 2005 Selon les déclarations de responsables du ministère de la Santé : 150 000 malades mentaux chroniques en Algérie 150 000 personnes souffrent de pathologie
mentale chronique en Algérie, selon des déclarations faites par des responsables
du ministère de la Santé et de la Réformé hospitalière à l’occasion d’un
séminaire national portant sur l’organisation et la mise à niveau des hôpitaux
et services de psychiatrie, tenu hier à l’hôtel El Marsa, à Alger. Soit une
augmentation de 10 000 nouveaux malades mentaux par rapport à 1998. C’est du
moins ce qui ressort d’une enquête réalisée par les services concernés en 2002.
Ces mêmes responsables du département de Mourad Redjimi estiment le nombre des
malades mentaux errants à seulement quelque 1 500 à travers tout le territoire
national, dont 800 sont pris en charge dans les structures spécialisées. Le
nombre des épileptiques avoisine les 63 000. Ces chiffres restent bien
évidemment en deçà de la réalité du terrain du fait qu’un nombre considérable de
personnes qui présentent de sérieux problèmes de comportement ne bénéficient pas
des soins nécessaires. Notamment dans les régions enclavées du pays. Le
programme national de santé mentale lancé par les services du ministère de la
Santé et de la Réforme hospitalière en 2001, pour améliorer l’accès aux soins de
ces personnes vulnérables de la société, tarde encore à donner des résultats
probants. La cause principale demeure le déficit grandissant en psychiatres dans
l’ensemble des structures spécialisées. «Nous n’avons pas assez de psychiatres
en Algérie. Seulement 1 pour 100 000 habitants. Nous pensons à faire bénéficier
certains psychologues et médecins généralistes de cycles de formation en
psychiatrie pour combler le déficit et répondre aux besoins de la population»,
affirme le Dr Bouslimane, sous-directeur de la santé mentale au ministère de la
Santé. Autre problème posé avec acuité par les spécialistes du domaine, celui
des disparités existantes entre les établissements des différentes régions en
matière de moyens matériels. Voilà pourquoi ce séminaire, qui prend fin
aujourd’hui, se propose de faire le point sur l’organisation actuelle de la
psychiatrie, d’identifier les contraintes et les insuffisances et de proposer
les mesures susceptibles d’améliorer la prise en charge des malades mentaux.
Présent à cette rencontre, le premier responsable du secteur de la santé, M.
Mourad Redjimi, est revenu dans son allocution d’ouverture sur les missions
assignées aux 188 centres intermédiaires de santé mentale créés au niveau de 46
wilayas du pays, aux 10 EHS en psychiatrie, aux 6 services de psychiatrie dans
les CHU, aux 18 services spécialisés dans les secteurs sanitaires, aux 172
psychiatres exerçant dans les hôpitaux publics et aux 190 exerçants dans le
privé… pour conclure à une progression considérable dans le domaine de la prise
en charge des malades mentaux. A noter qu’en 2003, quelque 4 421 toxicomanes, 4
955 victimes de violences et 1 319 personnes suicidaires ont été pris en charge
par des psychiatres et des psychologues. Alors que 9 811 consultations ont été
dispensées aux enfants souffrant de troubles mentaux. Karima Mokrani La tribune 14 février 2005
Rapport national 2004 sur la santé
des Algériens : Les
maladies mentales en hausse Les résultats du rapport national sur la santé des Algériens, pour l’année 2004, font état d’une situation alarmante, notamment dans le domaine de la santé mentale. La mise en place de 188 centres intermédiaires de santé mentale dans 46 wilayas a permis à 25 parmi elles de dresser un bilan de cette activité pour les années 2003 et 2004 au cours desquelles 70 911 malades mentaux ont bénéficié d’une prise en charge en postcure, 63 661 de médicaments, 3225 de séances de réhabilitation, 4130 toxicomanes d’une prise en charge, 4881 victimes d’une thérapie, 1277 personnes suicidaires d’une prise en charge et 8002 enfants souffrant de troubles mentaux d’une prise en charge. En 2003, 38 wilayas ont fait état de la prise en charge des malades mentaux errants. Parmi ces derniers, 3910 ont été acheminés vers un service de santé mentale, 312 acheminés vers le service de l’action sociale et 428 autres vers le même service, mais dans le cadre d’une postcure, alors que 649 ont été réinsérés dans leurs milieux familiaux. En 2002, le bilan de santé mentale, dressé par 14 wilayas seulement, fait état de 46 647 consultations en psychiatrie d’urgence, 54 914 en psychiatrie externe et 12 051 consultations en psychologie. Le même bilan, établi dans 34 wilayas durant l’année 2003, fait ressortir 30 958 consultations en psychiatrie d’urgence, 211 448 consultations en psychiatrie externe et 90 663 consultations en psychologie. Pour le premier semestre 2004, dans 21 wilayas, il a été enregistré 96 348 examens en psychiatrie d’urgence, 82 859 en psychiatrie externe et 185 405 en psychologie. En tout, 364 612 personnes ont subi une consultation pour un problème de santé mentale. Ce qui démontre une hausse considérable des consultations pour troubles mentaux durant les dernières années. Pour les rédacteurs de ce rapport, cette évolution est liée à plusieurs facteurs, « notamment à une meilleure déclaration des activités concernées et à une forte demande du citoyen (...),à la mise en place de 188 centres intermédiaires de santé mentale »...A titre de comparaison, en l’an 2000, il a été enregistré au niveau de dix structures hospitalières psychiatriques, 15 404 admissions