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SOCIETE FRANCO-ALGERIENNE DE PSYCHIATRIE

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Dossier de presse : le suicide en Alg�rie

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Revue de la Presse

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Ta�eb Ferradji. Psychiatre � Bobigny et auteur

Soigner la souffrance de l�exil, une formidable fa�on de travailler le sien

Dans un r�cit autobiographique peint de nostalgie, Ces exils que je soigne (*), Ta�eb Ferradji, psychiatre � Bobigny, raconte son exil en France pendant les ann�es 90. Alors qu�il �tait jeune m�decin, son statut social ne lui a �pargn� ni le douloureux arrachement � son pays, ni le ressentiment � l��gard de la soci�t� fran�aise. En �coutant ses patients �migr�s, il soigne sa propre souffrance d�exil� et construit sa r�silience.

� Ces exils que je soigne, pourquoi le choix du pluriel�?

Le titre a �t� choisi avec les responsables de la collection. C�est pour moi un jeu de mot et un clin d�oeil � une situation complexe et des histoires multiples. D�ailleurs, peut-on vraiment soigner l�exil�? Jean Guitton disait que ��le plus court chemin de soi � soi, c�est l�autre��. Alors �couter le r�cit d�autrui et soigner la souffrance de l�exil peut �tre une formidable fa�on de travailler le sien. Enfin, la question du pluriel est pour moi indissociable de celle de l�exil qui, avant d��tre une �preuve ou une exp�rience, est d�abord une rencontre, et toute rencontre est par essence plurielle.

� Le choix de votre sp�cialit� (psychiatrie) est-il en rapport avec votre v�cu�?

S�agissant du choix de la sp�cialit�, je peux juste vous dire qu�� la fin de mes �tudes m�dicales g�n�rales et du choix de la sp�cialit�, mon classement me permettait largement de m�orienter vers une autre sp�cialit�. Le choix de la psychiatrie est pour moi ce qu�on pourrait appeler un choix du coeur. Et le psy que je suis vous dira que tout choix est obligatoirement en rapport avec le v�cu�

� Auriez-vous �crit ce livre de la m�me mani�re si vous n��tiez pas en exil�?

Le fait que je vive en France a certainement � voir avec l��criture de ce livre, mais surtout avec la forme et le contenu. Je ne l�aurais s�rement pas �crit de la m�me fa�on s�il n�y avait pas eu l�exil, enfin, je crois...

� En �coutant vos patients, n�est-ce pas vos ��propres blessures�� que vous soignez�?

J�ai eu, notamment � travers le travail d�analyse, un espace pour soigner ��mes propres blessures�� et je continue ce travail � travers une supervision r�guli�re. La phrase que vous citez est une m�taphore du lien que la dialectique des soins aux migrants induit chez moi. En revanche, ma propre exp�rience de la migration me les rend plus proches et me permet de mieux assurer cette fonction de passeur entre des univers parfois contradictoires, voire en conflit.

� Vous �voquez, dans votre livre, des exp�riences qui ont marqu� votre vie�: le d�c�s de votre m�re, le remariage de votre p�re, le printemps berb�re (1980), l�assassinat du docteur Boucebci, octobre 1988, etc. Comment vivez-vous ces souvenirs en exil�?

En effet, j��voque des exp�riences et des moments marquants de mon parcours, mais ceux-ci, comme vous devez vous en douter, ne sont pas les seuls ni les plus marquants. Ce sont juste des instantan�s d�un parcours qui permettent de t�moigner du regard qui est et reste le mien sur mon pays, mes proches, et l�histoire, avec ou sans histoire, d�un enfant n� en Kabylie et dont la trajectoire va le mener dans une esp�ce de mouvement centrifuge de plus en plus loin de son berceau culturel et des siens. C�est aussi pour moi une fa�on de rendre hommage � la sagesse de mes parents (et de tous les parents comme eux) et � la profondeur de mon pays et de sa culture. N�est-ce pas une fa�on de les garder vivants que d�en parler�? Je souhaitais aussi t�moigner � travers ce r�cit du fait que d�o� qu�on vienne, m�me quand c�est de tr�s loin, il est toujours possible d�arriver quelque part. En exil, ces souvenirs sont l� pour me rappeler, si besoin est, que je reste malgr� tout l�enfant de ce village haut perch� en Kabylie, qui garde une tendresse infinie pour les siens et qui sait, comme le disent les sages et griots africains, que ��quand on ne sait pas o� l�on va, il faut s�asseoir et regarder d�o� l�on vient��. Je suis maintenant parti depuis de nombreuses ann�es d�Alg�rie, alors il m�est difficile de dire si mon regard serait rest� le m�me. Je me demande si ce n�est pas davantage l��ge et l�exp�rience qui changent notre regard plus que le lieu � partir duquel on le porte. Fondamentalement, mes liens avec les miens ne peuvent �tre �branl�s par les vicissitudes de l�histoire et mon regard sur les miens sera toujours celui de la fraternit� et du pardon.

L�auto-th�rapie d�un exil�

Il se souvient du village de son enfance, Ath Argane, perdu dans la montagne kabyle o�, malgr� la pauvret�, lui-m�me et sa fratrie n�ont manqu� ni d�affection ni d��ducation. De ses �tudes au coeur de la Kabylie insurg�e pour ses revendications d�mocratiques. De l�assassinat par les islamistes de son professeur et guide, le docteur Boucebci, un des fondateurs de la psychiatrie en Alg�rie. C�est une autre Alg�rie, son Alg�rie, que d�crit l�auteur en relatant des trag�dies. En parlant de l�enfance, la lucidit� est bien pr�sente. Mais le trouble atteint le lecteur d�s la premi�re lettre et jusqu�au point final. L�auteur a tenu �galement � donner une place importante � ses proches, � savoir ses parents, en rendant hommage � leur courage et aux sacrifices pour leurs enfants, en d�pit d�une situation pr�caire qui a permis de souder les liens de la famille. Aujourd�hui, le psychiatre exerce son m�tier en France, une terre d�exil qui l�aide � se rapprocher encore plus de ses patients, notamment les migrants vivant les m�mes souffrances et bouleversements, confi�s parfois en tamazight, sa langue maternelle. Les efforts et les sacrifices du jeune Kabyle l�ont propuls� � des postes importants�: r�dacteur en chef d�une revue (L�autre) d�di�e aux questions transculturelles et de migration (www.clinique-transculturelle.org), responsable de la seule �quipe fran�aise sp�cialis�e dans ces questions (� ce titre il anime une consultation � l�h�pital Avicenne anciennement franco-musulman sp�cialis�e dans la prise en charge des migrants et du trauma). Ces exils que je soigne est le premier livre personnel de Ta�eb Ferradji, qui travaille d�j� sur deux nouveaux ouvrages, dont une suite et un recueil d�entretiens avec le peintre Denis Martinez sur les chantiers itin�rants qu�il anime � travers la Kabylie depuis le d�but des ann�es 2000.

(*) Ces exils que je soigne, La migration d�un enfant de Kabylie. Les �ditions de l�Atelier, Paris, f�vrier 2009.

LamiaTagzout

15 janvier 2010

El Watan

Le Pr Mahfoud Boucebci�: la psychiatrie � visage humain

A l��poque, le laboratoire d�EEG �tait install� derri�re le service d�ophtalmologie du CHU Mustapha. C�est l� que je rencontrais pour la premi�re fois, M.�Boucebci, un homme charmant, accueillant, portant lunettes et cheveux longs.

Tr�s patient mais m�ticuleux sur l�origine des enfants et leur pathologie, il me re�ut dans son bureau, me posa quelques questions sur les convulsions de l�enfant, puis l�entretien d�borda sur une autre pathologie�: l��pilepsie. Certes, on a eu un cours sur cette maladie, mais le professeur constata que je ne connaissais pas le sujet. Il n�insista pas. A la suite d�une autre visite et mieux pr�par�, je repris la discussion sur l��pilepsie. Pour moi, c��tait une maladie grave, spectaculaire et terrifiante. Avec amiti�, il m�expliqua comme un ma�tre explique � son �l�ve quelques aspects de la maladie avec un souci de pr�cision et de rigueur scientifiques. C�est alors qu�il me proposa d��tre mon directeur de th�se non pas sur l��pilepsie comme pathologie neurologique, mais l��pilepsie comme probl�me en milieu alg�rien. Le sujet m�int�ressa imm�diatement, car il traitait non pas de la maladie mais de la pr�vention, et d�j� il �voquait les mesures l�gislatives, le d�veloppement de l�accouchement en milieu hospitalier. Au fur et � mesure que je travaillais avec le Pr Boucebci, l�id�e que j�avais l� un ma�tre qui me dirigeait me passionna, je pouvais le consulter quand je voulais, quelquefois pour qu�il m�explique un mot ou une phrase. Toujours disponible et pr�sent jusqu�� 18-19h et chaque fois que je repartais, j��tais enrichi et marqu� par son savoir. Je d�couvrais aussi un m�decin disponible, car le Pr Boucebci avait une � deux consultations quotidiennes, et j��tais frapp� par le nombre de gens qui attendaient dehors, surtout des femmes, leurs enfants sur les genoux, tout simplement parce qu�il n�y avait pas de salle d�attente. M.. Boucebci partageait sa journ�e entre les consultations, vers 13h il se faisait acheter un paquet de biscuits, s��tendait sur la table d�examen un instant pour reprendre la consultation jusqu�� 16h. Apr�s quoi, il interpr�tait une pile d�EEG�; d�autres fois, il me recevait ou recevait d�autres �tudiants quand il ne partait pas � Oran assurer certains cours de psychiatrie. M.�Boucebci n��tait pas seulement un ma�tre, mais devenait facilement l�ami de ses �tudiants � qui il rendait tous les services qu�il pouvait. Il �tait ouvert et recevait de la m�me mani�re les patients, quel que soit leur niveau social, et faisait tous les efforts pour parvenir � expliquer et � faire passer le message � des m�res souvent analphab�tes. Inlassablement aid� et guid� dans mon travail, il parvenait � me faire conna�tre la maladie d�une mani�re g�n�rale�; la relation m�decin-malade et la psychiatrie de mani�re particuli�re. Dans la perspective de notre travail, nous sommes parvenus � souligner deux points importants�:

1- apporter une aide aux familles afin d��viter le rejet de l�enfant �pileptique�;

2- ne pas aborder exclusivement le probl�me de l�enfant �pileptique en fonction de son �pilepsie, mais d�une approche globale des probl�mes pr�sent�s par celui-ci. Donc, tr�s t�t, je remarquais que le Pr Boucebci s�int�ressait aux probl�mes pos�s par la femme et l�enfant, et plus par l�enfance, car tout probl�me survenant sur un organisme en perp�tuel remaniement, le d�roulement harmonieux des diverses �tapes de la vie psychologique risquant d��tre perturb� par la maladie. A mon tour, je commen�ais � r�ver d��tre psychiatre afin de traiter ces maladies qu�on dit myst�rieuses et d�crypter ses codes et ses messages. On est tent� de d�finir la psychiatrie comme une branche de la m�decine qui traite des maladies mentales qui, selon Henri Ey, est la science de l�homme qui a pour objet sa vie de relation, c�est-�-dire les rapports qui le lient en tant que sujet ou personne � son monde. En d�autres termes, le mental est la science des fonctions, des op�rations, des comportements, des id�es et des sentiments dont le d�veloppement et l�organisation constituent les modalit�s de son adaptation aux milieux physique, social et culturel dans lequel se d�roule son existence. La maladie mentale a toujours �t� consid�r�e comme des types de comportements jug�s anormaux ou paranormaux, selon le milieu dans lequel ils se manifestent. Il s�agit soit de sorcellerie, soit de possession masculine ou f�minine, soit de proph�tisme. La r�alit� de la maladie mentale n��tant pas reconnue en cons�quence, on appliquait le traitement qui convenait. C��tait soit le trou de tr�panation de la bo�te cr�nienne pour faire sortir le d�mon, soit le b�cher, ou alors l�encha�nement, l�isolement et le traitement par les jets d�eau, puis le traitement barbare a cess�. Pinel supprima les cha�nes en France et c�est l�asile qui rentra en jeu. Il fallait prot�ger le malade contre lui-m�me et contre les autres. On va encore une fois renier la maladie mentale, ce sera le stade de la lobotomie. Du point de vue de l�histoire de la psychiatrie en Alg�rie, le Pr Boucebci nous relate une bonne et une mauvaise p�riodes. Lors de la p�riode coloniale, ce qu�il nous apprit nous d�sola au plus haut point et nous d�valorisa lorsque parlant de l��pilepsie, il nous cita les travaux de la Clinique psychiatrique d�Alger sous la direction du Pr Porot qui traitait de l�impulsivit� criminelle chez l�indig�ne alg�rien. Ses facteurs (Annales m�dico-psychologiques 1932). A ce titre, il dit que du point de vue �tiologique (de l��pilepsie), il faut tout de suite signaler l�existence chez l�indig�ne ��d�un temp�rament sp�cial�� et donc, � c�t� des causes classiques de l��pilepsie, on peut, en p�n�trant plus avant dans le m�canisme �tiologique, trouver dans la complexion psychophysiologique de l�indig�ne d�autres �l�ments � mettre en ligne de compte dans le d�terminisme si facile et si fr�quent chez lui, du mal comitial. L�un de nous signalait r�cemment�: ��L�indig�ne, souvent gros d�bile mental, est un �tre dont les activit�s sup�rieures et corticales sont peu �volu�es, dont la vie essentiellement v�g�tative et instinctive est surtout r�gl�e par son dienc�phale�� (Congr�s des ali�nistes et neurologistes de langue fran�aise Bruxelles 1935). Celle qui nous r�chauffe le c�ur est la th�orie de Frantz Fanon a contrario de l�opinion de la psychiatrie coloniale. Fanon avertit dans Les Damn�s de la terre. ��Aujourd�hui, la guerre de Lib�ration nationale que m�ne le peuple alg�rien depuis sept ans, parce qu�elle est totale chez le peuple, est devenue un terrain favorable � l��closion de troubles mentaux��. Nous mentionnons ici quelques cas de malades alg�riens et fran�ais soign�s par nous et qui nous paraissent particuli�rement parlants. Nous ne livrons pas, il est superflu de le mentionner, un travail scientifique. Il nous faut insister sur deux points. En r�gle g�n�rale, la psychiatrie clinique range les diff�rents troubles pr�sent�s par nos malades sous la rubrique ��Psychoses r�actionnelles��. Ce faisant, on privil�gie l��v�nement qui a d�clench� la maladie, quoique �� et l�, soit mentionn� le r�le du terrain (l�histoire psychologique affective et biologique du sujet) et celui du milieu. Il nous semble que dans les cas pr�sent�s ici, l��v�nement d�clenchant est principalement l�atmosph�re sanglante, impitoyable, la g�n�ralisation de pratiques inhumaines, l�impression tenace qu�ont les gens d�assister � une v�ritable apocalypse. Gonflant notre amour-propre, car pour le Pr Boucebci, nous n��tions pas moins lotis qu�un �tudiant en France ou en Angleterre et nous expliquait la n�cessit� pour l�universitaire de comprendre sa participation � un combat pour la lib�ration de l�homme car le progr�s de l�humanit� passe par un travail o� la valeur scientifique, l�ouverture d�esprit, de tol�rance sont les �l�ments essentiels. Qu�on le veuille ou non, l�utilisation par les sionistes de noms tels que Freud et Einstein, par exemple, ont permis au sionisme de pousser ses ramifications et son influence, m�me si les savants en question ont des positions oppos�es au sionisme. Ainsi, l�organisation sioniste Keren Ha Yesad sollicite Freud, en 1925, pour qu�il soit son pr�sident. La r�ponse de S. Freud a �t�: ��Je ne pense pas que la Palestine puisse jamais devenir un Etat juif ni que les mondes chr�tien et islamique soient pr�ts � ce que leurs lieux saints soient sous la responsabilit� juive. Il m�aurait paru plus sens� d��tablir une patrie juive dans un lieu moins charg� d�histoire. Je ne peux pas porter de sympathie � la pi�t� fourvoy�e qui transforme un morceau d�un mur d�H�rode en une relique nationale et qui offense les sentiments des natifs (Falk Freud end Herz Comtempary psychanalis�: Freud et les associations juives 1987 par Chenouni)��. Puis, on fait le proc�s de la psychiatrie accus�e de carc�ralisme et de mystification par la fabrication artificielle des maladies mentales. C�est l�antipsychiatre David Cooper qui, dans les ann�es 62-66, d�veloppe une psychiatrie contestataire, dans la mesure o� la psychiatrie repr�sente des int�r�ts des hommes normaux et, qu�en fait, la violence en psychiatrie est au premier chef violence de la psychiatrie. Majestueusement, Henri Ey dans D�fense et illustration de la psychiatrie souligne que la psychiatrie, cernant la probl�matique de l�ali�nation, fonde son objet en pointant une psychopathologie de l�homme inscrite dans la dimension sp�cifique de sa libert�. Ainsi donc, la r�alit� des maladies mentales existe. Depuis, la science a largement progress� pour le mieux-�tre du malade mental, en t�moignent les innombrables th�orisations. Les perspectives m�thodologiques cliniques et th�rapeutiques�; De l�utilisation du D.S.M* au dosage des neuroleptiques � la quantification du ralentissement psychomoteur du d�prim� (Widlocher) ou de la v�rification de certains �tats de d�pression par le test de la freination � la dexam�thasone, comme de la pr�vention de la rechute d�une psychose maniacod�pressive par les sels de lithium ou la survenue d�une arri�ration ph�nylc�tonurique par un r�gime. Au cour de nos stages � la clinique des Oliviers, le Pr Boucebci restait amical mais devenait exigeant, rigoureux et difficile � vivre car il voulait une formation solide du futur psychiatre.

�Un afflux massif de parents d�enfants malades demandant une prise en charge de leurs probl�mes, alors que les structures humaines et mat�rielles ne le permettaient pas. L�organisation du service �tait presque militaire avec une discipline stricte sur les horaires de travail, la pr�sence effective et la formation continue. A 8h30, tout le personnel �tait � son poste et les consultations quotidiennes commen�aient. Il n�y avait pas d�hospitalisation, le centre se pr�sentait comme un CMPP, comme un h�pital de jour et comme un centre de formation pour �ducateurs, psychologues et psychiatres. Le Pr Boucebci, comme � ses habitudes, �tait le matin � l�heure, contr�lant tout. Il ne s�absentait jamais et faisait passer sa vie professionnelle avant sa vie familiale. Vers 18h, apr�s la fin d�une pr�sentation de dossiers m�dicaux, de planchage, de r�unions avec les autres personnels �reint�s, il nous disait�: ��Les bonnes choses ont une fin.�� L��l�ment nouveau pour nous, r�sidents, �tait la demande au niveau de la consultation�: les motifs de la consultation �taient multiples, mais aussi harassants et p�nibles les uns que les autres. Il fallait prendre en charge l�enfant, le p�re et la m�re. Nos connaissances rudimentaires au d�but du cycle de formation nous obligeaient � faire appel � chaque consultation au Pr Boucebci, qui finalement faisait sa consultation et la n�tre. Lors des r�unions, on se plaignait du manque de psychologues, psychomotriciens, d�ergoth�rapeutes, de documents, et m�me de chauffage. Il nous r�pondait qu�il fallait avoir la politique de ses moyens avec les moyens de sa politique. Il ne faut surtout pas la politique des bras crois�s ou celle de la palabre, il y a toujours quelque chose � faire. Donc, il fallait assurer une prise en charge d�adolescents, d�enfants et d�adultes handicap�s. Ce travail de consultation psychop�dagogique �tait toujours p�nible et ingrat. Les contacts du r�sident �taient multiples et difficiles avec les rares psychologues, psychomotriciens et orthophonistes. Il fallait, pour pouvoir communiquer entre nous, toujours plus de travail et de documentation, ce � quoi le Pr Boucebci palliait � chaque fois. Certes, la t�che �tait difficile, mais la joie intellectuelle �tait garantie. Lors de pr�sentation des dossiers des malades, le r�sident parlait de s�miologie, de nosologie et de th�rapeutique. Le Pr Boucebci, lui, parlait psychopathologie et nous d�cryptait le sens de la symptomatologie et o� l�interpr�tation psychoaffective est fondamentale. Le Pr Boucebci insistait tellement sur la psychopathologie infanto-juv�nale qu�elle devenait une obsession et une de ses pr�occupations majeures. Pour un oui pour un non, il nous demandait ce qu��taient les organisateurs de Spitz et les diff�rents stades de d�veloppement psychologiques de l�enfant. L�enfance abandonn�e �tait son th�me pr�f�r� le mot ��enfant x�� n��tait pas tol�r�. Au bout de trois ans de formation, le Pr Boucebci a eu la patience et la rigueur de nous apprendre d�abord que le malade mental souffre et, au-del� du d�sordre bioclinique ou de l�incidence culturelle, ce qui est essentiel, c�est l�homme qui souffre, donc il nous a appris le respect du malade sans complaisance.

La relation m�decin-malade et l�amour du malade

Au-del� de notre formation classique de psychiatre, il nous enseigna les sp�cificit�s de la psychiatrie alg�rienne. Ainsi, le Pr Boucebci s�est pench� sur la psychopathologie de la multiparit� et de la st�rilit� de la femme, la psychopathologie du couple,l�enfant au c�ur de la famille, l�enfance abandonn�e. Pour finir, nous citerons deux articles du Pr Boucebci � propos de l�enfance abandonn�e. Dans le 1er article, il �crit�: ��L��mergence et la connaissance par le grand public de probl�mes, tels que ceux de la m�re c�libataire, de l�enfance abandonn�e, du couple st�rile, du sida et des toxicomanies avec tout ce que ces mots suscitent d�angoisse et de questionnement existentiel, de d�fense au niveau individuel et collectif contribuent largement � la crise culturelle et sociopolitique, tout autant qu�ils l�expriment��. Il continue�: ��L�enfance abandonn�e, r�alit� de la vie quotidienne � travers toute l�Alg�rie, est par son ampleur, ses cons�quences et les questions fondamentales qu�elle am�ne � poser, l�un des aspects les plus angoissants de la crise sociale, culturelle et philosophique que conna�t la soci�t� alg�rienne qui, d�sormais, ignore que 50% de ces infortun�s meurent dans les trois premiers mois qui suivent leur naissance dans la solitude d�un berceau d�h�pital. Les victimes du syndrome d�hospitalisme par un instinct suicidaire succombent en un trimestre aux carences psycho-affectives qu�ils subissent d�s leurs premiers jours��. L��volution des autres enfants n�est pas pour autant favorable, en t�moigne leur rejet profond par la soci�t� (Information psychologique n�10-d�c-90).


�M.�Boucebci dont l��uvre de pionnier lui a valu l�estime de tous ceux qui l�ont connu fait partie de la lign�e d��lites.
�M.�Boucebci est n� psychiatre et de la plus haute classe par sa finesse et ses intuitions.
�Intelligent, ouvert, mais exigeant.
�D�un esprit le plus d�li�: Il est servi par une rare puissance de travail.
�L�amour, la passion du m�tier avec la volont� de dominer son art et la certitude d�y parvenir.
�Un go�t de la recherche.
�Une curiosit� toujours en �veil avec le sentiment de difficult�s rencontr�es dans la recherche.
�Les incertitudes et le patient labeur qu�exige la recherche et le d�sint�ressement qu�elle impose.
�Un savoir culturel �tendu.
�La psychiatrie d�hier �tait asilaire, celle de demain est d�j� physiologique.
�Professeur de psychiatrie, M.�Boucebci s��tait attach� depuis de longues ann�es � inscrire la psychiatrie comme sp�cialit� � part enti�re dans le champ m�dical. C�est en tant qu�interne dans le service de p�diatrie de Mme�Benalegue que j�accompagnais ce jour des enfants ayant convuls�, afin de leur pratiquer des EEG.

D.S.M�: Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux. Echelle de ralentissement psychomoteur de Widlochek

Ammar Aouchiche

26 mai 2009

El Watan

S�minaire sur la sant� mentale � Tizi Ouzou

1% des alg�riens sont schizophr�nes

La schizophr�nie est une psychose d�lirante chronique qui se manifeste par la d�sint�gration de la personnalit� et par la perte du contact avec la r�alit�. Elle touche surtout les jeunes.

Des �tudes estiment � 300 000 le nombre d�Alg�riens qui souffrent de cette lourde maladie soit quelque 1�% de la population totale. Pr�s de 60% des lits d�h�pitaux sont occup�s par des patients pr�sentant cette pathologie mentale. Une enqu�te �pid�miologique men�e � l�h�pital Drid Hocine d�Alger en 2008 fait ressortir que sur 572 malades hospitalis�s, 267 sont schizophr�nes soit un taux de 47�%. 90% des cas examin�s ont entre 20 et 49 ans, dont 1/3 sont des femmes. Les r�sultats de cette expertise ont �t� communiqu�s par le Dr Adja lors de la 9e Journ�e internationale de psychiatrie ayant pour th�me ��L�actualit� sur la schizophr�nie��, qui s�est d�roul�e jeudi dernier � l�h�pital psychiatrique de Oued A�ssi (Tizi Ouzou). La plupart des sujets sond�s par cette �tude r�trospective vivent dans des situations sociales ex�crables (ch�mage, d�perdition scolaire, probl�me de logement..) et 52�% disent avoir des probl�mes familiaux. De multiples facteurs psychosociaux et biologiques sont � l�origine de cette maladie mentale qui touche toutes les r�gions et que d�aucuns qualifient de criminog�ne. A Tizi Ouzou, le nombre de malades ne cesse d�augmenter.

Selon le Dr Ziri, pr�sident du comit� d�organisation de ces journ�es, 80�% des cas consult�s au service des urgences de l�Etablissement hospitalier sp�cialis� en psychiatrie (EHS) Fern�ne Hanafi de Oued A�ssi sont schizophr�nes. Ils viennent de Bouira, B�ja�a, Boumerd�s, Alger ainsi que de Tizi Ouzou. Sur un autre chapitre, ce psychiatre d�plore le fait que beaucoup de malades notamment les femmes sont ��cach�s�� par leur famille pendant des ann�es, par tabou ou par ignorance, croyant sans doute que la maladie est incurable. L�orateur rel�ve d�autre part l�inexistence d�un v�ritable service de psychiatrie et de centres de sant� mentale. En outre, il est fait �tat de ��l�absence quasi-totale d�une politique de pr�vention du suicide, des tentatives de suicide et de la toxicomanie��. D�autres intervenants ont relev� la saturation des services de psychiatrie, le manque de personnel sp�cialis� et � la mauvaise prise en charge du malade.

En effet, il est difficile de nos jours de ��d�crocher�� un lit d�h�pital pour un malade. Une grande wilaya comme Tizi Ouzou ne dispose que de 22 psychiatres priv�s pour une population de 1,3 million d�habitants. La raret� dans les officines du pays de certains psychotropes vitaux pose �galement probl�me. Le ��g�n�rique�� est inefficace et les m�dicaments d�importation sont on�reux. Les praticiens tirent la sonnette d�alarme quant � l�imp�rieuse n�cessit� de mettre en place un v�ritable plan de prise en charge des maladies mentales. Une �tude suisse sur la sant� mentale dans le monde, publi�e en 2007, r�v�le que 2 millions d�alg�riens n�cessitent des soins psychiatriques. Des chercheurs am�ricains estiment, pour leur part, la population souffrant de ces pathologies dans notre pays entre 10 et 12�%.

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Ahc�ne Tahraoui

21 mars 2009

El Watan

Oran : La psychiatrie, les addictions et les psychotropes, th�me d'un congr�s international

Des intervenants au congr�s international de psychiatrie,� plac� sous le slogan "la psychiatrie, les addictions et les psychotropes", ont� appel� jeudi dernier � remplacer le terme toxicomanie par "addiction", mieux adapt�,� selon eux, dans le processus de prise en charge th�rapeutique des toxicomanies� li�es aux troubles psychiatriques.��������
Le Pr Farid Kacha, pr�sident de l'Association alg�rienne de psychiatrie� (SAP) et chef de service � l'h�pital "Mahfoud Boucebci" d'Alger, a indiqu� que� le terme toxicomanie a une connotation p�jorative et sugg�re une dimension r�pressive,� qui ne favorise pas, a-t-il estim�, l'adh�sion du malade au processus de prise� en charge.���������
"Dans le monde, on parle aujourd'hui d'addiction qui signifie la perte� de la libert� entra�nant une d�pendance aux m�diateurs du plaisir et de la relation� que sont les drogues au sens large", a-t-il expliqu�.���������
Dans une d�claration � l'APS, il a inscrit ce congr�s international qui� se tient depuis deux jours � Oran dans la dynamique de sensibilisation, aussi� bien des pouvoirs publics que de la soci�t�, aux ph�nom�nes d'addiction aux� drogues, aux alcools, � la nourriture et � la sexualit�.��������
"C'est un effort qui vise � conforter le projet actuel du minist�re de� la sant�, de la population et de la r�forme hospitali�re qui pr�voit, dans� un horizon de deux � trois ann�es, la r�alisation de 15 structures principales� de prise en charge des addictions et d'une cinquantaine de centres interm�diaires� pour les soins ambulatoires", a-t-il indiqu�.��������
Le Dr Ali Belakhdar, neuropsychiatre, membre de l'Association alg�rienne� des psychiatres d'exercice lib�ral (AAPEP) a, pour sa part, indiqu� que ce congr�s� international vise � d�battre des voies et moyens permettant la prise en charge� des addictions.����������
"40% des addictions au cannabis sont d�clencheurs de troubles psychiatriques,� ce qui n�cessite une r�elle prise en charge impliquant l'adh�sion aussi bien� du malade, de sa famille que de son environnement", a-t-il fait remarquer.���������
Le congr�s, qui s'est ouvert mercredi, est organis� � l'initiative de� la soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie (SFAP), de l'Association des� psychiatres d'Oran (APO) ainsi que de la SAP, et l'AAPEP, note-t-on.�������
Cette rencontre a connu la participation de plusieurs sp�cialistes alg�riens� et �trangers dont des psychiatres invit�s de Tunisie et de l'h�pital "Sainte� Anne" de France.�

EL MOUDJAHID,

Rencontre sur la toxicomanie: �L'Alg�rie n'est pas � l'abri de cette �pid�mie mondiale.

par B. Mokhtaria

Les sp�cialistes en psychiatrie et en lutte contre la toxicomanie s'accordent tous sur un point: la consommation des drogues est en continuelle augmentation, du moment que tous les facteurs interactifs sont r�unis.

La disponibilit� du produit, les mutations sociales et l'apparition de la parabole et de l'Internet influent sur l'individu et le poussent vers ce que les sp�cialistes appellent �les m�diateurs du plaisir� tels que les stup�fiants, l'alcool et le tabac. L'Alg�rie qui �tait consid�r�e comme une zone de transit tend � se transformer progressivement en espace de consommation o� les drogues dures telles la coca�ne, l'h�ro�ne, l'extasie ont fait leur apparition, puisque, diront des sp�cialistes en psychiatrie, rencontr�s jeudi lors du congr�s international sur la psychiatrie, organis� par la soci�t� alg�rienne de psychiatrie (SAP) en collaboration avec la soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie (SFAP), l'association alg�rienne des Psychiatres d'exercice lib�ral (AAPEP) et l'association des psychiatres d'Oran (APO), �ces toxicomanes existent actuellement et nous en avons trait� plusieurs cas�.

L'Alg�rie n'est donc pas � l'abri de cette �pid�mie mondiale puisque, nous explique, M. Hakim Ali Lakhdar, sp�cialiste en neuropsychiatrie, �les saisies de drogues effectu�es au niveau des fronti�res ne repr�sentent que 10% des quantit�s �coul�es�. Qu'est-ce qui pousse les jeunes � consommer ces produits toxiques? Pour Mme Kourich Tsouria, professeur agr�g� en psychiatrie, �ce sont les conditions sociales qui sont la premi�re cause de ce fl�au. Un jeune qui ne trouve pas de travail, qui n'a pas de logement, qui n'a aucun moyen de distraction et qui ne vit pas une vie stable, cherche automatiquement � �chapper de ce v�cu. A ses yeux, c'est la drogue qui lui permet d'oublier, pour un moment, tous ses probl�mes�. Son coll�gue, un sp�cialiste en neurologie, �la drogue touche, d�sormais, toutes les couches sociales. Elle est pr�sente dans tous les quartiers, elle est consomm�e par des jeunes appartenant � la couche sociale la plus d�sh�rit�e et m�me ceux appartenant � la classe bourgeoise. Pour des raisons multiples, chacun cherche la pilule du bonheur�.

Pour confirmer sa th�se, Mme Kourich se base sur une �tude r�alis�e � l'EHS de Sidi Chami d'Oran et qui a fait ressortir que sur 1.100 cas de toxicomanie �tudi�s sur une p�riode de 10 ans, 67% sont des jeunes ch�meurs. Evoquant ensuite les difficult�s rencontr�es dans l'accomplissement de leur travail, les deux sp�cialistes racontent que dans leur cabinet de consultation, ils sont souvent confront�s aux dealers qui viennent demander une prescription de tranquillisants ou de psychotropes pour les vendre ensuite et aux toxicomanes qui viennent dans un �tat de crise, menacer le m�decin pour lui prescrire ces produits. Sous la menace, certains prescripteurs sont contraints de faire des ordonnances � ces patients particuliers afin d'�viter les d�g�ts. Souvent, ce sont des dealers qui se font passer pour des patients en manque mais, en r�alit�, ils veulent juste acheter le m�dicament pour le vendre � 200 DA le comprim�. C'est le cas pour les tranquillisants Rivotril et Diazepam qui sont dangereux pour la sant� et leur consommation provoque un effet imm�diat d'overdose�. Quant au Pr Farid Kacha, pr�sident de la SAP, il a indiqu�, pour sa part, qu'actuellement on ne parle plus de toxicomanie mais d'addiction pour d�signer tout abus dans la consommation d'un produit. Le mot toxicomanie est p�joratif, tandis que addiction sonne mieux chez le malade�. Concernant le congr�s international, il indique que cette rencontre se veut un moyen de sensibiliser les d�cideurs sur la prise en charge des addict�s. Il annonce, dans ce contexte, que le minist�re de la Sant� envisage la r�alisation, d'ici 3 ans, de 15 structures principales de prise en charge des addictions et une cinquantaine de centres interm�diaires pour les soins ambulatoires.

Le Quotidien d'Oran, 17 mai 2008

Ouverture aujourd�hui du Congr�s international sur la drogue et la toxicomanie

L�ampleur du fl�au inqui�te les sp�cialistes

Le congr�s international sur le probl�me des drogues et la toxicomanie se tiendra aujourd�hui et demain, � l�h�tel Sheraton.

Organis� conjointement par la Soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie (SFAP) et la Soci�t� alg�rienne de psychiatrie, Ce congr�s aura pour ambition de rassembler les acteurs de plusieurs pays, reconnus pour leurs comp�tences dans ce domaine.

Il aura pour objectifs de favoriser les d�bats et �changes entre professionnels, de faire le point sur les liens entre addictions et maladies psychiatriques, de pr�senter les r�sultats les plus r�cents de la recherche et les perspectives th�rapeutiques en d�veloppement. Cette manifestation aura �galement pour souci de mettre � la port�e des participants des informations et des outils pratiques de diagnostic et de traitement au quotidien.

Les consommations de drogues sont certainement le reflet d�une soci�t� mais les comportements en mati�re de toxicomanie ne cessent d��voluer. De plus en plus, le recours aux m�diateurs du plaisir et de la relation que sont les drogues au sens large, tels que l�alcool, le tabac, le jeu d�argent mais aussi la nourriture et la sexualit� se g�n�ralisent et constituent un v�ritable d�fi pour la politique, le juridique, le chercheur et le soignant.

Devant l�importance du ph�nom�ne, un certain nombre de pays se sont dot�s d�institutions et de structures d�di�es � la lutte contre les drogues et la toxicomanie. Consid�r�e longtemps comme zone de transit, l�Alg�rie tend � se transformer progressivement en espace de consommation.

Elle vient de cr�er un office nationale charg� d��laborer la politique nationale de pr�vention et de lutte contre la drogue et la toxicomanie. Depuis, la prise en charge des toxicomanes fait l�objet d�une attention particuli�re par la multiplication des centres de traitement sp�cialis�s.

En effet, plusieurs communications seront pr�sent�es par des psychiatres : Addictions et troubles mentaux, l�exemple du cannabis, prise en charge des schizophr�nes, Pudding dans la maladie de Parkinson, Cannabis et accident vasculaire c�r�bral, traitement de la d�pendance tabagique, le tabac : anti-hallucinatoire, etc.

Benchikh R.

14 Mai 2008, ��L'Echo d'Oran

Prise en charge des maladies mentales Psychiatrie, le parent pauvre de la m�decine ?
Par : T. Lakhal

Parent pauvre de la m�decine, la psychiatrie ne peut pas soulager � elle seule toute la d�sesp�rance qui consume de son petit feu sournois toute la soci�t� du mal-�tre. D�sesp�r�e mais pas abattue, la corporation se bat dans l'anonymat et fait honneur � cet humanisme qui a choisi le pari des pauvres et des d�sarm�s qu'on ne saurait �ternellement cacher au risque de se d�juger.

Poignante �mission de terrain, jeudi matin, sur les ondes de la Radio Bahia consacr�e aux difficult�s de la prise en charge de la pathologie mentale � Oran et par extension en Alg�rie. Intervention � chaud et unanime de la corporation: �Il est impossible de psychiatriser toute la d�tresse humaine�, r�sume un praticien. Entendre par l� �galement que �la prise en charge efficiente du trouble mental ne d�pend pas de la seule structure hospitali�re, mais tout aussi de l'environnement le plus imm�diat, la famille et les proches notamment pour ne pas dire la soci�t� en entier�. Au micro, chaque patient raconte sa petite histoire et surtout sa satisfaction d'�tre pris en charge comme il se doit. Infanticide, maladie, ch�mage, drogue, emprisonnement, divorce et rejet des autres... l'oubli et bien d'autres al�as de la vie sont avanc�s par les intern�s comme pour dire lucidement que la maladie n'est qu'un court interm�de qui survient brusquement pour briser le cours normal d'une existence. �L'h�pital offre au moins � celui qui se sent perdu au milieu de son environnement des rep�res qu'il n'a pas ailleurs�, avance un psychiatre qui n'ira pas jusqu'� affirmer que l'asile peut remplacer l'environnement naturel de l'intern�. �De 1962 jusqu'� nos jours, 12.000 praticiens qui ont �t� form�s, 4.000 seulement continuent � exercer la psychiatrie�. �En 1962, l'Alg�rie comptait 10.000 lits, elle n'en compte que 4.000 lits�, avance un praticien sur les m�mes ondes. Autant de comparaisons qui laissent comprendre que la psychiatrie est vraiment le parent pauvre de la m�decine en Alg�rie.

