Table ronde sur le suicide : La société interpellée

Animée par le professeur Amar Talbi, président du conseil scientifique des affaires religieuses de la wilaya d’Alger, et Dr Fadila Bouamrane, chercheuse universitaire, la rencontre a permis à l’assistance présente de se pencher sur nombre d’aspects de ce redoutable phénomène du suicide
PUBLIE LE : 07-02-2011 | 12:35

 « Le suicide, causes et traitement », tel est l’intéressant thème d’une table ronde, organisée hier après-midi par le Centre culturel islamique d’Alger en son siège, 12 rue Ali Boumendjel, en présence d’une assistance moyenne, composée d’universitaires, de fonctionnaires et d’étudiants.

Animée par le professeur Amar Talbi, président du conseil scientifique des affaires religieuses de la wilaya d’Alger, et Dr Fadila Bouamrane, chercheuse universitaire, la rencontre a permis à l’assistance présente de se pencher sur nombre d’aspects de ce redoutable phénomène du suicide qui fait aujourd’hui des ravages dans le monde, et notamment en Algérie.
S’appuyant sur nombre de versets coraniques et de hadiths du Prophète (QSSSL), le professeur Talbi a démontré que cet acte est strictement condamné par l’islam, en ce sens que nul n’a le droit d’ôter la vie que Dieu, le Miséricordieux, a donné à l’être humain. Dans ce contexte, il a évoqué également d’autres hadiths authentiques, rapportés par l’imam Mouslim, dans lesquels le Prophète (QSSSL) a interdit l’euthanasie, quelles que soient les moyens utilisés, quelles que soient les raisons invoquées pour se donner la mort. Il a conclu son intervention par des invocations, souhaitant que les jeunes d’aujourd’hui réfléchissent mûrement avant d’agir, et surtout, de craindre Dieu, le Créateur de l’univers, dans tout ce qu’ils entreprennent sur Terre.  
Quant au Dr Fadila Bouamrane, elle a d’abord fait un large constat de l’ampleur de ce phénomène dans le monde et en Algérie, en soulignant, sur la base de données effrayantes, comme la mort par suicide d’un million de personnes chaque année, que 32.000 personnes se sont données la mort en 2009 au Japon, que 6 personnes se sont suicidées en une semaine à Mascara. Que le suicide, qui a pris des proportions alarmantes ces derniers temps, au point d’inciter l’OMS à décréter le 10 septembre, journée mondiale de Lutte contre le suicide, est devenu un problème de santé publique et que la société est appelée à se mobiliser pour contribuer réellement à son règlement. Partant de là, Dr Bouamrane a rappelé que les causes de ce phénomène sont multiples, en mettant en exergue les raisons psychologiques, économiques, sociales et même politiques qui poussent les jeunes à se donner la mort par pendaison, absorption de substances toxiques dangereuses ou par immolation, comme c’est le cas aujourd’hui.
Elle a ensuite appelé les pouvoirs publics et les spécialistes du domaine à procéder rapidement à déterminer les véritables causes de ce phénomène qui frappe cette importante partie de la population, avant de plaider pour une aide accrue à notre jeunesse, la force vive de la nation, afin de lui permettre de vivre et de croire en des lendemains meilleurs.
Mourad A.

EL MOUDJAHID