représentant 126 431 consultations spécialisées et 16 849 consultations d’urgence. En 2001, il a été constaté 16 397 admissions représentant 116 967 consultations spécialisées et 12 682 consultations d’urgence. En 2002, il a été enregistré 15 354 admissions avec 136 718 consultations spécialisées et 12 700 d’urgence. Ce qui prouve encore une fois la forte prévalence des consultations psychiatriques. Dans un autre chapitre, lié notamment aux séquelles de la violence, le rapport a rappelé qu’en 2002 le ministère de la Santé, en collaboration avec l’Unicef, a mené une enquête sur la prévalence du psychotraumatisme chez 12 000 enfants scolarisés, dont l’âge est compris entre 12 et 18 ans, et répartis sur 10 wilayas touchées par le terrorisme. Les résultats ont montré que Chlef est la première wilaya où le taux d’enfants traumatisés est le plus élevé avec 29,23%, suivie de Médéa, 26,03%, Saïda, 21,57%, Alger, 18,34 %, Jijel, 17,26%, Blida, 16,64%, Tizi Ouzou et Constantine, 9,40% et Tlemcen, 9,24%. Ces chiffres ont poussé les enquêteurs à recommander le renforcement du dispositif de prise en charge des victimes de violence, qui doit être, selon eux, intersectoriel et pluridisciplinaire. mal vie et désespoir Autre chapitre : les résultats d’une enquête sur la prévalence des maladies mentales chroniques, réalisée en 2002, ont mis en exergue l’« ampleur » de ce problème. Selon cette étude, ils sont 155 000 personnes, soit 0,5% de la population algérienne, à souffrir de maladies mentales chroniques et 62 000 épileptiques, soit 0,2% des Algériens. La catégorie des personnes âgées de moins de 40 ans est la plus touchée par les maladies mentales et l’épilepsie avec un taux de 1,9% pour la première et 0,8% pour la seconde. Les auteurs de ce rapport ont insisté sur « la réduction de l’incidence de prévalence de certains troubles mentaux et neurologiques comme la dépression, l’arriération mentale, la toxicomanie, l’épilepsie et les troubles psycho-sociaux » qui, selon eux, sont liés aux « événements traumatisants ». Il s’agit pour eux de mettre en place une organisation de soins « plus adaptée, plus efficace et moins coûteuse possible avec une législation effective en harmonie avec ces soins, de renforcer la prévention, de mettre en place des mécanismes de réhabilitation, d’élaborer des programmes de communication pour l’éducation sanitaire des citoyens à la non-exclusion du malade mental ». Les spécialistes ont conclu que les maladies psychiatriques en Algérie touchent les Algériens de plus de 30 ans, et beaucoup plus les hommes que les femmes. Par ailleurs, le rapport a indiqué que la population algérienne gardera sa caractéristique liée à la jeunesse dans la mesure où la frange des enfants âgés de moins de 15 ans, qui constituait 36% de la population en 1998, passera à 26% en 2010 pour atteindre 24% en 2020. En 2010, les moins de 5 ans représenteront 10% de la population. Les problèmes de santé seront dominés par les accidents domestiques et la circulation. Leurs conséquences : un certain nombre de maladies chroniques telles que le diabète-insulino-dépendant, l’insuffisance respiratoire et certains états touchant à la santé mentale, tels que les suicides et les toxicomanies. Salima Tlemçan El Watan 14 février 2005 La prise en charge des fonctionnaires de la Sûreté nationale en débat 10 000 policiers soumis à des tests psychologiques depuis 1999 489 policiers souffrent de traumatismes, soit 0,47% de l’effectif total, 23 se sont suicidés entre 1997 et 2005 et quelque 10 000 ont été soumis à des tests psychologiques depuis 1999. Ces chiffres avancés par les participants à la rencontre sur la prise en charge des fonctionnaires de la Sûreté nationale victimes de pyschotraumatismes révèlent l’ampleur des séquelles du terrorisme subi par ce corps de sécurité durant la décennie rouge. Aujourd’hui encore, de nombreux agents de l’ordre ayant opéré dans la lutte antiterroriste traînent un stress post- traumatique qui nécessite une réelle prise en charge. C’est ce qu’ont vivement souligné les intervenants aux travaux de ce séminaire organisé par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) mercredi et jeudi derniers à l’Ecole supérieure de police de Châteauneuf. Dans ce cadre, il a été préconisé le «renforcement de la coopération entre toutes les parties concernées et de tirer profit des compétences des spécialistes dans le domaine psychologique afin de promouvoir et d’améliorer la prise en charge psychologique des fonctionnaires de la Sûreté nationale». L’objectif de cette rencontre, deuxième du genre, est d’«élaborer une vision globale en matière de prise en charge des multiples pathologies psychiatriques dans le milieu de la Sûreté publique». Evoquant l’intérêt primordial accordé par son secteur à l’élément humain, Ali Tounsi, directeur général de la DGSN, n’a pas manqué de rappeler les multiples initiatives entreprises dans ce cadre, notamment l’organisation des concours de recrutement tout en garantissant tous les moyens matériels en vue d’améliorer les moyens de défense au profit des agents de la Sûreté nationale lors de l’accomplissement de leurs missions. Le premier responsable de la DGSN a également mis l’accent sur l’importance de la prise en charge psychologique des agents de la Sûreté nationale, en assurant «les moyens de promouvoir la psychothérapie et le diagnostic précoce de certains cas de traumatisme psychologique à travers l’élaboration trimestrielle de rapports sur l’état psychologique et sanitaire des fonctionnaires de la Sûreté nationale». Il a été par ailleurs mis en exergue l’importance de l’évaluation du rôle des cellules locales de prise en charge des victimes de psychotraumatisme, créées depuis 16 mois, et la nécessité d’introduire un module sur les psychotraumatismes dans le programme de formation des fonctionnaires de la Sûreté nationale. Les participants ont plaidé enfin pour la consolidation du rôle et de l’intervention des médecins généralistes et des psychologues pour le diagnostic des personnes souffrant de traumatismes psychologiques. Amel Nour La Tribune Samedi 5 février 2005 Ben Bella visite le Centre de pédopsychiatrie de Bentalha EL MOUDJAHID Le : vendredi 21 janvier 2005 L’ancien Président de la