En plus du probl�me de la surcharge �voqu� par tous les intervenants, m�decins et personnel param�dical de l'h�pital psychiatrique de Sidi Chahmi et de ses cons�quences sur la prise en charge, la rupture de stocks de certains m�dicaments, essentiels dans le traitement de la maladie, a �t� �galement soulign�e. �L'h�pital doit faire face aux cas les plus urgents. Le malade, agit� ou pr�sentant de r�elles menaces pour lui-m�me ou pour l'ordre public, est achemin� via le pavillon 35 (urgences psychiatriques) � l'h�pital psychiatrique o� il doit s�journer pour un moment, le temps d'�tre stabilis�. Une fois sorti, il est pris en charge en post-cure au niveau de la polyclinique de Ibn Sina (Victor Hugo) ou Eckm�hl o� il doit surtout s'approvisionner en m�dicaments notamment avec le modecad, un psychotrope administr� mensuellement sous forme d'injection pour l'aider � se stabiliser. Voil� en raccourci le parcours normal d'un intern�, explique l'animateur de l'�mission. �Toutefois ce m�dicament, qui n'�tait pas disponible il y a quelque temps au niveau du dispensaire, a fait que nombreux patients ont rechut�. Comme si rien n'a �t� fait pour le malade�, fera remarquer un param�dical du dispensaire de Victor Hugo. Et pourtant, ce psychotrope est aussi vital que l'insuline l'est pour le diab�tique. Le dispensaire psychiatrique de Ibn Sina est trop exigu pour les 150 patients qui s'y rendent quotidiennement et pour le personnel qui fait ce qu'il peut pour venir en aide � tous ces patients pour la plupart de condition pr�caire et qui ne peuvent se permettre l'achat d'un psychotrope chez les officines de m�me usage � 16.000 dinars la bo�te.

Un personnel tout de m�me d�vou� et engag� dans un travail des plus harassants et surtout des visages apaisants et familiers � tous les patients et leurs proches. Ce dispensaire de l'avis de tous n�cessite des r�am�nagements et ce n'est pas parce qu'il faut cacher ce genre de maladie qu'il est interdit de s'en soucier. Le directeur de la Sant� de la wilaya d'Oran, en cl�turant l'�mission, ne disconvient pas face � tous les propos avanc�s; il dira �veiller � ce que les conditions de la prise en charge soient am�lior�es�. Pour revenir � la psychiatrie, les statistiques sont affolantes et � chaque colloque ou journ�e scientifique qui lui est consacr�e, on entrevoit le trouble mental comme une vraie menace sanitaire. �La soci�t� qui rejette cette maladie en lui conf�rant le sceau du pr�jug� de l'inimiti�, en amont, ne favorise pas la seule prise en charge clinique�, pr�cise plus d'un praticien. Alors qu'on voit que les barri�res entre le normal et le pathologique dans ses origines premi�res sont de plus en plus invisibles et minimes tant que les causes sont tout aussi sociales, � l'exemple du ch�mage ou de l'�chec qui d�valorise l'image de la personne vis-�-vis d'elle-m�me. Un SDF qui vit dans la rue n'est pas forc�ment un malade qu'on doit soigner dans son �me mais bel et bien un marginal de la soci�t� qui l'a bott� sur la touche. Un harrag qui s'en va, englouti par le mirage de ses propres illusions, peut � lui seul repr�senter le cas le plus typique de la d�sesp�rance d'un m�lancolique qui, dans les propres termes de la psychiatrie, a perdu son intime objet d'amour. Manque de perspective, manque de rep�re, impossibilit� de se projeter dans l'avenir, en un mot: d�faut de feuille de route pour tracer les sillons de sa propre trajectoire. Voil� en somme les vrais maux de la soci�t� qui amplifient le plus souvent le d�sir du divorce avec le monde du r�el. Le plus vieil intern� de l'h�pital psychiatrique de Sidi Chahmi s�journe dans cet asile depuis 1957, toute une vie !

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Le Quotidien d'Oran

19 avril 2008

RUSH SUR LES CABINETS DE PSYCHIATRES ET DE PSYCHOLOGUES
Une Alg�rie...schizophr�ne?
Enqu�te r�alis�e par Fouad IRNATENE��-�Dimanche 16 Mars 2008

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La prise en charge hospitali�re des maladies psychiatriques reste en de�� des besoins.

Pr�sent compromis, avenir incertain...Les Alg�riens ne savent plus � quel saint se vouer. Fragilis�s par la trag�die nationale dont les s�quelles br�lent toujours, une crise sociale sans pr�c�dent...ils sont devenus des �abonn�s�, par excellence, des cabinets de psychiatres, et par ricochet, m�decine psychosomatique...et des neuropsychiatres. �J�ai ouvert les yeux sur une illusion, un grand mensonge et une existence vaine�, regrette un d�pressif.
Une partie de cette frange peuple les rues de nos villes tandis que d�autres malades croupissent dans ces �asiles- mouroirs�, avec une prise en charge d�faillante.
Les sp�cialistes sont tous unanimes � d�noncer �le laxisme� des pouvoirs publics pour investir dans la mise en place d�une v�ritable politique de sant� mentale. �Il est faux de croire qu�investir dans la sant� mentale est synonyme de gaspillage�, rench�rit un �minent praticien exer�ant � l�h�pital psychiatrique de Blida.
Ces malades qui, jadis, opposaient un niet cat�gorique � toute consultation de ce genre, de peur d��tre pris pour des ali�n�s, voire des �fous�, croient �galement aux diff�rentes m�thodes verbales qu�utilisent les psychologues. �Les mots gu�rissent-ils des maux?�. Dur comme fer, une grande partie des patients rencontr�s y croit.

Un psychiatre pour 60.000 habitants!
La sant� mentale n�est pas au beau fixe. Le constat est accablant. Les statistiques communiqu�es laissent les observateurs perplexes. Un Alg�rien sur dix souffre de traumatismes psychiques mais surtout de d�pressions nerveuses.
Les maladies mentales sont en constante progression, avec une ascension particuli�re pour la schizophr�nie. Selon les expertises �tablies au niveau hospitalier, pas moins de 150.000 Alg�riens sont schizophr�nes. La gravit� du ph�nom�ne donne le tournis aux m�decins sp�cialistes. Cette pathologie, rare, qui se caract�rise par l�apparition du d�lire, par un repli sur soi et une d�sorganisation importante de la pens�e avec alt�ration de la perception, prend de l�ampleur. �Pas moins de 1% de la population adulte en Alg�rie est appel�e � devenir schizophr�ne dans les prochaines ann�es.� Tirant la sonnette d�alarme, un psychiatre exer�ant pr�s de la Grande Poste d�Alger pr�cise que �sauf miracle, les personnes atteintes sont condamn�es � vivre sous traitement le reste de leur vie�. Interrog� via le Net, un professeur en psychiatrie travaillant � l�est du pays insiste sur le probl�me de rechutes. �Ces rechutes sont d�autant plus graves qu�elles compliquent le handicap du malade�, a-t-il expliqu�. Et de pr�ciser que �les schizophr�nes occupent 60% des lits psychiatriques de l�h�pital.� Il enfonce le clou en pr�cisant que 10 � 13% des personnes atteintes d�c�dent par suicide. Le nombre de tentatives oscille entre 20 et 50%, encha�ne le praticien. La prise en charge hospitali�re de ces maladies psychiatriques reste en de�� des besoins. Seulement 5000 lits pour 500 psychiatres sont disponibles. Chaque praticien doit prendre en charge 60.000 habitants.
En Tunisie, un psychiatre s�occupe seulement de 5000 citoyens. Un grand foss� entre les deux pays. Devant cette d�ficience, une question s�impose: les m�decins sp�cialistes peuvent-ils r�pondre � ce rush des patients d�pressifs, anxieux... et insomniaques? Ce manque de sp�cialistes, les psychiatres notamment, serait une des raisons de cette hausse du nombre des d�pressifs.
Ces d�pressions qui, au fil du temps, atteignent un stade avanc�. On �voque que sans une prise en charge ad�quate, le sujet d�pressif, en d�possession de ses moyens de r�flexion, recourt � la solution fatale: le suicide. �120 d�pressifs mettent fin � leurs jours chaque ann�e�, poursuit notre vis-�-vis.
Ce chiffre explique la recrudescence de la violence dans certaines villes, car un sujet d�pressif devient incontr�lable. �Les auteurs de vols et agressions enregistr�s quotidiennement � Alger sont des jeunes drogu�s et d�pressifs�, a-t-on appris de la direction g�n�rale de la S�ret� nationale (Dgsn).
Plus pr�cis, un psychiatre travaillant � B�ja�a, contact� par L�Expression, estime que �76% des cas de suicide en Alg�rie sont enregistr�s chez des adolescents dont les trois quarts sont des filles et 6% chez ceux qui r�cidivent apr�s une tentative.� Et d�encha�ner: �Ce sont souvent des sujets fragiles de personnalit� et sensibles face aux �checs et aux d�pressions, ce qui les incite � se suicider.�

Une m�moire traumatique...anxieuse
Ind�l�bile. La trag�die nationale est encore grav�e dans la m�moire des Alg�riens. Le souvenir est amer. Les t�moignages recueillis confirment la donne. Les massacres de Bentalha, � titre d�exemple, s�ment encore la psychose chez une population affaiblie. Une r�cente enqu�te men�e par le Centre de soins psychologiques de cette ville, a relev� que 73% des enfants ont v�cu un traumatisme durant le quinquennat 1995-2000. Des milliers d�autres victimes n�ont pas eu la chance de consulter des psychologues. Leurs maux sont plus profonds. La pr�valence de cette maladie due � plusieurs traumatismes, enregistre une moyenne inqui�tante.
Le minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re l�a �valu�e � plus de 20%. Figurant parmi les 25% de victimes du terrorisme devenus d�pressifs, une dame de 56 ans relate ainsi son drame: �Mes deux enfants se sont suicid�s il y a 6 ans, (en mars 2002) se pendant � l�aide de fil de fer attach� � un arbre.� Elle ronge son frein avant de poursuivre, p�niblement: �Ce sont deux dipl�m�s auxquels la chance a tourn� le dos. Sans emploi, ils ont rejoint les Groupes de l�gitime d�fense(GLD). Ils ont �t� l�chement �gorg�s une nuit de...� Les mots lui �chappent.
La r�alit� est path�tique. Cependant, cela ne repr�sente que la partie visible de l�iceberg. Car les souffrances des rescap�s de la guerre de Lib�ration nationale sont incommensurables. Ceux-ci vivent au ralenti. �Comme si en passant le doigt ou en palpant une cicatrice dont les bords s��taient referm�s, on sentait un suintement, qui se transforme peu � peu en une plaie purulente, qui finit par s��couler de plus en plus abondamment, sans que l�on puisse l�arr�ter�, a �crit l�Alg�rienne Ma�ssa Bey, dans l�un de ses derniers livres. Voil� ce qui se passe lorsque la m�moire remonte � la surface.
Plusieurs milliers de personnes, certaines sources concordantes parlent de 300.000, souffrent d��tat post-traumatique li� � cette guerre. Cependant, le silence demeure total autour de ce probl�me. Quelles sont les raisons de ce mutisme?
Les psychiatres et leurs patients semblent porter une chape de plomb par leur silence. �Il est mal vu d��voquer les souffrances auxquelles ont d� faire face les Alg�riens�, explique un psychiatre exer�ant au CHU Mustapha-Bacha. �Apr�s l�Ind�pendance, on �vitait de parler de traumatisme. C��tait un v�ritable dilemme: comme si on devait �viter de nuire � l�autre ou de dire ce qui f�che�, poursuit sa coll�gue. La m�moire traumatique souffre de l�anxi�t� et...des d�pressions.
On se demande ce que sont devenus ces troubles quatre d�cades plus tard. Les salles archicombles des h�pitaux sp�cialis�s, les rues...renseignent de l�ampleur du ph�nom�ne. Ne pouvant oublier les massacres qu�a commis la France en Alg�rie, plusieurs centaines de v�t�rans se r�veillent r�guli�rement en sursaut. Certains souvenirs sont inoubliables de par leur horreur. �La m�moire traumatique est extr�mement complexe. Les v�t�rans vont bien en apparence. Cependant, quelques dizaines d�ann�es plus tard, � la faveur d�un �v�nement marquant, d�un d�c�s... les ph�nom�nes ressurgissent�, r�sume un psychiatre. Et d�ajouter: �C�est souvent lors d�une consultation pour d�autres troubles que l�on d�couvre un traumatisme li� � la guerre de 1954.� En v�ritable t�moin, un v�t�ran affirme: �J�ai souvent � faire � ce genre de traumatismes, m�me si les gens n�en parlent pas spontan�ment, g�n�s par la culpabilit�, la pudeur et la honte.� Certes, ils sont plusieurs centaines qui demeurent r�ticents et refusent de consulter des m�decins sp�cialistes. Le regard de la soci�t� met cette frange dans la g�ne.
Quel �tat des lieux de la prise en charge de ces souffrances post-traumatiques peut-on dresser aujourd�hui? �On est sur la bonne voie quant � la connaissance de r�actions psychologiques post- traumatiques.�
En sus de ces traumatismes, les Alg�riens ont �t� terrifi�s, ces quinze derni�res ann�es, par une s�rie de tueries, par le terrorisme routier, les inondations...ainsi que les tremblements de terre. Cette frange en souffrance a-t-elle droit � des consultations sp�cifiques? �Ces centres de consultation ont �t� cr��s autour d�Alger, dans toutes les zones o� il y a eu des traumatismes psychologiques�, nous r�pond un professeur. Les psychiatres militent pour le lancement d�une �tude �pid�miologique et pour l�acc�s � des consultations gratuites. Les Vet Centers ouverts aux Etats-Unis, au profit des �v�t�rans� du Vietnam sont un exemple � suivre.
Devant cette situation peu reluisante dans laquelle s�embourbent les �miracul�s� de la guerre de Lib�ration et du terrorisme, il convient de pr�ciser que le devoir de m�moire ne rel�ve pas seulement d�un imp�ratif moral. Il proc�de, dans bien des cas, de l�obligation th�rapeutique afin de permettre � ceux qui ont v�cu ces �v�nements douloureux de se lib�rer du poids de leur pass�.

Le pays compte 150 000 schizophr�nes

Un Alg�rien sur dix sombre dans la d�pression

La sant� mentale des Alg�riens n�est pas au beau fixe, � en juger par les statistiques qui nous poussent � mieux g�rer les charges �motionnelles et le stress quotidiens afin d��viter de sombrer dans l�ab�me.

Le constat est accablant�: un Alg�rien sur dix souffre de traumatismes psychiatriques ou de d�pression nerveuse. Un chiffre alarmant qui a �t� communiqu� hier au congr�s international de psychiatrie consacr� � la situation mentale dans le monde arabe. Selon des donn�es sur le cas Alg�rie, les maladies mentales sont en constante progression, avec une ascension particuli�re pour la schizophr�nie. Selon les recoupements faits au niveau hospitalier, pas moins de 150 000 Alg�riens souffrent de schizophr�nie, cette maladie qui fait plonger le patient dans des mondes diff�rents ne sachant plus dissocier la r�alit� de la r�verie. La prise en charge hospitali�re reste en de�� des besoins, avec la disponibilit� de seulement 5000 lits pour 500 psychiatres, soit un psychiatre pour 60 000 habitants. Notons que la tendance � la hausse des maladies mentales n�est pas une particularit� alg�rienne, c�est m�me une tendance g�n�rale, notamment en Egypte, au Maroc et en Tunisie. Au pays des pyramides, la d�pression nerveuse repr�sente 25% du taux de maladies mentales recens�es. Au Maroc, la tendance est aussi forte, avec une pr�valence des troubles mentaux de 48,9% contre 26,5% pour la d�pression nerveuse. Alors que la situation est bien plus avantageuse en Tunisie, avec 6,1% pour la d�pression nerveuse et 0,5% pour la schizophr�nie. Selon des �tudes prospectives �tablies par l�Organisation mondiale de la sant�, la d�pression nerveuse sera d�ici � l�horizon 2010 la deuxi�me cause d�incapacit� apr�s les maladies cardiovasculaires. Le manque de psychiatres serait une des raisons de cette hausse du nombre de d�pressifs. Le grand pays qu�est l�Egypte ne compte que le petit nombre de 1000 psychiatres pour une population de 73 millions d�habitants, soit un psychiatre pour 73 000 habitants. La Tunisie enregistre, quant � elle, deux psychiatres pour 10 000 habitants, contre seulement 350 psychiatres au Maroc. Des chiffres qui attestent d�un d�sint�r�t de la part des politiques face aux maux de l�esprit, pourtant source de r�els dangers pour l�homme. ��La sant� mentale doit �tre au centre des pr�occupations des politiques car une m�re souffrant de troubles psychiatriques aura des cons�quences tr�s graves sur la sant� de son enfant��, souligne le docteur Moussaoui du Maroc. Le d�bat a montr� que la gent f�minine reste la plus vuln�rable face aux troubles mentaux et que nul ne peut vivre 70 ans sans avoir au moins une crise de panique. Le professeur Kacha, pr�sident de la Soci�t� alg�rienne de psychiatrie � soci�t� organisatrice du congr�s � a plaid�, pour sa part, pour la cr�ation d�une direction de la sant� mentale au niveau du minist�re devant ��booster la l�gislation sur les droits � la sant� mentale et le d�veloppement de cette sp�cialit頻.

Nadjia Bouaricha

8 novembre 2007

El Watan

Dix ans apr�s le massacre de Bentalha

73% des enfants ont v�cu un traumatisme

Le 23 septembre 1997, l�Alg�rie s�est r�veill�e sur une horrible boucherie. Un groupe de terroristes s�est attaqu� avec une violence inou�e aux habitants de Bentalha, situ� entre Baraki et Sidi Moussa, � l�est de la capitale. Les t�moignages des rares rescap�s ont boulevers� le monde.

Dix ans plus tard, ceux qui ont surv�cu � cette trag�die continuent de souffrir du lourd traumatisme psychologique. Pour �valuer les s�quelles post-traumatiques de ce drame, le centre de soins psychologiques de Bentalha, cr�� en d�but de 1998 par la Fondation nationale pour la promotion et le d�veloppement de la recherche (Forem), a fait le bilan d�une d�cennie de prise en charge. L��valuation de cette th�rapie concerne 120 adultes et 413 adolescents et montre que 73% des enfants ont v�cu un traumatisme entre 1995 et 2000. Pour 39% des cas, l�origine est li�e � des actes terroristes, 28% des cas au d�c�s du p�re (directement ou indirectement li� au terrorisme) et 26% des cas � l�assassinat du p�re. Il est important de relever que 54% de l��chantillon fr�quentent toujours les coll�ges et 56% ont un �ge moyen de 15 ans. Ces adolescents sont dans 62% des cas des orphelins de p�re et 9% de m�re, et dans 91% des cas sont dans une extr�me pauvret� et vivent gr�ce au programme d�aide dans le cadre du parrainage des orphelins (un millier d�orphelins ont �t� parrain�s dans ce cadre). Les sp�cialistes ont montr� que 51% des adolescents, soit 211, suivis au centre souffrent de post-traumatisme, dont 39% des cas sont dans une mauvaise situation, et 24% des cas ont une mauvaise estime de soi. Pour ce qui est des 120 adultes pris en charge, les statistiques montrent que 47% pr�sentent des traumatismes psychologiques dont la principale cause est dans 86% des cas la perte du mari. Il est �galement fait �tat de 46% des cas �g�s entre 36 et 55 ans qui sont toujours atteints du stress post-traumatique et 83% de ces derniers sont des ch�meurs. Des chiffres qui font tr�s peur dans la mesure o� ces enfants et adultes souffrent encore, dix ans apr�s le massacre de Bentalha, de profonds traumatismes psychologiques, alors que parall�lement des milliers d�autres victimes n�ont pas eu la chance de consulter des psychologues. La pr�valence de cette maladie due � un ou plusieurs traumatismes enregistre une moyenne inqui�tante, indiquent les sp�cialistes, en rappelant que le minist�re de la Sant� l�a �valu�e � plus de 20%, notamment dans les r�gions les plus touch�es par le terrorisme comme M�d�a, A�n Defla, Relizane, Chlef et Sa�da, alors que dans le monde, elle est comprise entre 1 et 9%. Lors de ce colloque, un t�moignage poignant d�une jeune fille, Djazia, ayant �t� gri�vement bless�e par l�explosion d�une bombe dans un bus � Sidi Moussa durant les ann�es 1990. Djazia avait, il y a quelques ann�es, t�moign� dans un documentaire de feu Azzedine Meddour intitul� Douleur muette et consacr� aux enfants victimes du terrorisme. Djazia, qui a d�croch� son bac cette ann�e, d�clare �tre sortie d�une longue et douloureuse �preuve gr�ce � la th�rapie psychologique dont elle a b�n�fici�. D�autres jeunes ayant surv�cu au massacre sont pris en charge au centre de soins de Bentalha. Le professeur Khiati, pr�sident de la Forem, rel�ve que la souffrance due � ces traumatismes est plus ressentie chez les adultes que chez les enfants, en pr�cisant avoir enregistr� deux cas de suicide parmi les malades trait�s, alors que la fr�quence de ce mal est plus pr�sente chez les jeunes, � raison de 51% des cas contre 47% chez les adultes. Pourtant, les adultes sont les plus nombreux � en souffrir avec 38% des cas qui ont une mauvaise estime de soi, contre 24% pour les adolescents. Peut-�tre parce que les adultes sont plus conscients du mal qui les ronge ou des �v�nements qui d�truisent une partie d�eux-m�mes. Les sp�cialistes ont appel� � la continuit� dans la prise en charge et surtout sa g�n�ralisation � travers les autres r�gions du pays.

Salima Tlem�ani

El Watan 24 septembre 2007

Etablissement psychiatrique de Oued A�ssi

Forte pression sur l�h�pital

L�h�pital sp�cialis� en psychiatrie, Fernane Hanafi, de Oued A�ssi (EHS), distant de 10 km de la ville de Tizi Ouzou, suffoque sous la forte affluence des wilayas limitrophes.

Cet �tablissement � vocation r�gionale accueille les patients des wilayas de Boumerd�s, Bouira et de B�ja�a, en plus de ceux de Tizi Ouzou. Le service consultation enregistre une moyenne de 150 visites par jour, selon un praticien. Faute de places, des malades n�cessitant un s�jour � l�EHS se voient accorder une ou deux journ�es d�observation seulement ou carr�ment renvoy�s chez eux. ��Parfois, les patients sont tri�s et l�on ne retient que les cas les plus urgents��, avoue un infirmier. D�une capacit� de 330 lits, ouvert en 1972, l�EHS ne peut plus satisfaire une population de handicap�s mentaux de plus en plus croissante. Le nombre total de cette cat�gorie de malades s��l�ve � 11 226 patients, selon les chiffres de la direction de wilaya de l�action sociale. Sur les cinq pavillons que compte l�EHS, un seul est affect� aux femmes. Le service ��ferm頻 est mixte et il est destin� � des patients sp�cifiquement violents. Des indiscr�tions font �tat du placement de ��certains n�vrotiques dans la m�me chambre que d�autres malades��. L�on indique par ailleurs que les quelque 400 employ�s que compte l�EHS sont insuffisants. A l�exception des consultations quotidiennes, les admissions en p�dopsychiatrie ne sont pas assur�es. Cet �tat de fait p�nalise les parents des patients. Ces derniers sont pour la plupart issus des milieux d�favoris�s. Les familles qui sont confront�es � ce genre de probl�me �prouvent d��normes difficult�s � s�occuper de leurs parents malades. D�placer un malade ou lui rendre visite, pour les gens �loign�s, s�av�re on�reux et compliqu�. A ce propos, un responsable administratif d�clare que ��c�est aux �lus locaux et aux pouvoirs publics de faire quelque chose pour l�ouverture de nouveaux �tablissements de ce genre��. La pression exerc�e sur l�EHS de Oued A�ssi influe n�gativement sur la qualit� d�accueil et des soins fournis aux malades. Un jeune, dont le fr�re �tait atteint d�une d�pression quelques mois apr�s sa sortie du service national, s�insurge�: ��Quand j�ai ramen� mon fr�re ici, il �tait sain physiquement. En lui rendant visite quelques jours apr�s, il se grattait les bras � en saigner, du fait d�une infection.�� D�autres parents ont t�moign� que le manque d�hygi�ne est flagrant, notamment pour la literie. Des infections que l�administrateur ne nie pas�: ��Les nouveaux intern�s contractent en effet de l�g�res infections dues � des allergies, avant qu�ils ne s�adaptent.�� Il est signal� par ailleurs que des antid�presseurs et des neuroleptiques sortiraient sournoisement de l��tablissement et ce, malgr� ��le syst�me de gestion rigoureux du m�dicament, pr�conis� par le minist�re de tutelle��. Mais ces produits tombent vraisemblablement entre des mains incorrigibles. ��Il arrive parfois de c�der des m�dicaments sur ordonnance de m�decin priv�, � des patients habitu�s � notre �tablissement lorsque le produit vient � manquer��, se d�fend notre vis-�-vis.

Nordine Douici

El Watan 16 ao�t 2007

Ces policiers qui souffrent de traumatismes psychologiques

Le lourd tribut pay� au terrorisme

Un pays qui perd 1500 de ses membres en l�espace de trois ans seulement et c�est la R�publique qui tombe.�� Une phrase lanc�e � Tunis, en 1995, par un ministre de l�Int�rieur europ�en, et reprise dans le livre La police alg�rienne, une institution pas comme les autres de A�ssa Kasmi, ex-cadre de la S�ret� nationale, pour illustrer l�h�catombe qui a suivi l�embuscade meurtri�re, qui a cibl� pour la premi�re fois une patrouille de policiers, un certain 10 f�vrier 1992, � la rue Bouzrina, Basse Casbah, � Alger.

C��tait le d�but d�une h�morragie dans les rangs de la S�ret� nationale. Vivant au milieu de la population, notamment dans les quartiers populaires, les policiers et des membres de leurs familles, cibles privil�gi�es des terroristes, tombaient � chaque coin de rue. Sur une population qui comptait � peine 10 000 policiers, A�ssa Kasmi a estim� dans son livre sorti en 2002, � 3000 morts le nombre de victimes en dix ans, soit le un tiers. Mais malgr� l�enfer v�cu, l�institution est rest�e debout pour se consacrer, essentiellement, � la lutte implacable contre un terrorisme barbare qui a d�clar� la guerre � l�Alg�rie r�publicaine. Le prix de cette r�sistance est tr�s lourd et si des d�g�ts physiques sont perceptibles et gu�rissables, le traumatisme psychologique, beaucoup plus profond, invisible et latent, qu�elle a engendr�, a min� ses rangs et continue � faire souffrir les proches et les coll�gues des victimes. Nous sommes en plein apr�s- terrorisme. Il est plus dur � affronter et � surmonter. Les s�quelles de la violence dans laquelle l�Alg�rie avait sombr�e causent elles aussi des drames aussi bien pour les policiers que pour leurs familles. Conscients de ce ph�nom�ne, les responsables de l�institution ont, d�s 1996, eu l�id�e d�installer une cellule de six psychologues cliniciens pour d�pister les cas de traumatisme psychologique. Mais il faudra attendre 1999 pour que tous les m�canismes d�organisation soient mis en place. Entre la cr�ation et la mise en �uvre de la cellule, le nombre de suicides dans les rangs de la police a augment�. A elle seule, l�ann�e 1997, marqu�e par les massacres collectifs et surtout les images cauchemardesques des mutilations, des d�capitations, des corps carbonis�s, �ventr�s et d�chiquet�s, qu�ils ont laiss�s, d�tient le record avec 11 suicides, m�me si certains experts ne lient pas ce ph�nom�ne � la violence, mais plut�t � la situation socio-�conomique du pays. Pour eux, il n�y a aucune diff�rence entre les motifs qui poussent un simple citoyen ou un policier � se donner la mort, si ce n�est le fait que ce dernier poss�de une arme, consid�r�e comme un facteur encourageant du suicide. N�anmoins, les chiffres sont r�v�lateurs. Douze policiers se sont suicid�s en 2000, 16 en 2001, 12 en 2002, 10 en 2003, 11 en 2004, 17 en 2005 et 4 en 2006. Entre 1996 et 2005, ils sont 23 � avoir mis fin � leur vie. Les statistiques montrent une succession de recul et de hausse inexpliqu�e par les professionnels de la sant� mentale, tout comme c�est le cas en g�n�ral chez les civils. La r�paration pr�ventive devient tr�s importante et le d�pistage des troubles psychologiques essentiel. Pour les sp�cialistes, il est difficile de d�celer les cas de traumatisme, du fait que la majorit� d�entre eux ne laisse rien para�tre et continue � travailler normalement. La d�cision de proc�der � un examen psychologique syst�matique � tous les agents confront�s � la lutte antiterroriste au niveau des s�ret�s de wilaya, a fini par donner des r�sultats effarants au bureau de suivi psychologique (BSP) dirig� par le docteur Boualem Kechacha, psychologue clinicien, rattach� au service central de la sant� et de l�action sociale de la S�ret� nationale. Les cas les plus touch�s sont tout d�abord retir�s du terrain pour occuper un poste administratif tout en b�n�ficiant d�une th�rapie. Quelque temps plus tard, s�ils s�en sortent, ils reprennent leurs activit�s initiales. Ils deviennent b�n�ficiaires prioritaires de tous les avantages li�s � leur fonction. Dans le cas contraire, ils sont mis en cong� sp�cial, r�mun�r� par la s�curit� sociale et la mutuelle de la S�ret� nationale. Ils ont droit � un suivi permanent par un psychologue. Une cellule locale charg�e de la prise en charge des policiers victimes de traumatisme psychologique est de ce fait mise en place au niveau de 36 s�ret�s de wilaya, sur 48 (Illizi et Tamanrasset n��tant pas concern�es). Elles sont chapeaut�es par le chef de s�ret� de wilaya et compos�es d�un psychologue, d�un m�decin de l�action sociale et d�un repr�sentant de l�administration qui ont pleins pouvoirs de prendre toute d�cision jug�e n�cessaire � l��gard de la victime, entre autres, un rapprochement familial, un suivi psychologique, y compris pour sa famille, etc. Mission tr�s difficile parce qu�il est question de traiter un passif de 10 ans. Tous les agents de la S�ret� nationale sont, � ce titre, mis � contribution pour d�pister les cas de traumatisme dans leurs rangs. Le Bsp ne cesse de leur rappeler cette mission dont d�pend leur sant� et celle de leur entourage. Il leur est demand� de signaler tout comportement jug� inqui�tant. Cela va du cas d�un policier qui subitement perd l�app�tit, ne dort pas, commence � fumer excessivement, stresse rapidement, ou encore devient impulsif ou brutal jusqu�au comportement d�pressif et violent. Des indices qui peuvent �tre utiles dans le d�pistage d�un trauma et aider � sa gu�rison le plus rapidement possible. Aujourd�hui, le BSP compte une centaine de psychologues cliniciens, form�s sur le tas et ayant b�n�fici� de cycles de sp�cialisation de courtes dur�es au niveau des universit�s alg�riennes mais �galement europ�ennes. Trois psychiatres font partie de l��quipe. Ils sont sollicit�s en mati�re d�expertise psychiatrique, mais �galement pour la prise en charge des cas lourds lorsqu�ils d�passent la comp�tence des psychologues. C�est en 2005 que les premiers chiffres concernant les dommages collat�raux sont connus, apr�s un d�pistage effectu� dans les rangs de la police. En 6 ans (1999-2005), 10 000 policiers ont b�n�fici� d�un suivi psychologique. Parmi eux, 489 pr�sentent un syndrome post-traumatique (SPT) n�cessitant une th�rapie. 77% de ces agents n�ont pas �t� mut�s, alors que 23% ont �t� orient�s vers des postes am�nag�s ou sont en arr�t de travail prolong�. En 2005, ils �taient 493 cas de SPT qui suivent un traitement psychologique, et en 2006, 128 nouveaux cas ont �t� d�cel�s. A ces derniers, s�ajoutent les cas ayant subi des d�g�ts physiques. Ils sont 104 policiers � avoir �t� d�clar�s grands invalides. Ils sont pris en charge totalement par la s�curit� sociale. Docteur Kechacha estime que les victimes de trauma sont dans l��crasante majorit� recrut�e entre 1991 et 1996. La p�riode la plus touch�e par le terrorisme. Pour lui, les chiffres sont loin de la r�alit�. Les policiers prennent rarement l�initiative d�aller consulter un psychologue. La premi�re barri�re est donc install�e avec l�instauration d�un test psychologique obligatoire lors du recrutement d�s la fin des ann�es 1990, et qui permet � chaque fois d��liminer une moyenne de 30% des postulants. Ce qui est important pour les responsables de la S�ret� nationale, c�est de gu�rir en priorit� les dommages collat�raux de la lutte antiterroriste et d��viter aux g�n�rations futures des drames encore plus violents que ceux v�cus par les policiers durant la d�cennie rouge. Il est question de soulager la souffrance de ceux qui ont affront� le terrorisme, un devoir que l�Etat est oblig� d�assumer, ne serait-ce que par reconnaissance � ses milliers d�enfants qui ont sauv� la R�publique. Un hommage, � d�faut d��riger un m�morial � leur sacrifice.

Salima Tlem�ani

8 juillet 2007

L�enfant et la toxicomanie

Prise en charge psychoth�rapeutique

L

a toxicomanie n�est pas uniquement une affaire de psychiatres�!�� Sentence du Dr Doumendji, psychologue, inspectrice � l�enseignement sup�rieur et � l�origine de la cr�ation de deux centres de suivi de jeunes, Enfance maltrait�e et Enfance en difficult�.

Avec M.�Ziane, autre psychologue, enseignant � l�universit� de Bouzar�ah, ils tentent d�assurer une gestion des maux de l�enfance en difficult� dans les grands centres urbains � travers l�association PSI Son & Image. ��Nous n�arrivons pas � d�velopper nos activit�s, faute d�autres locaux dans les cit�s pour prendre en charge et animer des joutes entre des enfants qui ne demandent qu�une simple assistance��, dira M.�Ziane. Pour lui, les portes de la toxicomanie concernent �galement les enfants dans la pr�adolescence. ��Nous tentons d�occuper les enfants sortant du circuit scolaire � un jeune �ge, les non-scolaris�s qui se retrouvent � la rue sans aucune formation pouvant les mettre � l�abri des d�viances��. Un projet financ� par l�Union europ�enne bute sur l�absence d�autres espaces, ��un local simple o� mettre ces enfants avec du mat�riel suffit au bonheur des concern�s��. L�exigence est simple�: un lieu dans une quelconque cit� et c�est un pare-feu pour ces dizaines d�enfants. ��Attention, nous remarquons que tous les colloques et rencontres sur la toxicomanie ne font pas appel aux psychologues, alors qu�ils sont partie prenante de ce grave fl�au��, assurera le Dr Doumendji. Travailler en collaboration, s��changer des informations et b�n�ficier mutuellement de l�apport des deux sciences ne peut �tre que salvateur pour l�objet de leurs �tudes, � savoir l��tre humain. Le m�me jour de la tenue de la rencontre internationale sur la toxicomanie ayant pour th�matique ��Maladie ou d�viance�?��, une soutenance de m�moire de licence par Mlle Ferhat Amel se d�roulait dans l�espace universitaire avec comme th�me ��La relation entre la consommation et les troubles cognitifs chez l�adulte. Etude de cas��. L�ensemble des tests prescrits provenait de psychologues, montrant que la pr�sence de ces derniers est indispensable dans la lutte contre la toxicomanie. La prise en charge psycho-th�rapeutique, y compris celle des handicap�s, est d�sormais possible avec les activit�s de sports et loisirs, des biblioth�ques actives, comme le pr�cisera M.�Ziane qui rappellera l�exemple des deux centres de Rouiba avec une biblioth�que active pour des enfants en pr�scolaire.

A. Mekfouldji

El Watan 19 juin 2007

L'h�pital psychiatrique de Sidi Chahmi �touffe

Jun 14,2007 Par : Sofiane M.
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L'h�pital psychiatrique de Sidi Chahmi n'est plus, depuis longtemps, un asile de paix pour les patients souffrant de troubles psychiatriques ou de d�pendance aux drogues. C'est ce qui a �t� constat�, mardi, par le wali d'Oran qui y a effectu� une visite d'inspection. Le seul EHS en psychiatrie op�rationnel dans tout l'Ouest, puisque le nouveau EHS de Mostaganem inaugur� r�cemment ne re�oit toujours pas de patients, est confront� � d'�normes probl�mes pour faire face � une demande d'hospitalisation et de soins en hausse soutenue. Le personnel subit un surmenage et un stress permanent en raison d'une surcharge de travail et d'un d�ficit monstre en effectifs et moyens. Le repr�sentant des travailleurs de cet EHS nous a confi� que l'h�pital accueille en moyenne une dizaine de patients par jour, qui sont �vacu�s, entre autres, des urgences psychiatriques du CHU d'Oran (pavillon 35). �Avec seulement 6 m�decins et une centaine de param�dicaux, on n'arrive plus � assurer la surveillance des patients souffrant de pathologies particuli�res. On a des besoins urgents en sp�cialistes, en param�dicaux et en agents de s�curit�, a-t-il confi�. Le wali a aussi constat� un manque d'hygi�ne, de m�dicaments d'urgence et de moyens mat�riels, notamment des ambulances et des v�hicules de service pour l'�vacuation des patients. Rien que pour 2006, l'h�pital psychiatrique a accueilli 359 malades en placement d'office, dont 206 placements judiciaires venus de quatorze wilayas de la r�gion. Cette �surpopulation� s'est r�percut�e sur les conditions d'hospitalisation qui sont devenues insupportables. Le service de d�sintoxication de cet h�pital qui prend en charge les personnes intoxiqu�es par usage des stup�fiants ou de m�dicaments n'arrive pas aussi � faire face � la demande croissante de placements d'office. Avec seulement 36 lits, ce service est submerg� par les patients ce qui a contraint le personnel � r�duire la p�riode d'accueil des patients au minimum. Le wali a �galement constat� l'�tat de d�labrement avanc� des b�timents de l'h�pital et a instruit le DSP de lancer une expertise de tous les b�timents de cet �tablissement et s'est enquis de l'�tat d'avancement des projets de r�habilitation de certains pavillons et du r�seau d'assainissement.

