Centre de psychothérapie de Mohammadia à l'écoute des exclus de la société

Par Amnay Idir

Toxicomanie, cas de troubles psychologiques et échec scolaire constituent les fléaux pour lesquels le centre de prévention et de psychothérapie de Mohammadia se consacre afin d'en atténuer, au moins, les conséquences.

Créé le 26 juin 1992 à l'initiative de l'Association de la sauvegarde de la jeunesse de la wilaya d'Alger, le centre de prévention et de psychothérapie de Mohammadia s'est occupé durant les trois premières années de ses activités exclusivement de la prise en charge des drogués.

Ensuite, comme l'explique le directeur du centre, M. Boumaza, «nous avons jugé nécessaire d'élargir notre champ d'activités. Ainsi, outre l'objectif initial, nous nous consacrons aussi à la prise en charge des cas de troubles psychiques et des sujets touchés par l'échec scolaire. Les personnes concernées par l'ensemble de ces problèmes sont de différentes catégories d'âge et viennent des différentes régions du pays. Notre centre est un point d'écoute. Nous ne leur assurons pas l'hébergement. Nous les prenons en charge sur les plans médical et psychologique et les aidons du mieux que nous pouvons à régler leurs problèmes sociaux et économiques». Sociologue, Mlle Aït Ouferoukh relève que pour les cas des troubles psychiques, «il faut d'abord les convaincre la nécessité de consulter un psychologue. Et qu'ils peuvent eux-mêmes trouver les solutions idoines à leurs problèmes. Dans cet esprit, nous essayons de les aider à se découvrir pour qu'ils puissent se prendre en charge. Pour ce faire, nous tentons de rationaliser et de spécifier leurs problèmes.
En d'autres termes, déterminer les problèmes auxquels ils sont liés directement et indirectement, c'est aussi une manière de dédramatiser les difficultés qui les rongent et de leur faire sentir qu'ils ne sont pas dans l'impasse comme ils le pensent. Cela nous permet de les réintégrer dans la société.» Aussi, poursuit-elle, «nous menons des campagnes de prévention contre la consommation de la drogue. Et l'échec scolaire constitue un des facteurs déclencheurs quant à l'initiation à la drogue.» Educatrice, Mme Hamaras relève : «Le centre assure jusqu'à huit consultations par jour. Il y a des cas que nous réorientons vers d'autres organismes pour une meilleure prise en charge. Pour les toxicomanes, nous accueillons toutes les catégories d'âge. Certains dépassent la quarantaine. Nous enregistrons aussi des cas souffrant de dépendance pharmacologique. Cela dit, les parents doivent savoir qu'il est important de communiquer avec leurs enfants pour leur éviter de chercher l'exemple dans la rue. L'exemple, il faut le créer au sein de la famille. Nous ignorons nos enfants !»

El Watan
23/02/03