République, M. Ben Bella, a visité, jeudi, le Centre de pédopsychiatrie de
Bentalha, wilaya d’Alger, partageant la joie des enfants hospitalisés en ce jour
de fête. Drogue en milieu scolaire Le
centre d’orientation scolaire et professionnelle en collaboration avec le bureau
de lutte contre le crime organisé (commandement de la Gendarmerie nationale)
et la Fondation algérienne des droits de l’enfant et de l’adolescent (Fadea) a
organisé hier au lycée Omar-Racim (Alger) une journée d’étude sur la prévention
de la consommation de la drogue en milieu scolaire, en présence des chefs
d’établissement de la circonscription de Sidi-M’hamed. Dans leur discours
d’ouverture, les intervenants ont axé essentiellement leur discussion sur les
efforts qu’entreprend chacun des organismes qu’ils représentent dans le cadre de
la lutte contre ce fléau qui touche les élèves des différents paliers. “Ce
dossier nécessite une étude stratégique que nous menons sans répit avec le
ministère de l’Éducation”, déclare le colonel Farid Djerboua. A. F. Liberté 19 janvier 2005TOXICOMANIE EN ALGERIE L’alerte est au rouge
La drogue a pris ces dernières années des proportions inquiétantes en Algérie. Les experts algériens qui planchent sur la lutte contre ce fléau disent même que notre pays est en passe de dépasser «la ligne rouge». Au cours d’une journée d’étude sur «la lutte contre la drogue dans les milieux scolaires», organisée, hier à Alger, par la Fondation algérienne des droits de l’enfant et la Gendarmerie nationale, des experts, des pédagogues et des membres de la société civile ont longuement débattu des causes de l’accroissement du nombre de toxicomanes en Algérie. Selon les statistiques de la Gendarmerie nationale, pas moins de 10.750 affaires de trafic de stupéfiants ont été traitées durant ces dix dernières années. La Gendarmerie nationale a ainsi arrêté 19.136 personnes et saisi 21.087.079 kg de résine de cannabis, 27.884 plants de cannabis, 11 kg d’opium, 1,5 kg de cocaïne et 519.543 comprimés de psychotropes. Mais le phénomène le plus répandu est celui de l’inhalation des solvants organiques comme la colle, les aérosols, l’éther et l’acétone disponibles dans les magasins à des prix accessibles. La Fondation des droits de l’enfant a recensé, rien que dans la circonscription d’Alger, près de 150 jeunes qui s’adonnent à l’inhalation de ces produits. L’on ne dispose pas, cependant, du nombre exact qui s’adonne à la toxicomanie en Algérie. Les responsables des académies, de l’association des parents d’élèves et de la Fondation des droits de l’enfant veulent surtout préserver les jeunes qui n’ont pas encore été touchés par le fléau. Mais le plus difficile pour eux est de faire passer le message aux jeunes des rues. D’autant plus que les facteurs incitant ces jeunes à se tourner vers la toxicomanie sont souvent liés à «l’injustice», au refoulement. Le directeur de la coopération nationale de l’Office national de lutte contre la drogue, M. Aïssa Kasmi, explique la hausse de la toxicomanie dans notre pays par le fait que «les privations peuvent pousser les extravertis à se battre, à extérioriser leur violence mais les introvertis voudront se faire du mal et se tourneront vers la drogue». L’Office national de lutte contre la drogue, installé depuis deux années, a mis en place un plan qui devra s’étaler jusqu’à 2008 pour faire diminuer ce fléau en Algérie. La tâche n’est pas facile. La drogue représente un marché très juteux. Le chiffre d’affaires des barons de la drogue s’élève, selon M. Kasmi, à 500 millions de dollars. La drogue se place ainsi avant le marché du pétrole et juste après celui des armes. Il y a, en outre, plusieurs interconnections dans les réseaux de la drogue. «Elles sont, martèle M. Kasmi, inextricablement liées au trafic d’armes, trafic d’êtres humains, l’immigration clandestine et le terrorisme. On ne peut pas combattre la drogue sans combattre les autres phénomènes». Le responsable de l’Office national de lutte contre la drogue soupçonne même certains gouvernements de tirer les ficelles du marché de la drogue. «La drogue est l’un des handicaps les plus sérieux au développement d’un pays. Ces réseaux travaillent avec des gouvernements pour casser un pays et quoi de mieux que la drogue pour briser un pays qui compte 80% de jeunes», soutient-il. Les conférenciers ont indiqué hier que sur 66.000 jeunes présentés devant le parquet pour des affaires de stupéfiants, 4,5% d’entre eux ont moins de 18 ans. Le phénomène de la toxicomanie en Algérie a, selon eux, dépassé toutes les limites. Amel Blidi Le Quotidien d’Oran 18 janvier 2005
JOURNEE MONDIALE DE PREVENTION DU SUICIDE Le
phénomène du suicide constitue aujourd’hui un réel problème de santé publique.