Selon les explications fournies sur place, les chantiers de r�fection du bloc administratif et du r�seau d'assainissement ainsi que la r�alisation d'un poste transformateur �lectrique ont atteint un taux d'avancement de 25%.
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Le Quotidien d'Oran

Psychiatrie et toxicomanie

25 sp�cialistes seront form�s en France (Samedi 10 F�vrier 2007)

Le minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re est sur le point de r�aliser un plateau technique au niveau de chaque h�pital psychiatrique. 25 sp�cialistes vont �tre form�s en France en p�dopsychiatrie. Outre les 10 centres de psychiatrie, 4 autres seront r�alis�s. L�autre pr�occupation du secteur de la sant� est la cr�ation d�un r�seau de la prise en charge des victimes de la toxicomanie. Un syst�me de r�seaux articul�s sur trois niveaux. Le niveau le plus bas concerne la cr�ation de 185 centres d��coute � l�intention des jeunes potentiellement toxicomanes. Une action de pr�vention en direction de ceux qui sont tent�s par la drogue au niveau des coll�giens, des lyc�ens et des universitaires. Le deuxi�me niveau concerne la cr�ation de centres interm�diaires de traitement des toxicomanes � raison d�un centre par wilaya. Les grandes wilayas (Alger, Oran�) auront 32 centres chacune. Le troisi�me niveau concerne la cr�ation de centres r�gionaux de d�sintoxication, des centres au nombre de 15 localis�s r�gionalement.

Libert�

1re session de formation en p�dopsychiatrie
25 psychiatres et 30 infirmiers concern�s

Par : S. SOFI � Le : samedi 02 d�cembre 2006

Le lancement de la premi�re session de formation des psychiatres en p�dopsychiatrie et des infirmiers a eu lieu hier au niveau de 12 structures sanitaires sp�cialis�es, identifi�es comme ayant d�velopp� des actions sp�cifiques pour les jeunes malades mentaux. Le coup d�envoi de cette session a �t� donn� par M. Bouakaz, directeur des services sanitaires, � l�EHS Mahfoud Boucebsi de Ch�raga.
Organis� par le minist�re de la Sant�, pilot� par le Pr Kacha et parrain� par les Prs Philippe Mazet et Martine Mycquel, p�dopsychiatres fran�ais, ce cycle de formation est compos� de 8 sessions pour les psychiatres et de 2 sessions pour les infirmiers d�une dur�e de 5 jours par mois chacune. Cette formation touchera 25 psychiatres en p�dopsychiatrie qui auront � acqu�rir les connaissances n�cessaires dans la prise en charge adapt�e des enfants et des adolescents en souffrance mentale et 30 infirmiers en guidance infantile qui auront � acqu�rir les connaissances n�cessaires pour assister les psychiatres dans la prise en charge adapt�e des enfants en souffrance mentale.
A l�ouverture de cette session, M. Bouakaz, directeur des services de sant� a insist� sur ce genre de formation organis� en collaboration avec l�OMS qui a consacr� la d�cennie 2000-2010 � la promotion de la sant� mentale dans le monde.
Le repr�sentant du minist�re n�a pas manqu� de rappeler les objectifs vis�s par le programme national de sant� mentale qui se r�sument en la promotion de la sant� mentale, la pr�vention, le traitement pr�coce et adapt� des troubles mentaux, neurologiques et psycho-sociaux ainsi que la r�adaptation et l�int�gration sociale des personnes ayant� souffert de graves probl�mes mentaux, contribuant ainsi � l�am�lioration de la qualit� de vie de l�ensemble de la population.
Pour les 3 prochaines ann�es, l�orateur a cit� le programme 2006-2009 qui insiste sur l�am�lioration de l�accessibilit� des soins par la cr�ation de nouvelles structures sp�cialis�es en psychiatrie ainsi que pour la prise en charge de la toxicomanie.
M Bouakaz n�a pas manqu� de citer l�int�gration des soins de sant� mentale aux soins de sant� de base qui doit �tre renforc�e au niveau des centres interm�diaires� de sant� mentale pr�vus dans les unit�s sanitaires de base en r�seau avec les services de soins m�dicaux sp�cialis�s pour qu�ils puissent intervenir de mani�re coordonn�e et efficace.
Pour M Bouakaz, �un grand effort reste � faire� en la mati�re. Et d�ajouter �la sant� mentale doit se construire selon une vision �clair�e bas�e sur la lutte collective et positive contre la stigmatisation de la maladie mentale, la discrimination et l�exclusion sociale et pr�voyant la participation active des patients, de la famille et de la soci�t� civile�.

EL MOUDJAHID - Edition Internet

Prise en charge des drogu�s en milieu carc�ral

La prison subit la toxicomanie

Les travaux du s�minaire consacr� � la prise en charge des d�tenus toxicomanes en milieu carc�ral, ont pris fin hier avec l�adoption de plusieurs recommandations devant servir de base � la strat�gie de lutte contre ce fl�au.

Les participants � cette rencontre de deux jours, organis�e par l�administration p�nitentiaire en collaboration avec l�Unicef, ont insist� sur la n�cessit� du renforcement des structures de prise en charge des d�tenus toxicomanes non seulement � l�int�rieur des �tablissements p�nitentiaires, mais �galement � l�ext�rieur, pour permettre le suivi des d�tenus une fois lib�r�s. Apr�s un riche d�bat au niveau des trois ateliers techniques, les conf�renciers, parmi lesquels se trouvaient des experts belges et fran�ais ont �t� unanimes � relever l�importance des campagnes m�diatiques de sensibilisation sur les dangers de la drogue, mais aussi sur l�urgence d�une strat�gie de d�veloppement des infrastructures socio-culturelles et sportives destin�es aux jeunes. L�atelier consacr� aux facteurs qui poussent les jeunes � se droguer, a cl�tur� ses travaux avec six propositions�: l�interpellation des familles pour les sensibiliser sur le r�le social qu�elles doivent assumer, la ma�trise de l�expansion urbanistique dans le but de promouvoir l��quilibre r�gional dans le d�veloppement, le renforcement des m�canismes d�orientation sociale et �ducative, la prise en charge des jeunes exclus du syst�me �ducatif � travers la multiplication des chances de formation professionnelle, la promotion de la pr�vention dans les milieux �ducatifs et les m�dias, l�unification des efforts du mouvement associatif et des infrastructures �tatiques dans la pr�vention, le renforcement des cellules d��coute dans les �tablissements p�nitentiaires et � l�ext�rieur, dans les centres hospitaliers, l�installation rapide d��quipes m�dicales pluridisciplinaires pour recevoir, �couter, orienter et traiter les toxicomanes que ce soit au niveau des prisons ou � l�ext�rieur et, enfin, la n�cessit� de contr�ler plus s�v�rement les r�seaux de distribution des psychotropes � travers une r�glementation plus r�pressive. Les participants au deuxi�me atelier consacr� � la prise en charge des toxicomanes en milieu carc�ral, ont pour leur part appel� � une formation sp�cialis�e pour les psychologues, psychiatres, �ducateurs, infirmiers et assistants sociaux, la cr�ation d��quipes pluridisciplinaires agissant dans les prisons, coordonner les efforts entre les �quipes de prise en charge en milieu carc�ral et celles se trouvant � l�ext�rieur pour permettre la continuit� du traitement du d�tenu toxicomane, la cr�ation d�espaces d�activit� culturelle, sportive et �ducative dans les prisons et enfin la cr�ation de cellules pluridisciplinaires de coordination, de suivi et d��valuation des d�tenus toxicomanes. Les conf�renciers ayant particip� au d�bat sur les moyens et m�canismes de r�insertion sociale des d�tenus drogu�s, ont pour leur part insist� sur le renforcement de la coordination entre les secteurs de la justice, la sant� et l��ducation pour faire face � la d�linquance juv�nile et assurer une meilleure prise en charge des d�tenus toxicomanes, le d�veloppement des structures d�accueil pour les d�tenus malades une fois lib�r�s, la n�cessit� de coordonner les efforts entre l�administration p�nitentiaire et la sant� pour le suivi du traitement du d�tenu une fois � l�ext�rieur de la prison et l�encouragement de la recherche scientifique dans le but de trouver de nouveaux moyens de lutte et �viter le recours aux psychotropes. Ce sont l� les principales recommandations remises � l�administration p�nitentiaire � la fin des travaux du s�minaire. Mokhtar Fellioune, directeur g�n�ral de l�administration a d�clar� � la fin du s�minaire que ces recommandations vont servir de base de travail dans la strat�gie de prise en charge des d�tenus toxicomanes, en relevant toutefois, que la lutte contre ce fl�au n�est pas uniquement du ressort de l�administration p�nitentiaire qui le subit de plein fouet, mais de toute la soci�t�. ��Nous sommes face � un grave probl�me de sant� publique, un ph�nom�ne ravageur qui se propage rapidement en d�truisant les franges les plus jeunes. Il est donc urgent de mettre en place un dispositif pour lutter contre ce fl�au, sensibiliser les jeunes non seulement contre ses cons�quences sur leur sant�, mais aussi le risque p�nal qu�ils encourent. C�est un grand d�fi que nous ne pouvons r�aliser que si la soci�t� civile, les sp�cialistes et les structures concern�es conjuguent leurs efforts pour combattre toutes les formes de toxicomanie...��, a conclu M.�Fellioune avant de clore le s�minaire. Reste � savoir si ces recommandations vont �tre concr�tis�es sur le terrain ou tout simplement remises aux calendes grecs comme cela a �t� le cas pour les nombreuses autres qui les ont pr�c�d�es.

Salima Tlem�ani

El Watan 15 novembre 2006

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150.000 malades mentaux en Alg�rie

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Quelque 30 mille malades mentaux sont soign�s dans des h�pitaux universitaires, des centres sp�cialis�s et dans les secteurs sanitaires, a soulign� le docteur Nac�ra Magi, vice-directeur charg�e de la sant� mentale au minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, � la veille de la c�l�bration de la journ�e mondiale de la sant� mentale.

S�appuyant sur des donn�s de l�Organisation mondiale de la sant� (OMS), le docteur Magi a estim� le nombre des malades mentaux en Alg�rie � 150 mille, notamment dans les grandes villes. Le docteur a indiqu� dans le m�me contexte que �le minist�re de la Sant� a redynamis� le programme national de prise en charge de la sant� mentale pour les 4 ann�es prochaines (2006-2009) et l�ouverture de nouveaux centres de proximit� et des services au niveau des secteurs sanitaires afin de rapprocher la sant� des citoyens et de soulager les familles atteintes par cette maladie, tout en dotant les wilayas de Sidi Bel-Abb�s, Mostaganem, Batna et la da�ra de Sour El-Ghozlane de 444 lits, qui s�ajoutent � 4.722 autres existants au niveau national�. �Le taux de 1,43 lit pour 10 mille habitants s�av�re insuffisant au niveau national et le minist�re pr�voit au titre du programme national de doter les secteurs sanitaires de lits d�urgences pour all�ger la pression sur les grands centres hospitaliers�, a indiqu� le docteur. Concernant les m�decins sp�cialistes, Mme Magi a affirm� que le pays compte 378 m�decins sp�cialistes, soit 1,13 pour 100 mille habitants, et 2.128 infirmiers, soit 6,44 pour 100 mille habitants, estimant que �ce chiffre ne couvre pas les besoins des populations dans cette sp�cialit� et que le minist�re a form� des m�decins g�n�ralistes et des param�dicaux dans 108 centres interm�diaires � travers 46 wilayas pour la prise en charge des malades�.

En ce qui concerne les malades mentaux qui vagabondent dans les grandes villes, le docteur Magi a soulign� que �leur prise en charge demande la coordination des efforts des minist�res de l�Int�rieur, de la Solidarit� nationale et de la Sant� publique�. Le minist�re de la Sant� a �labor� une directive � caract�re juridique portant sur la prise en charge des malades mentaux en situation de vagabondage, mais elle ne sera op�rationnelle qu�apr�s leur recensement par les communes, a-t-elle indiqu�. Concernant les m�dicaments destin�s � ces malades notamment les calmants, le docteur a soulign� qu�ils �sont offerts gratuitement au niveau des h�pitaux, affirmant des interruptions momentan�es, mais le nouveau programme vise � r�organiser leur distribution et les rendre disponibles dans l�ensemble des centres�.

De son c�t�, le professeur Farid Kacha, le chef de service des maladies mentales � l�h�pital psychiatrique de Cheraga, a indiqu� que 30 � 40% des cas de suicide en Alg�rie sont dus aux d�pressions nerveuses. Selon les donn�es pathologiques, le taux de suicide en Alg�rie est de 2 sur 100.000 habitants notamment chez les hommes d�un �ge avanc�, et ceux qui souffrent des probl�mes de la solitude, des probl�mes sociaux, de l�anxi�t� et des troubles de la personnalit�. Pour les tentatives de suicide, le professeur Kacha dira que ce ph�nom�ne d�passe de 15 fois les cas de suicide soit 34,1 sur 100.000 personnes chaque ann�e notamment chez les adolescents. Selon le m�me sp�cialiste, �les personnes �g�es et les adolescents sont les plus expos�s aux d�pressions et au suicide faute de soutien familial, d��coute et de prise en charge�. �76% des cas de suicide en Alg�rie sont enregistr�s chez les adolescents dont les trois quarts chez les femmes et 6% chez ceux qui r�cidivent apr�s une tentative�, a affirm� le professeur Kacha qui cite une enqu�te �labor�e en collaboration de coll�gues. L�adolescent est �souvent fragile de personnalit� et sensible face aux �checs et aux d�pressions, ce qui l�incite � se suicider� en utilisant diff�rents moyens, notamment les produits chimiques comme les d�tergents nocifs, avant de recourir en dernier ressort � se couper les veines�, a poursuivi M. Kacha.

Synth�se : R. N.

Le Quotidien d'Oran 10 octobre 2006

Maladies mentales :
6,6 milliards de dinars pour le programme 2006-2009

Par : Sarah SOFI � Le : samedi 26 ao�t 2006

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M. Amar Tou a pr�sid�, hier-matin au si�ge de son d�partement minist�riel, une journ�e de pr�sentation du Programme national de sant� mentale, qui a b�n�fici� d�une enveloppe financi�re 6,6 milliards de dinars. A cette occasion, il a mis en exergue l�importance de ce dossier tout en insistant sur le dispositif de prise en charge des soins psychiatriques dans les CHU, les EHS et les secteurs sanitaires.
Selon l�OMS, plus de 405 millions de personnes sont atteintes de troubles mentaux ou neurologiques ou souffrent de probl�mes psycho-sociaux associ�s notamment � l�alcoolisme ou � la toxicomanie. D�autres part, la d�pression est actuellement la 5e cause de mortalit� et de handicap dans le monde. Par contre, on estime que plus de 12,5% de la morbidit� mondiale est due aux troubles mentaux et neurologiques.
En Alg�rie, les r�sultats de l�enqu�te nationale sur la sant� de la famille en 2002 estiment que la pr�valence des maladies mentales dans la population g�n�rale est de 0,5%, environ 150.000 personnes. Par contre, celle de la maladie �pileptique repr�sente 0,2%, soit 63.000 personnes.
Pour ce qui est de morbidit� hospitali�re pour l�ann�e 2005, on compte 26.307 cas, dont 13.480 cas, soit 51,24%, relevant de psychose, 10.052 cas, soit 38,1%, d��pileptie, 1.560 cas, soit 6,76%, atteints de d�pression, 753 cas, soit 2,86%, de n�vrose et 102 cas, soit 0,38%, de d�mence.
Pour ce qui du dispositif de prise en charge des soins psychiatriques dans les structures hospitali�res, on compte 4.722 lits, 196 psychiatres et 1.473 infirmiers en soins psychiatriques.
Pour ce qui est soins extra-hospitaliers, il existe 188 centres interm�diaires de sant� mentale dans 46 wilayas. Par contre on compte 81 consultations assur�es par un psychiatre, 138 par un m�decin g�n�raliste et 132 par un psychologue. Pour ce qui est du personnel param�dical, on compte aussi 3 centres interm�diaires des soins en toxicomanie � Annaba, Oran et Bab-El-Oued en plus de 138 cabinets priv�s � travers le territoire national.
�S�agissant des ratios de couverture sanitaire, on d�nombre en moyenne pour 33 millions d�habitants, 1,43 lit pour 10.000 habitants, 1,13 psychiatre pour 100.000 habitants, 1 psychiatre pour 6 infirmiers et 1 psychiatre pour 25 lits. Selon les intervenants, l��valuation de 5 ann�es de mise en �uvre de ce programme a fait� ressortir des insuffisances en mati�re de lits d�urgence psychiatriques dans les h�pitaux g�n�raux et saturation rapide des services� prenant en charge l�urgence psychiatrique, une rupture fr�quente en m�dicaments psychotropes dans les services sp�cialis�s et les officines et une insuffisance flagrante en ressources humaines sp�cialis�es. D�autre part, la� sectorisation actuelle psychiatrique ne convient plus � la demande de soins.
Parmi les objectifs trac�s par le Programme national de sant� mentale pour l�ann�e� 2009, on cite la n�cessit� d�atteindre� les ratios de 1,5 lit pour 10.000 habitants, 1,55 psychiatre pour 100.000 habitants et 8 infirmiers en soins psychiatriques pour 100.000 habitants.
Le programme de d�veloppement insiste sur la r�alisation de 5 �tablissements sp�cialis�s totalisant 440 lits � Sidi Bel-Abb�s, Mostaganem, Sour El-Ghozlane, Batna et Ouargla. Il y aura aussi des h�pitaux de secteurs sanitaires non dot�s de lits sp�cialis�s.
Pour ce qui est des structures extra-hospitali�res, il� aura la cr�ation d�une unit� de service de psychiatrie charg�e des soins et de pr�vention de toxicomanie � Constantine, 3 centres interm�diaires de soins en toxicomanie, dont 2 � Alger et 1 � Tizi Ouzou et 2 centres interm�diaires en sant� mentale au niveau de 2 wilayas non dot�es.
Pour la p�riode 2006-2009, le programme insistera sur la formation de 160� infirmiers en psychiatrie. Ce chapitre b�n�ficiera d�une enveloppe financi�re de 200 millions de dinars pour la p�riode 2006-2009. Pour la m�me p�riode, une enveloppe financi�re de 1,250 million de dinars est consacr�e � la r�alisation de structures sp�cialis�es. 1,200 million de dinars sont destin�s aux m�dicaments et 200 millions de dinars aux �quipements, toujours pour la m�me p�riode.

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El Moudjahid

Les chiffres fous de la folie en Alg�rie

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Tout en rassurant sur la gratuit� et la disponibilit� des m�dicaments, le ministre de la Sant� a affirm� que les personnes souffrant de maladies mentales seront totalement prises en charge.

Cr�ation de nouvelles structures d�accueil et formation compl�mentaire pour m�decins et infirmiers en psychiatrie sont les axes essentiels du programme du minist�re pour les 3 prochaines ann�es. 6,6 milliards de dinars sont n�cessaires � la concr�tisation de ce programme national de sant� mentale.

Le constat des 5 derni�res ann�es, �tabli par le minist�re de la Sant�, fait ressortir des insuffisances, notamment le d�ficit en lits d�urgence dans les h�pitaux psychiatriques, les ruptures de stocks fr�quentes en m�dicaments psychotropes dans les services sp�cialis�s et dans le officines, notamment.

Amar Tou, ministre de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re, qui a pr�sent� le programme, hier, au si�ge de son d�partement, a mis l�accent sur la formation � cibl�e � de m�decins g�n�ralistes et de personnels param�dicaux qui seront form�s pour renforcer les rangs du personnel sp�cialis�.

L�objectif �tant d�atteindre en 2009, selon ce programme, un ratio de 1,55 psychiatre pour 100.000 habitants (actuellement il est � 1,43) et de 8 infirmiers pour 100.000 habitants. Un total de 378 psychiatres et 2.128 infirmiers exercent actuellement dans le secteur de la sant� mentale. Ces nombres sont appel�s � augmenter par la mise en place en octobre prochain de courtes formations pour les g�n�ralistes et infirmiers d�sirant prendre part � ces formations. Le nombre de psychiatres sortant de l�universit�, annuellement estim� entre 30 et 40, ne peut couvrir les besoins de l�ensemble des structures que compte r�aliser le minist�re de la Sant�. Cette formation compl�mentaire devait concerner 400 m�decins g�n�ralistes qui seront charg�s du traitement des affections mentales les plus fr�quentes, est-il signal�. La mise en place du Certificat d��tude sp�cialis� (CES) de psychiatrie infanto-juv�nile est �galement pr�vue pour la formation de 120 m�decins dans cette sp�cialit�. Le recours � ces formations vient accompagner la r�alisation de nouvelles structures hospitali�res sp�cialis�es. Ce sont pas moins de cinq �tablissements de ce genre (EHS), totalisant 440 lits, qui viendront renforcer les structures existantes. Les travaux de deux d�entre eux sont achev�s � Sidi Bel-Abb�s et Mostaganem avec 120 et 80 lits, alors que ceux de Batna, Sour El-Ghozlane et Ouargla sont en cours de r�alisation. Egalement pr�vue, la cr�ation de 16 services psychiatriques de 10 � 30 lits dans les h�pitaux des secteurs sanitaires non dot�s de lits de sp�cialit�.

Pour ce qui est des statistiques de l�ann�e 2005, il est indiqu� que les affections mentales touchent 26.307 personnes. Les affections les plus r�pandues �tant la psychose avec 13.480 cas (51,24%), l��pilepsie 10.052 cas (38,21%), la d�pression 1.560 cas (6,76%). Ensuite vient la n�vrose avec 753 cas (2,86%), et enfin la d�mence avec 102 cas (0,38%).

La pr�valence des maladies mentales dans la population g�n�rale, selon une enqu�te faite en 2002 sur la sant� de la famille, est estim�e � 0,5%, soit un total de 150.000 personnes qui sont atteintes. Pour les �pileptiques, ils repr�sentent 0,2% de la population g�n�rale, soit 63.000 cas.

S. E. K

Le Quotidien d'Oran Dimanche 27 ao�t 2006

Edition du Dimanche 27 Ao�t 2006

La folie progresse en Alg�rie

26 307 nouveaux cas de psychose, n�vrose et d�pression en 2005

Une enqu�te men�e par le programme national de sant� mentale fait ressortir un d�ficit
en psychiatres, infirmiers et lits d�hospitalisation.

Parent pauvre de tous les programmes de sant� mentale de par le monde, la psychiatrie est une sp�cialit� marginalis�e, quand bien m�me elle prendrait en charge de plus en plus de malades.
Les r�sultats de cette sp�cialit� ne sont pas aussi �vidents et surtout pas aussi palpables que dans les autres disciplines de la m�decine ; la psychiatrie p�tit d�une �tiquette que lui a coll�e la soci�t� : �la sp�cialit� des fous.� La psychiatrie demeure pourtant une sp�cialit� � part enti�re et elle n�est pas en marge du progr�s de la m�decine, puisque gr�ce aux nouvelles techniques de diagnostic et aux r�cents moyens th�rapeutiques, nombre de malades se sentent mieux et reprennent leur place dans la soci�t�. Eu �gard � la sp�cificit� de cette frange de malades, le minist�re de la sant� a install� un comit� technique : le programme national de sant� mentale.
Charg�e voil� quelques mois de mener une �tude sur le terrain et d��laborer une strat�gie nationale, cette structure a pr�sent� hier ses conclusions, lors d�une s�ance de travail, tenue au si�ge du d�partement de la sant�.
Lors de cette journ�e de travail, pr�sid�e par Amar Tou, ministre de la sant�, de la population et de la r�forme hospitali�re, le Dr Boualem Cherchali, charg� du programme national de sant� mentale au d�partement de la sant�, estime que selon les r�sultats de l�enqu�te alg�rienne sur la sant� de la famille, la pr�dominance des pathologies psychiatriques avoisine les 0,5% de la population. En se basant sur ce taux, les sp�cialistes �valuent le nombre de malades � 150 000 cas en Alg�rie. Le Dr Cherchali a r�v�l� dans ce sens que 26 307 cas ont �t� recens�s durant la seule ann�e 2005. Sur les cas recens�s, les patients atteints de psychose repr�sentent 13 480 malades, soit 51,24%, les �pileptiques sont au nombre de 10 052, � savoir 38,21%, les malades d�pressifs 1 560 atteignant le taux de 6,76%, les n�vros�s figurent � l�avant-derni�re place avec 753, soit 2,86% et enfin 102 cas de d�mence, soit 0,38%. Estim�e � une pr�valence de 0,2% parmi la population globale, l��pilepsie touche � elle seule quelque 63 000 personnes. Selon le rapport pr�sent� par le Dr Boualem Cherchali, les maladies mentales sont pr�dominantes chez l�adulte citadin de plus de 40 ans et sans distinction de sexe. M�me si le nombre de malades atteints de ce genre de pathologie est en nette augmentation, il n�en demeure pas moins que les m�decins sp�cialistes et les structures hospitali�res d�di�es � la psychiatrie s�av�rent en r�elle inad�quation avec les vrais besoins. Les r�sultats de l�enqu�te en mati�re de couverture sanitaire en psychiatrie font ressortir qu�en Alg�rie, il y a 1,43 lit pour 10 000 habitants, 1,13 psychiatre pour 100 000 habitants et 6,44 infirmiers sp�cialis�s en psychiatrie pour 100 000 habitants. Selon cette m�me enqu�te, chaque psychiatre a en charge pas moins de 25 lits d�hospitalisation en structure sp�cialis�e. En tout et pour tout, le pays comptabilise au jour d�aujourd�hui 378 psychiatres et 2 128 infirmiers sp�cialis�s, et ce nombre est jug� tr�s en de�� des besoins r�els pour une bonne prise en charge des malades. Cette r�alit� du terrain a conduit, selon le Dr Boualem Cherchali, � une saturation des services des urgences psychiatriques et il avance deux raisons pour cela : le d�ficit en lits d�hospitalisation en psychiatrie et la politique de la sectorisation qui a montr� ses limites, car elle ne convient plus � la demande des soins. Outre le manque de structures sp�cialis�es, les patients doivent faire face � des ruptures de stock cycliques quant � leur traitement. M�me s�ils sont consid�r�s comme malades chroniques, la liste des m�dicaments touch�s par la gratuit� demeure limitative, ce qui a des r�percussions sur les r�sultats th�rapeutiques. Pour am�liorer la situation, le programme national de sant� mentale pr�voit toute une panoplie de mesures dont la formation de 400 m�decins g�n�ralistes pour �tre op�rationnels dans les centres interm�diaires, pour la prise en charge des pathologies fr�quentes, et aussi la cr�ation d�un certificat d�enseignement sp�cialis� en psychiatrie des enfants et des adolescents. Selon les estimations du m�me programme national, il est imp�ratif de former dans l�imm�diat 120 p�dopsychiatres et 120 autres infirmiers sp�cialis�s. Il est pr�vu aussi la cr�ation de 5 nouvelles structures psychiatriques respectivement � Sidi Bel-abb�s, Mostaganem, Sour El-Ghozlane, Batna et Ouargla. Pour sa part, le ministre de la sant� a mis l�accent sur la n�cessit� de la mise en application du programme national de la sant� mentale.
Il rappellera aussi que 24 programmes nationaux de sant� sont d�ores et d�j� finalis�s et budg�tis�s. Il affirmera � ce point que l��tat leur allouera les enveloppes financi�res n�cessaires � leur mise en place. Quant aux programmes des maladies asthmatiques et orphelines, il d�clarera qu�ils seront bient�t finalis�s.

Sa�d Ibrahim

Nouvelles structures hospitali�res psychiatriques

El Moudjahid � Le : samedi 26 ao�t 2006

Pour pallier les insuffisances, le Programme national de sant� mentale, qui n�cessite une enveloppe budg�taire de 6,6 milliards de dinars, pr�voit d�atteindre� d�ici � 2009 les ratios de 1,5 lit pour 10.000 habitants, de 1,55 psychiatre�� pour 100.000 habitants et 8 infirmiers en soins psychiatriques pour 100.000� habitants.����������
Il est par ailleurs pr�vu la cr�ation de cinq nouvelles structures hospitali�res psychiatriques totalisant 440 lits, � travers le territoire national� dont Sidi-Bel-Abb�s, Mostaganem, Sour El-Ghozlane (Bouira), Batna et Ouargla.��������
Au volet formation, le programme se fixe comme objectif la formation compl�mentaire des 400 m�decins g�n�ralistes des centres interm�diaires de sant� mentale pour le traitement des affections mentales les plus fr�quentes et la� mise en place du CES (certificat d�enseignement sp�cialis�) de psychiatrie infanto-juv�nile� pour former 120 m�decins.� En parall�le, 120 infirmiers en psychiatrie seront form�s dans le� cadre de ce Programme national de sant� mentale.���������
Commentant ces donn�es, le ministre de la Sant� a insist� sur l�importance de la mise en application de ce Programme, en soulignant que la sant� mentale constitue un "probl�me qui doit nous pr�occuper davantage".���������
Tout en reconnaissant que la prise en charge de cette frange de malades� demeure "faible", le ministre a expliqu� que la psychiatrie attire tr�s peu de jeunes m�decins.�����������
Pour rem�dier � l�insuffisance en la mati�re, il a indiqu� que son d�partement a d�cid� de favoriser le CES en psychiatrie (et gyn�cologie)� au profit des m�decins g�n�ralistes.

Sur les 15 000 recens�s

Un millier de malades mentaux dans les rues

Au moins un millier de malades mentaux circulent librement dans les rues de la capitale��, affirment des sources proches de l�administration de la wilaya d�Alger. D�apr�s ces m�mes sources, le nombre de malades mentaux recens� dans la capitale tournent autour de 15 000.

La plupart d�entre eux sont, actuellement, intern�s. ��Au dernier recensement de la population effectu� en 1998, le nombre de personnes atteintes de handicaps mentaux �taient de moins de 14 000��, rappellent nos sources. Et d�ajouter�: ��Pour l�heure, nous ne pouvons faire que des estimations approximatives en raison de l�absence de chiffres officiels r�cents. Il reste que l�estimation faisant �tat d�un millier de malades mentaux en libert� reste la plus plausible.�� Il y a lieu de signaler, au passage, que l�Alg�rie est, aujourd�hui, l�un des rares pays o� un grand nombre de malades mentaux �chappe � tout contr�le. Ce constat donne, en effet, � r�fl�chir d�autant que bon nombre de ces malades sont violents. Les agressions physiques perp�tr�es par les personnes atteintes de troubles psychologiques sur les passants, notamment les femmes, sont trop fr�quentes pour passer inaper�ues. Les r�actions impr�visibles des malades mentaux circulant dans les rues peuvent d�raper vers de v�ritables crimes. Il y a moins de 2 ans, une femme �g�e a �t� tu�e � coup de barre de fer par un fou dans les environs de la commune de Bachedjarah. Un tragique �v�nement qui risque de se r�p�ter � l�avenir au vu du nombre de plus en plus �lev� de malades mentaux qui sillonnent les rues de la capitale. ��Les malades mentaux qui circulent dans la capitale appartiennent, en fait, � deux cat�gories. La premi�re est celle des malades ayant des familles et qui peuvent donc rentrer chez eux o� �tre r�cup�r�s par leur famille. La deuxi�me cat�gorie, par contre, est celle des sans domicile fixe qui n�ont d�autres demeures que la rue��, expliquent nos sources. Et de pr�ciser�: ��De nombreux malades viennent d�autres villes du pays, ce qui explique, en partie, l��volution de leur nombre au niveau de la wilaya d�Alger.�� On nous informe, par ailleurs, que l��volution du nombre de personnes atteintes de troubles psychologiques est �galement li�e aux �v�nements ayant marqu� le pays durant la derni�re d�cennie. ��Le nombre de personnes affect�es psychologiquement durant les ann�es 1990, en raison des �v�nements tragiques qu�a connus le pays, a connu une augmentation consid�rable��, soulignent nos sources. Il y a lieu d�ajouter, en outre, que les nombreux probl�mes sociaux v�cus par les Alg�riens durant ces derni�res ann�es ont eu des effets d�vastateurs sur bon nombre de personnes. Nous sources informent, justement, que ��la majorit� �crasante des malades mentaux recens�s dans la capitale est �g�e de 20 � 60 ans. La plupart d�entre eux sont manifestement devenus malades � l��ge adulte, ce qui d�montre l�influence des facteurs sociaux et autres facteurs externes sur les raisons de leur maladie. Le nombre de personnes souffrant de troubles psychologiques constat�s d�s l�enfance est, en revanche, tr�s peu �lev頻. Il est important de pr�ciser que le nombre de personnes atteintes de maladies mentales n�a pas �volu� au m�me rythme que les infrastructures cens�es accueillir ces personnes, ce qui explique le nombre �lev� de malades errant dans les rues d�Alger. On nous informe, en outre, qu�une loi interdisant le vagabondage a �t� vot�e il y a quelques ann�es, mais sans que cela se r�percute sur le nombre de malades occupant les rues de la ville. Ces malades qui repr�sentent, dans de nombreux cas, un v�ritable danger pour les autres et eux-m�mes risquent d��tre encore plus nombreux si des actions concr�tes ne sont pas prises. Ahmed G.

El Watan 19 juillet 2006

Combattre la toxicomanie

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Cr��e en d�cembre 2005, mue sans doute par les ravages et les m�faits de la drogue et des psychotropes qui ont d�j� fait nombre de victimes, dans la wilaya de M�d�a, et pour lutter contre ce fl�au afin d�en pr�venir les jeunes qui sont encore �sains�, �l�Association S.O.S. Awham pour la protection contre la toxicomanie� se d�ploie sur le terrain.

�Une association qui se donne comme objectif premier d�apporter l�aide et l�assistance n�cessaires aux jeunes et moins jeunes qui en sont atteints, ainsi qu�� leurs familles�, nous dira le docteur Yamina Benhadji, la pr�sidente de cette jeune association, rencontr�e lors de la �journ�e portes ouvertes� organis�e dans ce sens, � la fin de la semaine qui vient de s�achever. Une manifestation d�information et de sensibilisation qui s�est tenue dans le vaste hall de la biblioth�que municipale, situ�e � la place du 1er Novembre � M�d�a, gr�ce au pr�cieux concours de l�APC de M�d�a. Et le docteur Yamina Benhadji d�ajouter: �ces actions d�information et de sensibilisation sur les m�faits de la drogue et des psychotropes seront dor�navant multipli�es et se feront de fa�on r�guli�re, et non plus conjoncturellement, car nous voulons faire prendre profond�ment conscience au plus large public possible, � commencer par la cellule familiale, de tous les graves dangers encourus par ceux et celles qui en consomment. Aujourd�hui, tout le monde sait que le toxicomane, particuli�rement le jeune adolescent, est capable de perturber et d�s�quilibrer le noyau familial et, de l�, toute la soci�t�. Il faut que tout le monde sache aujourd�hui, et une bonne fois pour toutes, que le toxicomane est avant tout un malade qu�il faut prendre en charge et soigner�.

Cette manifestation �portes ouvertes sur la toxicomanie et ses dangers� s�est caract�ris�e par un programme tr�s riche qui a �t� tr�s appr�ci� et attentivement suivi par les nombreuses personnes, hommes et femmes, filles et gar�ons, de tous �ges, qui se sont d�plac�es sur les lieux. En effet, alors qu�elle �tait pr�vue � 16 h 00, la cl�ture de cette manifestation, utile � plus d�un titre, avait �t� repouss�e � 20 h 00 devant l�afflux nombreux d�un public qui voulait davantage savoir et comprendre � travers les questions, aussi pertinentes que vari�es, pos�es et auxquelles les membres de �l�Association S.O.S. Awham� apportaient les r�ponses les plus explicatives et les plus convaincantes. En plus des nombreux panneaux expos�s portant textes et dessins, et dont la teneur peut �tre r�sum�e par �la drogue ne rend pas plus intelligent ni plus fort�, �la drogue n�aide jamais � obtenir de bons r�sultats scolaires, ni � obtenir un travail et encore moins � �tre heureux�, �consommer de la drogue, c�est se condamner � une mort atroce�, �le seul moyen de parvenir � un monde meilleur, � atteindre ses objectifs, c�est de s��loigner de la drogue�... Un programme dont le moment fort aura �t� sans conteste le t�moignage poignant, enregistr� sur vid�o et pr�sent� au public, du fr�re a�n� d�un jeune consommateur de stup�fiants (drogue et psychotropes). Un t�moignage fait sans complaisance et d�une v�rit� toute crue, qui n�a pas laiss� indiff�rente la nombreuse assistance parmi laquelle l�on avait not� un tr�s grand nombre d�adolescents.

Ce qui fera dire au docteur Yamina Benhadji: �je crois que le fait de voir pleurer, aujourd�hui, certaines personnes, surtout les m�res de famille, nous renforce davantage dans notre action et nous ordonne de multiplier nos efforts pour la plus large sensibilisation possible, � travers la meilleure information, apte � amener les citoyens et les citoyennes de la wilaya de M�d�a � adh�rer aux objectifs de notre jeune association, ind�pendante et apolitique. Une adh�sion � travers une aide, surtout morale, et une pr�sence effective � nos c�t�s�.

Rabah Benaouda

Le Quotidien d'Oran 17 juillet 2007

Tizi-Ouzou - Maladie Mentale : 2% de la population globale est psychotique - Le soir d'Alg�rie - Alg�rie - 22/06/2006

La maladie mentale est l�une des pathologies les plus dramatiques et plus pr�occupantes dans la r�gion de Tizi-Ouzou. La psychiatrie n�a b�n�fici� d�aucune structure depuis la cr�ation en 1972 de la �Cit� psychiatrique�. L�association des parents et amis des malades mentaux qui a organis� deux journ�es portes ouvertes sur la maladie, les 20 et 21 juin, a bross� un tableau tr�s peu reluisant de la situation du malade, en mati�re de prise en charge que de son insertion en milieu social et professionnel.