Environ un million de personnes meurent chaque année par suicide dans le monde.
Ce qui représente une mort toutes les quarante secondes. Selon des estimations,
les troubles dépressifs et la schizophrénie sont à l’origine de 60% des
suicides. La courbe a tendance à monter en flèche ces dernières années et c’est
ce qui suscite de vives inquiétudes chez les professionnels de la santé mentale.
Les tentatives de suicide sont, par contre, très fréquentes, notamment chez les
femmes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) classe le suicide comme l’une
des premières causes de décès partout dans le monde, particulièrement chez les
jeunes. Selon toujours l’OMS, parmi les pays qui déposent des statistiques
officielles sur le suicide, c’est en Europe de l’Est qu’on retrouve les taux les
plus bas, de même que dans les pays musulmans et dans quelques pays asiatiques.
A l’instar
des autres pays, l’Algérie est confrontée de plus en plus à ce phénomène qui ne
cesse de prendre des proportions alarmantes dans notre société, bien que souvent
plusieurs cas de suicide aient été cachés ou simulés par une mort accidentelle.
Il est important de signaler que l’OMS ne dispose d’aucune statistique
concernant l’La courbe a tendance à monter en flèche
ces dernières années et c’est ce qui suscite de vives inquiétudes chez les
professionnels de la santé mentale. Les tentatives de suicide sont, par contre,
très fréquentes, notamment chez les femmes. L’Organisation mondiale de la santé
(OMS) classe le suicide comme l’une des premières causes de décès partout dans
le monde, particulièrement chez les jeunes. Selon toujours l’OMS, parmi les pays
qui déposent des statistiques officielles sur le suicide, c’est en Europe de
l’Est qu’on retrouve les taux les plus bas, de même que dans les pays musulmans
et dans quelques pays asiatiques. A l’instar des autres pays, l’Algérie
est confrontée de plus en plus à ce phénomène qui ne cesse de prendre des
proportions alarmantes dans notre société, bien que souvent plusieurs cas de
suicide aient été cachés ou simulés par une mort accidentelle. Il est important
de signaler que l’OMS ne dispose d’aucune statistique concernant l’Algérie.
Selon les spécialistes et certaines études réalisées sur le terrain par les
professionnels de la santé mentale, les suicidants souffraient pour la majorité
de troubles mentaux, en l’occurrence la dépression et la schizophrénie. La
décennie noire marquée par le terrorisme a été vraisemblablement l’un des
facteurs du développement de ce phénomène chez des sujets souffrant de troubles
mentaux. Les massacres collectifs, les bombes et toute la violence vécue lors de
ces années ont provoqué chez beaucoup de personnes des traumatismes psychiques.
Mais aucune étude ni statistiques ne sont disponibles pour justement confirmer
ce constat. Plusieurs suicidants étaient également victimes d’autres formes de
violences, telles que le viol chez les jeunes filles, l’abus de drogue, les abus
sexuels sur les jeunes, les antécédents familiaux, la pauvreté, les conflits
familiaux, la rupture d’une relation amoureuse, les problèmes d’ordre
professionnel ou légal ou bien la perte d’un être cher et l’isolement social.
Les moyens utilisés sont généralement la pendaison en milieu rural, la
défenestration en milieu urbain, l’ingestion de psychotropes, les armes
blanches, le gaz, la noyade et les produits toxiques ménagers. Selon les
chiffres officiels de l’année 2003 communiqués par la gendarmerie, plus de 62%
des suicidés sont des jeunes et ont entre 18 et 40 ans, comme il y a également
des adultes. Durant cette année, 358 suicidés 246 hommes et 112 femmes ont été
enregistrés. Les tentatives de suicide qui sont généralement plus fréquentes que
les suicides étaient de 134 cas de femmes contre 67 hommes soit un taux de 50%.
Les statistiques ont montré que ces deux dernières années, le fléau touche tout
le territoire national. Des informations font état d’une forte proportion
exceptionnellement en Kabylie, particulièrement à Béjaïa et à Tizi Ouzou, qui
est classée en tête. Pour les années 2000 et 2001, 180 cas de suicide ont été
enregistrés dans la wilaya de Tizi Ouzou soit un taux évalué entre 8 à 10 pour
100 000 habitants. Selon le Pr Kacha, professeur de psychiatrie et chef de
service à l’hôpital de Chéraga, cette donnée peut s’expliquer par le fait que
cette région se caractérise par une forte densité de la population et la presse
fait état quotidiennement de ces cas de suicide. D’après lui, le fléau touche
toutes les catégories de personnes et toutes les régions du pays, et le taux est
de 2 pour 100 000 habitants. Alors que le taux annuel des tentatives est de 34,1
pour 100 000 habitants. «Elles sont 15 fois plus que le suicide. Elles sont
surtout l’œuvre d'adolescents, 76%, dont trois quarts des femmes, 6% des
récidivistes», précise-t-il. Par Djamila Kourta El Watan 08 septembre 2004
La situation interpelle les autorités à Oran
Selon des médecins, la situation
est encore plus dramatique car de nombreuses tentatives de suicide ne sont pas
déclarées par les parents. F. B Liberté : 17 août 2004 Symposium international sur le suicide en Algérie C'est à l'initiative de l'Association algérienne des psychiatres d'exercice privé (AAPEP), en collaboration avec le Société algérienne de psychiatrie et la Société franco-algérienne de psychiatrie que le 1er Symposium international sur le suicide aura lieu ce jeudi à l'hôtel El Aurassi. Phénomène incontrôlable, le suicide dans notre pays a pris une ampleur alarmante ces dernières années. Des centaines de personnes décèdent chaque année et des milliers d'autres sont sauvées in extremis. Les quelques études faites par des spécialistes qui ont suivi l'évolution de ce fléau (sociologues, psychiatres, médecins) n'arrivent toujours pas à analyser les véritables raisons qui entraînent un geste aussi extrême que le suicide. Reste que le chômage, la dégradation du niveau de vie des Algériens, la dépression et l'absence d'alternatives sont entre autres les fléaux sociaux qui poussent des milliers de personnes à mettre ou à vouloir mettre un terme à leur vie. Si toutefois nous n'avons pas les chiffres exacts du nombre des suicidaires par an, il n'en demeure pas moins que les psychiatres s'inquiètent aujourd'hui plus qu'avant de la gravité du phénomène et de sa progression remarquable. Le symposium aura ainsi à débattre de cette question sous différents aspects. Des spécialistes algériens, français, suisses, tunisiens et marocains essayeront de traiter de plusieurs thèmes relatifs au suicide : «L'épidémiologie du suicide», «La prise en charge du suicidant», «L'intervention en cas de crise de suicide» et «Attitudes thérapeutiques à suivre par les spécialistes face à des risques suicidaires». Rosa Mansouri. Le Matin 02 février 2004 Le sujet reste encore tabou Tous les ans, environ 10 000 personnes, pour la plupart des adolescents, tentent de se donner la mort dans notre pays. Un certain nombre d’entre eux, environ un millier chaque année, y réussissent, leurs appels au secours, leurs différents messages de détresse n’ayant trouvé aucune écoute ni au niveau institutionnel ni au niveau de la sphère familiale. Un drame tragique dont les proportions à travers le monde ont pris les dimensions d’un phénomène de santé publique. Selon l’OMS, chaque année dans le monde, entre 500 000 à 1 million de personnes meurt des suites d’un suicide. Malgré cette ampleur, le sujet reste largement frappé de tabou dans de nombreuses sociétés. Pour sensibiliser sur ce problème pas tout à fait récent, l’Association algérienne des psychiatres d’exercice privé, en collaboration avec la Société algérienne de psychiatrie et la Société franco-algérienne de psychiatrie, a organisé un symposium jeudi dernier sur ce thème d’actualité. Voilà bien une vingtaine d’années que de nombreux experts prévoyaient une explosion des pathologies psychosociales dans la majorité des pays à travers le monde dans les années 2000, les motifs de consultation étant pour 80 % de nature psychologique, particulièrement chez les jeunes. La prédominance des troubles mentaux et des comportements à risque vient d’être confirmée par la plus haute instance sanitaire mondiale, l’OMS, qui a entièrement consacré un de ses récents rapports annuels de la santé dans le monde (RSM 2001) à la question de la santé mentale. Dans ce rapport, on apprend que la dépression est appelée à figurer comme l’une des principales causes de morbidité, sinon la première, et que parmi les dix principales causes des handicaps et d’invalidité, cinq sont de nature neuropsychiatrique. Le suicide ou le comportement suicidaire fait donc partie de ce qu’on appelle « les nouvelles morbidités » au même titre que les autres comportements à risque prédominant chez les adolescents et les adultes jeunes, en l’occurrence l’abus de drogues, les toxicomanies, les conduites suicidaires, les accidents et les traumatismes, les violences intentionnelle et non intentionnelle, qui ont désormais leur place dans la nosographie médicale : « la classification internationale des maladies » (CIM). Les principales communications présentées à ce colloque s’accordent à dire que dans 90 % des cas, le candidat au suicide présente des troubles psychiatriques ou des troubles de la personnalité pas forcément pathologiques mais facilement décelables par un professionnel de la santé mentale. La tragédie du suicide serait donc aisément évitable pour peu qu’un réseau de centres d’écoute médico-psychologique soit largement déployé dans la communauté (dispensaires de quartier, polycliniques, maisons des jeunes, écoles, centres de formation professionnelle, universités). La multiplication de ces espaces thérapeutiques de proximité dans les établissements éducatifs et autres structures permettraient de traiter la souffrance morale des sujets en détresse psychologique. Encore faudrait-il que dans la représentation sociale de la pathologie, la maladie mentale soit considérée en tant que telle et non pas comme une « honte » toute juste bonne à cacher et à stigmatiser. Une des interventions dans le débat a attiré l’attention sur l’insuffisance des travaux et des études en épidémiologie psychiatrique pour expliquer la répartition, l’ampleur, la nature des différents troubles dans la population et leur évolution durant ces dernières années en Algérie. Selon de nombreux auteurs, le contexte sécuritaire de la dernière décennie, notamment l’explosion de la violence qui a duré de longues années, peut avoir des séquelles sur la santé mentale dont l’ampleur reste largement méconnue. L’absence de politique claire en matière de soins de santé mentale, notamment une déperdition grave des infrastructures