La maladie mentale est l�une des pathologies les plus dramatiques et plus pr�occupantes dans la r�gion de Tizi-Ouzou. La psychiatrie n�a b�n�fici� d�aucune structure depuis la cr�ation en 1972 de la �Cit� psychiatrique�. L�association des parents et amis des malades mentaux qui a organis� deux journ�es portes ouvertes sur la maladie, les 20 et 21 juin, a bross� un tableau tr�s peu reluisant de la situation du malade, en mati�re de prise en charge que de son insertion en milieu social et professionnel.
La population de la wilaya de Tizi-Ouzou d�passant le 1,2 million d�habitants en 2005, celle des malades psychotiques oscille entre 12 000 � 24 000, soit 1% � 2% de la population sont porteurs de pathologies psychotiques, r�v�le le Dr Amir�che, psychiatre � Tizi-Ouzou et vice-pr�sident de l�association. La population des malades reste tributaire dans son existence sociale des actions de son entourage, des structures de soins, de l�apport de l�Etat, pr�cise encore notre interlocuteur s�riant les circuits de soins disponibles, les possibilit�s th�rapeutiques, les leviers de solidarit� et des m�canismes de protection des malades, tr�s insuffisants en nombre et en qualit�. En mati�re de soins et de prise en charge des cas psychiatriques, le Dr Amir�che pr�cise que les lits hospitaliers ont connu une diminution, malgr� l�augmentation de la demande. La wilaya de Tizi-Ouzou dispose r�glementairement de 370 lits dont seuls 338 sont fonctionnels (330 � Oued-A�ssi et 8 au CHU), la capacit� disponible couvre en plus les patients des wilayas de B�ja�a, Bouira et Boumerd�s. Cons�quence directe, il est enregistr� un taux d�occupation de l�ordre de 400% et cette suite directe de leur surcharge se constate dans la qualit� de la prise en charge devenue une r�ponse � l�urgence et impossibilit� de projets de soins de post-cure ad�quat, et bien entendu, la dur�e d�hospitalisation devant �tre �court�e. En mati�re d�encadrement, le personnel disponible ne r�pond plus aux pr�occupations. A travers les structures publiques et priv�es, les soins psychiatriques ne fonctionnent qu�avec 23 psychiatres pour toute la wilaya. Ce qui donne un ratio d�un psychiatre pour 54.000 habitants, alors que les recommandations sont d�un psychiatre pour 34.000, et d�un infirmier pour 25 malades. L�absence de structures d�accompagnement de soins et de resocialisation reste l�une des pr�occupations de cette association qui �n�a pas les pr�tentions� de r�gler tous les probl�mes. Les centres interm�diaires existants (CIS) ne sont toujours pas pourvus en moyens humains et de structures ad�quates. Poursuivant son �r�quisitoire�, le vice-pr�sident de l�association souligne que les aides octroy�es par l�Etat pour le handicap� sont rudimentaires et leur attribution rel�ve d�un parcours du combattant. �Elles ob�issent � des r�f�rences cliniques peu claires, car la m�me pathologie est r�tribu�e diff�remment (80 � 100%)�. Ce qui est scandaleux, pour l�association, c�est l�impossibilit� pour un jeune malade n�atteignant pas les 18 ans d�acqu�rir une carte de handicap�, donc exclu du circuit de soins et d�aide. Notre psychiatre s�indigne (ou presque) du fait que la commission de wilaya de psychiatrie, qui, th�oriquement, joue le r�le d�arbitre et de recours dans le cadre social ou juridique, pourtant r�glementairement pr�vue, n�a jamais �t� mise en place, ni install�e. Affirmant, au passage, que les circuits de soins d�termin�s par la loi (23 octobre 1976), notamment les diff�rentes modalit�s d�hospitalisation ne sont pas connus ni appliqu�s. Des actions de sensibilisation pour d�fendre le droit des malades et lutter contre leur stigmatisation n�en manqueront pas � l�avenir. Une s�rie d�actions est d�ores et d�j� envisag�e par l�association, entre autres la mise en place d�un lieu et d�un lien au sein d�une structure adapt�e permettant la mise en place de protocoles de r�insertion sociale et d�apprentissages d�habilit�s sociales.
J. L. Hassani

Sidi Bel-Abb�s se dote d�un �tablissement hospitalier sp�cialis�

Le nouvel h�pital psychiatrique mis en service
Construit dans un d�lai de r�alisation record de moins de dix mois, le nouvel h�pital psychiatrique de la ville de Sidi Bel-Abb�s vient d��tre mis, depuis hier samedi, officiellement en service par les responsables locaux du secteur de la sant� et de la population.

Financ� dans le cadre du programme compl�mentaire du pr�sident de la R�publique, pour un co�t global de 23 milliards de centimes, dont pr�s de 5 milliards pour le seul chapitre �Equipement�, cet �tablissement hospitalier sp�cialis� (EHS) est implant� sur un site en rase campagne � la p�riph�rie nord du quartier Sidi Djillali. Dans sa configuration actuelle, il est dot� d�une capacit� d�accueil de 120 lits techniques ainsi que de tous les services n�cessaires qui font v�ritablement de cette nouvelle structure un centre moderne de soins sp�cialis�s � m�me d�assurer la prise en charge du malade psychiatrique dans les m�mes conditions de s�jour que celles offertes aux patients des autres �tablissements hospitaliers. Le nouvel h�pital psychiatrique qui est appel� � prendre en charge �galement les patients des wilayas limitrophes de Sidi Bel-Abb�s, se compose en effet de plusieurs installations sp�cialis�es, am�nag�es et �quip�es de mani�re � r�pondre � toutes les sollicitations de cette cat�gorie sp�cifique de malades. Il s�agit entre autres, outres les chambres pour l�h�bergement des malades des deux sexes, d�un service d�urgences m�dicales, d�une chambre d�isolement pour les patients en souffrance psychique, d�un laboratoire d�explorations biologiques, d�une cellule d��coute et de conseil, d�une salle de radiologie, d�une unit� de consultations externes, d�une biblioth�que, d�un cybercaf�... �En somme, comme ne manquera pas de le souligner le directeur du secteur sanitaire de Sidi Bel-Abb�s, cette nouvelle r�alisation comporte tout ce que les malades psychiatriques sont en droit d�attendre d�une structure de ce genre qui r�unit, sur le m�me site, les �l�ments de confort de vie et les fonctionnalit�s n�cessaires pour faire face � leur lourde pathologie.�

A. Abbad

La Voix de l'Oranie

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HUIT PRATICIENS ONT QUITTE L�ETABLISSEMENT

L�h�pital de Sidi Chahmi se vide de ses psychiatres

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B. Mokhtaria

L�h�pital psychiatrique de Sidi Chahmi se vide de ses psychiatres. Le personnel m�dical tire la sonnette d�alarme.

Entre l�ann�e 2000 et 2006, huit psychiatres ont quitt� cet �tablissement sans �tre remplac�s. Actuellement, ils sont cinq m�decins sp�cialistes pour plus de quatre cents malades hospitalis�s. Un nombre tr�s r�duit qui ne peut pas assurer la couverture m�dicale de tous ces patients, selon un membre de la coordination syndicale de cet h�pital. Le m�me syndicat pr�cise qu��en 2001, deux psychiatres ont quitt� l��tablissement pour s�installer ailleurs. En 2003, deux autres praticiens ont demand� des mutations. En 2004, un autre m�decin sp�cialiste est parti pour ouvrir un cabinet priv�, tandis que trois autres sont actuellement en cong� de maladie depuis des mois�. La situation risque de devenir dramatique d�ici quelques mois, la tutelle ne prendrait pas des mesures pour renforcer le personnel m�dical. Le m�me interlocuteur explique que �d�ici quelques mois, l��tablissement risque de se retrouver avec trois psychiatres seulement, �tant donn� que d�autres d�parts sont annonc�s�. �Dans ces conditions, il sera difficile pour un h�pital, qui a une vocation r�gionale, de prendre en charge ces patients qui n�cessitent une prise en charge sp�ciale�. Ce probl�me a �t� soulev� au niveau de la direction g�n�rale lors d�une r�union tenue dimanche par les membres du conseil m�dical. Ces derniers ont donn� un d�lai d�un mois pour renforcer le personnel. Dans le cas contraire, la coordination syndicale menace de recourir � la gr�ve pour se faire entendre.

�Pour le directeur g�n�ral de cet h�pital, il y a effectivement, un manque d�effectifs que ce soit pour le personnel m�dical, psychiatres, ou le personnel param�dical. �Nous avons saisi l�administration centrale concernant ce probl�me et nous attendons toujours la mise en place de l�effectif budg�taire pour l�ann�e 2006. En 2005, nous avons b�n�fici� de trois postes budg�taires que nous n�avons pas pu plac�s�. Et d�ajouter, �l��tablissement fonctionne avec deux ma�tres assistants, trois m�decins sp�cialistes et trois g�n�ralistes ainsi que cent param�dicaux.

�Un nombre tr�s insuffisant pour un h�pital qui prend en charge des malades atteints d�une pathologie lourde et qui enregistre une moyenne de dix admissions par jour pour une dur�e d�occupation qui peut aller jusqu�� 89 jours. S�il y a des autorisations de sortie pour les malades, ces derniers retournent souvent � l�ESH car, dans la plupart des cas, ils rechutent et, par cons�quent, ils sont rejet�s par leurs familles. Leur prise en charge co�te plus cher dans ces conditions�.

�Parlant de l��tat de cet �tablissement, le premier responsable de l�EHS Sidi Chahmi souligne que �la b�tisse de l�h�pital qui s��tale sur une superficie de 80 ha, se trouve dans un �tat v�tuste. Toute op�ration de r�habilitation entreprise n�aboutit pas, vu que l��tablissement n�a pas �t� construit selon les normes�.

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Le Quotidien d'Oran 5 avril 2006

2�me rencontre nationale de psychiatrie priv�e � B�ja�a

�70% des d�pressifs peuvent aller jusqu�au suicide�

Dimanche 26 mars 2006

Par Kader Sadji

Constituant un prolongement de la 1re Rencontre consacr�e au suicide, il y a deux ann�es de cela, la 2�me Rencontre nationale de psychiatrie d�exercice priv�, ayant eu lieu jeudi dernier � l�auditorium de l�universit� Abderahmane Mira de B�ja�a, a trait� le th�me des aspects actuels de la d�pression en Alg�rie. �Le choix de ce th�me s�explique par le fait que la d�pression constitue aujourd�hui un probl�me de sant� publique en Alg�rie�, explique de prime abord le docteur Bouchene Farid, pr�sident de l�Association alg�rienne des psychiatres d�exercice priv�. Il ajoutera que la fr�quence des cas de d�pression commence � devenir important en Alg�rie, en raison de la multiplication de facteurs li�s � des �v�nements traumatisants�: bouleversements socio-�conomiques, r�percussions du s�isme de Boumerd�s, inondations de Bab El Oued, terrorisme durant la d�cennie noire���La d�pression est �galement plus importante parmi les personnes de faible niveau social�, a-t-il encore r�v�l� comme pour insister sur la gravit� de l�expansion de cette maladie, d�autant que �70% des d�pressifs peuvent aller jusqu�au suicide�, pr�vient notre interlocuteur.
Cette situation est malheureusement aggrav�e par l�extr�me insuffisance de structures sanitaires et de psychiatres. Sur le plan national, il n�y aurait que 600 psychiatres exer�ant dans les secteurs public et priv�, in�galement r�partis d�ailleurs. Ce chiffre est tr�s minime, d�autant que les d�parts � l��tranger sont de plus en plus fr�quents. Dans ce sillage, le docteur Lalouche a �voqu� le cas de la clinique psychiatrique de Tizi Ouzou, la seule existante pour toute la Kabylie, la wilaya de Boumerd�s y compris. �Une seule clinique pour une population de 5 millions d�habitants�, se d�sole-t-il.
Mais au lieu de se d�courager devant la multiplication des difficult�s, le Dr Bouch�ne consid�re qu�il y a lieu de mener un travail de sensibilisation et de vulgarisation de la psychiatrie pour faire admettre que celle-ci�n�est pas �la m�decine des fous�, car il reconna�tra que 50% des d�pressifs pr�f�rent consulter le taleb ou le derviche avant de recourir en fin de parcours au psychiatre, �le dernier maillon de la cha�ne.�
Par ailleurs, notre interlocuteur nous confiera que pour faire face � la hausse du nombre de d�pressifs en Alg�rie, il sera question d��laboration d�un programme national de lutte contre la d�pression, et qu�une structure autonome, le centre de sant� mentale, regroupant des sp�cialistes pluridisciplinaires, est, d�ores et d�j�, mis en place.
Le Dr Sfacene, membre de l�Amicale des psychiatres de B�ja�a, nouvellement cr��e et partie prenante de l�organisation de cette 2�me Rencontre, a fait �tat de l�absence d�un h�pital de psychiatrie � B�ja�a et d�un centre de s�jour pour accueillir les d�pressifs en voie de gu�rison. �La psychiatrie est le parent pauvre de la m�decine en Alg�rie�, dit-il. Il ajoutera qu�avec sa nouvelle association, un grand travail de sensibilisation sera accompli en direction de la population dans le but de valoriser la th�rapie psychiatrique qui reste encore en proie aux pr�jug�s sociaux. Il indiquera par ailleurs, qu�une formation pratique sera dispens�e aux jeunes psychiatres au niveau de l�universit� de B�ja�a, car �souvent, il ne connaissent pas bien la r�alit� des troubles psychiques�, avoue le Dr Sfacene.
Enfin, il importe de souligner que les travaux des ateliers ont consist� � promouvoir les nouvelles techniques th�rapeutiques concernant la prise en charge des d�pressifs. ���

La Tribune 26 mars 2006

2e JOURN�E NATIONALE DE LA PSYCHIATRIE � B�JA�A

La d�pression toujours taboue ! Par : L. Oubira

Avant d�atterrir dans un cabinet de psychiatrie, le patient, tabou oblige,� consulte d�abord un� taleb.

La d�pression, une maladie en mutation des temps modernes, a �t� le th�me d�une �tude et d�un d�bat scientifique de la 2e journ�e nationale de la psychiatrie lib�rale organis�e, avant-hier, � l�auditorium de l�universit� de B�ja�a, par l�Association alg�rienne des psychiatres d�exercice priv� en collaboration avec l�Amicale des psychiatres de B�ja�a.
Une rencontre scientifique de haut niveau � laquelle ont pris part des psychiatres tunisiens et fran�ais dont le Pr Lemperi�re et le Dr Lacaze de France. La maladie en question s�av�re difficile � d�finir en pratique, comme l�a soulign� le Pr Bela�d de Cheraga, et aucun test biologique ne peut la diagnostiquer. �C�est une maladie � d�terminisme complexe�, a-t-il soutenu dans sa communication.
Des enqu�tes r�centes men�es en Europe et aux USA d�montrent que plusieurs facteurs, endog�nes ou exog�nes, sont � l�origine de la d�pression d�un �tre humain.
Les al�as de la vie, l�absence de rep�res, la crainte de l��chec, la perte d�un �tre cher, le choc �motionnel sont autant de facteurs externes et internes qui conduisent une personne � une d�pression. En Alg�rie, o� il n�y a pas de statistiques, la maladie demeure toujours, selon les psychiatres alg�riens intervenants, un sujet tabou. �Plus de 50% des d�prim�s alg�riens consultent d�abord un taleb et un darwiche avant de voir un g�n�raliste�, a d�clar� le Dr Herbane dans sa communication sur l��Expression de la douleur morale�. C�est dire que le probl�me est plus complexe chez nous qu'ailleurs dans les pays d�velopp�s. Le co�t des soins d�un d�prim� revient trop cher non seulement en termes d�achat de son traitement, mais aussi des frais d�hospitalisation et d�arr�t de travail. �La d�pression se situera � la 2e place en termes de co�t parmi les diff�rentes maladies�, signale le Pr Bela�d. Quant aux soins � prodiguer � un patient d�prim�, un traitement biologique ou th�rapeutique, ou les deux � la fois, on estime que les antid�presseurs ont boulevers� le monde de la psychiatrie. C�est pourquoi il est jug� par certains communicants psychiatres qu�un m�me traitement ne doit pas �tre prodigu� au-del� de six mois pour un patient s�il n�a pas donn� de r�sultats. N�anmoins, l��volution de la science dans le domaine, selon le Dr Lacaze, a suscit� l�espoir dans l�utilisation de la stimulation magn�tique transcr�nienne, stimulation c�r�brale. En outre, il a �t� soulign� que le programme de Gotland (Su�de), qui a inclus la formation des g�n�ralistes dans le domaine et puis perfectionn� dans le programme de Nuremberg (Angleterre), qui a rajout� un centre de contr�le, et la sensibilisation du public par un programme de proximit� ont laiss� un impact positif. Cette exp�rience de Nuremberg est actuellement en cours dans 18 pays de l�Europe.

L. Oubira

Libert� 25 mars 2006

Lutte contre la drogue et le tabac en milieu scolaire
Une bonne note pour la gendarmerie nationale

Par : S. Sofi

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Les participants � une journ�e de sensibilisation sur la lutte contre la toxicomanie en milieu scolaire ont soulign�, jeudi, l�ampleur de la toxicomanie en Alg�rie, devenue un ph�nom�ne inqui�tant au vu de la quantit� de cannabis saisie, la derni�re d�cennie, estim�e � 3 066 161 kg.� La gendarmerie nationale, organisatrice de cette journ�e, en coordination avec la F�d�ration nationale de protection des droits de l�enfant et de l�adolescent, a affirm� que "l�impact de ce ph�nom�ne sur la jeunesse alg�rienne requiert des mesures d�urgence".

Le probl�me de la consommation de drogue et de tabac, en milieu scolaire notamment, a �t� le th�me principal du lancement d�une s�rie de rencontres d�information et de sensibilisation contre ces fl�aux sociaux. Le coup d�envoi de ces journ�es a eu lieu jeudi matin au niveau du lyc�e Emir Abdelkader.
Organis�e par le haut commandement de la gendarmerie nationale en collaboration avec l�inspection acad�mique d�Alger et la Fondation pour la protection des droits de l�enfant et des adolescents, cette rencontre a �t� tr�s appr�ci�e par les lyc�ens et coll�giens venus des diff�rents �tablissements scolaires de la circonscription de Bab El-Oued et d�Alger-Centre.
A cette occasion, il a �t� proc�d� � la projection de films sur la drogue ainsi que des t�moignages vivants sur les dangers et les d�rives de la consommation de la drogue. Ces projections ont �t� suivies d�expos�s de taille sur le ph�nom�ne de la drogue en Alg�rie, ses cons�quences et les grands axes de la politique nationale de lutte contre ce fl�au.
Les conf�renciers ont, avec art et diplomatie, expliqu� les cons�quences n�gatives de la drogue et de la cigarette sur la sant�, le comportement et l�avenir du jeune et de la soci�t�. Tout en s�appuyant sur l�exemple des chouhada et des moudjahidine qui ont consacr� leur jeunesse pour la R�volution et la construction du pays. Des conseils ont �t� donn�s aux jeunes d�aujourd�hui afin de suivre le chemin trac� par leurs a�n�s et d��viter de tomber dans le pi�ge des trafiquants de drogue.
�L�Alg�rie dont 70% de la population a moins de trente ans, a toujours men� des politiques tendant � pr�venir et r�primer le trafic et l�abus illicite des drogues afin de pr�server la jeunesse alg�rienne, qui est un v�ritable capital pour l�avenir de notre pays engag� dans un processus de mutations �conomiques, sociales et politiques�, ont-ils notamment soulign�.

10 grammes de cannabis pour 300.000 dinars

Tout en qualifiant la drogue de tous les noms (l�autre cancer, sida, fl�au des temps modernes, suicide � petit feu�), les intervenants ont not� que �le monde compte actuellement 200 millions de drogu�s dont 80%� fument du cannabis�. Quant aux b�n�fices r�alis�s derri�re ce mal du si�cle par les trafiquants de drogue, les conf�renciers l�ont estim� � 500 milliards de dollars. �Il se placent en deuxi�me position apr�s ceux r�alis�s suite aux trafics d�arme et bien avant ceux r�alis�s par le p�trole�.
Quant aux pays producteurs, les conf�renciers ont insist� sur le Maroc qui cultive 150.000 hectares de cannabis soit 4.000 tonnes/an. Cette drogue passe par Oran et s�achemine vers les ports d�Oran et d�Alger pour �tre export�e � destination de l�Europe et ailleurs vers les pays situ�s � l�est et au sud de l�Alg�rie en passant par Ouargla et notamment El-Oued qui tend � devenir un carrefour important du trafic � destination de la Tunisie, de la Libye et du Moyen-Orient.
Les sp�cialistes en la mati�re ont fait comprendre aux jeunes que l�Alg�rie, aujourd�hui, n�est ni un pays producteur, ni un pays consommateur � grande �chelle. Elle constitue n�anmoins un espace de transit privil�gi�. Ils ont en outre donn� des chiffres sur les quantit�s de drogue saisies par les services de drogue durant ces 10 derni�res ann�es et qui s��l�vent � 3.066.161 kilogrammes de cannabis et 1.165.615 de substances psychotropes. Ainsi, la quantit� saisie en 2002 est de 6.000 kilogrammes de cannabis. Elle est pass�e � 8.000 kilogrammes et � 12.000 kilogrammes en 2004.
Pour les repr�sentants de la gendarmerie nationale �cette quantit� saisie ne repr�sente que 15% de la quantit� qui passe par les fronti�res et celle qui se consomme�.
Il y a lieu de noter � cette occasion que l�immigration clandestine, issue des pays africains notamment, favorise le trafic de drogue car avec 10 grammes de cannabis seulement on gagne jusqu�� 300.000 dinars.
S�agissant des mesures de lutte contre ce fl�au, les conf�renciers ont soulign� la l�gislation nationale ayant trait au domaine et les nouvelles lois sur le blanchiment d�argent et la corruption, la cr�ation de l�Office national de lutte contre la drogue et son plan directeur. Ce dernier comporte cinq axes : le premier est li� � la r�vision de la l�gislation nationale li�e � la drogue, le deuxi�me touche le volet information, �ducation et communication, le troisi�me concerne les m�canismes de coordination nationale, le quatri�me aborde les capacit�s de lutte et leur d�veloppement et le dernier insiste sur le renforcement de la coop�ration bilat�rale et multilat�rale.
Un d�bat franc et amical empreint de franchise et de clart� s�est instaur� entre les �l�ves qui se sont exprim�s en toute libert� sur cette question et les sp�cialistes en la mati�re qui ont r�pondu � toutes les interrogations.
Les causes qui poussent les jeunes � se droguer, le r�le des parents et de la soci�t�, la complicit� parfois des policiers qui touchent � la drogue, les diff�rents rem�des de lutte contre celle-ci, etc., autant de points qui ont �t� clarifi�s au cours de cette importante journ�e.

El Moudjahid Le : vendredi 06 janvier 2006

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Rencontre de psychiatres
L�angoisse reste ind�finissable

Louable geste que celui initi� par l�Association pour la r�habilitation psycho-�ducative infanto-juv�nile (Arpeij) en organisant, hier, un s�minaire � l�Institut national de sant� publique (INSP) pour traiter du th�me de l�angoisse.

Afin d�affronter l�angoisse, la d�passer et la surmonter, les psychiatres participants veulent partir de deux questions�: qu�est-ce que l�angoisse et quelle en est la cause�? C�est ainsi que Mme�Houria Chefa�, professeur en psychiatrie � l�h�pital Frantz Fanon de Blida, a fait un expos� pour tenter d��lucider ce ph�nom�ne. En d�pit de sa tentative d�emprunter un sentier non battu, la conf�renci�re n�a pu s�emp�cher de recourir � l�usage des concepts de la peur et de l�anxi�t� et parfois de la crainte. ��Parfois on fait, pour d�finir l�angoisse, une analogie avec la peur. Mais une peur sans objet��, dira Mme�Chefa� qui indique dans ce cas que l�angoisse est peut-�tre un sentiment et, donc, ne rel�ve pas du ��psychiatrique��. Puisant dans le dictionnaire Le Robert, le professeur de Blida ajoute que ��l�angoisse implique l�imminence d�un danger��, ce qui la distingue de l�anxi�t�. M�me lecture pour Larousse, en indiquant dans sa d�finition de l�angoisse�: ��une grande inqui�tude, anxi�t� profonde n�e du sentiment d�une menace imminente mais vague��. Poursuivant sa lecture, le professeur Chefa� classe l�angoisse dans la cat�gorie de l�impact et du sentiment. Cependant, fait remarquer l�oratrice, l�angoisse peut se ressentir devant un danger r�el comme devant un danger imaginaire ou fictif. Le professeur de Frantz Fanon, qui se r�f�re � plusieurs auteurs, fait la distinction, au bout du compte, entre l�angoisse et la peur en expliquant que l�angoisse est un �tat tandis que la peur est une r�action. Sur un autre volet, la conf�renci�re dira que l�angoisse a toujours un objet, une fonction en d�clarant�: ��Cet objet peut �tre un manque de d�sirs par rapport au Moi ou au Surmoi ou encore un manque par rapport � l��tre social.�� Revenant � la facette de l�anxi�t�, Mme�Chefa� conclura qu�il y a une anxi�t� normale et une anxi�t� pathologique. Interrog�e sur la pr�dominance de l�angoisse dans la frange juv�nile alg�rienne, le professeur l�explique par le sentiment de l�ins�curit� mais aussi par la recherche de la place et l�importance dans la soci�t�. Durant les d�bats, les psychiatres ont tent�, en vain, une d�finition finale et rigoureuse, puisque les concepts de la peur, l�anxi�t� et la col�re reviennent comme des refrains autour du mot noyau�: angoisse. Selon un psychiatre, il y a une bonne et une mauvaise angoisse�: la premi�re pousse l�individu � r�fl�chir et � se poser des questions, � l�instar des philosophes, et la seconde incite l��tre � se refermer sur lui-m�me. Pour conclure, et apr�s des si�cles, l�angoisse attend toujours une d�finition tranch�e. La rencontre d�hier a eu le m�rite de d�voiler un ph�nom�ne qui guette des milliers de jeunes en Alg�rie � cause des mutations sociales que subit cette couche sociale, surtout que ce th�me souffre d�un manque criant d��tudes et de d�bats.

Mustapha Rachidiou

El Watan 20 novembre 2005

COLLOQUE

De la sant� mentale en Alg�rie

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� On ne peut avoir actuellement un niveau optimal de bien-�tre de l�individu � cause de la d�t�rioration des conditions socio-�conomiques dans notre pays�, ont affirm� des sp�cialistes, lors des travaux du quatri�me colloque de sant� mentale qui se sont d�roul�s, hier � l�ITSP. Mal-vie, ch�mage, probl�mes familiaux, stress dans le travail et syndromes post-traumatiques li�s aux �v�nements de la derni�re d�cennie, sont autant de facteurs conduisant � la d�t�rioration de la sant� mentale dans notre soci�t�. Le constat est alarmant.

Une dizaine de malades souffrant de divers troubles psychiques sont hospitalis�s chaque jour � l�Etablissement hospitalier sp�cialis� (EHS) de Sidi Chahmi. Avec seulement une capacit� d�accueil de 460 lits, cet �tablissement hospitalier re�oit des patients de toutes les wilayas de l�Ouest. �Nous sommes vraiment d�pass�s. Les moyens mat�riels et humains font �norm�ment d�faut et nous sommes r�duits � travailler avec les moyens du bord�, d�plore Dr Djaoui, ma�tre assistant � l�EHS de Sidi Chahmi. A titre d�exemple, le service de d�sintoxication de cet EHS, qui dispose seulement de 32 lits, est d�bord�. �La toxicomanie prend de l�ampleur dans notre soci�t� o� elle touche de plus en plus les jeunes entre 14 et 16 ans.

Rien que pour ces quatre derni�res ann�es, environ 1.000 patients ont �t� trait�s au niveau de ce service�, pr�cise notre interlocuteur. Selon un autre sp�cialiste de cet �tablissement, le traitement de la toxicomanie est long, on�reux et le r�tablissement reste incertain en raison du manque de moyens. Aussi, le nombre de toxicomanes r�cidivistes reste tr�s important.

�La prise en charge d�un patient co�te en moyenne 1.400 dinars par jour. Avec 14 milliards de centimes de budget annuel, on ne peut assurer une prise en charge totale (m�dicaments, habits, nourriture) pour nos 460 patients�, affirme ce sp�cialiste.

Le d�ficit en personnel m�dical sp�cialis� est un autre handicap qui compromet la prise en charge des patients. L��tablissement fonctionne actuellement avec sept sp�cialistes dont deux seulement sont des hospitalo-universitaires. Le nombre du personnel m�dical, tous corps confondus, est de 400. �On travaille dans une ins�curit� totale. Une seule infirmi�re assure la surveillance de 24 malades�, d�clare notre interlocuteur. L��tablissement souffre �galement de la d�t�rioration de ses infrastructures, de l�absence de l�alimentation en eau potable. �Notre �tablissement est devenu un d�potoir pour les patients ramass�s dans les rues d�Oran. La sant� mentale est une affaire politique. L�Etat est responsable de cette situation et il doit intervenir en urgence pour y rem�dier�, souligne notre interlocuteur.

Sofiane M

Le Quotidien d'Oran, 23 novembre 2005

Journ�e d��tude sur la toxicomanie � Tizi Ouzou

P�ril en la demeure !

Par : EL MOUDJAHID � Le : samedi 12 novembre 2005

"La toxicomanie, cheval de Troie de la psychiatrie"� est le th�me d�une journ�e d��tude organis�e jeudi par l��tablissement sp�cialis� en psychiatrie Fernane Hanafi de Oued Aissi, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, avec� la participation de m�decins et psychologues des diff�rents CHU du pays, ainsi� que de sp�cialistes venus de France.���������
Echange d�exp�riences, r�flexion sur les voies et moyens de pr�vention� et de lutte contre ce fl�au social des temps modernes, class�, selon l�Office� national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, deuxi�me march� �conomique mondial g�n�rant des recettes de 500 milliards de dollars (apr�s le march� des� armes), constitue l�objectif de cette manifestation, plac�e sous l��gide du minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re.���������
Une quinzaine de communications ont �t� programm�es � cet effet, dont� "jeunesse, toxicomanie et d�linquance", "la toxicomanie chez l�adolescent en� pratique courante", "cannabis et schizophr�nies", et "toxicomanie et pathologies� mentales".�Selon le Dr� Bouguermouh, du CHU de Blida, un quart des adolescents ont commenc� � s�adonner � la toxicomanie � l��ge de 14 ans, p�riode correspondant� au "remaniement physiologique et psychologique", se r�f�rant aux r�sultats d�une� �tude r�alis�e, entre 2001 et 2004, au CHU de Blida sur 24 patients, usant de� substances psycho-actives et hospitalis�es au service de pr�vention et de soins� aux toxicomanes.���������
Pour sa part, le responsable de l�office national de lutte contre la� drogue et la toxicomanie a relev� que 85 % des consommateurs se comptent parmi� la population juv�nile de moins de 35 ans, soulignant, � cet �gard, la n�cessit� d�impliquer l�ensemble des partenaires, particuli�rement l��cole et la famille,� dans la lutte contre ce fl�au.
M. Salah Abdenour d�plore que "de pays transitoire qu�elle �tait jusqu�� un temps r�cent, l�Alg�rie est aujourd�hui devenue consommateur, de par sa proximit� des milieux de production et de consommation des stup�fiants, dont notamment la r�sine de cannabis". Estimant que "le p�ril est en la demeure", il a indiqu� que 64 tonnes de cannabis ont �t� saisies � travers le pays durant les 12 derni�res� ann�es, dont 12 tonnes l�ont �t� en 2004.
A titre comparatif, les statistiques de cet office montrent que six� tonnes de cannabis ont �t� saisies en Alg�rie en 2000, alors que les quantit�s� saisies pour la m�me p�riode, en Belgique et en Allemagne sont inf�rieures � une tonne.
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Sidi Bel-Abb�s


Bient�t un h�pital psychiatrique

Le nouvel h�pital� psychiatrique de Sidi� Bel Abb�s sera mis en service en d�cembre prochain, a indiqu� M.Ouadi, directeur de la sant� et de la population (DSP) de la wilaya. L��tablissement qui enregistre, � ce jour, une situation physique estim�e � 65%� aura une capacit� d�accueil de 100�lits.
Le co�t global du projet, a fait savoir le m�me responsable, s��l�ve � 19 milliards de centimes dont 3�milliards ont �t� affect�s pour l�achat d��quipements et autres accessoires m�dicaux.
L��tablissement m�dical, qui permettra la cr�ation de 80 nouveaux postes de travail (m�decine psychiatre, personnel param�dical, et autres), d�sengorgera le centre hospitalo-universitaire (CHU) de Sidi Bel-Abb�s dont l�actuel service de psychiatrie ne r�pond plus aux normes de soins requises.
Le directeur de la sant� de Sidi Bel Abb�s a soulign�, dans ce contexte, que le futur h�pital permettra d�am�liorer substantiellement les soins� psychiatriques tant sur le plan pr�ventif que curatif.

Libert� 21 septembre 2005

H�pital psychiatrique de Ch�raga
Am�liorer les prestations

L�h�pital psychiatrique de sant� mentale �Mahfoud� Boucebci� de Ch�raga est consid�r� par les sp�cialistes en la mati�re comme �tant l�un des �tablissements �les plus importants� en Alg�rie� dans la prise en charge des troubles mentaux des diff�rentes cat�gories de la� population (enfants, adolescents et adultes).

Faisant partie du secteur g�ographique d�Alger-Ouest qui comprend pr�s de 700.000 adultes et 300.000 enfants, selon les statistiques officielles, ce centre qui compte un effectif de 350 personnes dont 32 m�decins et 120 para-m�dicaux, offre de nombreuses prestations � travers ses diff�rents services et les structures� qui lui sont rattach�es. Ainsi, le bilan des activit�s de l��tablissement pour l�ann�e 2004 fait� ressortir un nombre de 711� malades admis, alors que le nombre de consultations� externes avoisine les 18.000.
Pour ce qui est des activit�s de psychiatrie infanto-juv�nile au niveau de l�h�pital de jour � Bouchaoui, il est fait �tat de 17 malades admis et de 2.461 journ�es d�hospitalisation.
Le Centre de guidance de th�rapie familiale de Dely-Ibrahim et qui d�pend� de l��tablissement de Ch�raga, a enregistr� durant l�ann�e �coul�e plus de 13.000� s�ances de psychoth�rapie. Ce centre offre des services en mati�re de psychomotricit�,� orthophonie, psychiatrie et neurologie infantiles.
Le centre interm�diaire de sant� mentale situ� au quartier Kaouche et� relevant directement de l��tablissement �Mahfoud Boucebci�, assure, quant � lui, des activit�s extra-hospitali�res consistant notamment en des d�marches� sociales et des visites � domicile.
Il a pour vocation la continuit� dans la prise en charge des malades chroniques en extra-hospitalier et prend le r�le d�un relais entre l�hospitalisation et la cellule familiale pour une r�insertion� sociale et psycho-�ducative.
A ce titre, le directeur int�rimaire de l�h�pital, M. Mohamed Guendouz� a qualifi� d��encourageants� les r�sultats obtenus par son �tablissement. Une performance qu�il attribue, en premier lieu, � la �disponibilit� des m�dicaments� servis � titre gratuit� et aussi � la �mise en place des structures d�accueil, � l�orientation et la prise en charge des patients�.
Le m�me responsable estime que les �concepts hospitaliers permettent d��valuer le degr� de rentabilit� et les performances� et apportent les �renseignements� sur le fonctionnement des services cliniques�.���������
A titre d�exemple, il cite l�augmentation de la dur�e moyenne de s�jour� qui a connu, a-t-il dit, �une hausse� en l�espace de trois ans (entre 2001 et� 2004).
Cet �tat de fait trouve sa justification, selon M. Guendouz, dans ce� qu�il qualifie de �d�socialisation" et du nombre de malades �agit�s� et qui� impliquent �une prolongation de s�jour�.
Par ailleurs, le Pr Farid Kacha a d�velopp� les grands axes du plan� de prise en charge des troubles mentaux par l�h�pital, une op�ration� qui fait l�objet d�un suivi r�gulier et permanent par un conseil m�dical du secteur psychiatrique d�Alger-Ouest.

De nouveaux investissements sont n�cessaires

Le premier axe concerne la prise en charge des situations d�urgence et de crise dans une structure pouvant disposer du plateau technique le plus complet possible.
Cet aspect se d�veloppe � partir de l�unit� de psychiatrie du CHU de Bab El Oued, indique le Pr Kacha qui indique que la r�cup�ration, tout r�cemment,� du service de neurologie devrait permettre �une meilleure prise en charge� des malades et offrir d��excellentes perspectives� pour le secteur. Le second axe ayant trait � la prise en charge de la pathologie psychiatrique grave et chronique, n�cessite, selon le m�me sp�cialiste, �des s�jours plus longs� dans l��tablissement hospitalier.
Il ajoute que cette prise en charge est assur�e en �unit� ferm�e� pour les malades �pr�sentant un danger pour eux et pour leur entourage� et en �unit� ouverte� pour les �hospitalisations libres�. Ce qui permet, a-t-il expliqu�,� �l�application de la loi sur la sant� mentale�.
Le troisi�me volet qui porte sur la prise en charge extra-hospitali�re� dans les centres interm�diaires en sant� mentale, concerne toutes les interventions et les consultations � domicile. Le d�veloppement de cet axe permet, rel�ve� le Pr Kacha, de �diminuer les rechutes des psychoses chroniques et,� donc, des hospitalisations�.
Quant au quatri�me axe, il est consacr� � la prise en charge infanto-juv�nile� en h�pital de jour et en consultation de guidance de l�enfant et de l�adolescent.
Encadr�e par une �quipe de psychiatres et psychologues ma�trisant les th�rapies psychologiques et familiales, cette structure compos�e d�un centre� de crise et d�urgence et d�une unit� d�hospitalisation, est consid�r�e par ce� m�me sp�cialiste comme �tant actuellement �la plus performante du pays�.
Tout en estimant �n�cessaires� de nouveaux investissements pour am�liorer les prestations de leur �tablissement, les responsables de l�h�pital psychiatrique de Ch�raga appellent les minist�res de la Solidarit� nationale, de la S�curit� sociale et celui de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales � �une synergie� des efforts� et une �meilleure collaboration� en vue de trouver des solutions� aux malades errants et sans soutien familial.

El Moudjahid 29 ao�t 2005

Blida
Rencontre sur la sant� mentale au CHU Frantz Fanon

Cette journ�e a �t� organis�e en hommage au Pr Mahfoud Boucebci, assassin� le 15 juin 1993 � l�h�pital Drid Hocine

La salle de conf�rences du CHU Frantz Fanon de� Blida a abrit� jeudi une rencontre autour de la sant� mentale ayant pour th�me� "m�decines douces et m�decines parall�les".���������
Organis�e par la fondation Mahfoud Boucebci "recherche et culture",� cette rencontre scientifique a permis � d��minents professeurs en psychiatrie� et � des sp�cialistes dans les diff�rents domaines de la m�decine douce et� de la m�decine parall�le de d�battre de th�mes divers li�s � la m�soth�rapie,� l�acupuncture, la phytoth�rapie, la thalassoth�rapie et � la sophrologie.���������
Cette journ�e a �t� organis�e en hommage au professeur Mahfoud Boucebci,� assassin� le 15 juin 1993 � l�h�pital Drid Hocine de Kouba (Alger).��������
La fondation a mis � profit cette occasion pour d�cerner son prix au� professeur Mahmoud Boudar�ne, auteur d�un ouvrage intitul� "Le stress : entre bien-�tre et souffrance" paru en 2005.���������
M. Boudar�ne cumule plusieurs dipl�mes universitaires en psychiatrie, neuropsychologie clinique et en sciences biom�dicales. En juin 2000, il a obtenu son� doctorat en sciences biom�dicales � l�universit� de Li�ge (Belgique). Il a �galement contribu� � plusieurs �tudes sur le stress par des m�thodes biologiques, neurophysiologiques et psychologiques

El Moudjahid 15 juin 2005

EL MOUDJAHID � Le : mercredi 25 mai 2005

Blida
Rencontre internationale de psychiatrie et m�decine l�gale

�T�moignages de l�enfant au tribunal� tel est le th�me� de la premi�re rencontre internationale de psychiatrie et m�decine l�gale qui� s�est ouverte hier � l�universit� Saad Dahlab de Blida.��������
�Cette rencontre, qui a eu le m�rite de se pencher sur le ph�nom�ne des� abus sexuels sur les enfants, pose le probl�me de la cr�dibilit� des d�clarations des enfants victimes d�abus sexuels devant l�absence de traces physiques et� de t�moins.���������
Les pol�miques juridiques, n�es de la seule confrontation entre la parole� de l�enfant victime de l�abus sexuel et celle de son agresseur, ont �t� �galement� au c�ur du d�bat de ce colloque qui a vu la participation de plusieurs experts nationaux, fran�ais, belges, tunisiens et marocains. Cette rencontre internationale a permis aux participants (experts, avocats,� magistrats, police et gendarmerie) d��changer leurs exp�riences en vue d�une� meilleure approche de ce ph�nom�ne qui est rest� depuis longtemps un sujet tabou� et dont le nombre de victimes ne cesse d��voluer.���������
Plusieurs communications de haut niveau ayant pour th�mes �l�enfant� otage�, �r�flexions de cliniciens sur les notions de mensonge et de sinc�rit� chez l�enfant et leurs implications en pratique judiciaire�, �il n�y a pas que� les enfants qui m�ritent�, �paroles d�enfants, parole de lois� et �prudence et� jurisprudence� ont �t� anim�es par des experts nationaux et �trangers.

Du 21 au 24 mars � Gharda�a
100 sp�cialistes au 4e congr�s international de psychiatrie �Psychiatrie-jeunesse et soci�t�

EL MOUDJAHID � Le : mercredi 16 mars 2005

Plus de 100 sp�cialistes en psychiatrie de diff�rentes nationalit�s, d�expression fran�aise, prendront part aux travaux du 4e congr�s international ayant pour th�me �Psychiatrie-jeunes et soci�t� qui auront lieu du 21 au 24 mars � Gharda�a ;
Les discussions vont s�articuler autour des axes suivants :
- Jeunesse d�Alg�rie face � son histoire.
- Jeunesse dans son contexte socioculturel : interpr�tation clinique de la souffrance psychique.
- Prise en charge des nouvelles pathologies de l�adolescence.
- Traumatisme psychique : quelles strat�gie de prise en charge ?

Alors que des dispositions ambigu�s viennent d��tre d�cid�es

La sant� mentale dans une situation critique � Oran

Par Mohamed Ouanezar

Le probl�me de la prise en charge psychiatrique semble constituer un v�ritable casse-t�te pour les responsables du secteur de la sant� � Oran. Malgr� la mise en place d�une sous-direction de la sant� mentale en 2000, la situation ne cesse d�empirer et de conna�tre des complications de plus en plus importantes. Les agressions et les violences des malades mentaux contre des passants sont l�gion � Oran. Un ph�nom�ne inqui�tant qui s�accro�t dans l�ensemble des zones de la wilaya d�Oran sans que des dispositions concr�tes et efficientes soient prises par les responsables du secteur.

Prise en charge, de nouvelles dispositions

Selon des informations parues dans le bulletin interne d�information de la direction de la sant� (DSP) d�Oran, de nouvelles dispositions ont �t� d�cid�es concernant la prise en charge et l�hospitalisation des malades mentaux. Dans cette nouvelle perspective et afin d�endiguer ce fl�au social inqui�tant, le CHU d�Oran se voit ainsi attribuer de nouvelles missions consistant � proc�der � l��vacuation et l�hospitalisation de ces malades mentaux �errants� aux services des urgences psychiatriques avant de les transf�rer � l�h�pital psychiatrique de Sidi Chahmi. Dans une seconde �tape, les malades, dont la situation m�dicale est stabilis�e, se verront transf�rer vers des �tablissements de repos comme Dar Errahma et ce, sur recommandation du wali ou du d�l�gu� � la s�curit�, nous dit-on encore. Faut-il le noter, les institutions de Diar Errahma n�ont pas �t� con�ues pour accueillir ou abriter pareilles cat�gories sociales, m�me si l�on pr�voit des visites et des contr�les psychiatriques sur sites qui restent, toutefois, � prouver et � effectuer r�ellement. D�un autre c�t�, on de demande � propos de ceux qui ont propos� cette option s�ils ont pris en consid�ration la qui�tude des personnes du troisi�me �ge, pensionnaires l�gitimes de ces �tablissements caritatifs.

Un accueil qui laisse � d�sirer

Parall�lement, la prise en charge de cette cat�gorie de malades souffre d'un manque � gagner consid�rable, �tant donn� que les structures charg�es de cette mission se comptent sur le bout des doigts et ne sont pas en mesure de r�pondre � l�ampleur du mal croissant qui ronge la soci�t� alg�rienne. En effet, les familles des malades mentaux hospitalis�s et ceux en consultation r�guli�re dans les structures sanitaires de la wilaya d�plorent �le mauvais traitement et l�accueil malveillant et d�gradant r�serv�s aux malades et � leurs accompagnateurs dans ces structures�. A titre d�exemple, le secteur sanitaire d�Ibn Sina (ex-Victor Hugo) reste une illustration vivante de l�accueil r�serv� � cette frange de malades par la cellule psychiatrique, domicili�e dans une vieille �glise. Presque une centaine de malades mentaux transitent quotidiennement par cette structure sp�cialis�e qui pour prendre ses m�dicaments qui pour effectuer sa consultation m�dicale mensuelle. Ces chiffres nous ont �t� donn�s par le personnel soignant de cet �tablissement m�dical, qui n�a pas manqu� de nous faire part �des difficult�s et des conditions lamentables du travail et l�inadaptation de cette structure d�accueil� dans laquelle il exerce. Dans cet �tablissement qui a eu des pr�c�dents graves et des d�m�l�s avec la justice suite � des vols suspects de psychotropes et autres produits dangereux, nous avons �t� t�moins de sc�nes d�arrogance et de violences verbales et presque physiques � l��gard de certains malades et leurs proches venus les accompagner. Voulant comprendre cette situation insoutenable, nous avons demand� � l�infirmi�re qui �tait � l�origine de ces sc�nes de nous expliquer ce qui se passe. Elle se contentera de nous r�pondre que �les accompagnateurs repr�sentent un grand probl�me pour ce centre de psychiatrie�!�. De son c�t�, une responsable au sein de la DSP estimera que �c�est un pr�texte que de poser le probl�me des accompagnateurs �tant donn� que les malades mentaux ont besoin d�accompagnateurs et c�est obligatoire pour leur propre s�curit� et celle des gens�. Dans cette cacophonie sanitaire, le probl�me de la sant� mentale a tendance � devenir plus grave et plus compliqu� � Oran. Y a-t-il un responsable en la demeure�?

La Tribune 13 mars 2005

Le malade mental, un citoyen

Au moment o� se d�roule un s�minaire sur l�organisation et la mise � niveau des h�pitaux et services de psychiatrie, il m�a sembl� utile que notre association, l�APAMM, apporte sa contribution, pour insister sur l�importance de l�accompagnement dans la pr�servation de la dignit� et des droits citoyens du malade mental.

La maladie mentale reste largement m�connue, elle inqui�te, elle fait peur. Pourtant, une personne sur quatre souffre de troubles mentaux au cours de sa vie. Les troubles psychiatriques av�r�s sont associ�s � une forte mortalit� par suicide auquel il faut ajouter la mortalit� accidentelle o� li�e � la consommation de tabac, d�alcool et de drogue. La maladie mentale fait payer un lourd tribut � ceux qui en sont atteints et � leur famille. Le tribut de la souffrance psychique en tout premier lieu, une souffrance telle qu�elle peut conduire � l�hospitalisation. Quand les conditions existent. Le tribut des cons�quences individuelles. La maladie mentale touche la vie quotidienne des personnes ob�rant parfois les soins les plus �l�mentaires. La maladie mentale p�se sur l�activit� professionnelle et elle est cause de l�isolement social. Elle p�se �galement sur l�entourage familial qu�elle fragilise, voire qu�elle d�truit ce probl�me doit �tre appr�hend� avec responsabilit�, car il ressort des droits de l�homme, comme l�affirme la r�solution 119 des Nations unies. Toute nouvelle politique de sant� mentale doit l�int�grer comme un imp�ratif et veiller � ce que les principes propres � toute personne humaine soient respect�s. En particulier, la lutte contre la stigmatisation et sa cohorte de pr�jug�s, vivaces dans une soci�t� comme la n�tre, tr�s peu inform�e, travaill�e par la superstition et bloqu�e par les tabous.

La pr�sence de plus en plus de maladies dans la cit� doit nous interpeller quant � leur condition de vie. Les personnes atteintes de troubles psychiques sont confront�es � la solitude et aux difficult�s de vivre socialement comme les autres, alors qu�elles traversent des p�riodes de stabilisation plus ou moins variables. Le plus souvent, elles ne peuvent nouer des liens sociaux, car elles tendent � �tre exclues des activit�s ou des relations que procure la vie normale. Si la maladie mentale est aussi une maladie du lieu social et une recherche d�identit�, l�incompr�hension de l�environnement vis-�-vis des troubles psychiques ne favorise pas la stabilisation ou la gu�rison.

Nos psychiatres dont le nombre est insuffisant sont submerg�s par une demande de soins de plus en plus forte; ils font preuve de prodige pour r�pondre � une situation que complique encore plus l�absence de moyens ad�quats et de structures adapt�es. Leur d�vouement remarquable pour prendre en charge ce drame humain, malgr� les probl�mes multiples auxquels ils doivent faire face, � savoir les carences de l�administration, l�indiff�rence des responsables et �lus locaux et les insuffisances de la justice, m�rite d��tre not�. Il est digne d��loge.

Mais le r�sultat de leur travail ne peut �tre p�rennis� que si des dispositions sont prises pour accompagner le malade dans un programme d�insertion. Le programme national de sant� mentale de 2001 n�aborde cet aspect que sommairement et le concept n�est pas suffisamment explicite. Des sp�cialistes �trangers ont r�fl�chi sur le probl�me, nous pouvons nous inspirer de leurs id�es, comme nous pouvons aussi nous inspirer des exp�riences r�ussies dans ce domaine, pour penser une politique de r�adaptation et de r�insertion. L�exp�rience des clubs th�rapeutiques qui ont �t� invent�s en France par des psychiatres progressistes est une piste int�ressante. Leur objectif est d�accueillir le patient d�une fa�on humaine d�abord, sans s�gr�gation, de favoriser le traitement psychiatrique en faisant appel � toutes les composantes offertes actuellement par la science psychiatrique (m�dicaments, psychoth�rapie, ateliers th�rapeutiques), puis de se servir de ces structures de club th�rapeutiques pour faciliter la participation des patients � l�organisation de leur vie quotidienne par le biais du groupe pour utiliser chez eux leurs �parties saines�, leurs potentialit�s afin de lutter contre leurs parties malades en souffrance.

Ces dispositifs de soin se situent � l�int�rieur de l�h�pital et s�inscrivent dans la dur�e. D�autres formules peuvent �tre explor�es dont le but est de faire sortir les patients d�un enfermement qui existe, m�me lorsque les murs de l�h�pital sont absents, o� le social est une dimension qui conditionne en partie la place du malade et sa souffrance psychique. Cette situation implique un nouvel �tat d�esprit et de nouveaux processus.
Dans un ouvrage intitul� Parcours du sanitaire au social en psychiatrie, Bernard Jolivert formalise un itin�raire du malade dans ce qu�il appelle un espace-temps. La r�adaptation et la r�insertion sont li�es � l�h�pital et au sanitaire. La r�habilitation implique le malade en tant que personne et la soci�t� dans son action. Le sanitaire comprend les soins curatifs qui sont une r�ponse aux d�ficiences entra�n�es par la maladie, ils permettent le r�tablissement du lien avec soi. Les soins de r�adaptation r�pondent aux incapacit�s cr��es par la maladie. C�est par exemple la r�adaptation par le travail au sein des structures hospitali�res, l�apprentissage de la sociabilit� et du lien solidaire. La r�habilitation plus proche de l�activit� sociale veut r�parer les d�savantages manifest�s par la situation du malade. Elle favorise le r�tablissement du lien avec les autres, la sociabilit� et la r�insertion par le travail ou par des activit�s au sein du tissu social. Ce trajet n�est pas lin�aire, il est interactif et peut �tre modifi� � tout moment.

Dans le domaine de la r�habilitation, M. Jolivet s�inspire du courant anglo-saxon et d�un groupe de travail constitu� par la f�d�ration qui animent les clubs dont j�ai parl� pr�c�demment et l�association fran�aise des familles et amis des malades mentaux. L�auteur tente de clarifier les concepts de r�habilitation qui lui sont apparus impr�cis chez les Am�ricains.

Il en donne deux d�finitions : �La r�habilitation psychosociale est une approche th�rapeutique pour les soins des individus malades mentaux qui encourage chaque patient � d�velopper� ses capacit�s � travers des proc�dures d�apprentissage et de soutien environnementaux� La r�habilitation peut �tre d�finie comme l�utilisation intelligent de la solidarit� ; la n�cessit� de notre contribution se situe partout et nous devons �tre capables d�agir dans une grande vari�t� de situations dans lesquelles nous pouvons rencontrer des malades mentaux maltrait�s, n�glig�s� insuffisamment trait�s�.

Pour M. Jolivet, ces deux d�finitions ne sont pas contradictoires, l�une met l�accent sur la th�rapeutique, l�autre sur la solidarit�. La r�habilitation psychosociale est centr�e sur l�individu pour d�velopper ses propres forces, ses comp�tences cognitives et �motionnelles, � condition d�obtenir l�engagement personnel du soign�. C�est une action individualis�e qui s�appuie sur les propres forces du patient. Un programme n�est pas d�fini une fois pour toute ; la r�habilitation est par nature �volutive et diverse selon les cas consid�r�s. De plus, la r�habilitation psychosociale comprend le travail, mais un travail int�gr� dans la r�alit� sociale qui va des activit�s r�mun�r�es � d�autres projets ou activit�s de vie.

La r�habilitation peut �tre consid�r�e comme la recherche d�un pragmatisme qui place au centre du dispositif l�individu comme acteur. Elle n�exclut pas l�effort th�rapeutique du professionnel, elle le compl�te. La r�habilitation doit se faire au plus pr�s du malade, elle est aussi l�affaire du politique et de la soci�t� pour r�int�grer le malade mental dans sa dignit� et sa citoyennet�.

Noureddine Benferhat

Pr�sident de l�APAMM (Association des parents et amis des malades mentaux)

100, rue Didouche Mourad - Alger

La Nouvelle R�publique 18 f�vrier 2005

T�moignage de Mohand A�t Sidhoum, psychologue � la SARP

Par Nissa Hammadi

1. Parmi mes patients, six sont arriv�s � leurs s�ances dans une situation tout � fait particuli�re�; soit qu�ils avaient �chapp� � un risque de mort quasi certain en se rendant � la consultation (2 cas), soit qu�ils avaient v�cu cette situation dans le cours de la semaine pr�c�dant la s�ance (4 cas).Il est clair que je parle ici de ce qui m�a �t� relat� dans la consultation� Il n�est pas exclu que certains patients puissent avoir v�cu des situations similaires mais ils n�ont pas pu en parler dans la consultation. Deux br�ves illustrations pour rester pr�s des faits.- Mme Z. a vingt-quatre ans, couturi�re de formation, elle n�exerce pas d�activit� professionnelle. Je la vois depuis pr�s d�une ann�e. Elle a consult� durant le premier mois qui a suivi ses fian�ailles�: angoisse paralysante, pleurs, id�es bizarres - c�est son expression�: elle est hant�e par l�id�e de devenir vieille, elle ne peut pas s�emp�cher de s�imaginer comment elle sera une fois vieille� et sa m�re, sa grand-m�re comment �taient-elles quand elles avaient son �ge�?Elle arrive, ce jour-l�, en retard � la consultation�; d�habitude elle est toujours � l�heure. Elle a les yeux larmoyants. Un long silence, d�une tonalit� tout � fait inhabituelle, s�installe. Durant ce silence, nous nous regardions comme deux personnes qui ne se connaissent pas mais qui ne peuvent s��viter. Aucune expression n�animait son visage�; d�habitude elle parle de tout son corps. De mon c�t�, aucune association�; j��tais saisi par une sorte d�inqui�tante �tranget�. Elle arrive finalement � me dire qu�ils avaient �t� braqu�s par un groupe de terroristes � la sortie de la localit� qu�elle habite. Elle �tait dans un taxi collectif. Plusieurs voitures �taient � l�arr�t, braqu�es au m�me endroit� En parlant, les larmes coulaient � flot sur ses joues. Elle m�explique qu�apparemment, ils n�en voulaient pas aux passagers, mais que, peut-�tre, ils ex�cutaient une action, qu�ils ne voulaient pas �tre d�rang�s par le passage des voitures ou prendre le risque d��tre surpris par les forces de s�curit�. L�attente a dur� une dizaine de minutes. Durant cette attente, elle n�arr�tait pas de r�p�ter la m�me phrase�: �Que Dieu fasse qu�ils ne nous demandent pas de descendre des voitures.� J�associe, � ce moment sur ce que cela pouvait �voquer, en g�n�ral et plus particuli�rement, pour ma patiente�: ex�cution sur place, enl�vement et, plus particuli�rement pour elle, viol� Elle est � son quatri�me mois de mariage et elle demeure toujours vierge�; elle ne peut pas supporter la douleur que peut lui occasionner le premier acte sexuel avec un mari qu�elle aime beaucoup et qu�elle a �pous� de son propre gr�. Je connaissais tr�s mal ma patiente. Elle avait peur, en fait, qu�il n�y ait, parmi les occupants des v�hicules � l�arr�t ou parmi ceux qui observaient l�incident de loin, une de ses connaissances. Ce serait la honte. Que vont dire les gens, toute la localit� apprendra la nouvelle. Elle a pens� notamment � son beau-fr�re et � son oncle maternel, pourvu qu�ils ne soient pas de passage par-l�. J��tais d�rout�, je n�aurais jamais pens� � une telle hypoth�se et ma patiente avait bien compris cela. Elle a en effet longuement insist� sur le fait que, sur place, elle n�a pas du tout pens� � la mort et � l�enl�vement. Elle �tait elle-m�me �tonn�e par ce qu�elle venait de dire.- M. R. a dix-huit ans au moment o� je le rencontre pour la premi�re fois. Il est en terminale et consulte pour diff�rents motifs�: mauvais r�sultats scolaires, il est tout le temps angoiss�, il ne sort presque pas et il n�a pas d�amis. A l��cole, il est la cible choisie des gar�ons �parce qu�il a des mani�res�. Il pr�f�re rester avec les filles parce qu�elles ne se moquent pas de lui. Je le vois, � raison d�une fois par semaine, depuis trois ans. Actuellement, il refait son bac pour la troisi�me fois. Il commence sa s�ance en disant qu�il a eu tr�s peur cette semaine�; son p�re a �chapp� de justesse � un attentat terroriste. Il se met � dire tous les m�rites de son p�re avec beaucoup d�aisance dans le verbe. Il d�crit un h�ros�; toute la s�ance s��coule ainsi�; je n�ai pas eu l�impression que son fonctionnement a �t� �bouscul�. Il est rest� �gal � lui-m�me et �l�incident� lui a seulement servi de support pour dire ce qu�il avait � dire, ce qu�il aurait sans doute pu dire autrement, � d�autres moments, en prenant un autre point d�appui.2. Parmi mes patients, il y en avait sur qui les risques de mort et d�enl�vement �taient particuli�rement major�s du fait de leur engagement direct ou indirect�:- dans une activit� que les groupes arm�s ont d�cr�t� comme activit� h�r�tique, ce qui implique que toute personne qui l�exerce sera ex�cut�e sans h�sitation. C��tait le cas de cinq patients (-une jeune femme professeur de sport dans un quartier chaud de la banlieue d�Alger, un jeune m�decin tr�s actif dans le mouvement berb�riste et militant connu d�un parti d�mocrate, une femme chef d�entreprise qui travaille dans l�import-export, entreprise qu�elle a elle-m�me cr��e, un adolescent dont le p�re, m�decin l�giste, avait � �tablir les expertises d�usage pour les victimes du terrorisme du d�partement de la capitale, une jeune femme dont le mari est magistrat dans une zone � hauts risques).- dans la gestion de la situation s�curitaire, ce qui �tait le cas de deux patients (un jeune adulte de vingt ans dont le p�re, homme d��tat, a eu � g�rer d�importants dossiers au sein d�un des gouvernements qui se sont succ�d� pour diriger le pays depuis octobre 1988�; une jeune femme, �pouse d�un cadre sup�rieur).Les r�actions individuelles face � ces situations difficiles �taient � chaque fois sp�cifiques. On peut relever, cependant, que ce ne sont pas les personnes les plus expos�es au risque qui �taient les plus d�sorganis�es par ce m�me risque ni celles qui en parlaient le plus.

La Tribune Mercredi 16 f�vrier 2005

Ceux qui �taient au premier plan de la prise en charge ont aussi v�cu leur part de traumas

La dimension d��coute, une urgence au c�ur des drames � Constantine

Par Meriem Merdaci

�A partir de 1993, c��tait quasiment devenu notre activit� quotidienne�, rappelle le professeur Mostefa Hassani, chef du service des urgences chirurgicales du CHU Ben Badis de Constantine, qui �voque aujourd�hui encore cette p�riode avec une certaine �motion dans la voix. Il s�agissait en effet de faire face � une situation peu pr�visible et d�assurer la prise en charge d��une pathologie dont on n�avait pas l�habitude, une pathologie de guerre, des plaies balistiques qu�on ne connaissait pas et qu�il a fallu apprendre, au fur et � mesure, � prendre en charge�. Cette dimension d��coute, de prise en charge par le secteur de la sant� et plus particuli�rement par les services sp�cialis�s - urgences chirurgicales, psychiatrie- des drames li�s au terrorisme et � sa gestion par l�Etat demeure paradoxalement peu relev�e et mise en lumi�re et on en imagine peu les difficult�s tant professionnelles que morales. Le service des urgences chirurgicales du CHU de Constantine, op�rationnel d�s le d�but des ann�es quatre-vingt, est de fait �rig�, d�s 1993, comme un p�le r�gional vers lequel �taient orient�s les patients et les bless�s des wilayas limitrophes. Le professeur Hassani rappelle que �le pays �tait alors soumis � un v�ritable embargo, les �quipements ne rentraient pas, les m�dicaments essentiels �taient en rupture� et, a-t-il sans doute fallu l�abn�gation de l�encadrement et du personnel param�dical pour r�pondre � une situation � tous points in�dite et qui pouvait aussi avoir des effets sur les conduites des uns et des autres. Si elle est ainsi rapport�e aujourd�hui comme une anecdote, telle une situation v�cue dans les services et qui avait vu l�hospitalisation dans une m�me salle de soins intensifs d��l�ments des services de s�curit� et de terroristes, elle a mis les nerfs � rude �preuve. �On s��tait, une semaine durant, efforc� de prot�ger les identit�s des patients pour pr�venir tout d�rapage.� Au-del� de la disponibilit� des moyens, sur le strict plan m�dical, il �tait-il aussi �vident d��chapper au climat g�n�ral du pays, aux passions partisanes et comment en particulier les �lites du corps m�dical alg�rien, touch�s dans leur chair par le terrorisme, allaient-elles se comporter au quotidien ? �Au niveau du service, en tant que responsable, nous avons essay� de faire passer la consigne suivante : faire notre devoir, sans tenir compte de la couleur politique des uns et des autres�, rappelle � ce sujet le Pr Hassani qui confesse avoir �personnellement v�cu la p�riode tr�s douloureusement�. Menaces, peurs des repr�sailles auront ainsi marqu� profond�ment les conditions de vie et de travail notamment dans ce secteur de l�urgentisme m�me si Constantine n�aura pas connu l�effroi des bombes et des voitures pi�g�es comme la capitale. Il y a eu �norm�ment de morts, de bless�s, m�me si les chiffres demeurent difficiles � �tablir. Le pic fut atteint entre 1993 et 1997 et m�me si le corps m�dical s�est assign� de prendre en charge les traumas, ce fut �une �preuve p�nible�, t�moigne le Pr Hassani qui assure qu�elle aura chang� �sa perception de notre profession�.���

M. M.�� La Tribune 16 f�vrier 2005

Selon le Dr Mohammed Chakali, chef de service � l'h�pital psychiatrique de Blida

�10% de la population a besoin d�une assistance psychologique�

Chef de service � l�h�pital psychiatrique de Blida, le Dr Mohammed Chakali indique dans le pr�sent entretien qu�une forte proportion de la population, dans les localit�s les plus recul�es du pays notamment, a besoin d�une assistance psychologique. Beaucoup de ces personnes ne sont pas identifi�es comme victimes du terrorisme. Certaines ne se rendent m�me pas compte de leur maladie. Ces victimes, il faut les chercher et les soigner. La mise en place de dispositifs locaux intersectoriels s�impose.

Par Karima Mokrani

LA TRIBUNE : Pensez-vous que l�Etat alg�rien s�y est pris suffisamment t�t pour la prise en charge psychologique des victimes de la violence terroriste ?

Le Dr M. Chakali : Je peux vous dire que nous-m�mes, en tant que praticiens, nous avons eu beaucoup de difficult�s � rep�rer la souffrance engendr�e par cette violence terroriste. C��tait quelque chose de tout � fait nouveau pour nous. Nous avions mis du temps pour prendre conscience de la particularit� de la situation et aussi de celle des soins qu�il fallait dispenser aux patients. �a n�cessitait des dispositifs particuliers. Je ne peux vous cacher que moi-m�me, qui suis praticien depuis longtemps, je pensais au d�but (les ann�es 1994 et 1995) que ce sont des sp�cialistes �trangers du domaine qu�il faudrait ramener pour assurer la bonne prise en charge des victimes. On avait peur que �a nous �chappe. Nous avions des moments de r�ticence. Fort heureusement, �a n�a pas dur� longtemps. On avait commenc� � rencontrer les premi�res victimes au milieu de l�ann�e 1995. En 1997, les premi�res instances de la sant� ont pris la d�cision de mettre en place un dispositif sp�cifique � la prise en charge psychologique des victimes des traumatismes.

Comment avez-vous r�ussi � surmonter cette peur ?

A Blida, on �tait en quelque sorte avantag� par rapport aux autres wilayas du pays. Je parle des moyens humains et mat�riels mobilis�s. La raison en �tait que c��tait � Blida qu�il y avait le plus de victimes des actes terroristes. C��tait donc un peu gr�ce au travail en groupe et ensemble avec l�administration centrale que nous avons r�ussi � faire face � la situation.

Quel bilan faites-vous du travail effectu� jusque-l� � travers tout le territoire national ?

Il y a plusieurs phases d�intervention dans la prise en charge des victimes de la violence, celle terroriste en particulier. On intervient imm�diatement apr�s la catastrophe, de fa�on interm�diaire quelques jours apr�s, mais il arrive parfois que les praticiens se voient oblig�s d�intervenir durant des ann�es. Et parfois d�finitivement quand les victimes pr�sentent des souffrances prolong�es dans le temps, quand elles sont marqu�es � vie. Pour en revenir � votre question, je pense qu�il existe des disparit�s dans la prise en charge des victimes entre les diff�rentes r�gions du pays. En effet, seules dix wilayas ont �t� identifi�es comme les plus touch�es par le terrorisme, alors qu�il y a d�autres qui ont connu des actes semblables avec des cons�quences plus ou moins f�cheuses sur l��tat psychologique des victimes. Je parle essentiellement des r�gions les plus recul�es du pays. Il y a des gens qui ont besoin d�assistance psychologique dans ces r�gions enclav�es. Beaucoup de ces victimes ne sont pas prises en charge jusqu�� pr�sent. Elles ne sont m�me pas identifi�es. Et quand je dis assistance, il faut savoir que le premier �l�ment de cette assistance, c�est bien la reconnaissance. L�identification. Identifier ces personnes comme victimes du terrorisme. Qu�elles se reconnaissent elles-m�mes comme victimes de violence. Ces personnes ont souvent des conduites inhabituelles, un changement total dans le comportement, dans le fonctionnement psychique� et parfois elles ne s�en rendent m�me pas compte. Ce sont des malades qui ne sont pas conscients de leur maladie.

Quelles sont les actions men�es pour les identifier et les prendre en charge ?

C�est une op�ration de d�pistage massif qu�il faudrait faire pour cela. Aller chercher dans les populations et faire des enqu�tes. Et �a n�cessite beaucoup de moyens, beaucoup de praticiens et aussi beaucoup de temps. C�est �norme. Une enqu�te faite dans le milieu scolaire (les coll�ges et les lyc�es) � travers tout le territoire national a montr� qu�une forte proportion de ces enfants a besoin d�une assistance psychologique. Le taux est estim� � 25%. Cette �tude a �t� soutenue par l�Unicef et g�r�e par les services du minist�re de la Sant�. Quelles sont les actions � promouvoir ? Je pense que dans les �coles, beaucoup de choses ont �t� faites et continuent de se faire pour sauver ces enfants. Il y a de plus en plus de psychologues aujourd�hui dans les �tablissements scolaires. Il y a aussi de plus en plus d�actions cr�atives pour soulager la souffrance de ces enfants. Je parle des excursions, des s�ances de dessein, de chant, de musique, etc. Il ne faut pas oublier de citer aussi le travail fait envers les enseignants pour leur apprendre � mieux �couter leurs �l�ves et les assister davantage dans leur scolarit�.

Mais �a n�a pas touch� tout le monde�

Je vois qu�il y a des formations donn�es aux enseignants dans les zones enclav�es, portant essentiellement sur l��coute et l�attention que doivent porter les enseignants � leurs �l�ves. Il y a des fa�ons d��couter, de rep�rer et d�accompagner la souffrance� mais si vous voulez parler des actions structur�es � l��chelle nationale, je pense qu�il ne faut pas r�ver. �a ne se fera pas � mon avis. Vous imaginez le nombre des enfants touch�s ? C�est �norme. Combien de psychoth�rapeutes faudrait-il ? Ce qu�il faut faire � mon avis, c�est promouvoir les actions de pr�vention et de lutte contre la violence dans un cadre intersectoriel. C�est-�-dire avec l�implication de tous les services concern�s (l��ducation, la sant�, la justice, la police, etc.). Un projet dans ce sens est en cours mais doit durer le temps qu�il faut. Ce sont des actions qui demandent du temps.

Entre-temps, certains de ces enfants victimes de violence risquent de devenir � leur tour un v�ritable danger pour la soci�t�

C�est un risque, je le sais. A mon avis, il faut faire vite pour mettre en place des dispositifs locaux intersectoriels. Nous sommes effectivement en retard.

On parle depuis quelque temps d�un projet d�amnistie g�n�rale, initi� par le pr�sident de la R�publique dans le but de restaurer la paix dans le pays. Pensez-vous que les personnes touch�es par le terrorismepuissent pardonner ?

Je peux seulement donner des avis segmentaires sur la question. C�est au cas par cas. Ce serait une erreur de vouloir donner un avis g�n�ral. Aussi, je ne peux pas me permettre de parler au nom des victimes. Par ma position de soignant, je pense qu�il y a des situations o� le pardon est perceptible. D�autres non. Beaucoup de facteurs interviennent l�-dedans; culturels, politiques, �conomiques� Je r�p�te encore une fois que ce serait une erreur de vouloir g�n�raliser.

Revenons-en � votre travail � l�h�pital psychiatrique de Blida. Les r�sultats sont-ils probants ?

De fa�on g�n�rale et sans donner de chiffres, je signale d�abord que le nombre des victimes qui fr�quentent notre service depuis la mise en place du dispositif du minist�re de la Sant�, en 1997, reste r�duit. Le chiffre est m�me tr�s bas comparativement au nombre r�el des victimes dans la wilaya. Ces victimes, il faut aller les chercher. On ne peut pas se satisfaire de rester dans un h�pital et attendre qu�elles viennent. Elles ne viendront pas. En tout cas, elles ne viendront pas toutes. Pour le travail qu�on fait avec elles, il suffit juste de les mettre en situation de parole et une situation d��coute. Ensuite, il y a des techniques et des moyens th�rapeutiques, des m�dicaments qui permettent de soulager leurs souffrances. Je peux vous dire que globalement, dans toutes les situations de souffrance, m�me si on ne r�ussit pas � gu�rir compl�tement le patient, on arrive souvent � r�duire sa souffrance. Il y a aussi des situations o� notre travail ne donne pas grand-chose. Des situations tr�s difficiles. La cause en est l�affliction elle-m�me. La maladie elle-m�me est difficile � soigner. Je comprends parfaitement les personnes qui n�arrivent pas � oublier. Celles qui ne pardonnent pas. Celles qui rechutent quand elles entendent parler de pardon. Il est tout � fait de leur droit de ne pas oublier et de ne pas prononcer le mot pardon. Il faut que ce pardon vienne d�elles-m�mes. Il faut dire aussi que m�me si on ne r�ussit pas parfois � r�duire la souffrance de la victime, on arrive tout de m�me � la ramener � vivre avec.

Pour conclure, est-il possible aujourd�hui de d�velopper la culture de la paix parmi les victimes de la violence terroriste ?

Ce sera ardu mais pas impossible. Car, comme je vous l�ai dit, c�est un travail �norme qui n�cessite beaucoup de moyens et surtout beaucoup de temps. C�est au cas par cas. J�ai entendu des choses insoutenables dans les s�ances de th�rapie�

Qu�attendez-vous maintenant de la part des pouvoirs publics ?

Renforcer les actions de prise en charge de ces victimes. Ne pas baisser les bras. Il ne faut pas dire que c�est termin� et qu�on doit tourner la page. Attention ! On n�est pas tous au m�me niveau de la paix. Beaucoup de gens pr�sentent encore des s�quelles et ont besoin d�une assistance psychologique continue. Il est faux de dire que c�est tout le monde qui est victime mais c�est aussi un pi�ge de penser qu�il n�y a plus de victimes et qu�il faut tout oublier. Selon des recoupements d��tudes faites r�cemment, 10% de la population a besoin aujourd�hui d�une assistance psychologique. Ces 10% de la population, il faut les chercher et les soigner. ���

K. M.

La Tribune 16 f�vrier 2005

C�est la premi�re fois qu�un s�minaire national lui est consacr�

Un suicide toutes les 12 heures en Alg�rie

Le tabou est bris�. Le suicide, tenu secret aussi bien par les familles des suicid�s que par les praticiens qui re�oivent dans les h�pitaux des patients qui se sont donn� la mort ou qui ont tent� de le faire, est sujet depuis hier � un d�bat de soci�t�. C�est � l�initiative de la mairie d�El Harrach, en collaboration avec la Forem, repr�sent�e par le Pr Khiati, et la direction du secteur sanitaire de l�ex-Maison Carr�e qu�un s�minaire national, le premier du genre, a �t� organis� hier � la biblioth�que communale de Belfort. Interpell�s par les nombreux cas de suicide, ph�nom�ne de soci�t� mais qui rel�ve de la sant� publique, notamment depuis ces derni�res ann�es, les organisateurs de la rencontre d�hier ont jug� utile de porter le d�bat sur la place publique. Et c�est une commune populaire de la capitale qui a �t� choisie pour ce faire. Comme quoi, El Harrach, ce n�est pas uniquement les vols � la tire, les agressions physiques ou encore la d�linquance. C�est aussi un espace o� vivent des intellectuels, des universitaires, en somme des gens qui r�fl�chissent et qui sont avides de ce genre de manifestation ; ce, d�autant que le ph�nom�ne touche de plein fouet la da�ra de l�ex-Maison Carr�e o� les cas de suicide ont augment� de fa�on fulgurante. C�est ainsi, d�clare le maire, Abdelkrim Abzar, que de 21 en 2000, les cas de �crime contre soi� sont pass�s � 38 en 2004. Le pr�sident de l�APC n�h�sitera pas � lancer un appel pour la cr�ation d�une association nationale de pr�vention du suicide. C�t� communication, il est �vident que l�assistance a beaucoup appris. C�est au Pr Khiati, p�diatre � Belfort, qu��choira la mission d�ouvrir le s�minaire en donnant un aper�u sur les chiffres et les causes du suicide, dont il dira que cela concerne autant les femmes que les hommes. Avec quand m�me cette tendance � se concentrer chez les jeunes. Se basant sur une �tude �pid�miologique du ph�nom�ne, le pr�sident de la Forem (Fondation pour la recherche m�dicale), ne sera pas avare en statistiques. Ainsi, entre 1995 et 2003, l�Alg�rie a comptabilis� 4 571 suicides. Un chiffre qui n�est pas tr�s r�el en ce sens, expliquera l�intervenant, qu�il certains suicides n�ont jamais �t� d�clar�s du fait que ce ph�nom�ne �tait un sujet tabou. Idem pour les tentatives de suicide (cinq fois plus importantes que l�acte lui-m�me) qui, hormis les cas d�absorption de barbituriques et donc d�admission � l�h�pital, le reste n�est jamais d�clar�. Toujours, selon l�intervenant, les wilayas les plus touch�es par �l�autodestruction physique� sont Alger, Tizi Ouzou, B�ja�a, Bouira, A�n Defla, Tlemcen et Batna. Elles comptabilisent � elles seules pr�s de 54% des cas. Quant aux causes, elles sont familiales (13%), professionnelles, situation socio-�conomique et troubles psychologiques. Le Pr Khiati lancera qu�il se produit un suicide toutes les douze heures en Alg�rie. La tranche d��ge des 18-45 ans est la plus touch�e. Le Dr Yahiaoui, psychologue au CHU de Tizi Ouzou, une wilaya o� le nombre de suicides est important, a tent� de comprendre si le d�sespoir est un �l�ment indicateur pour le suicid�. Sur les 10 cas de tentative de suicide recens�s, toutes des femmes entre 18 et 25 ans, il s�est av�r� que la cause essentielle est d�ordre conflictuelle. �Ce sont des femmes en qu�te d�autonomie par rapport � la famille qui reste tr�s conservatrice. Beaucoup ont essay� d�attenter � leur vie en raison du refus de leur famille de les laisser poursuivre leurs �tudes � l�universit�, leur pr�f�rant le mariage pr�coce�, indique le Dr Yahiaoui. Pour le Pr Ould Taleb, psycho-p�diatre � l�h�pital Drid Hocine, le suicide ou la tentative de suicide s�illustre par trois fonctions. La premi�re est relative � l�appel de d�tresse du concern� qui veut exprimer un malaise. L�affirmation de la personnalit� en est la deuxi�me fonction, en ce sens que pour l�individu il s�agit de prouver, par un jeu, qu�il est invuln�rable. Tandis que la troisi�me fonction se r�sume dans les troubles du comportement. L�approche �thique et culturelle du suicide a �t� abord�e par M. Abderrezak Guessoum, professeur � la Facult� des sciences humaines d�Alger. Il expliquera que, du point de vue religieux, le suicide est un p�ch�. Pour lui, les suicid�s sont surtout des gens qui ont perdu tout rep�re et qui n�ont re�u aucune v�ritable formation religieuse. Le constat fait, les intervenants et les organisateurs ont �t� unanimes � dire qu�il fallait pr�venir le suicide. Si l�initiative d�hier �tait salutaire, elle s�av�re insuffisante. La sensibilisation doit se faire � tous les niveaux. Des conf�rences doivent �tre anim�es dans les �tablissements scolaires et partout o� il est possible de le faire. Des cellules d��coute sont les bienvenues. D�o� d�ailleurs l�id�e de la cr�ation de l�Association de pr�vention contre le suicide, dont la premi�re mission est d�instaurer des cellules d��coute et de rassurer un tant soit peu les gens en d�tresse. Le suicide ne doit pas �tre une fatalit�. On peut en att�nuer les causes pour peu que les pouvoirs publics s�y impliquent d�s lors qu�il s�agit d�un probl�me de sant� publique.F. A.