de soins psychiatriques et de législation adéquate, a été également soulevée, amenant un des orateurs à évoquer l’échec de la politique de la santé mentale. A quand le juste essor de la psychiatrie, spécialité de la santé publique par excellence restée hélas le parent pauvre de la médecine ? Boualem Tchicha Le Matin 06 février 2004 Le suicide et les troubles psychologiques ont été, jeudi passé à Alger, le thème de la première rencontre scientifique organisée par l’Association algérienne des psychiatres privés. Cette rencontre, qui a réuni un grand nombre de psychiatres algériens et étrangers, a été consacrée au phénomène du suicide chez les jeunes, notamment l’analyse des causes et la prise en charge psychologique de cette catégorie, et aux programmes préventifs en matière de troubles psychologiques et leurs conséquences sur l’individu. Le Dr Kacha, psychiatre, a indiqué que "la difficulté d’obtenir les statistiques officielles sur le suicide en Algérie complique la tâche des professionnels pour étudier ce sujet à la fois sensible et important". Ces statistiques, a-t-il dit, "sont très importantes pour toutes les parties qui s’intéressent au suicide et aux troubles psychiques pour mettre en place des programmes scientifiques objectifs et globaux qui contribuent, dans une large mesure, à la réduction de ce fléau social". Le Dr Kacha a imputé la propagation de ce phénomène social en Algérie à "l’absence de lois sur la santé mentale et de centres spécialisés dans le domaine ainsi qu’à l’insuffisance de la prise en charge psychologique scientifique de ce phénomène". Le Dr Mohamed Boudaf, psychiatre à l’hôpital de Annaba, a, de son côté, estimé que la prévention repose essentiellement sur "la compréhension même du suicide et sa relation avec l’environnement familial et social". Un autre psychiatre français a affirmé que 90% des suicides sont liés aux troubles psychologiques dont 60% liés aux troubles de la personnalité et 40% aux troubles du comportement et à l’alcoolisme. El Moudjahid 06 février 2004 Symposium international sur le suicide en Algérie C'est à l'initiative de l'Association algérienne des psychiatres d'exercice privé (AAPEP), en collaboration avec le Société algérienne de psychiatrie et la Société franco-algérienne de psychiatrie que le 1er Symposium international sur le suicide aura lieu ce jeudi à l'hôtel El Aurassi. Phénomène incontrôlable, le suicide dans notre pays a pris une ampleur alarmante ces dernières années. Des centaines de personnes décèdent chaque année et des milliers d'autres sont sauvées in extremis. Les quelques études faites par des spécialistes qui ont suivi l'évolution de ce fléau (sociologues, psychiatres, médecins) n'arrivent toujours pas à analyser les véritables raisons qui entraînent un geste aussi extrême que le suicide. Reste que le chômage, la dégradation du niveau de vie des Algériens, la dépression et l'absence d'alternatives sont entre autres les fléaux sociaux qui poussent des milliers de personnes à mettre ou à vouloir mettre un terme à leur vie. Si toutefois nous n'avons pas les chiffres exacts du nombre des suicidaires par an, il n'en demeure pas moins que les psychiatres s'inquiètent aujourd'hui plus qu'avant de la gravité du phénomène et de sa progression remarquable. Le symposium aura ainsi à débattre de cette question sous différents aspects. Des spécialistes algériens, français, suisses, tunisiens et marocains essayeront de traiter de plusieurs thèmes relatifs au suicide : «L'épidémiologie du suicide», «La prise en charge du suicidant», «L'intervention en cas de crise de suicide» et «Attitudes thérapeutiques à suivre par les spécialistes face à des risques suicidaires». Rosa Mansouri. Le Matin 02 février 2004 Une affaire de Société Sur 13 CHU, 7 disposent d’un service de psychiatrie totalisant une capacité de 1 350 lits. Sur 31 établissements hospitaliers spécialisés (EHS), une dizaine disposent d’unités de soins psychiatriques avec 2 633 lits. Les services psychiatriques sont également disponibles dans 26 des 100 centres de santé (600 lits) recensés à l’échelle nationale. L’hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi, qui dispose de 500 lits, a vu ses pavillons fortement dégradés. Un de ses derniers a été rénové cette année et peut accueillir 80 à 100 lits supplémentaires. Dans la réalité, cette immense structure a été conçue pour une capacité de 1 200 lits. Ces chiffres ont été communiqués hier par le directeur de la santé, à l’ouverture d’un séminaire de deux jours portant sur la santé mentale, organisé à l’institut technologique de la santé publique (ITSP) par le secteur sanitaire Oran-Est, lui-même doté d’un centre intermédiaire de santé mentale, une expérience tentée il y a deux ans et demi à la clinique Jean Kraft pour « la prévention et la promotion de la santé mentale et son intégration à part entière dans le système de la santé publique. » Les organisateurs suggèrent de dépasser les cas cliniques apparents pour s’intéresser à la santé mentale dans l’ensemble de la société. pour une meilleure prise en charge des pathologies Respectivement présidente du comité d’organisation et président du comité scientifique, le Dr Senhadri Samira et M. Lakjaâ ont donné les deux objectifs principaux de cette rencontre, la troisième du genre depuis 2002. Il s’agit, expliqueront-ils, de lancer le débat sur les retombées sociales des maladies mentales et de rechercher des pistes pour une meilleure prise en charge des pathologies, considérées ici comme n’importe quelle autre maladie, étant donné que « l’esprit est toujours en corrélation avec le corps. » L’intitulé (changement social, santé mentale et santé physique) de ce colloque pluridisciplinaire, réparti sur une vingtaine de communications, a été inspiré du thème retenu cette année par la Fédération mondiale de la santé mentale : « Le rapport entre la santé mentale et la santé physique : troubles concomitants. » Hormis la psychiatrie, les points de vue des autres spécialités intervenant dans le domaine, comme la psychologie ou la psychanalyse (formation non diplômante), mais aussi d’autres disciplines comme la médecine générale, la sociologie ou même l’anthropologie, sont également pris en compte. Pour tout conférencier invité à communiquer et à débattre, les mutations sociales sont un facteur non négligeable de détérioration de la santé mentale des individus. Certains rappelleront à ce sujet l’apparition ou l’augmentation des taux de suicide chez les chômeurs ou en milieu ouvrier, avec les compressions massives des effectifs. A ces nouveaux phénomènes économiques, M. Lakjaâ ajoute les retombées du divorce, de la transformation de la famille patriarcale, de l’exclusion, de la dégradation des conditions de l’habitat, y compris dans ses aspects culturels ; en bref, de la précarisation de la société dans ses conditions objectives mais aussi subjectives.