Par Faouzia Ababsa ������������� La Tribune Mercredi 16 f�vrier 2005

LE PH�NOM�NE PREND UNE AMPLEUR INQUI�TANTE
Toutes les 12 heures, un Alg�rien se suicide

Le taux du suicide a connu un bond effrayant : il est pass� de 0,94 en 1999 � 2,25 pour 100 000 habitants en 2003. Des hommes, des femmes mais aussi des adolescents se donnent la mort de mani�re violente. Toutes les 12 heures, un d�c�s est enregistr�. Des statistiques loin de la r�alit� : le suicide �tant un sujet tabou, la sous-d�claration reste tr�s importante.
Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - Les �tudes effectu�es en Alg�rie d�montrent que la r�gion centre du pays conna�t une plus grande concentration des cas de suicide. La triste palme d�or revient aux villes de Tizi-Ouzou et de B�ja�a. La pr�valence du suicide y est estim�e � 13,74% et 7,82%. Les causes ? En d�pit des nombreuses enqu�tes men�es dans les deux r�gions, le ph�nom�ne n�a toujours pas �t� totalement cern�. Une sociologue, enseignante au d�partement de psychologie de l�universit� de Tizi-Ouzou, a expliqu� que c�est des facteurs sociaux li�s au d�veloppement de la ville qui ne s�est pas accompagn� d�une �volution des mentalit�s. L��tude men�e par Mme Yahiaoui, professeur au d�partement psychologie de l�universit� de Tizi-Ouzou, a d�montr� que sur un �chantillon de jeunes femmes �g�es de 18 � 25 ans ayant fait une tentative de suicide, une grande proportion a avou� avoir �t� en conflit avec des membres de la famille pour des questions li�es � l�autonomie. Mais de mani�re plus g�n�rale, les participants au s�minaire sur le suicide organis� au niveau de la biblioth�que communale d�El- Harrach ont �t� unanimes � dire que le suicide est essentiellement d� � des probl�mes socio-�conomiques li�s au ch�mage, � la mal vie et � l�end�mique crise du logement. Un diagnostic confort� par les statistiques entre 1993 et 2003 : 63% des personnes qui se font violence sont sans profession, 11% sont fonctionnaires et 6% sont �tudiants. Les hommes sont plus enclins � se suicider m�me si les femmes font beaucoup de tentatives qui s�av�rent infructueuses. Un constat justifi� par les moyens utilis�s par les deux sexes. La gent f�minine utilise souvent des barbituriques tandis que les hommes ont recours � des m�thodes plus violentes comme la pendaison ou les armes � feu. Ces tentatives de suicide rat�es se soldent souvent par des cons�quences tr�s lourdes. Un traitement m�dical lourd doit �tre envisag� tandis que s�impose un suivi psychologique pour �viter les r�cidives. Dans son intervention, le professeur Khiati qui s�est pench� sur l��pid�miologie du suicide a expliqu� qu�il existe �un grand nombre de causes sous-jacentes complexes jouent un r�le crucial dans le comportement suicidaire�. La pauvret�, le ch�mage, les ennuis professionnels et l�isolement social sont en t�te de liste. De son c�t�, le Professeur Ould Taleb, psychiatre � l�h�pital Drid- Hussein, a mis l�accent sur la n�cessit� de faire de la pr�vention. Vu le nombre de jeunes gens qui se suicident en Alg�rie, c�est pour la formation des p�diatres � la p�dopsychiatrie qu�il a appel�. Une solution en aval pr�conis�e pour r�duire le taux sans cesse croissant des personnes qui, en d�sespoir de cause, se font hara-kiri� N. I.

Le suicide par les chiffres
- Entre 1999 et 2003, le taux des moins de 18 ans qui se sont donn� la mort �tait de 10,66%, les 18 � 48 ans repr�sentaient 62,13% alors que les personnes �g�es de 49 ans repr�sentaient de 27,21%.
- La pr�valence des personnes d�pressives qui passent � l�acte est de 15,69%, celle des d�ficients mentaux est de19, 69% tandis que ceux qui �voquent des probl�mes familiaux sont de l�ordre de 12,31%.
- Entre 1993 et 2003, 63% des suicid�s �taient sans profession, 11% �taient fonctionnaires, 8% exer�aient une activit� lib�rale alors que 6% faisaient partie des �tudiants.
- Entre 1999 et 2000, 126 personnes se sont pendues, 42 se sont jet�es dans le vide, et 28 ont us� d�armes � feu. - Il y a cinq fois plus de tentatives de suicide qui �chouent que de suicides effectifs.

Le suicide par les chiffres
- Entre 1999 et 2003, le taux des moins de 18 ans qui se sont donn� la mort �tait de 10,66%, les 18 � 48 ans repr�sentaient 62,13% alors que les personnes �g�es de 49 ans repr�sentaient de 27,21%.
- La pr�valence des personnes d�pressives qui passent � l�acte est de 15,69%, celle des d�ficients mentaux est de19, 69% tandis que ceux qui �voquent des probl�mes familiaux sont de l�ordre de 12,31%.
- Entre 1993 et 2003, 63% des suicid�s �taient sans profession, 11% �taient fonctionnaires, 8% exer�aient une activit� lib�rale alors que 6% faisaient partie des �tudiants.
- Entre 1999 et 2000, 126 personnes se sont pendues, 42 se sont jet�es dans le vide, et 28 ont us� d�armes � feu. - Il y a cinq fois plus de tentatives de suicide qui �chouent que de suicides effectifs. N. I.

Le Soir d'Alg�rie 16 f�vrier 2005

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Sant� mentale
Le Pr Redjimi appelle � une meilleure �coute

bullet150 000 patients recens�s selon une enqu�te r�alis�e en 2002
bullet632 psychiatres � travers le pays dont 172 exercent dans le secteur public

Le ministre de la Sant�, de la Population et de la� R�forme hospitali�re, M. Mourad Redjimi, a affirm� hier, lors de l�ouverture des travaux du s�minaire national sur l�organisation et la mise � niveau des h�pitaux et services psychiatriques qu�organise son d�partement minist�riel durant deux jours � l�h�tel El-Marsa de Sidi-Fredj, que cette rencontre s�inscrit dans le cadre des actions engag�es au titre du Programme national de sant� mentale et qu�il est devenu n�cessaire, aujourd�hui, de faire une halte en vue de r�fl�chir avec les institutions, les professionnels et les associations, au niveau et � la qualit� de la prise en charge des maladies mentales en Alg�rie ainsi qu�aux actions � entreprendre afin de les am�liorer. Cet int�r�t pour la prise en charge de ce probl�me de sant� est moult fois r�affirm� par l�OMS � l�effet de concevoir celle-ci comme �tant une composante essentielle et indissociable de la sant� et les liens pr�judiciables qui l�associent � la marginalisation sociale, le ch�mage, l�errance, la drogue, d�o� les r�solutions de l�Organisation mondiale de la sant� qui appellent � investir davantage dans la sant� mentale, consid�r�e comme �tant un �l�ment constitutif primordial dans le bien-�tre de la population.
Le ministre pr�cisera �galement que la rencontre d�Helsinki qui s�est tenue du 12 au 15 janvier dernier s�inscrit dans une d�marche qui vise � adopter un plan d�actions pour les dix prochaines ann�es.
M. Redjimi soutiendra que l�Alg�rie a adh�r� � ce mouvement mondial et ce, � travers la consolidation de son dispositif de soins de sant� mentale, en �valuant l�efficacit� de son syst�me et en identifiant ses forces et ses faiblesses.� Le charg� du secteur ne manquera pas de signaler que notre pays dispose d�une �cole de sant� mentale dont la renomm�e a d�pass� les fronti�res avec des pr�curseurs illustres tels Frantz Fanon, Boucebsi, Benmiloud, pour ne citer que ceux-l�, qui ont form� des centaines de psychiatres de haute valeur dont pr�s de 400 exercent aujourd�hui dans des pays occidentaux. Il ajoutera que le secteur psychiatrique est dot� d�une organisation ax�e sur le rattachement des circonscriptions administratives � des Etablissements hospitaliers sp�cialis�s de psychiatrie ou services de psychiatrie des CHU et secteurs sanitaires pour la prise en charge des patients.
L�intervenant estimera que ce s�minaire permettra en fait de mettre en place un mod�le d�organisation �volutif, � revoir ou � adapter en fonction des sp�cificit�s locales et r�gionales, en tenant compte de l�importance de d�stigmatiser la maladie, d�int�grer la sant� mentale dans les h�pitaux et les soins de sant� de base afin de rendre accessibles les soins de psychiatrie. Le ministre de la Sant� indiquera que ces aspects sont pris en consid�ration par le Programme national de sant� mentale �labor� en 2001 et qui a �t� � l�origine de la cr�ation de 188 centres interm�diaires de sant� mentale au niveau de 46 wilayas, lesquels veillent � la prise en charge des malades � leur sortie des h�pitaux en post-cure, la d�livrance de m�dicaments pour les patients, en sus des s�ances de r�habilitation et l�accueil des victimes de violences. Ce m�me programme a instaur� des formations dans les domaines du psycho-traumatisme et des affections de sant� mentale les plus courantes au profit des m�decins g�n�ralistes et des infirmiers.
Les structures de sant� mentale ont b�n�fici�, dira-t-il, du renforcement mat�riel, p�dagogique, didactique et audiovisuel, outre la redynamisation des commissions de sant� mentale de wilaya.
M. Redjimi fera remarquer par ailleurs que la population des malades mentaux est estim�e par l�Enqu�te alg�rienne sur la famille r�alis�e en 2002 � 150 000 patients, soit une pr�valence de 0,5 % par rapport � la population globale. Il encha�nera qu�il existe actuellement 4 624 lits d�hospitalisation et 632 psychiatres dont 172 exer�ant dans les h�pitaux publics.
A ces structures s�ajoutent les 188 centres interm�diaires de sant� mentale et les 52 cellules d��coute et de prise en charge psychologique des victimes de violence. Ainsi, pas moins de 7 445 consultations ont �t� dispens�es aux malades en post-cure, 67 122 ont b�n�fici� d'une d�livrance de m�dicaments et 9 811 consultations ont concern� les enfants souffrant de troubles mentaux.
Le ministre insistera n�anmoins qui'il faut d�sormais r�fl�chir � des structures alternatives � l�hospitalisation, � l'instar des h�pitaux de jour, les soins � domicile et les centres d'accueil th�rapeutiques � temps partiel, la maison communautaire et autres solutions auxquelles recourent les autres pays pour une prise en charge int�gr�e m�dicale et sociale.
Il mettra en exergue l�int�r�t d�identifier les zones du pays insuffisamment desservies en structures de psychiatrie ou centres interm�diaires de sant� mentale int�gr�s aux structures sanitaires de base.
Pour rappel, ce s�minaire auquel assistent des repr�sentants des Nations unies, des pr�sidents d�associations et des directeurs d�h�pitaux, sera marqu� par la constitution de six ateliers qui d�battront de la question de la prise en charge des malades mentaux, allant de l�accueil, et l�h�bergement, � l��tat des structures.

El Moudjahid 14� f�vrier 2005

Selon les d�clarations de responsables du minist�re de la Sant�: 150 000 malades mentaux chroniques en Alg�rie

150 000 personnes souffrent de pathologie mentale chronique en Alg�rie, selon des d�clarations faites par des responsables du minist�re de la Sant� et de la R�form� hospitali�re � l�occasion d�un s�minaire national portant sur l�organisation et la mise � niveau des h�pitaux et services de psychiatrie, tenu hier � l�h�tel El Marsa, � Alger. Soit une augmentation de 10 000 nouveaux malades mentaux par rapport � 1998. C�est du moins ce qui ressort d�une enqu�te r�alis�e par les services concern�s en 2002. Ces m�mes responsables du d�partement de Mourad Redjimi estiment le nombre des malades mentaux errants � seulement quelque 1 500 � travers tout le territoire national, dont 800 sont pris en charge dans les structures sp�cialis�es. Le nombre des �pileptiques avoisine les 63 000. Ces chiffres restent bien �videmment en de�� de la r�alit� du terrain du fait qu�un nombre consid�rable de personnes qui pr�sentent de s�rieux probl�mes de comportement ne b�n�ficient pas des soins n�cessaires. Notamment dans les r�gions enclav�es du pays. Le programme national de sant� mentale lanc� par les services du minist�re de la Sant� et de la R�forme hospitali�re en 2001, pour am�liorer l�acc�s aux soins de ces personnes vuln�rables de la soci�t�, tarde encore � donner des r�sultats probants. La cause principale demeure le d�ficit grandissant en psychiatres dans l�ensemble des structures sp�cialis�es. �Nous n�avons pas assez de psychiatres en Alg�rie. Seulement 1 pour 100 000 habitants. Nous pensons � faire b�n�ficier certains psychologues et m�decins g�n�ralistes de cycles de formation en psychiatrie pour combler le d�ficit et r�pondre aux besoins de la population�, affirme le Dr Bouslimane, sous-directeur de la sant� mentale au minist�re de la Sant�. Autre probl�me pos� avec acuit� par les sp�cialistes du domaine, celui des disparit�s existantes entre les �tablissements des diff�rentes r�gions en mati�re de moyens mat�riels. Voil� pourquoi ce s�minaire, qui prend fin aujourd�hui, se propose de faire le point sur l�organisation actuelle de la psychiatrie, d�identifier les contraintes et les insuffisances et de proposer les mesures susceptibles d�am�liorer la prise en charge des malades mentaux. Pr�sent � cette rencontre, le premier responsable du secteur de la sant�, M. Mourad Redjimi, est revenu dans son allocution d�ouverture sur les missions assign�es aux 188 centres interm�diaires de sant� mentale cr��s au niveau de 46 wilayas du pays, aux 10 EHS en psychiatrie, aux 6 services de psychiatrie dans les CHU, aux 18 services sp�cialis�s dans les secteurs sanitaires, aux 172 psychiatres exer�ant dans les h�pitaux publics et aux 190 exer�ants dans le priv� pour conclure � une progression consid�rable dans le domaine de la prise en charge des malades mentaux. A noter qu�en 2003, quelque 4 421 toxicomanes, 4 955 victimes de violences et 1 319 personnes suicidaires ont �t� pris en charge par des psychiatres et des psychologues. Alors que 9 811 consultations ont �t� dispens�es aux enfants souffrant de troubles mentaux. Karima Mokrani
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La tribune 14 f�vrier 2005

Rapport national 2004 sur la sant� des Alg�riens : Les maladies mentales en hausse
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Les r�sultats du rapport national sur la sant� des Alg�riens, pour l�ann�e 2004, font �tat d�une situation alarmante, notamment dans le domaine de la sant� mentale.

La mise en place de 188 centres interm�diaires de sant� mentale dans 46 wilayas a permis � 25 parmi elles de dresser un bilan de cette activit� pour les ann�es 2003 et 2004 au cours desquelles 70 911 malades mentaux ont b�n�fici� d�une prise en charge en postcure, 63 661 de m�dicaments, 3225 de s�ances de r�habilitation, 4130 toxicomanes d�une prise en charge, 4881 victimes d�une th�rapie, 1277 personnes suicidaires d�une prise en charge et 8002 enfants souffrant de troubles mentaux d�une prise en charge. En 2003, 38 wilayas ont fait �tat de la prise en charge des malades mentaux errants. Parmi ces derniers, 3910 ont �t� achemin�s vers un service de sant� mentale, 312 achemin�s vers le service de l�action sociale et 428 autres vers le m�me service, mais dans le cadre d�une postcure, alors que 649 ont �t� r�ins�r�s dans leurs milieux familiaux. En 2002, le bilan de sant� mentale, dress� par 14 wilayas seulement, fait �tat de 46 647 consultations en psychiatrie d�urgence, 54 914 en psychiatrie externe et 12 051 consultations en psychologie. Le m�me bilan, �tabli dans 34 wilayas durant l�ann�e 2003, fait ressortir 30 958 consultations en psychiatrie d�urgence, 211 448 consultations en psychiatrie externe et 90 663 consultations en psychologie. Pour le premier semestre 2004, dans 21 wilayas, il a �t� enregistr� 96 348 examens en psychiatrie d�urgence, 82 859 en psychiatrie externe et 185 405 en psychologie. En tout, 364 612 personnes ont subi une consultation pour un probl�me de sant� mentale. Ce qui d�montre une hausse consid�rable des consultations pour troubles mentaux durant les derni�res ann�es. Pour les r�dacteurs de ce rapport, cette �volution est li�e � plusieurs facteurs, ��notamment � une meilleure d�claration des activit�s concern�es et � une forte demande du citoyen (...),� la mise en place de 188 centres interm�diaires de sant� mentale��...A titre de comparaison, en l�an 2000, il a �t� enregistr� au niveau de dix structures hospitali�res psychiatriques, 15 404 admissions repr�sentant 126 431 consultations sp�cialis�es et 16 849 consultations d�urgence. En 2001, il a �t� constat� 16 397 admissions repr�sentant 116 967 consultations sp�cialis�es et 12 682 consultations d�urgence. En 2002, il a �t� enregistr� 15 354 admissions avec 136 718 consultations sp�cialis�es et 12 700 d�urgence. Ce qui prouve encore une fois la forte pr�valence des consultations psychiatriques. Dans un autre chapitre, li� notamment aux s�quelles de la violence, le rapport a rappel� qu�en 2002 le minist�re de la Sant�, en collaboration avec l�Unicef, a men� une enqu�te sur la pr�valence du psychotraumatisme chez 12 000 enfants scolaris�s, dont l��ge est compris entre 12 et 18 ans, et r�partis sur 10 wilayas touch�es par le terrorisme. Les r�sultats ont montr� que Chlef est la premi�re wilaya o� le taux d�enfants traumatis�s est le plus �lev� avec 29,23%, suivie de M�d�a, 26,03%, Sa�da, 21,57%, Alger, 18,34 %, Jijel, 17,26%, Blida, 16,64%, Tizi Ouzou et Constantine, 9,40% et Tlemcen, 9,24%. Ces chiffres ont pouss� les enqu�teurs � recommander le renforcement du dispositif de prise en charge des victimes de violence, qui doit �tre, selon eux, intersectoriel et pluridisciplinaire.

mal vie et d�sespoir

Autre chapitre�: les r�sultats d�une enqu�te sur la pr�valence des maladies mentales chroniques, r�alis�e en 2002, ont mis en exergue l���ampleur�� de ce probl�me. Selon cette �tude, ils sont 155 000 personnes, soit 0,5% de la population alg�rienne, � souffrir de maladies mentales chroniques et 62 000 �pileptiques, soit 0,2% des Alg�riens. La cat�gorie des personnes �g�es de moins de 40 ans est la plus touch�e par les maladies mentales et l��pilepsie avec un taux de 1,9% pour la premi�re et 0,8% pour la seconde. Les auteurs de ce rapport ont insist� sur ��la r�duction de l�incidence de pr�valence de certains troubles mentaux et neurologiques comme la d�pression, l�arri�ration mentale, la toxicomanie, l��pilepsie et les troubles psycho-sociaux�� qui, selon eux, sont li�s aux ���v�nements traumatisants��. Il s�agit pour eux de mettre en place une organisation de soins ��plus adapt�e, plus efficace et moins co�teuse possible avec une l�gislation effective en harmonie avec ces soins, de renforcer la pr�vention, de mettre en place des m�canismes de r�habilitation, d��laborer des programmes de communication pour l��ducation sanitaire des citoyens � la non-exclusion du malade mental��. Les sp�cialistes ont conclu que les maladies psychiatriques en Alg�rie touchent les Alg�riens de plus de 30 ans, et beaucoup plus les hommes que les femmes. Par ailleurs, le rapport a indiqu� que la population alg�rienne gardera sa caract�ristique li�e � la jeunesse dans la mesure o� la frange des enfants �g�s de moins de 15 ans, qui constituait 36% de la population en 1998, passera � 26% en 2010 pour atteindre 24% en 2020. En 2010, les moins de 5 ans repr�senteront 10% de la population. Les probl�mes de sant� seront domin�s par les accidents domestiques et la circulation. Leurs cons�quences�: un certain nombre de maladies chroniques telles que le diab�te-insulino-d�pendant, l�insuffisance respiratoire et certains �tats touchant � la sant� mentale, tels que les suicides et les toxicomanies.

Salima Tlem�an

El Watan 14 f�vrier 2005

La prise en charge des fonctionnaires de la S�ret� nationale en d�bat

10 000 policiers soumis � des tests psychologiques depuis 1999

489 policiers souffrent de traumatismes, soit 0,47% de l�effectif total, 23 se sont suicid�s entre 1997 et 2005 et quelque 10 000 ont �t� soumis � des tests psychologiques depuis 1999. Ces chiffres avanc�s par les participants � la rencontre sur la prise en charge des fonctionnaires de la S�ret� nationale victimes de pyschotraumatismes r�v�lent l�ampleur des s�quelles du terrorisme subi par ce corps de s�curit� durant la d�cennie rouge. Aujourd�hui encore, de nombreux agents de l�ordre ayant op�r� dans la lutte antiterroriste tra�nent un stress post- traumatique qui n�cessite une r�elle prise en charge. C�est ce qu�ont vivement soulign� les intervenants aux travaux de ce s�minaire organis� par la Direction g�n�rale de la S�ret� nationale (DGSN) mercredi et jeudi derniers � l�Ecole sup�rieure de police de Ch�teauneuf. Dans ce cadre, il a �t� pr�conis� le �renforcement de la coop�ration entre toutes les parties concern�es et de tirer profit des comp�tences des sp�cialistes dans le domaine psychologique afin de promouvoir et d�am�liorer la prise en charge psychologique des fonctionnaires de la S�ret� nationale�. L�objectif de cette rencontre, deuxi�me du genre, est d���laborer une vision globale en mati�re de prise en charge des multiples pathologies psychiatriques dans le milieu de la S�ret� publique�. Evoquant l�int�r�t primordial accord� par son secteur � l��l�ment humain, Ali Tounsi, directeur g�n�ral de la DGSN, n�a pas manqu� de rappeler les multiples initiatives entreprises dans ce cadre, notamment l�organisation des concours de recrutement tout en garantissant tous les moyens mat�riels en vue d�am�liorer les moyens de d�fense au profit des agents de la S�ret� nationale lors de l�accomplissement de leurs missions. Le premier responsable de la DGSN a �galement mis l�accent sur l�importance de la prise en charge psychologique des agents de la S�ret� nationale, en assurant �les moyens de promouvoir la psychoth�rapie et le diagnostic pr�coce de certains cas de traumatisme psychologique � travers l��laboration trimestrielle de rapports sur l��tat psychologique et sanitaire des fonctionnaires de la S�ret� nationale�. Il a �t� par ailleurs mis en exergue l�importance de l��valuation du r�le des cellules locales de prise en charge des victimes de psychotraumatisme, cr��es depuis 16 mois, et la n�cessit� d�introduire un module sur les psychotraumatismes dans le programme de formation des fonctionnaires de la S�ret� nationale. Les participants ont plaid� enfin pour la consolidation du r�le et de l�intervention des m�decins g�n�ralistes et des psychologues pour le diagnostic des personnes souffrant de traumatismes psychologiques. ���

Amel Nour

La Tribune Samedi 5 f�vrier 2005

Ben Bella visite le Centre de p�dopsychiatrie de Bentalha

EL MOUDJAHID � Le : vendredi 21 janvier 2005

L�ancien Pr�sident de la R�publique, M. Ben Bella, a visit�, jeudi, le Centre de p�dopsychiatrie de Bentalha, wilaya d�Alger, partageant la joie des enfants hospitalis�s en ce jour de f�te.
Accompagn� par M. Mustapha Khiati, pr�sident de la Fondation nationale de promotion de la sant� et de la recherche scientifique �Forem�, M. Ben Bella a visit� les diff�rents services du Centre, f�tant l�A�d El-Adha aux c�t�s des enfants et familles des victimes du terrorisme avec qui il prendra des photos-souvenirs immortalisant cet instant.
La c�l�bration de ce rite religieux a �t� rehauss�e, en outre, par l�initiative louable d�une association caritative ayant fait don de 76 moutons au profit des familles d�munies et victimes du terrorisme.
Elu, par la Forem, pr�sident d�honneur de l�Observatoire des droits de l�enfant en Alg�rie, M. Ben Bella a estim� que l�enfant en Alg�rie doit ��tre la priorit� des associations et organisations non gouvernemenales (ONG) afin qu�il soit l�espoir du pays et le r�alisateur de son d�veloppement et de sa prosp�rit�.
Saluant le geste de l�association caritative, l�ancien Pr�sident de la R�publique� soulignera que �le monde compte aujourd�hui sur les ONG et la soci�t� civile pour consacrer les principes de solidarit� et d�entraide, notamment dans les domaines li�s � l�enfance�, indiquant, dans ce sens, que l�enfant en Alg�rie �est mieux loti que ceux d�Irak et de Palestine, qui vivent sous le joug de l�oppression�.
Dans une d�claration � l�APS, le pr�sident de la Forem, M. Mustapha Khiati, indiquera que �l�objectif de notre d�marche est d�aider les enfants traumatis�s � reprendre confiance en eux, oublier les traumatismes subis et vivre dans la qui�tude au sein de leur soci�t�.
�La participation de l�ancien Pr�sident Ben Bella � la joie des enfants du Centre de p�dopsychiatrie de Bentalha refl�te le soutien moral que les anciens dirigeants peuvent apporter aux �uvres caritatives et humanitaires initi�es par la soci�t� civile au profit des citoyens, notamment des enfants, qui aspirent � un avenir meilleur�, a conclu M. Khiati.

Drogue en milieu scolaire
L�Acad�mie d�Alger s�implique
Par Ali Fares

Le centre d�orientation scolaire et professionnelle en collaboration avec le bureau de lutte contre le crime organis� (commandement de la Gendarmerie nationale) et la Fondation alg�rienne des droits de l�enfant et de l�adolescent (Fadea) a organis� hier au lyc�e Omar-Racim (Alger) une journ�e d��tude sur la pr�vention de la consommation de la drogue en milieu scolaire, en pr�sence des chefs d��tablissement de la circonscription de Sidi-M�hamed. Dans leur discours d�ouverture, les intervenants ont ax� essentiellement leur discussion sur les efforts qu�entreprend chacun des organismes qu�ils repr�sentent dans le cadre de la lutte contre ce fl�au qui touche les �l�ves des diff�rents paliers. �Ce dossier n�cessite une �tude strat�gique que nous menons sans r�pit avec le minist�re de l��ducation�, d�clare le colonel Farid Djerboua.
Le pr�sident de la Fadea pr�cise pour sa part que la fondation qu�il dirige a un programme ambitieux dans ce sens visant � mener une campagne de sensibilisation � travers le territoire national avec les services de la Gendarmerie nationale. �Aujourd�hui, il s�agit d��pargner ceux qui ne sont pas contamin�s par ce fl�au�. La directrice du centre d�orientation scolaire et professionnelle a d�velopp� la probl�matique de la drogue en milieu scolaire en se r�f�rant aux orientations des deux journ�es d��tude sur le m�me sujet et qui avait regroup� la m�me composante. �Cette rencontre nous permet de donner l�occasion aux chefs d��tablissement scolaire de mener de leur c�t� une op�ration de sensibilisation � l�adresse des �l�ves. Il ne s�agit pas de montrer un produit toxique, il y a lieu d�agir avec des m�thodes efficientes afin de pousser l��l�ve � tirer la conclusion sur les effets n�fastes de ce m�me produit�, dira-t-elle. Tout en insistant sur le r�le important des parents qu�elle accuse de ne pas �tre souvent derri�re leurs enfants, elle sugg�re de faire d�velopper chez l�enfant le sens de �vouloir r�ellement�.
Dans le d�bat qui s�en est suivi, la pr�sidente de la F�d�ration des associations des parents d��l�ves a sugg�r� que soit inscrite dans les programmes scolaires des diff�rents niveaux une mati�re se rapportant � ce sujet. Parlant de l�importance de la sensibilisation des parents, elle citera l�exemple d�une �coli�re de 3e ann�e qui a connu l��chec scolaire � cause de ses parents qui sont consommateurs de drogue.
Une enseignante sp�cialis�e fera remarquer que le fl�au touche malheureusement les handicap�s et les sourds-muets. R�pondant � une intervenante, elle fera la r�flexion suivante : �Arr�tons de substituer l��cole aux parents�, allusion faite au r�le de ces derniers dans l��ducation de leurs enfants.
Mme Soumia Mansouri-Zeghnoun, professeur universitaire et chercheur, a d�velopp� les strat�gies de pr�vention de la drogue en milieu scolaire, th�me d�une enqu�te entam�e en 2001. Elle a expos� deux points concernant le manque de moyens de pr�vention et des suggestions et critiques sur l�ancienne m�thode utilis�e sur recommandation de l�OMS. Cette m�thode aujourd�hui obsol�te n�cessite une r�vision. �Nous continuons � appliquer cette vieille m�thode alors que les donn�es ont chang�.
Il faut un discours pr�ventif se basant sur des �tudes r�centes. Les anciens discours incitaient plut�t � la curiosit� de s�adonner � la consommation de la drogue�, dira notre interlocutrice. Elle pr�cisera qu�un programme nouveau sera ax� sur la personnalit� du consommateur. �Pour cela, il faut une strat�gie comportementale�. Notons que l��tude, qui a �t� faite en 2001 par ce chercheur sur des jeunes �g�s de 15 � 16 ans, fait para�tre que 67% des �l�ves ont reconnu avoir consomm� de la drogue.
En chiffres, la Gendarmerie nationale avance qu�au cours des dix derni�res ann�es, 10 750 affaires de trafic de stup�fiants ont �t� trait�es. 19 136 personnes arr�t�es, 21 087,079 kg de r�sine de cannabis, 27 884 plants de cannabis, 11 kg d�opium, 1,5 kg de coca�ne et 519 543 comprim�s psychotropes ont �t� saisis.

A. F.

Libert� 19 janvier 2005

TOXICOMANIE EN ALGERIE

L�alerte est au rouge

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La drogue a pris ces derni�res ann�es des proportions inqui�tantes en Alg�rie. Les experts alg�riens qui planchent sur la lutte contre ce fl�au disent m�me que notre pays est en passe de d�passer �la ligne rouge�.

Au cours d�une journ�e d��tude sur �la lutte contre la drogue dans les milieux scolaires�, organis�e, hier � Alger, par la Fondation alg�rienne des droits de l�enfant et la Gendarmerie nationale, des experts, des p�dagogues et des membres de la soci�t� civile ont longuement d�battu des causes de l�accroissement du nombre de toxicomanes en Alg�rie. Selon les statistiques de la Gendarmerie nationale, pas moins de 10.750 affaires de trafic de stup�fiants ont �t� trait�es durant ces dix derni�res ann�es. La Gendarmerie nationale a ainsi arr�t� 19.136 personnes et saisi 21.087.079 kg de r�sine de cannabis, 27.884 plants de cannabis, 11 kg d�opium, 1,5 kg de coca�ne et 519.543 comprim�s de psychotropes. Mais le ph�nom�ne le plus r�pandu est celui de l�inhalation des solvants organiques comme la colle, les a�rosols, l��ther et l�ac�tone disponibles dans les magasins � des prix accessibles. La Fondation des droits de l�enfant a recens�, rien que dans la circonscription d�Alger, pr�s de 150 jeunes qui s�adonnent � l�inhalation de ces produits. L�on ne dispose pas, cependant, du nombre exact qui s�adonne � la toxicomanie en Alg�rie.

�Les responsables des acad�mies, de l�association des parents d��l�ves et de la Fondation des droits de l�enfant veulent surtout pr�server les jeunes qui n�ont pas encore �t� touch�s par le fl�au. Mais le plus difficile pour eux est de faire passer le message aux jeunes des rues. D�autant plus que les facteurs incitant ces jeunes � se tourner vers la toxicomanie sont souvent li�s � �l�injustice�, au refoulement. Le directeur de la coop�ration nationale de l�Office national de lutte contre la drogue, M. A�ssa Kasmi, explique la hausse de la toxicomanie dans notre pays par le fait que �les privations peuvent pousser les extravertis � se battre, � ext�rioriser leur violence mais les introvertis voudront se faire du mal et se tourneront vers la drogue�.

�L�Office national de lutte contre la drogue, install� depuis deux ann�es, a mis en place un plan qui devra s��taler jusqu�� 2008 pour faire diminuer ce fl�au en Alg�rie. La t�che n�est pas facile. La drogue repr�sente un march� tr�s juteux. Le chiffre d�affaires des barons de la drogue s��l�ve, selon M. Kasmi, � 500 millions de dollars. La drogue se place ainsi avant le march� du p�trole et juste apr�s celui des armes. Il y a, en outre, plusieurs interconnections dans les r�seaux de la drogue. �Elles sont, mart�le M. Kasmi, inextricablement li�es au trafic d�armes, trafic d��tres humains, l�immigration clandestine et le terrorisme. On ne peut pas combattre la drogue sans combattre les autres ph�nom�nes�.

�Le responsable de l�Office national de lutte contre la drogue soup�onne m�me certains gouvernements de tirer les ficelles du march� de la drogue. �La drogue est l�un des handicaps les plus s�rieux au d�veloppement d�un pays. Ces r�seaux travaillent avec des gouvernements pour casser un pays et quoi de mieux que la drogue pour briser un pays qui compte 80% de jeunes�, soutient-il. Les conf�renciers ont indiqu� hier que sur 66.000 jeunes pr�sent�s devant le parquet pour des affaires de stup�fiants, 4,5% d�entre eux ont moins de 18 ans. Le ph�nom�ne de la toxicomanie en Alg�rie a, selon eux, d�pass� toutes les limites.

Amel Blidi

Le Quotidien d�Oran� 18 janvier 2005

JOURNEE MONDIALE DE PREVENTION DU SUICIDE
Comment freiner le fl�au ?