Djamel Benachour El Watan 24 novembre 2004 Journée mondiale de la santé mentale Des mesures efficaces pour la prise en charge des troubles psychologiques de l’enfant et de l’adolescent Par : EL MOUDJAHID
Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière a élaboré un riche programme à l’occasion de la Journée mondiale de
la santé mentale, célébrée le 10 octobre de chaque année. Le programme en question s’étale du 11 au 15 du mois en cours, à travers le territoire national, dans l’ensemble des structures sanitaires spécialisées, notamment les services de psychiatrie et les centres intermédiaires de santé mentale. Le programme prévoit, également, des journées portes ouvertes, des expositions et des conférences-débats animées par des spécialistes sur plusieurs thèmes, à savoir les troubles affectifs et psychologiques chez l’enfant et l’adolescent, les moyens thérapeutiques efficaces et les mesures et stratégies préventives. Le ministère organisera, en outre, une journée d’étude demain sur le thème de “La promotion de la santé mentale chez l’enfant et l’adolescent”, à laquelle prendront part des spécialistes en la matière, des représentants de départements ministériels et d’associations activant dans le domaine.
La célébration de la journée mondiale de la santé mentale
intervient cette année deux années après le lancement du programme national de
la santé mentale. Ce programme vise la réorganisation du système de soins et le
renforcement des structures de prise en charge des personnes traumatisées, à
travers le développement des méthodes de traitement au sein des unités
sanitaires spécialisées en mettant en œuvre toutes les mesures nécessaires.
Ce programme encourage et valide la création de structures
intermédiaires de santé mentale, sachant que la mise en place de telles unités
sanitaires devra faire l’objet d’une évaluation régulière. Le ministère de la Santé a, en outre, mené durant l’année 2000-2003, une enquête pour évaluer la propagation des traumatismes psychologiques et le recensement des malades. Cette enquête a touché 10 wilayas pilotes, en attendant la publication des résultats. Le ministère a, par ailleurs, élaboré, au cours de la période 2003-2003, avec l’appui du bureau de l’UNICEF en Algérie, un manuel pour la prise en charge des enfants traumatisés intitulé “Pratiques de soins et psychotrauma”. Vendredi 10 octobre 2003 Promouvoir des réseaux d’échanges Bien que né il y a deux ans, ce congrès est un moment fondateur de la Société franco-algérienne de psychiatrie qui a pour objectif de promouvoir les liens et les échanges entre psychiatres exerçant en France et en Algérie, en partenariat avec la Société algérienne de psychiatrie et l’Association algérienne de psychiatres d’exercice libéral pour développer de véritables réseaux de travail, de recherche. Le 5 février 2004, une journée sur le suicide sera organisée en Algérie, et en mai 2005, le 2e congrès franco-algérien de psychiatrie se tiendra à Alger. El Watan 09 octobre 2003 1er Congrès algéro-français de psychiatrie Les états post-traumatiques de la guerre d’Algérie
«Les états post-traumatiques liés à la guerre d’Algérie et les
phénomènes complexes de la mémoire post-traumatique», étaient le thème principal
du premier congrès de la société franco-algérienne de psychiatrie organisé les 3
et 4 octobre 2003 à l’hôpital européen Georges Pompidou à Paris. Cette première
rencontre organisée à l’occasion de Djazaïr, une année de l’Algérie en France, a
été entièrement consacrée à la guerre d’Algérie, ce chapitre de l’histoire entre
l’Algérie et la France qui suscite, selon les organisateurs quelques passions.
Le deuxième axe du congrès s’est articulé autour du thème de la
guerre d’Algérie et de la mémoire, des interventions multidisciplinaires. Les
sociologues, historiens, psychologues et psychiatres ont évoqué, à ce sujet, les
liens qu’entretiennent les mémoires traumatiques individuelle, collective et la
mémoire historique. Samedi 04 octobre 2003 Forum méditerranéen de psychiatrie et de médecine Par : EL MOUDJAHID
Le Forum méditerranéen de psychiatrie et de médecine s’est tenu,
jeudi, à l’hôtel Seybouse International d’Annaba (extrême nord-est d’Algérie)
sous le thème de “la psychiatrie de liaison : intérêts et limite du terrain”. Vendredi 10 octobre 2003 Le suicide prend des proportions inquiétantes en Algérie
22 sept 2003 L’handicap mental touche 138.000 personnes El Moudjahid Sarah Sofi
En Algérie la santé mentale a toujours constitué un objet de
préoccupation pour les autorités sanitaires. Un bureau des maladies mentales a
été ouvert au sein des structures centrales du ministère de la Santé en 1963,
comme il a été créé une sous-direction de la santé mentale au sein de la
direction des actions sanitaires en milieux spécifiques. Plusieurs études ont
été menées dans ce domaines, en particulier depuis 1990. La dernière sur la
santé de la famille menée entre les mois de septembre et novembre 2002 par le
ministère de la Santé, en collaboration avec l’OMS, et qui a cherché à évaluer
la prévalence des maladies mentales dans la population, a permis de confirmer
les chiffres du recensement général de la population et de l’habitat pratiqué en
1998 par l’Office national des statistiques. Ce dernier, a montré que le
handicap mental touchait 138.005 personnes dont le quart était âgé de 10 à 24
ans. La plus forte proportion concernait les adultes de 25 à 44 ans avec 41%. La
prévalence du handicap mental était de 474.2 pour 100.000 habitants et elle
atteignait 194 pour 100.000 habitants pour le groupe d’âge de 25-44 ans, Ce type
d’handicap était essentiellement masculin en ce sens qu’il avait été recensé à
cette date presque deux handicapés de sexe masculin pour un du sexe féminin. La
réparation selon le milieu de résidence, révélait une légère prédominance du
milieu urbain avec 58,6% contre 41,4% en milieu rural. Lundi 28 juillet 2003
3e
rencontre internationale de l’hôpital Frantz Fanon
Par : EL MOUDJAHID
Le
phénomène de la toxicomanie est “un problème de société complexe et préoccupant”,
selon des experts réunis en fin de semaine à Blida à l’occasion de la
troisième rencontre internationale de l’hôpital “Frantz Fanon” sur la
toxicomanie. Samedi 26 avril 2003 Maladie
mentale Des
solutions intermédiaires et d’autres déficits A
l’occasion de la journée nationale de psychiatrie, l’hôtel Phoenix a abrité,
les 20 et 21 mars, un colloque sur «Les troubles psychiques post-traumatiques».
Cette rencontre, organisée par l’association algérienne de psychiatrie, a vu
la participation de psychiatres, psychologues, universitaires et personnels de
la santé exerçant dans les centres intermédiaires. «Troubles psychiques
post-traumatiques», «psychothérapie familiale» et «l’hospitalisation
psychiatrique» sont, entre autres, les interventions présentées lors de cette
rencontre. Le
même intervenant a parlé de la nécessité d’une formation continue des
psychiatres et des médecins généralistes exerçant dans les centres intermédiaires
afin de garantir une meilleure prise en charge des malades. Le
ministère de la Santé a créé une école qui offre des formations en psychothérapie
familiale et en psychotraumatisme d’urgence. Ces formations sont sanctionnées
par un certificat d’études spéciales «CES». Le personnel médical qui a
suivi ces formations a été affecté dans des cellules médico-psychologiques
pour la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques
post-traumatiques causés par les catastrophes et les situations d’urgence. Soulignons,
enfin, que dans le cadre de l’Année de l’Algérie en France,
l’association Franco-Algérienne de psychiatrie organise, le 3 octobre 2003 à
Paris, un colloque qui aura pour thème «Souffrances et mémoires». Le Quotidien d'Oran 22 mars 2003 Centre
de psychothérapie de Mohammadia / à l’écoute des exclus de la société El Watan 23/02/03 Naâma
/ Suicide par paraphylène diamine El Watan 15/02/03 Plus de 40 cas par an à Béjaïa Suicide : La cote d’alerteUne moyenne de 40 suicides est enregistrée annuellement dans la wilaya de Béjaïa. Beaucoup ou peu, c’est selon, mais indéniablement, le désespoir s’installe. Si la fatalité n’épargne aucune couche sociale, les jeunes, visiblement, sont ceux qui en souffrent le plus. Chaque
semaine qui passe apporte, en effet, son lot de tragédies et de drames sans
pour autant suggérer la moindre explication. Désespoir, détresse, failles,
faiblesses, chacun y va de son diagnostic. Mais peu renseignent sur ce
phénomène qui, il y a encore quelques années, demeurait presque inconnu.
Aucune étude sociologique n’est ébauchée afin de mettre en relief les états
d’âme des populations de la région. Les raisons de leur malheur ou de leur
désenchantement sont vécues comme autant de sujets de chaumière mais
rarement comme thèmes d’analyse susceptibles de renseigner sur la fréquence
des suicides. En 1999, il y a eu 44 cas, en 2000, 55, en 2001, 44 et l’année
actuelle, avant d’arriver à terme, on en a enregistré 37. Depuis 1995, ce
sont pas moins de 325 personnes qui ont mis fin à leurs jours. En vérité,
selon les spécialistes, réunis, hier, à Béjaïa, les facteurs de suicide sont
multiples, mais d’aucuns ont souligné le désarroi lié au déterminant
culturel. La destruction de la cellule familiale traditionnelle et le
système de solidarité y afférent y sont pour beaucoup. Le Dr Timizar,
psychiatre de son état, a mis l’accent sur la perte de repères, notamment
l’abandon des valeurs ancestrales et le cheminement vers une société plus
individualiste et plus matérialiste. Son confrère du CHU de Brest, qui a
abondé dans ce sens, n’a pas manqué de mettre en relief l’aspect identitaire
qui, selon ses propos, peut provoquer de véritables traumatismes. Liberté le 23/10/2002
Suicide et prévention en débat à Béjaïa
|