Le ph�nom�ne du suicide constitue aujourd�hui un r�el probl�me de sant� publique. Environ un million de personnes meurent chaque ann�e par suicide dans le monde. Ce qui repr�sente une mort toutes les quarante secondes. Selon des estimations, les troubles d�pressifs et la schizophr�nie sont � l�origine de 60% des suicides. La courbe a tendance � monter en fl�che ces derni�res ann�es et c�est ce qui suscite de vives inqui�tudes chez les professionnels de la sant� mentale. Les tentatives de suicide sont, par contre, tr�s fr�quentes, notamment chez les femmes. L�Organisation mondiale de la sant� (OMS) classe le suicide comme l�une des premi�res causes de d�c�s partout dans le monde, particuli�rement chez les jeunes. Selon toujours l�OMS, parmi les pays qui d�posent des statistiques officielles sur le suicide, c�est en Europe de l�Est qu�on retrouve les taux les plus bas, de m�me que dans les pays musulmans et dans quelques pays asiatiques. A l�instar des autres pays, l�Alg�rie est confront�e de plus en plus � ce ph�nom�ne qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans notre soci�t�, bien que souvent plusieurs cas de suicide aient �t� cach�s ou simul�s par une mort accidentelle. Il est important de signaler que l�OMS ne dispose d�aucune statistique concernant l�La courbe a tendance � monter en fl�che ces derni�res ann�es et c�est ce qui suscite de vives inqui�tudes chez les professionnels de la sant� mentale. Les tentatives de suicide sont, par contre, tr�s fr�quentes, notamment chez les femmes. L�Organisation mondiale de la sant� (OMS) classe le suicide comme l�une des premi�res causes de d�c�s partout dans le monde, particuli�rement chez les jeunes. Selon toujours l�OMS, parmi les pays qui d�posent des statistiques officielles sur le suicide, c�est en Europe de l�Est qu�on retrouve les taux les plus bas, de m�me que dans les pays musulmans et dans quelques pays asiatiques. A l�instar des autres pays, l�Alg�rie est confront�e de plus en plus � ce ph�nom�ne qui ne cesse de prendre des proportions alarmantes dans notre soci�t�, bien que souvent plusieurs cas de suicide aient �t� cach�s ou simul�s par une mort accidentelle. Il est important de signaler que l�OMS ne dispose d�aucune statistique concernant l�Alg�rie. Selon les sp�cialistes et certaines �tudes r�alis�es sur le terrain par les professionnels de la sant� mentale, les suicidants souffraient pour la majorit� de troubles mentaux, en l�occurrence la d�pression et la schizophr�nie. La d�cennie noire marqu�e par le terrorisme a �t� vraisemblablement l�un des facteurs du d�veloppement de ce ph�nom�ne chez des sujets souffrant de troubles mentaux. Les massacres collectifs, les bombes et toute la violence v�cue lors de ces ann�es ont provoqu� chez beaucoup de personnes des traumatismes psychiques. Mais aucune �tude ni statistiques ne sont disponibles pour justement confirmer ce constat. Plusieurs suicidants �taient �galement victimes d�autres formes de violences, telles que le viol chez les jeunes filles, l�abus de drogue, les abus sexuels sur les jeunes, les ant�c�dents familiaux, la pauvret�, les conflits familiaux, la rupture d�une relation amoureuse, les probl�mes d�ordre professionnel ou l�gal ou bien la perte d�un �tre cher et l�isolement social. Les moyens utilis�s sont g�n�ralement la pendaison en milieu rural, la d�fenestration en milieu urbain, l�ingestion de psychotropes, les armes blanches, le gaz, la noyade et les produits toxiques m�nagers. Selon les chiffres officiels de l�ann�e 2003 communiqu�s par la gendarmerie, plus de 62% des suicid�s sont des jeunes et ont entre 18 et 40 ans, comme il y a �galement des adultes. Durant cette ann�e, 358 suicid�s 246 hommes et 112 femmes ont �t� enregistr�s. Les tentatives de suicide qui sont g�n�ralement plus fr�quentes que les suicides �taient de 134 cas de femmes contre 67 hommes soit un taux de 50%. Les statistiques ont montr� que ces deux derni�res ann�es, le fl�au touche tout le territoire national. Des informations font �tat d�une forte proportion exceptionnellement en Kabylie, particuli�rement � B�ja�a et � Tizi Ouzou, qui est class�e en t�te. Pour les ann�es 2000 et 2001, 180 cas de suicide ont �t� enregistr�s dans la wilaya de Tizi Ouzou soit un taux �valu�entre�8��10�pour 100 000 habitants. Selon le Pr Kacha, professeur de psychiatrie et chef de service � l�h�pital de Ch�raga, cette donn�e peut s�expliquer par le fait que cette r�gion se caract�rise par une forte densit� de la population et la presse fait �tat quotidiennement de ces cas de suicide. D�apr�s lui, le fl�au touche toutes les cat�gories de personnes et toutes les r�gions du pays, et le taux est de 2 pour 100 000 habitants. Alors que le taux annuel des tentatives est de 34,1 pour 100 000 habitants. �Elles sont 15 fois plus que le suicide. Elles sont surtout l��uvre d'adolescents, 76%, dont trois quarts des femmes, 6% des r�cidivistes�, pr�cise-t-il.
L�oisivet� source de mauvaise inspiration
Les professionnels de la sant� mentale sont unanimes � dire que le veuvage, le divorce, le c�libat, le ch�mage constituent les facteurs favorisant la conduite suicidaire. Pr Tedjiza, professeur en psychiatrie et chef de service � l'h�pital Drid Hocine pense qu��au point de vue familial, le c�libataire se tue plus que le veuf qui se tue plus que le mari�, et l�homme mari� se tue d�autant moins qu�il a des enfants. Les sujets mari�s sont les moins touch�s.� Le professeur Tedjiza ne manque pas de souligner que �la fr�quence des suicides est tr�s �lev�e chez les sujets inactifs quel que soit le sexe�. Le travail semble prot�ger contre le suicide. Par ailleurs, les taux sont �lev�s chez les employ�s et exploitants agricoles. Certains milieux professionnels sont aussi expos�s au risque d�une conduite suicidaire, en l�occurrence les policiers, les militaires et les m�decins.
Une fuite en avant
Interrog� sur les motivations des ces individus � mettre fin volontairement � leur vie, les professeurs Kacha et Tedjiza affirment que les suicidants cherchent une fuite dans le sommeil, un apaisement � leur culpabilit� ou expression de leurs pulsions agressives envers l�autre. �C�est une conduite d�appel et de rupture qui permet souvent de r�am�nager les relations avec l�entourage familial frustrant�, estime Pr Kacha. Abondant dans le m�me sens, le Pr Tedjiza qualifie le suicide d�un acte de d�mission et la n�antisation du monde. Le suicidant met fin � une souffrance en exprimant un sentiment de vengeance avec l�id�e de culpabiliser l�autre : �A moi la mort, � toi le remords�. A la question de savoir ce qu�il y a lieu de faire pour tenter de r�duire l�ampleur de ce fl�au, les deux professeurs en psychiatrie estiment que la pr�vention des r�cidives doit �tre l�une des priorit�s des pouvoirs publics. Elle doit �tre organis�e � tous les niveaux, que ce soit au plan m�dical, sociofamilial ou sociopolitique. Pour le Pr Kacha, l�un des principaux obstacles est sans aucun doute le tabou qui entoure toute approche de ce drame. L�insuffisance des services psycho-sociaux et m�dicaux et l�inflation des urgences en mati�re de planification constituent selon lui la deuxi�me difficult�. La cr�ation d�un centre de pr�vention du suicide et des num�ros verts serait, selon nos interlocuteurs, utile pour mieux prendre en charge les suicidants des grands centres urbains. �Suite au s�isme du 21 mai 2003, nous avons mis en place un num�ro vert, 1512, qui a permis � pr�s de 2000 sujets aux conduites suicidaires de s�exprimer et de se lib�rer du mal qui les rongeait�, ajoute-t-il. Comme il est important, soutient le Pr Kacha, de cr�er des services sociaux d��coute aupr�s des services scolaires et professionnels et des services de r�animation. D�apr�s lui, les interventions en milieu scolaire sont importantes pour atteindre les jeunes. Pour le Pr Tedjiza, la formation du personnel et des professionnels de sant� mentale est tr�s importante pour aider les sujets vuln�rables et les orienter vers les structures adapt�es. La travail de proximit� est, selon lui, un moyen agissant dans la pr�vention du suicide. Elle se traduit prise en charge dans les quartiers des patients d�pressifs mais �galement de ceux qui en font la demande puis permettre �un suivi r�gulier lorsqu�il s�agit d�une affection chronique n�cessitant une prise en charge au long cours�, note Pr Kacha. Selon des estimations, il est relev� qu�une importante proportion de cas de suicide touche les jeunes. Mais il demeure que le nombre exact de cas de suicide dans les diff�rentes r�gions est encore inconnu, il est donc impossible de parler de pr�valence ou d�augmentation de leur nombre. Des enqu�tes �pid�miologiques ont �t� d�j� men�es dans notre pays, mais il reste que le drame n� est pas encore pris r�ellement en charge par les pouvoirs publics dans le sens de penser � la pr�vention et mettre les moyens n�cessaires pour sa mise en place. D�aucuns estiment que tant que cet acte est consid�r� contraire � la charia et tabou, il serait difficile d�initier, � l�instar des autres pays dans le monde, la pr�vention. C�est ainsi que les autorit�s sanitaires, la cellule familiale ainsi que la soci�t� civile sont interpell�es pour se pencher s�rieusement sur cette cat�gorie de personnes et aider � freiner ce drame national.

Par Djamila Kourta

El Watan� 08 septembre 2004

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La situation interpelle les autorit�s � Oran
128 tentatives de suicide en deux mois
Par F. Boumedi�ne

Selon des m�decins, la situation est encore plus dramatique car de nombreuses tentatives de suicide ne sont pas d�clar�es par les parents.
La mal-vie, la mis�re sociale, l�absence de communication entre les g�n�rations et l�absence de perspectives sont autant de ph�nom�nes sociaux qui sont � l�origine de tr�s nombreux cas de tentatives de suicide enregistr�es r�guli�rement par les services d�urgence en premier lieu. Ces maux sont connus de tous les sp�cialistes de la sant�, qu�ils soient psychologues, psychiatres ou sociologues. Ils r�v�lent, en fait, une soci�t� en crise, en pleine mutation o� les rep�res, les mod�les indispensables chez les jeunes pour se repr�senter et se projeter dans l�avenir sont �clat�s et confus. Aujourd�hui, sur le terrain, nous devons faire face � une situation extr�mement grave, plus qu�alarmante, comme nous le prouvent les statistiques disponibles au niveau du service des Urgences m�dico-chirurgicales d�Oran (UMC). Ainsi, pour la p�riode allant du 1er juin au 15 ao�t, soit deux mois et demi, 128 tentatives de suicide ont �t� recens�es, 15 tentatives ont �t� faites par l�absorption de poison, 113 avec des m�dicaments.
Des m�decins que nous avons interrog�s sur cette question estiment que les statistiques seraient plus �loquentes, puisque de nombreuses tentatives de suicide ne sont pas d�clar�es par les parents. Parfois, ces derniers tentent de les maquiller en faisant passer la tentative de suicide d�un de leurs enfants en un accident. Il faut dire que la soci�t� traditionnelle porte un regard tr�s cruel et n�gatif sur ce ph�nom�ne, ce qui a pour cons�quence d�aggraver la situation. Car, tr�s souvent, les tentatives de suicide sont le fait de jeunes filles dans leur grande majorit�. Le d�sespoir affectif, le manque de communication avec les parents, le poids de la soci�t� quant � la place et le statut de la jeune fille et de la femme de fa�on globale, sont autant de causes qui conduisent au geste fatal chez les jeunes filles. Mais il y a �galement ce qui n�est pas montr� ostensiblement par les statistiques : les cas de tentatives de suicide chez les hommes adultes ayant 40 ans et plus.
L�on se rappelle l�explosion de ce ph�nom�ne peu apr�s les milliers de licenciements dans le monde du travail dans les ann�es 1990. La crise sociale et les difficult�s professionnelles provoquent autant de probl�mes qui ne sont pas support�s par certains individus qui �craquent� sous la pression sociale.� L�on pourrait discourir longuement sur toutes les causes du suicide et qui sont les m�mes de part le monde. D�ailleurs, des chercheurs du Grasc ont entam� une �tude depuis 2004 (enqu�te r�alis�e aupr�s d�un �chantillon de 400 personnes) qui d�montre et confirme l�ensemble de ce ph�nom�ne et son ampleur.
Plus que jamais, il faut que les pouvoirs publics, en concertation avec les professionnels de la sant�, prennent en charge ce probl�me qui devient, du coup, un probl�me de sant�. Les tentatives de suicide ne peuvent plus �tre trait�es comme des ph�nom�nes marginaux, �pisodiques et mineurs.
Des programmes d�action, des prises en charge psychologiques, m�dicales et des structures ad�quates doivent �tre mis en place au travers une politique volontaire du minist�re de la Sant�. Des fonds et des moyens importants doivent �tre engag�s pour soutenir et aider les personnes en difficult�, notamment les jeunes, car le suicide est une forme de violence tourn�e vers soi, mais aussi vers l�ensemble de la soci�t�. � ce titre, il ne sert � rien de se voiler la face ou de refuser encore une r�alit� qui nous saute aux yeux quotidiennement.

F. B

Libert�:� 17 ao�t 2004

Symposium international sur le suicide en Alg�rie

C'est � l'initiative de l'Association alg�rienne des psychiatres d'exercice priv� (AAPEP), en collaboration avec le Soci�t� alg�rienne de psychiatrie et la Soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie que le 1er Symposium international sur le suicide aura lieu ce jeudi � l'h�tel El Aurassi. Ph�nom�ne incontr�lable, le suicide dans notre pays a pris une ampleur alarmante ces derni�res ann�es. Des centaines de personnes d�c�dent chaque ann�e et des milliers d'autres sont sauv�es in extremis. Les quelques �tudes faites par des sp�cialistes qui ont suivi l'�volution de ce fl�au (sociologues, psychiatres, m�decins) n'arrivent toujours pas � analyser les v�ritables raisons qui entra�nent un geste aussi extr�me que le suicide. Reste que le ch�mage, la d�gradation du niveau de vie des Alg�riens, la d�pression et l'absence d'alternatives sont entre autres les fl�aux sociaux qui poussent des milliers de personnes � mettre ou � vouloir mettre un terme � leur vie. Si toutefois nous n'avons pas les chiffres exacts du nombre des suicidaires par an, il n'en demeure pas moins que les psychiatres s'inqui�tent aujourd'hui plus qu'avant de la gravit� du ph�nom�ne et de sa progression remarquable. Le symposium aura ainsi � d�battre de cette question sous diff�rents aspects. Des sp�cialistes alg�riens, fran�ais, suisses, tunisiens et marocains essayeront de traiter de plusieurs th�mes relatifs au suicide : �L'�pid�miologie du suicide�, �La prise en charge du suicidant�, �L'intervention en cas de crise de suicide� et �Attitudes th�rapeutiques � suivre par les sp�cialistes face � des risques suicidaires�.

Rosa Mansouri. Le Matin� 02 f�vrier 2004

Le sujet reste encore tabou
10 000 tentatives de suicide chaque ann�e

Tous les ans, environ 10 000 personnes, pour la plupart des adolescents, tentent de se donner la mort dans notre pays. Un certain nombre d�entre eux, environ un millier chaque ann�e, y r�ussissent, leurs appels au secours, leurs diff�rents messages de d�tresse n�ayant trouv� aucune �coute ni au niveau institutionnel ni au niveau de la sph�re familiale. Un drame tragique dont les proportions � travers le monde ont pris les dimensions d�un ph�nom�ne de sant� publique. Selon l�OMS, chaque ann�e dans le monde, entre 500 000 � 1 million de personnes meurt des suites d�un suicide. Malgr� cette ampleur, le sujet reste largement frapp� de tabou dans de nombreuses soci�t�s. Pour sensibiliser sur ce probl�me pas tout � fait r�cent, l�Association alg�rienne des psychiatres d�exercice priv�, en collaboration avec la Soci�t� alg�rienne de psychiatrie et la Soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie, a organis� un symposium jeudi dernier sur ce th�me d�actualit�.

Voil� bien une vingtaine d�ann�es que de nombreux experts pr�voyaient une explosion des pathologies psychosociales dans la majorit� des pays � travers le monde dans les ann�es 2000, les motifs de consultation �tant pour 80 % de nature psychologique, particuli�rement chez les jeunes. La pr�dominance des troubles mentaux et des comportements � risque vient d��tre confirm�e par la plus haute instance sanitaire mondiale, l�OMS, qui a enti�rement consacr� un de ses r�cents rapports annuels de la sant� dans le monde (RSM 2001) � la question de la sant� mentale. Dans ce rapport, on apprend que la d�pression est appel�e � figurer comme l�une des principales causes de morbidit�, sinon la premi�re, et que parmi les dix principales causes des handicaps et d�invalidit�, cinq sont de nature neuropsychiatrique.

Le suicide ou le comportement suicidaire fait donc partie de ce qu�on appelle � les nouvelles morbidit�s � au m�me titre que les autres comportements � risque pr�dominant chez les adolescents et les adultes jeunes, en l�occurrence l�abus de drogues, les toxicomanies, les conduites suicidaires, les accidents et les traumatismes, les violences intentionnelle et non intentionnelle, qui ont d�sormais leur place dans la nosographie m�dicale : � la classification internationale des maladies � (CIM). Les principales communications pr�sent�es � ce colloque s�accordent � dire que dans 90 % des cas, le candidat au suicide pr�sente des troubles psychiatriques ou des troubles de la personnalit� pas forc�ment pathologiques mais facilement d�celables par un professionnel de la sant� mentale. La trag�die du suicide serait donc ais�ment �vitable pour peu qu�un r�seau de centres d��coute m�dico-psychologique soit largement d�ploy� dans la communaut� (dispensaires de quartier, polycliniques, maisons des jeunes, �coles, centres de formation professionnelle, universit�s). La multiplication de ces espaces th�rapeutiques de proximit� dans les �tablissements �ducatifs et autres structures permettraient de traiter la souffrance morale des sujets en d�tresse psychologique. Encore faudrait-il que dans la repr�sentation sociale de la pathologie, la maladie mentale soit consid�r�e en tant que telle et non pas comme une � honte � toute juste bonne � cacher et � stigmatiser. Une des interventions dans le d�bat a attir� l�attention sur l�insuffisance des travaux et des �tudes en �pid�miologie psychiatrique pour expliquer la r�partition, l�ampleur, la nature des diff�rents troubles dans la population et leur �volution durant ces derni�res ann�es en Alg�rie.

Selon de nombreux auteurs, le contexte s�curitaire de la derni�re d�cennie, notamment l�explosion de la violence qui a dur� de longues ann�es, peut avoir des s�quelles sur la sant� mentale dont l�ampleur reste largement m�connue. L�absence de politique claire en mati�re de soins de sant� mentale, notamment une d�perdition grave des infrastructures de soins psychiatriques et de l�gislation ad�quate, a �t� �galement soulev�e, amenant un des orateurs � �voquer l��chec de la politique de la sant� mentale. A quand le juste essor de la psychiatrie, sp�cialit� de la sant� publique par excellence rest�e h�las le parent pauvre de la m�decine ?

Boualem Tchicha

Le Matin� 06 f�vrier 2004

Le suicide et les troubles psychologiques ont �t�, jeudi pass� � Alger, le th�me de la premi�re rencontre scientifique organis�e par l�Association alg�rienne des psychiatres priv�s. Cette rencontre, qui a r�uni un grand nombre de psychiatres alg�riens et �trangers, a �t� consacr�e au ph�nom�ne du suicide chez les jeunes, notamment l�analyse des causes et la prise en charge psychologique de cette cat�gorie, et aux programmes pr�ventifs en mati�re de troubles psychologiques et leurs cons�quences sur l�individu. Le Dr Kacha, psychiatre, a indiqu� que "la difficult� d�obtenir les statistiques officielles sur le suicide en Alg�rie complique la t�che des professionnels pour �tudier ce sujet � la fois sensible et important". Ces statistiques, a-t-il dit, "sont tr�s importantes pour toutes les parties qui s�int�ressent au suicide et aux troubles psychiques pour mettre en place des programmes scientifiques objectifs et globaux qui contribuent, dans une large mesure, � la r�duction de ce fl�au social". Le Dr Kacha a imput� la propagation de ce ph�nom�ne social en Alg�rie � "l�absence de lois sur la sant� mentale et de centres sp�cialis�s dans le domaine ainsi qu�� l�insuffisance de la prise en charge psychologique scientifique de ce ph�nom�ne". Le Dr Mohamed Boudaf, psychiatre � l�h�pital de Annaba, a, de son c�t�, estim� que la pr�vention repose essentiellement sur "la compr�hension m�me du suicide et sa relation avec l�environnement familial et social". Un autre psychiatre fran�ais a affirm� que 90% des suicides sont li�s aux troubles psychologiques dont 60% li�s aux troubles de la personnalit� et 40% aux troubles du comportement et � l�alcoolisme.

El Moudjahid� 06 f�vrier 2004

Symposium international sur le suicide en Alg�rie

C'est � l'initiative de l'Association alg�rienne des psychiatres d'exercice priv� (AAPEP), en collaboration avec le Soci�t� alg�rienne de psychiatrie et la Soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie que le 1er Symposium international sur le suicide aura lieu ce jeudi � l'h�tel El Aurassi. Ph�nom�ne incontr�lable, le suicide dans notre pays a pris une ampleur alarmante ces derni�res ann�es. Des centaines de personnes d�c�dent chaque ann�e et des milliers d'autres sont sauv�es in extremis. Les quelques �tudes faites par des sp�cialistes qui ont suivi l'�volution de ce fl�au (sociologues, psychiatres, m�decins) n'arrivent toujours pas � analyser les v�ritables raisons qui entra�nent un geste aussi extr�me que le suicide. Reste que le ch�mage, la d�gradation du niveau de vie des Alg�riens, la d�pression et l'absence d'alternatives sont entre autres les fl�aux sociaux qui poussent des milliers de personnes � mettre ou � vouloir mettre un terme � leur vie. Si toutefois nous n'avons pas les chiffres exacts du nombre des suicidaires par an, il n'en demeure pas moins que les psychiatres s'inqui�tent aujourd'hui plus qu'avant de la gravit� du ph�nom�ne et de sa progression remarquable. Le symposium aura ainsi � d�battre de cette question sous diff�rents aspects. Des sp�cialistes alg�riens, fran�ais, suisses, tunisiens et marocains essayeront de traiter de plusieurs th�mes relatifs au suicide : �L'�pid�miologie du suicide�, �La prise en charge du suicidant�, �L'intervention en cas de crise de suicide� et �Attitudes th�rapeutiques � suivre par les sp�cialistes face � des risques suicidaires�.

Rosa Mansouri. Le Matin� 02 f�vrier 2004

Une affaire de Soci�t�

Sur 13 CHU, 7 disposent d�un service de psychiatrie totalisant une capacit� de 1 350 lits. Sur 31 �tablissements hospitaliers sp�cialis�s (EHS), une dizaine disposent d�unit�s de soins psychiatriques avec 2 633 lits. Les services psychiatriques sont �galement disponibles dans 26 des 100 centres de sant� (600 lits) recens�s � l��chelle nationale.

L�h�pital psychiatrique de Sidi Chahmi, qui dispose de 500 lits, a vu ses pavillons fortement d�grad�s. Un de ses derniers a �t� r�nov� cette ann�e et peut accueillir 80 � 100 lits suppl�mentaires. Dans la r�alit�, cette immense structure a �t� con�ue pour une capacit� de 1 200 lits. Ces chiffres ont �t� communiqu�s hier par le directeur de la sant�, � l�ouverture d�un s�minaire de deux jours portant sur la sant� mentale, organis� � l�institut technologique de la sant� publique (ITSP) par le secteur sanitaire Oran-Est, lui-m�me dot� d�un centre interm�diaire de sant� mentale, une exp�rience tent�e il y a deux ans et demi � la clinique Jean Kraft pour ��la pr�vention et la promotion de la sant� mentale et son int�gration � part enti�re dans le syst�me de la sant� publique.�� Les organisateurs sugg�rent de d�passer les cas cliniques apparents pour s�int�resser � la sant� mentale dans l�ensemble de la soci�t�.

pour une meilleure prise en charge des pathologies

Respectivement pr�sidente du comit� d�organisation et pr�sident du comit� scientifique, le Dr Senhadri Samira et M.�Lakja� ont donn� les deux objectifs principaux de cette rencontre, la troisi�me du genre depuis 2002. Il s�agit, expliqueront-ils, de lancer le d�bat sur les retomb�es sociales des maladies mentales et de rechercher des pistes pour une meilleure prise en charge des pathologies, consid�r�es ici comme n�importe quelle autre maladie, �tant donn� que ��l�esprit est toujours en corr�lation avec le corps.�� L�intitul� (changement social, sant� mentale et sant� physique) de ce colloque pluridisciplinaire, r�parti sur une vingtaine de communications, a �t� inspir� du th�me retenu cette ann�e par la F�d�ration mondiale de la sant� mentale�: ��Le rapport entre la sant� mentale et la sant� physique�: troubles concomitants.�� Hormis la psychiatrie, les points de vue des autres sp�cialit�s intervenant dans le domaine, comme la psychologie ou la psychanalyse (formation non dipl�mante), mais aussi d�autres disciplines comme la m�decine g�n�rale, la sociologie ou m�me l�anthropologie, sont �galement pris en compte. Pour tout conf�rencier invit� � communiquer et � d�battre, les mutations sociales sont un facteur non n�gligeable de d�t�rioration de la sant� mentale des individus. Certains rappelleront � ce sujet l�apparition ou l�augmentation des taux de suicide chez les ch�meurs ou en milieu ouvrier, avec les compressions massives des effectifs. A ces nouveaux ph�nom�nes �conomiques, M.�Lakja� ajoute les retomb�es du divorce, de la transformation de la famille patriarcale, de l�exclusion, de la d�gradation des conditions de l�habitat, y compris dans ses aspects culturels�; en bref, de la pr�carisation de la soci�t� dans ses conditions objectives mais aussi subjectives.

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Djamel Benachour

El Watan 24 novembre 2004

Journ�e mondiale de la sant� mentale

Des mesures efficaces pour la prise en charge des troubles psychologiques de l�enfant et de l�adolescent

Par : EL MOUDJAHID

Le minist�re de la Sant�, de la Population et de la R�forme hospitali�re a �labor� un riche programme � l�occasion de la Journ�e mondiale de la sant� mentale, c�l�br�e le 10 octobre de chaque ann�e.
Cette journ�e sera c�l�br�e sous le th�me �Troubles affectifs et comportementaux des enfants et des adolescents�.
M. Bouslimane Abdelhafid, sous-directeur de la promotion de la sant� mentale au minist�re de la Sant�, a indiqu� que le programme �labor� tend � ouvrir des espaces d�information et de sensibilisation sur l�importance de la sant� mentale, les mesures pr�ventives et la prise en charge des troubles affectifs et des traumatismes psychologiques chez l�enfant et l�adolescent.

Le programme en question s��tale du 11 au 15 du mois en cours, � travers le territoire national, dans l�ensemble des structures sanitaires sp�cialis�es, notamment les services de psychiatrie et les centres interm�diaires de sant� mentale.

Le programme pr�voit, �galement, des journ�es portes ouvertes, des expositions et des conf�rences-d�bats anim�es par des sp�cialistes sur plusieurs th�mes, � savoir les troubles affectifs et psychologiques chez l�enfant et l�adolescent, les moyens th�rapeutiques efficaces et les mesures et strat�gies pr�ventives. Le minist�re organisera, en outre, une journ�e d��tude demain sur le th�me de �La promotion de la sant� mentale chez l�enfant et l�adolescent�, � laquelle prendront part des sp�cialistes en la mati�re, des repr�sentants de d�partements minist�riels et d�associations activant dans le domaine.

La c�l�bration de la journ�e mondiale de la sant� mentale intervient cette ann�e deux ann�es apr�s le lancement du programme national de la sant� mentale. Ce programme vise la r�organisation du syst�me de soins et le renforcement des structures de prise en charge des personnes traumatis�es, � travers le d�veloppement des m�thodes de traitement au sein des unit�s sanitaires sp�cialis�es en mettant en �uvre toutes les mesures n�cessaires.
Il s�agit de redynamiser l�activit� des infrastructures, et y int�grer les soins relatifs � la sant� mentale, la formation du personnel du secteur et la r�union de moyens techniques n�cessaires � la r�ussite des soins.
Le programme a �galement pour objectif l�organisation de cycles de formation en faveur de m�decins g�n�ralistes, � travers les wilayas du pays, afin d�acqu�rir des comp�tences en terme de pr�vention, de diagnostic et de suivi.

Ce programme encourage et valide la cr�ation de structures interm�diaires de sant� mentale, sachant que la mise en place de telles unit�s sanitaires devra faire l�objet d�une �valuation r�guli�re.
D�autre part, M. Bouslimane a soulign� que le minist�re a mobilis�, ces derni�res ann�es, tous les moyens humains et mat�riels n�cessaires en vue de promouvoir la prise en charge effective des personnes traumatis�es.
Le minist�re de la Sant� et de la Population a organis�, dans ce sens, des cycles de formation au profit des psychologues et m�decins g�n�ralistes sur la prise en charge des traumatismes des enfants et des adultes ainsi que les moyens th�rapeutiques efficaces, a indiqu� le m�me responsable. Quelque 150 psychologues et 73 m�decins g�n�ralistes ont b�n�fici�, depuis 2001, de ces cycles de formation.

Le minist�re de la Sant� a, en outre, men� durant l�ann�e 2000-2003, une enqu�te pour �valuer la propagation des traumatismes psychologiques et le recensement des malades. Cette enqu�te a touch� 10 wilayas pilotes, en attendant la publication des r�sultats.

Le minist�re a, par ailleurs, �labor�, au cours de la p�riode 2003-2003, avec l�appui du bureau de l�UNICEF en Alg�rie, un manuel pour la prise en charge des enfants traumatis�s intitul� �Pratiques de soins et psychotrauma�.

Vendredi 10 octobre 2003

Promouvoir des r�seaux d��changes

Bien que n� il y a deux ans, ce congr�s est un moment fondateur de la Soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie qui a pour objectif de promouvoir les liens et les �changes entre psychiatres exer�ant en France et en Alg�rie, en partenariat avec la Soci�t� alg�rienne de psychiatrie et l�Association alg�rienne de psychiatres d�exercice lib�ral pour d�velopper de v�ritables r�seaux de travail, de recherche. Le 5 f�vrier 2004, une journ�e sur le suicide sera organis�e en Alg�rie, et en mai 2005, le 2e congr�s franco-alg�rien de psychiatrie se tiendra � Alger.

El Watan� 09 octobre 2003

1er Congr�s alg�ro-fran�ais de psychiatrie

Les �tats post-traumatiques de la guerre d�Alg�rie

EL MOUDJAHID

�Les �tats post-traumatiques li�s � la guerre d�Alg�rie et les ph�nom�nes complexes de la m�moire post-traumatique�, �taient le th�me principal du premier congr�s de la soci�t� franco-alg�rienne de psychiatrie organis� les 3 et 4 octobre 2003 � l�h�pital europ�en Georges Pompidou � Paris. Cette premi�re rencontre organis�e � l�occasion de Djaza�r, une ann�e de l�Alg�rie en France, a �t� enti�rement consacr�e � la guerre d�Alg�rie, ce chapitre de l�histoire entre l�Alg�rie et la France qui suscite, selon les organisateurs quelques passions.
A cet effet, le pr�sident de la soci�t�, le Dr Taleb Mohamed, dira que �les centaines de milliers de morts, les populations d�plac�es, les destins personnels et collectifs irr�m�diablement marqu�s, doivent nous conduire � la n�cessit� d�un effort de r�flexion et � faire le point sur les cons�quences traumatiques et psychologiques engendr�es par les drames de la guerre�. �Il est d�ailleurs frappant de constater � ce sujet, la raret� des travaux, tant au niveau alg�rien que fran�ais�, a pr�cis� le Dr Taleb Mohamed. Le programme de cette rencontre, pr�sid�e par les professeurs Henri Loo, Farid Kacha et Fr�d�ric Rouillon, porte sur deux axes principaux, relatifs aux psychotraumatismes li�s � la guerre d�Alg�rie et � leur devenir. Les aspects �volutifs � long terme et les diverses expressions de la m�moire post-traumatique ont �t� abord�s par les communaut�s m�dicales alg�riennes et fran�aises pr�sentes. La question �tant de savoir ce que sont devenus ces �tats quarante ans apr�s. Les participants ont affirm� � ce sujet que les �l�ments cliniques constat�s ici et l� chez les personnes ayant v�cu de tels traumatismes, laissent � penser que l�oubli n�est qu�apparent.

Le deuxi�me axe du congr�s s�est articul� autour du th�me de la guerre d�Alg�rie et de la m�moire, des interventions multidisciplinaires. Les sociologues, historiens, psychologues et psychiatres ont �voqu�, � ce sujet, les liens qu�entretiennent les m�moires traumatiques individuelle, collective et la m�moire historique.
Le professeur Frederic Rouillon, pr�sident du Congr�s, a expliqu� que la psychiatrie fran�aise comme l�alg�rienne �n�est jusqu�� ce jour pas beaucoup plus loquace sur les victimes psychotraumatiques de la guerre alors que la r�flexion clinique occupe depuis toujours le champ de la psychopathologie, les cons�quences m�dico-psychologiques de la guerre d�Alg�rie semblent ne pas pouvoir s�exprimer�, a-t-il fait remarquer.
Au-del� du th�me du psychotraumatisme li� � la guerre d�Alg�rie, le congr�s s�est ouvert, deux jours durant, � des interventions multi-disciplinaires, historiques, sociologiques et authropologiques.

Samedi 04 octobre 2003

Forum m�diterran�en de psychiatrie et de m�decine

Par : EL MOUDJAHID

Le Forum m�diterran�en de psychiatrie et de m�decine s�est tenu, jeudi, � l�h�tel Seybouse International d�Annaba (extr�me nord-est d�Alg�rie) sous le th�me de �la psychiatrie de liaison : int�r�ts et limite du terrain�.
Organis�e par l�Etablissement hospitalier sp�cialis� Er-Razi d�Annaba, cette rencontre internationale, qui a r�uni pr�s d�une centaine de sp�cialistes d�Alg�rie, de France, de Tunisie, du Maroc, d�Egypte, de Turquie et d�Italie, est le couronnement d�une d�cennie de travail de l��quipe d�Er-Razi, conduite par le professeur M. Boudef.
Le Forum m�diterran�en de psychiatrie et de m�decine est �un aboutissement des journ�es de psychiatrie d�Annaba qu�a organis�es l�EHS Er-Razi � partir de 1993�, indique le Pr Boudef � l�ouverture des travaux.
Les responsables d�Er-Razi ont voulu donner � leur initiative une nouvelle dimension permettant d��tre au diapason de la recherche dans le domaine et offrir un espace de discussion et d��change entre les diff�rents sp�cialit�s du bassin m�diterran�en. Le choix du th�me �La psychiatrie de liaison� est motiv�, selon le Pr Boudef, par �la n�cessit� et l�int�r�t de la psychiatrie � s�expatrier en dehors de ses structures classiques pour une meilleure prise en charge du patient�. La psychiatrie de liaison est �une mise en place des comp�tences des structures de psychiatrie au service de la m�decine somatique�, pr�cise, de son c�t�, le Pr I. Gautier (France).
Le Pr Guy Darcourt, de France, mettra en exergue l�int�r�t du th�me du forum dans une conf�rence intitul�e �Ce qui donne plus ou moins de l�importance au terrain�. Il sera suivi par une �quipe d�Er-Razi qui a pr�sent� les r�sultats d�un travail (La psychiatrie de liaison : une �valuation � Annaba), sign�e par le Pr Boudef et le Dr Han�ne Hocine et le Dr Samira Labidi. Pour cette �quipe, la psychiatrie de liaison est une interphase entre la psychiatrie et la m�decine. Elle implique une anticipation pour une meilleure prise en charge du patient. A contrario, un retard dans le diagnostic peut donner lieu � une aggravation de l��tat du patient.
Souvent d�terminante dans la compr�hension de la pathologie, �la qualit� de vie des patients schizophr�nes et de leur famille� a �t� au centre d�une intervention faite par le Pr Koksal Alptekin (Bolcova/Izmir, Turquie).
On notera �galement l�intervention de M. Claude Ubeda (Saint-Etienne/France) qui a port� sur le travail d�accompagnement des suicidants post-hospitalisation, dispositif appel� �Relier� et initi� par l�association �Loire Pr�vention Suicide�. La psychiatrie de liaison en Italie, la psychiatrie militaire, la sant� mentale et l�OMS, le syndrome de glissement en g�rontologie et plusieurs autres th�mes figurent, �galement, dans le programme des travaux de cette rencontre internationale organis�e en collaboration avec la direction de la Sant� et de la R�forme hospitali�re de la wilaya et l�Ordre des m�decins de la r�gion.

Vendredi 10 octobre 2003

Le suicide prend des proportions inqui�tantes en Alg�rie


ALGER, (AFP)
Ph�nom�ne nouveau en Alg�rie, ou plut�t cach� auparavant selon des sp�cialistes, le suicide a pris des proportions inqui�tantes, touchant essentiellement des jeunes de 15 � 30 ans.
Ces derniers mois, les journaux rapportent presque quotidiennement des cas de suicide, notamment en Kabylie, dans les r�gions de Tizi Ouzou et B�ja�a (� respectivement 110 et 260 km � l'est d'Alger). Rien que ce lundi, des journaux font �tat de quatre suicides dans diff�rentes villes alg�riennes.
La presse d�crit souvent la m�me histoire: un adolescent, apparemment heureux, est retrouv� pendu � un arbre; un jeune homme se jette d'un pont ou � la mer.
Les motifs sont difficiles � �tablir pour les hommes. Mais pour les femmes, le geste d�sesp�r� est souvent la cons�quence des m�mes souffrances: un mariage arrang�, forc�, une grossesse non d�sir�e, un chagrin d'amour. C'est ce que montrent les rares �tudes faites � partir de chiffres de la police et des h�pitaux.
En l'absence de statistiques officielles et d'�tudes scientifiques, ce ph�nom�ne appara�t comme nouveau, notamment par son ampleur. Ceux qui s'y int�ressent, en particulier des sociologues et des �tudiants, en sont r�duits aux hypoth�ses.
Pour les uns, les Alg�riens se suicidaient moins ou pas du tout avant les ann�es 90. L'apparition de la violence islamiste, avec son cort�ge d'horreurs, de tueries et de massacres collectifs, a banalis� la mort et la souffrance.
Cette violence, mais �galement le d�sespoir des jeunes attir�s par une vie occidentale plus facile, telle qu'ils la voient gr�ce aux paraboles, l'impossibilit� de rejoindre "l'Eldorado" europ�en tant r�v�, constitueraient les facteurs d�clenchants.
Les jeunes des quartiers populaires d'Alger, tous en attente d'un visa ou d'une "occasion" pour partir d'Alg�rie, le confirment volontiers.
Par "occasion", ils entendent l'achat d'un visa, de faux papiers ou m�me l'embarquement clandestin � bord d'un bateau, la c�l�bre "harraga".
Pour d'autres, le suicide a toujours exist�, mais il �tait tabou; on n'en parlait jamais. Il a �t� tir� de "l'anonymat" par la presse apr�s sa lib�ralisation en 1989, une fois achev� le r�gime de parti unique qui a dirig� l'Alg�rie d'une main de fer depuis l'ind�pendance en 1962.
"Comme l'homosexualit�, les naissances hors mariage, le suicide existait, mais on n'en parlait pas, les familles touch�es le cachaient soigneusement", estime Tahar, �tudiant en sociologie.
Il ajoute que c'est la presse qui en parle plus souvent, donnant la fausse impression que c'est un ph�nom�ne nouveau, tout en reconnaissant qu'il pourrait y avoir une augmentation.
Selon lui, celle-ci s'explique statistiquement par la pouss�e d�mographique qui a vu l'Alg�rie passer de 10 millions d'habitants en 1962 � 31 millions aujourd'hui.
"Il y a plus de monde, notamment des jeunes, donc plus de suicides", r�sume-t-il.
Les imams, dans leurs pr�ches, stigmatisent le manque de foi et l'�loignement de plus en plus fort des Alg�riens de l'Islam, cens� les prot�ger contre toute "d�viation".
Pour l'Islam, un suicid� est un v�ritable apostat, qui n'a pas le droit � des fun�railles religieuses et doit �tre inhum� � l'�cart des autres.

22 sept� 2003

L�handicap mental touche 138.000 personnes

El Moudjahid Sarah Sofi

En Alg�rie la sant� mentale a toujours constitu� un objet de pr�occupation pour les autorit�s sanitaires. Un bureau des maladies mentales a �t� ouvert au sein des structures centrales du minist�re de la Sant� en 1963, comme il a �t� cr�� une sous-direction de la sant� mentale au sein de la direction des actions sanitaires en milieux sp�cifiques. Plusieurs �tudes ont �t� men�es dans ce domaines, en particulier depuis 1990. La derni�re sur la sant� de la famille men�e entre les mois de septembre et novembre 2002 par le minist�re de la Sant�, en collaboration avec l�OMS, et qui a cherch� � �valuer la pr�valence des maladies mentales dans la population, a permis de confirmer les chiffres du recensement g�n�ral de la population et de l�habitat pratiqu� en 1998 par l�Office national des statistiques. Ce dernier, a montr� que le handicap mental touchait 138.005 personnes dont le quart �tait �g� de 10 � 24 ans. La plus forte proportion concernait les adultes de 25 � 44 ans avec 41%. La pr�valence du handicap mental �tait de 474.2 pour 100.000 habitants et elle atteignait 194 pour 100.000 habitants pour le groupe d��ge de 25-44 ans, Ce type d�handicap �tait essentiellement masculin en ce sens qu�il avait �t� recens� � cette date presque deux handicap�s de sexe masculin pour un du sexe f�minin. La r�paration selon le milieu de r�sidence, r�v�lait une l�g�re pr�dominance du milieu urbain avec 58,6% contre 41,4% en milieu rural.
Pour ce qui est des ressources disponibles on remarquera que d�apr�s la carte de sant� mentale �tablie par la direction des actions sanitaires en milieux sp�cifiques que les ressources humaines et mat�rielles se r�partissent comme suite: Sur les 13 CHU du pays, 7 d�entre eux poss�dent des services sp�cialis�s en psychiatrie. Ces CHU se trouvent dans les wilayas d�Alger, de Blida, de Constantine, d�Oran de Sidi Bel-Abb�s de Tizi Ouzou et de Tlemcen. Ils ont une capacit� de 1353 lits.� Pour ce qui est des �tablissements sp�cialis�s (EHS), on notera que sur les 31 existants, 10 sont sp�cialis�s en psychiatrie. Ces structures qui ont une capacit� de 2633 lits comptent 69 m�decins sp�cialistes de sant� publique, 27 m�decins g�n�ralistes psychologues, 10 chirurgiens-dentistes et 6 pharmaciens. Parmi les 10 EHS en psychiatrie, 5 ont une vocation hospitalo-universitaire.
Dans les statistiques de 2002, le bilan d�activit�s des 10 �tablissements hospitaliers sp�cialis�s en psychiatrie en 2001 montre qu�il y a eu 16.382 admissions repr�sentant 709.863 journ�es d�hospitalisation, 116.963 consultations sp�cialis�es et 12.682 consultations d�urgence. Le programme national de sant� mentale est conforme aux recommandations du rapport de l�OMS sur la sant� dans le monde 2001 intitul� �La sant� mentale: nouvelle conception, nouveaux espoirs�.Il a �t� �labor� sur la base des consultations de professionnels. Cette �laboration a connu plusieurs �tapes dont la premi�re a �t� l�organisation d�un s�minaire atelier les 2 et 3 avril 2001 � l�INSP pour d�terminer les grandes lignes d�un avant-projet de ce programme national. Le but de ce dernier, est de pr�venir et de combattre les troubles mentaux, neurologiques et psychosociaux et de contribuer ainsi � l�am�lioration de la qualit� de la vie de l�ensemble de la population. Parmi les objectifs fix�s par ce programme, on cite la r�duction de l�incidence et de la pr�valence de certains troubles mentaux et neurologiques comme la d�pression, l�arri�ration mentale, la toxicomanie, l��pilepsie et les troubles psychosociaux li�s aux �v�nements traumatisants. Le programme insiste aussi sur la mise en place d�une organisation de soins la plus adapt�e, la plus efficace et la moins co�teuse possible avec une l�gislation effective en harmonie avec cette organisation de soins,� Le renforcement de la pr�vention est parmi les objectifs trac�s par ce programme, il s�agit de la mis en place de m�canismes de r�habilitation et l��laboration de programmes de communication pour l��ducation sanitaire des citoyens, en terme de sant� mentale, conforme � l�approche et non � l�exclusion des malades mentaux�. La mise en �uvre d�une planification de la formation adapt�e aux besoins et aux possibilit�s a �t� �galement soulign�e dans ce programme. Il y a lieu de souligner qu�un dispositif de prise en charge de malades mentaux errants a �t� mis en place au niveau 37 wilayas.

Lundi 28 juillet 2003

3e rencontre internationale de l�h�pital Frantz Fanon
�Adolescence et toxicomanie�

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Par : EL MOUDJAHID

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Le ph�nom�ne de la toxicomanie est �un probl�me de soci�t� complexe et pr�occupant�, selon des experts r�unis en fin de semaine � Blida � l�occasion de la troisi�me rencontre internationale de l�h�pital �Frantz Fanon� sur la toxicomanie.
Cette rencontre, plac�e sous le th�me �Adolescence et toxicomanie� et anim�e par des experts nationaux et �trangers, a eu le m�rite de proposer quelques pistes de r�flexion sur les diff�rentes strat�gies de lutte, de pr�vention et de prise en charge des toxicomanies.
Mais, elle n�a pu apporter tous les �l�ments de r�ponse aux nombreuses interrogations concernant ce ph�nom�ne en Alg�rie, en raison de l�absence d�indicateurs scientifiques permettant d�appr�cier la situation en mati�re de toxicomanie.
Pour le professeur Bachir Ridouh, psychiatre l�giste, responsable du service de pr�vention et de soins aux toxicomanes du CHU de Blida, �la situation de toxicomanie de masse chez les jeunes Alg�riens est g�n�r�e par deux facteurs principaux�.
Il s�agit, dit-il, de �l�accroissement d�mographique tr�s rapide qui fait que l�Alg�rie est l�un des pays les plus jeunes au monde, la tranche d��ge des 15-24 ans repr�sente pr�s de 20% de la population globale�.
�A cela, pr�cise-t-il, il faut ajouter la �crise politique, �conomique et sociale qui a secou� le pays depuis 1988 et qui a touch� par ses diff�rents aspects (ch�mage, mis�re,�) essentiellement la jeunesse qui est devenue socialement instable, pr�te � toutes les aventures et � tous les risques dont ceux de la drogue�.
Selon une enqu�te sur la consommation des psychotropes parmi la tranche d��ge 15-24 ans, r�alis�e � Alger en juin 1990, 45% des consommateurs de substances toxiques se situaient dans cette tranche d��ges.
Une seconde enqu�te effectu�e toujours � Alger en octobre 1991 sur la consommation de substances psychoactives (psychotropes, kif, drogues dures, alcool) a montr� qu�un quart des consommateurs se situe dans la tranche d��ge des 15-19 ans,
Toujours selon la m�me enqu�te, les adolescents qui vivent d�j� une phase critique de l��volution de l�individu avec une profonde transformation psychologique subissent mal les bouleversements du monde qui les entoure.
Les probl�mes de l��chec scolaire, de l�exclusion, l��clatement de la famille, la promiscuit� et la crise du logement, auxquels il faut ajouter le ch�mage, le vide culturel, l�oisivet� et le manque de loisirs font que le jeune se trouve en proie � tous les risques en tentations de fl�aux sociaux tels que l�usage et l�abus de tabac, d�alcool, de drogue et autres produits toxiques selon des experts.

�Samedi 26 avril 2003

Maladie mentale

Des solutions interm�diaires et d�autres d�ficits

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A l�occasion de la journ�e nationale de psychiatrie, l�h�tel Phoenix a abrit�, les 20 et 21 mars, un colloque sur �Les troubles psychiques post-traumatiques�. Cette rencontre, organis�e par l�association alg�rienne de psychiatrie, a vu la participation de psychiatres, psychologues, universitaires et personnels de la sant� exer�ant dans les centres interm�diaires. �Troubles psychiques post-traumatiques�, �psychoth�rapie familiale� et �l�hospitalisation psychiatrique� sont, entre autres, les interventions pr�sent�es lors de cette rencontre.

En marge de ce colloque national, M.Kacha, pr�sident de l�association alg�rienne de psychiatrie, a tenu un point de presse o� il s�est attel� � diagnostiquer la situation de la sant� mentale en Alg�rie. Se r�f�rant � l�exp�rience encore balbutiante des centres interm�diaires, il a d�plor� le d�ficit en psychiatres, au nombre de 400, ce qui reste loin des besoins de la population n�cessitant au minimum 3.000 psychiatres.

Le m�me intervenant a parl� de la n�cessit� d�une formation continue des psychiatres et des m�decins g�n�ralistes exer�ant dans les centres interm�diaires afin de garantir une meilleure prise en charge des malades.

Le minist�re de la Sant� a cr�� une �cole qui offre des formations en psychoth�rapie familiale et en psychotraumatisme d�urgence. Ces formations sont sanctionn�es par un certificat d��tudes sp�ciales �CES�. Le personnel m�dical qui a suivi ces formations a �t� affect� dans des cellules m�dico-psychologiques pour la prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiques post-traumatiques caus�s par les catastrophes et les situations d�urgence.

Soulignons, enfin, que dans le cadre de l�Ann�e de l�Alg�rie en France, l�association Franco-Alg�rienne de psychiatrie organise, le 3 octobre 2003 � Paris, un colloque qui aura pour th�me �Souffrances et m�moires�.

Le Quotidien d'Oran 22 mars 2003

Centre de psychoth�rapie de Mohammadia / � l��coute des exclus de la soci�t�

Toxicomanie, cas de troubles psychologiques et �chec scolaire constituent les fl�aux pour lesquels le centre de pr�vention et de psychoth�rapie de Mohammadia se consacre afin d�en att�nuer, au moins, les cons�quences.

Cr�� le 26 juin 1992 � l�initiative de l�Association de la sauvegarde de la jeunesse de la wilaya d�Alger, le centre de pr�vention et de psychoth�rapie de Mohammadia s�est occup� durant les trois premi�res ann�es de ses activit�s exclusivement de la prise en charge des drogu�s. Ensuite, comme l�explique le directeur du centre, M. Boumaza, �nous avons jug� n�cessaire d��largir notre champ d�activit�s. Ainsi, outre l�objectif initial, nous nous consacrons aussi � la prise en charge des cas de troubles psychiques et des sujets touch�s par l��chec scolaire. Les personnes concern�es par l�ensemble de ces probl�mes sont de diff�rentes cat�gories d��ge et viennent des diff�rentes r�gions du pays. Notre centre est un point d��coute. Nous ne leur assurons pas l�h�bergement. Nous les prenons en charge sur les plans m�dical et psychologique et les aidons du mieux que nous pouvons � r�gler leurs probl�mes sociaux et �conomiques�. Sociologue, Mlle A�t� Ouferoukh rel�ve que pour les cas des troubles psychiques, �il faut d�abord les convaincre la n�cessit� de consulter un psychologue. Et qu�ils peuvent eux-m�mes trouver les solutions idoines � leurs probl�mes. Dans cet esprit, nous essayons de les aider � se d�couvrir pour qu�ils puissent se prendre en charge. Pour ce faire, nous tentons de rationaliser et de sp�cifier leurs probl�mes. En d�autres termes, d�terminer les probl�mes auxquels ils sont li�s directement et indirectement, c�est aussi une mani�re de d�dramatiser les difficult�s qui les rongent et de leur faire sentir qu�ils ne sont pas dans l�impasse comme ils le pensent. Cela nous permet de les r�int�grer dans la soci�t�.� Aussi, poursuit-elle, �nous menons des campagnes de pr�vention contre la consommation de la drogue. Et l��chec scolaire constitue un des facteurs d�clencheurs quant � l�initiation � la drogue.� Educatrice, Mme Hamaras rel�ve : �Le centre assure jusqu�� huit consultations par jour. Il y a des cas que nous r�orientons vers d�autres organismes pour une meilleure prise en charge. Pour les toxicomanes, nous accueillons toutes les cat�gories d��ge. Certains d�passent la quarantaine. Nous enregistrons aussi des cas souffrant de d�pendance pharmacologique. Cela dit, les parents doivent savoir qu�il est important de communiquer avec leurs enfants pour leur �viter de chercher l�exemple dans la rue. L�exemple, il faut le cr�er au sein de la famille. Nous ignorons nos enfants !�

Par Amnay Idir

El Watan 23/02/03

Na�ma� / Suicide par paraphyl�ne diamine

La wilaya de Na�ma vient d�enregistrer cette semaine le neuvi�me suicide par paraphyl�ne diamine, plus connue sous le nom de la pierre noire.

En effet, un v�t�rinaire �g� d�une quarantaine d�ann�es et p�re de 5 enfants, exer�ant � A�n Benkhelil, situ�e � 45 km de Na�ma, vient de se donner la mort, en avalant cette mati�re. Vendue chez les herboristes � raison de 10 DA, la paraphyl�ne diamine qui est utilis�e g�n�ralement dans le traitement des cheveux, s�est av�r�e �tre un terrible poison. Une fois aval�e, nous explique-t-on, elle a des propri�t�s de destruction terrible sur le corps humain puisqu�elle attaque les reins, le c�ur et le cerveau. D�apr�s nos renseignements, la paraphyl�ne diamine est peu connue dans le milieu m�dical. Ses toxiques n�ont pas d�antidote, ce qui veut dire que la victime y passera, � coup sur. Neuf suicides par ce produit, est un nombre trop effarant pour ne pas attirer l�intention des pouvoirs publics sur la libre commercialisation de cette mati�re .

El Watan 15/02/03

Plus de 40 cas par an � B�ja�a

Suicide : La cote d�alerte

Une moyenne de 40 suicides est enregistr�e annuellement dans la wilaya de B�ja�a. Beaucoup ou peu, c�est selon, mais ind�niablement, le d�sespoir s�installe. Si la fatalit� n��pargne aucune couche sociale, les jeunes, visiblement, sont ceux qui en souffrent le plus.

Chaque semaine qui passe apporte, en effet, son lot de trag�dies et de drames sans pour autant sugg�rer la moindre explication. D�sespoir, d�tresse, failles, faiblesses, chacun y va de son diagnostic. Mais peu renseignent sur ce ph�nom�ne qui, il y a encore quelques ann�es, demeurait presque inconnu. Aucune �tude sociologique n�est �bauch�e afin de mettre en relief les �tats d��me des populations de la r�gion. Les raisons de leur malheur ou de leur d�senchantement sont v�cues comme autant de sujets de chaumi�re mais rarement comme th�mes d�analyse susceptibles de renseigner sur la fr�quence des suicides. En 1999, il y a eu 44 cas, en 2000, 55, en 2001, 44 et l�ann�e actuelle, avant d�arriver � terme, on en a enregistr� 37. Depuis 1995, ce sont pas moins de 325 personnes qui ont mis fin � leurs jours.
Jeunes filles �perdues, fonctionnaires d�senchant�s, ouvriers m�contents ou retrait�s d�sesp�r�s, le spectacle qui s�offre est celui d�une collectivit� d�sempar�e. Il n�est pas fortuit, en effet, de rencontrer des jeunes, � l�apparence �normale� pour qui �la vie ne vaut pas la peine d��tre v�cue�. �nonc� � la l�g�re, le message est n�anmoins �porteur de soucis accablants, d�un acc�s de tristesse, d�un doute de la vie�, affirme R. Fatima, sociologue � l�universit� Abderrahmane-Mira, qui souligne que �les jeunes sont plus exigeants dans l�appr�ciation de leur �tat�.

En v�rit�, selon les sp�cialistes, r�unis, hier, � B�ja�a, les facteurs de suicide sont multiples, mais d�aucuns ont soulign� le d�sarroi li� au d�terminant culturel. La destruction de la cellule familiale traditionnelle et le syst�me de solidarit� y aff�rent y sont pour beaucoup. Le Dr Timizar, psychiatre de son �tat, a mis l�accent sur la perte de rep�res, notamment l�abandon des valeurs ancestrales et le cheminement vers une soci�t� plus individualiste et plus mat�rialiste. Son confr�re du CHU de Brest, qui a abond� dans ce sens, n�a pas manqu� de mettre en relief l�aspect identitaire qui, selon ses propos, peut provoquer de v�ritables traumatismes.
Sans parler sp�cialement de la r�gion de Kabylie, elle a soulign� les d�g�ts caus�s en Bretagne par le d�ni oppos� par la loi fran�aise aux particularismes locaux (langue, religion, organisation sociale, etc.). �Il y a des troubles d�identification�, a-t-elle soulign�.
� l��vidence, ce ne sont l� que des �l�ments d�approche et d�appr�hension du ph�nom�ne. Pour mieux le circonscrire, des responsables de la direction de la sant� ont d�cid� de mieux le prendre en main, en ouvrant, d�sormais, des �tats de situation dans chaque secteur sanitaire. Des fiches techniques seront �tablies sur chaque suicide ou candidat au suicide, relay�es par des enqu�tes �pid�miologiques en milieu scolaire. Des unit�s de soin, signale-t-on, seront mises sur pied afin de pr�venir t�t les troubles psychiques, voire psychiatriques des enfants.
Car pour l�heure, en d�pit des traumatismes subis (terrorisme, �v�nements de Kabylie, etc.), le t�tonnement est de rigueur.

Libert� le 23/10/2002

Suicide et pr�vention en d�bat � B�ja�a
�Multiplier les facteurs de protection�

Il n�y a aucune �tude sociologique et m�dicale qui mette en �vidence les �tats d��me des suicid�s, voire des candidats au suicide. Le portrait type reste impr�cis. Mouvant, il va de la petite angoisse jusqu�� la n�vrose d�pressive.

Une journ�e d�information, articul�e autour du th�me �suicide et pr�vention�, s�est d�roul�e hier � l�universit� Abderrahmane-Mira de B�ja�a, en pr�sence de professionnels de la sant� et de repr�sentants de la soci�t� civile, auxquels se sont associ�s des psychiatres, issus du CHU de Brest (France). La rencontre a valu par des interventions fort int�ressantes sur ce ph�nom�ne, qui a tendance � prendre des proportions inqui�tantes. Il est vrai, selon les constats �tablis, que l�on n�a pas atteint la cote d�alerte, mais les chiffres, � eux seuls, interpellent sur l�urgence de prendre, d�ores et d�j�, les devants en mettant en place un syst�me de pr�vention appropri� qui, � d�faut d�enrayer la persistance, soit de nature � le contenir.

Pourquoi les gens se suicident-ils ? La question est revenue, en effet, comme un leitmotiv sans qu�on arrive pour autant � apporter une r�ponse exhaustive et satisfaisante. C�est que jusqu�� pr�sent, il n�y a aucune �tude sociologique et m�dicale qui met en �vidence les �tats d��me des suicid�s, voire des candidats au suicide. Le portrait type reste impr�cis, mouvant, il va de la petite angoisse jusqu�� la n�vrose d�pressive. La vie devient subitement insupportable. Trop stressante. Et la seule �chappatoire� est d�en finir. Terrible sortie.
� l��vidence, des facteurs explicatifs et motivants ont �t� avanc�s, mais ils restent fondamentalement empiriques, n�ob�issant � aucune �tude rationnelle et scientifiques. Souvent, ils ob�issent � des logiques conventionnelles li�es aux difficult�s objectives de la vie.
Le Dr Timizar n�h�site pas � parler, � ce titre, d��nigme scientifique, d�s lors que les motivations sont multiples (psychologique, psychopathologique et sociale). Cependant, il n��carte pas la possibilit� que le d�terminant culturel soit fondamental, a fortiori en Kabylie, o� cet �l�ment est v�cu comme une souffrance par de larges couches de la population. En fait, au-del� de l�aspect identitaire, le conf�rencier a surtout mis en exergue l��clatement du cadre traditionnel et son impact sur la coh�sion de la cellule familiale qui �de plus en plus se d�nucl�arise�, se d� culture et se d� liqu�fie face aux mutations socioculturelles, �conomiques et psychologiques. Pour �tayer son propos, l�orateur, s�est appesanti sur la crise d�adolescence qui, estime-t-il, en se prolongeant en raison des conditions socio-�conomiques (scolarit�, logement, etc.) charrie de plus amples �souffrances psychiques qui conduisent � des comportements suicidaires�. Ce qui n��tait pas le cas ant�rieurement, du fait que l�adolescent en se mariant, pr�cocement, rentre rapidement dans l��ge adulte, mais se trouve confort� dans son statut par tout un syst�me de solidarit� familiale et communautaire.
Cette perception des choses a �t� largement soutenue par le Dr Griner, dont la conf�rence sur �les d�terminants culturels et suicides� a suscit� un int�r�t r�el. �tablissant, � l�occasion, des similitudes entre B�ja�a et Brest, dont le d�nominateur commun reste leurs sp�cificit�s culturelles et identitaires, celle-ci a affirm�, sans ambages, que le taux de suicide, relativement �lev� dans la r�gion de la Bretagne (France), s�explique, fondamentalement, par le fait que �le droit fran�ais a reni� le statut particulier de cette r�gion�, d�truisant toute son authenticit�. Mme Griner mettra l�accent, � ce propos, sur la destruction du r�gime matriarcal qui caract�risait la r�gion, la mise en cause de son sentiment et de son rapport � la religion, sa langue, etc., et dont l�acharnement s�est mat�rialis� par l�instauration d�un imaginaire fond� sur la superstition et un sentiment d�angoisse et de culpabilit� � la fois individuelle et collective. Le r�sultat est l� dans toute son hideur : 900 cas de suicides par an, n�h�sitant pas � parler de �comportements de destruction�. � l��vidence, il y a l� un raccourci, mais l�influence du d�terminant culturel pour elle est r�el, et trouve son pendant dans l�attitude suicidaire d�une partie de la population qui, pour signifier son d�sarroi, se r�fugie dans �l�alcoolisme, les psychotropes, la timidit� et le narcissisme�, d�ou l��volution exponentielle des suicides.

Quoi qu�il en soit, si les facteurs d�terminants sont multiples, d�aucuns ont insist� sur la pr�vention afin d�en r�duire l�ampleur.

Le Dr Jousny, dans ce contexte, a mis l�accent sur les signes et messages de d�tresse des candidats au suicide, qu�il y a lieu de d�coder. Pour lui, le suicide ne se r�duit pas � sa propre personne, mais souvent, il est accompagn� pour atteindre l�autre. Aussi, il n�a pas manqu� d�appeler � la vigilance, d�s lors que l�aveu d�une tentative de se tuer intervient en guise d�appel au secours, avant d��num�rer les fonctions du suicide (auto-agressivit�, h�t�ro-agressivit�, conduites ordaliques, etc.). Cependant, si la difficult� a �t� soulign�e de d�tecter les cas de suicide m�me si des signes cliniques se manifestent, d�aucuns ont, en revanche, insist� sur la n�cessit� de multiplier les facteurs de protection.

Libert� le 23/10/2002 �

7e JOURN�ES DE PSYCHIATRIE A ANNABA / 400 millions de malades mentaux dans le monde

N��taient les interventions des professeurs Moron et Boudef ainsi que celle de Mme Casadebaig, du Groupe d��tude de pr�vention de suicide (GEPS), la 7e �dition des journ�es de psychiatrie organis�e � Annaba les 2 et 3 octobre 2002 serait pass�e inaper�ue.

Venu de France � l�invitation de ses pairs alg�riens, le Pr Moron avait d�, � maintes reprises, solliciter les participants � cette rencontre pour qu�ils le questionnent et d�battent sur le th�me qu�il avait trait� dans sa communication. Principalement ax�e sur le suicide dans les pays d�velopp�s, cette derni�re comportait de nombreuses situations v�cues. �La fa�on avec laquelle est d�crit l�acte du suicide par les m�dias est subversive. Elle l�est particuli�rement en milieu juv�nile o� les tentatives de suicide sont devenues presque habituelles. C�est la conclusion majeure � laquelle je suis arriv� apr�s 40 ans de carri�re et 12 000 tentatives de suicide trait�es.� Contrairement aux autres intervenants, ce psychiatre avait pr�sent� � l�appui de ses affirmations des exemples frappants touchant principalement des jeunes de 15 � 24 ans.�En m�diatisant les cas de suicide et en l�absence de soutien psychologique en milieux environnants, ces jeunes consid�rent le suicide comme mode de choix de fin de vie, c�est-�-dire qu�ils d�cident de vivre autrement�, a pr�cis� le Pr Moron se r�f�rant � des �tudes qui lui ont permis de d�terminer que les modes les plus usit�s restent la pendaison et l�empoisonnement par les m�dicaments. Pour illustrer ses affirmations, il a pr�cis� : �En Europe et au Japon, ces jeunes choisissent de mourir de la m�me mani�re que leurs idoles acteurs et artistes. C�est la contagiosit� de la crise suicidaire. Dans les pays du Tiers-monde, le suicide est imput� aux probl�mes sociaux et � la mauvaise prise en charge psychologique des sujets pr�sentant des crises suicidaires polymorphes. Il existe le suicidaire, le suicid�, le suicidant, le para suicidaire, o� l�on note la non-gravit� du geste suicidaire, un tout nouveau lexique de la psychiatrie�. Sp�cialis�e dans la pr�vention des suicides, Mme Casadebaig a ax� son intervention sur des �tudes effectu�es pendant une dizaine d�ann�es sur les suicides en milieu schizophr�ne de 15 % sup�rieur � celui des populations normales. Argumentant l�absence, en Europe et dans le Tiers-monde de statistiques fiables sur le nombre de suicide, elle a soulign� la n�cessit� de multiplier les centres et instituts m�dico-l�gaux.�Suivies par l�administration de l��tat civil lors de l��tablissement de l�acte de d�c�s qui doit comporter la cause, ces structures peuvent �tre d�un grand apport�, a-t-elle dit. Comme pour lui r�pondre, la repr�sentante du centre m�dico-psychiatrique (CMP) de Annaba a pr�cis� que depuis l�ouverture du CMP Annaba en 2000 et jusqu�� 2002, 167 tentatives de suicide ont �t� enregistr�es. Si le suicide atteint 72,47 % chez les femmes, cela est d� � des troubles anxieux. Sur ce th�me �Suicide�, les psychiatres alg�riens tunisiens et marocains sont rest�s �trangement silencieux comme s�il s�agissait d�une question relevant du secret d�Etat. Leur silence fut quelque peu bris� par l�intervention d�un de leurs confr�res alg�riens de l�h�pital militaire de Constantine. Ce psychiatre a abord� une analyse sur l�intentionnalit� et les divergences am�ricaines et europ�ennes sur la relation du niveau de vie et le ph�nom�ne du suicide. Selon les derni�res statistiques officielles de l�OMS, 400 millions de malades mentaux sont d�nombr�s dans le monde. Rappelons que l�ann�e 2001 a �t� d�cr�t�e �Ann�e de la sant� mentale� par l�OMS.

El Watan 10/10/02 �

Sant� mentale en Alg�rie
370 psychiatres pour 140 000 malades

Longtemps d�ni�e en Alg�rie, la psych� reprend peu � peu sa place. Les pouvoirs publics y mettent maintenant du leur en s�impliquant comme ils ne l�ont jamais fait auparavant. Ainsi, les professionnels de la sant� mentale ont d�sormais un interlocuteur officiel avec l�installation de la sous-direction de la sant� mentale au minist�re de la Sant�. Cette structure vient en appui au programme de la sant� mentale lanc� en octobre 2001. Ayant pour objectif premier �la destigmatisation de la maladie mentale et la d�centralisation des soins�, selon le professeur Samid, directeur des actions sanitaires sp�cifiques au minist�re de la Sant�, ce programme pr�conise plusieurs actions dans ce sens, dont la cr�ation d�j� faite ou � venir, selon les r�gions, des centres interm�diaires de soins... Appel�s � travailler dans ces centres, les m�decins g�n�ralistes � travers le pays re�oivent une formation en psychiatrie. Elle �tait cl�tur�e, hier, � Annaba, pour les m�decins de l�Est.

Libert� 05/10/2002

Un vibrant hommage lui a �t� rendu hier � Annaba
Vers un prix m�diterran�en Bensma�l de psychiatrie
�

Les professeurs Ridouh, Kacha, Boudef et Tedjiza d�un c�t� et les professeurs G. Darcourt, Michel Debout, Casadebaig, Moron, Aussilloux et Paes, pour ne citer que ceux-l�, de l�autre : sp�cialistes alg�riens, fran�ais et marocains se sont donn� rendez-vous pour deux jours � Annaba, laquelle pour ses 7mes journ�es de psychiatrie organis�es � l�h�tel Seybouse s�est transform�e en capitale de la sant� mentale. �Ma plus grande satisfaction pour l�Alg�rie c'est de voir ces cercles de discussions entre des docteurs et des m�decins alg�riens avec d��minents professeurs fran�ais, c�est ce souffle de libert� et d��changes inestimable� d�clare le professeur Boudef chef du service hospitalo-universitaire de psychiatrie Errazi d�Annaba, organisateur de la rencontre. � l�ouverture du congr�s, ce dernier a annonc� l�institution, � partir de l�ann�e prochaine, du prix m�diterran�en Bensma�l de psychiatrie.

Libert� 03/10/2002��

Hommage du chef du gouvernement au professeur Belkacem Bensmail, "doyen des psychiatres alg�riens"

Un hommage a �t� rendu, par le chef du gouvernement, M. Ali Benflis, au professeur Belkacem Bensmail, ex-m�decin-chef du service des maladies psychiatriques au centre hospitalo-universitaire de Constantine.Le professeur est d�c�d� lundi suite � une longue maladie � 72 ans. Il �tait "le doyen des psychiatres" en Alg�rie, a soulign� le chef du gouvernement dans un message de condol�ances � la famille du d�funt.

"A l'aube de l'ind�pendance, il �tait le pr�curseur dans la prise en charge de cette sp�cialit� au niveau des structures hospitali�res alg�riennes", souligne en substance le message.

M. Benflis a rappel� que tout au long de sa longue carri�re, le professeur Bensmail "n'a gu�re m�nag� d'efforts" au profit de la sp�cialit�, qu'il s'agisse des soins, de la recherche, de la formation et de l'enseignement.

"Il a consacr� sa vie et son g�nie au service de ses patients et de ses �tudiants" sans compter "ses nombreuses contributions � des revues sp�cialis�es et ses participations � des congr�s internationaux".

APS���11/07/02

FONDATION MAHFOUD-BOUCEBCI � IBN ZEYDOUN

L�intellectuel altruiste

Hommage posthume rendu � cet altruiste � l�humanisme rayonnant. Cela fait 8 ans que le docteur en psychiatrie Mahfoud Boucebci nous a quitt�s. Pour comm�morer la date de sa disparition, la fondation qui porte son nom comme un �tendard, pour honorer sa m�moire et t�moigner de son grand humanisme envers les gens en d�tresse, a organis� les 14 et 15 juin derniers, � la salle Ibn Zeydoun de Riadh El Feth, deux journ�es dont l�une se voulait culturelle et l�autre scientifique. �Chaque ann�e, nous organisons � cette date (15 juin) une journ�e scientifique qui se veut aussi culturel, car le professeur Boucebci �tait quelqu�un de tr�s cultiv� et de tr�s ouvert�, dira de lui une adh�rente � cette fondation et par l� m�me psychologue et travaillant comme th�rapeute au centre de prise en charge des victimes de violence.
Mme Mouna B. ne manquera pas de souligner toute son admiration pour cet homme qui, dit-elle, �a cass� des tabous par rapport aux m�res c�libataires. Toutes les personnes en d�tresse le pr�occupaient. Il �tait � la fois pour la pens�e et l�action�. Abondant dans le m�me sens, M.Teric Boucebci, pr�sident de la fondation, nous dira toute l�importance de la culture dans la soci�t�, car �le psychiatre pour M.Boucebci, nous confie-t-il, �tait quelqu�un qui devait �tre cultiv�, � plus forte raison dans un pays o� l�on retrouve des cultures non seulement riches, mais dont il faut promouvoir, apprendre � conna�tre et partager. Le partage, l�essence m�me de Boucebci. Tr�s important est cet axe-l�, car il refl�te ce besoin chez le psychiatre de toujours apporter � l�autre un soulagement et il ne pouvait l�apporter qu�� partir du moment o� il avait la connaissance de l�autre, c�est-�-dire de sa culture.� C�est dans cet optique-l� que la fondation a choisi d�illustrer cette ann�e, sa journ�e sous l�intitul�: �Du Nord au Sud.� Car pour se conna�tre, affirmer sa personnalit� et son identit�, faudrait-il d�abord d�terminer ses racines et ses origines pour mieux avancer dans la vie et savoir o� on va. C�est le pass� qui tisse l�avenir, un facteur essentiel pour l��panouissement psychologique de chaque individu. Et conna�tre soi implique la connaissance de son histoire ainsi que le milieu naturel dans lequel on a grandi. Aussi, le sp�cialiste en guide touristique, Riad Boufadji, s�appliquerait, vendredi, au moyen de diapositives de nous raconter �les espaces de vie de la rive m�diterrann�ene � l�or�e du Tassili�, de La Casbah mill�naire, d�El-Djaza�r jusqu�au M�zab en passant par la Kabylie et les Aur�s et de nous expliquer la richesse de cet apport civilisationnel qui s�est forg� suite � la jonction entre ces deux citadelles: La Casbah et le M�zab. Avant de passer � la d�couverte de la splendeur du Grand Sud, un interm�de po�tique a �t� anim� par Nabila Bensifi, la vice-pr�sidente charg�e de la communication et de la culture au sein de la fondation. Nabila a r�alis�, en fait, un montage tr�s int�ressant � partir de trois oeuvres, � savoir Qui se souvient de la mer de M.Dib, Glaise rouge de Hayat Djabali et un passage de Nedjma de K.Yacine. Cette belle escale po�tique fut berc�e par les m�lodies enchanteresses du groupe M�diterran�o. Et c�est l�association Les Amis du Tassili, laur�ate l�ann�e derni�re du prix Boucebci, qui nous fera plonger dans l�univers merveilleux du Sud avec ses belles images de paysage et ses sp�cificit�s g�ologiques, sa v�g�tation, sa faune et sa flore et de nous conter le myst�re de la civilisation du Tassili et de l�omnipr�sence de l�homme dans cette r�gion. C�est le pianiste Mourad Bel Hocine qui cl�turera en beaut� cette soir�e.

Poursuivant sa mission de sensibilisation dans les domaines m�dico-psycho-socio-�ducatif quant au soutien imp�ratif devant accompagner les personnes ayant souffert de traumatisme, la fondation Boucebci a projet�, en d�but d�apr�s-midi du samedi, un film documentaire de Azedine Meddour, Douleur muette, sur l�univers �clat� des enfants qui ont assist� � la barbarie sanguinaire. Un film poignant et douloureux, charg� d��motion qui laissa le public coi d��motion.
Une s�rie de communications tr�s int�ressantes a suivi et a port�, notamment, sur les effets n�fastes du traumatisme au sein de la soci�t� en l�occurrence la destruction de la famille, un sujet d�battu par le psychiatre Dalila Sad Saoud et dont le prix Boucebci lui est revenu cette ann�e. Pour t�moigner de son attachement � la fondation, l�artiste peintre, Zohra Hachid Sellal, a tenu a apporter sa contribution � cette manifestation en exposant, durant ces deux jours, ses superbes toiles dans le hall de la salle Ibn Zeydoun. Baptis�e Talisman, son exposition qui rassemble 22 tableaux r�alis�s en mode abstrait et semi-figuratif, est un hommage rendu � la femme et � notre patrimoine s�culaire � travers tous ces �Aouchem� incontournables qu�on trouve dans ses oeuvres. Des peintures aux couleurs chaudes inspir�es �galement des fresques du Tassili...

L'Expression

17-06-2002

Vers la pratique de la th�rapie familiale

La th�rapie familiale a �t� au centre des travaux d'une journ�e internationale organis�e samedi, � Alger, par l'association de th�rapie familiale et la soci�t� alg�rienne de psychiatrie. Cette rencontre sanctionne le cycle de formation pluridisciplinaire, de 30 professionnels de la sant� mentale, encadr�s durant trois ans, par des sp�cialistes, dont 11 �trangers de nationalit� belge et fran�aise, au centre de r�adaptation psychosociale de Cheraga.

Les b�n�ficiaires de cette formation (m�decins, psychologues, psychiatres, �ducateurs, assistantes sociales...) ont, au cours de cette journ�e, mis en exergue les concepts et points de vus inh�rents � la probl�matique de la th�rapie familiale.

"Les th�rapies traditionnelles ciblent non seulement le patient, mais aussi la famille, car la structure familiale alg�rienne a un sens chez nous, et est ancestralement solidaire, surtout dans les moments difficiles", dira le pr�sident de la soci�t� alg�rienne de psychiatrie, le Pr. F. Kacha.

"Aussi, aujourd'hui, notre approche consiste-t-elle � repositionner le malade dans sa contexture familiale, afin de mieux circonscrire son cas et lui assurer la p�rennit� de son �quilibre, acquis, � l'aide de soins appropri�s".

"Le processus de soins du patient, int�gre �galement des entretiens avec les membres de sa famille, dans le cadre d'une relation de coop�ration qui facilitera sa prise en charge, car nous ne faisons qu'exploiter la notion de la famille qui fait partie de nos valeurs patrimoniales", a soulign�, de son cot�, la pr�sidente de l'association de th�rapie familiale, Mme A. Bendhaou.

"La famille doit �tre une des ressources th�rapeutiques et pour ce faire, il faudrait �tablir une relation de confiance entre parents et psychiatres, dans le cas d'enfants ou d'adolescents en difficult�, car la famille a besoin d'�tre inform�e et elle est amen� �galement a jouer un r�le croissant dans la recherche de solutions permettant la prise en charge du quotidien des malades, a leur sortie par exemple, de l'h�pital", a indique, pour sa part, le psychiatre- th�rapeute belge, le Pr. J. M. Lemaire.

Pour ce sp�cialiste, cette relation de confiance, qui s'av�re de plus en plus fructueuse, doit aboutir a l'�tablissement et a l'�largissement d'un r�seau, int�grant patient, famille et professionnels (m�decins, enseignants, infirmiers, assistances sociales...), dans le cadre d'une r�partition �quitable des responsabilit�s de chacun, � travers le processus th�rapeutique, en mati�re de sant� mentale.

Dans le cas d'adolescents en d�perdition scolaire (fugue, violence, �tat suicidaire...), tout un r�seau doit se constituer autour de ce cas, allant de la m�re/p�re/fr�res/ s�urs, � l'enseignant ..., au m�decin traitant... etc., dans le cadre de la reconstruction du tissu familial, "car pour traiter une personne, affirme encore le Pr. Lemaire, il faudrait, souvent, soigner la relation de celle-ci avec son entourage". "Ceci nous fait aboutir a la notion de th�rapie contextuelle qui permet de placer, explique-t-il, le patient � travers un contexte transg�n�rationnel, fond� sur le mod�le de groupe multifamilial".

"Histoires de famille", "approche transg�n�rationnelle" et "espaces communautaires ont constitu� les principaux aspects abordes lors de cette journ�e, � l'issue de laquelle, a �t� organis�e une c�r�monie de remise des dipl�mes de fin de formation.

APS���29/09/01

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