Vers la pratique de la thérapie familiale

La thérapie familiale a été au centre des travaux d'une journée internationale organisée samedi, à Alger, par l'association de thérapie familiale et la société algérienne de psychiatrie. Cette rencontre sanctionne le cycle de formation pluridisciplinaire, de 30 professionnels de la santé mentale, encadrés durant trois ans, par des spécialistes, dont 11 étrangers de nationalité belge et française, au centre de réadaptation psychosociale de Cheraga.

Les bénéficiaires de cette formation (médecins, psychologues, psychiatres, éducateurs, assistantes sociales...) ont, au cours de cette journée, mis en exergue les concepts et points de vus inhérents à la problématique de la thérapie familiale.
"Les thérapies traditionnelles ciblent non seulement le patient, mais aussi la famille, car la structure familiale algérienne a un sens chez nous, et est ancestralement solidaire, surtout dans les moments difficiles", dira le président de la société algérienne de psychiatrie, le Pr. F. Kacha.
"Aussi, aujourd'hui, notre approche consiste-t-elle à repositionner le malade dans sa contexture familiale, afin de mieux circonscrire son cas et lui assurer la pérennité de son équilibre, acquis, à l'aide de soins appropriés".
"Le processus de soins du patient, intègre également des entretiens avec les membres de sa famille, dans le cadre d'une relation de coopération qui facilitera sa prise en charge, car nous ne faisons qu'exploiter la notion de la famille qui fait partie de nos valeurs patrimoniales", a souligné, de son coté, la présidente de l'association de thérapie familiale, Mme A. Bendhaou.
"La famille doit être une des ressources thérapeutiques et pour ce faire, il faudrait établir une relation de confiance entre parents et psychiatres, dans le cas d'enfants ou d'adolescents en difficulté, car la famille a besoin d'être informée et elle est amené également a jouer un rôle croissant dans la recherche de solutions permettant la prise en charge du quotidien des malades, a leur sortie par exemple, de l'hôpital", a indique, pour sa part, le psychiatre- thérapeute belge, le Pr. J. M. Lemaire.
Pour ce spécialiste, cette relation de confiance, qui s'avère de plus en plus fructueuse, doit aboutir a l'établissement et a l'élargissement d'un réseau, intégrant patient, famille et professionnels (médecins, enseignants, infirmiers, assistances sociales...), dans le cadre d'une répartition équitable des responsabilités de chacun, à travers le processus thérapeutique, en matière de santé mentale.
Dans le cas d'adolescents en déperdition scolaire (fugue, violence, état suicidaire...), tout un réseau doit se constituer autour de ce cas, allant de la mère/père/frères/ sœurs, à l'enseignant ..., au médecin traitant... etc., dans le cadre de la reconstruction du tissu familial, "car pour traiter une personne, affirme encore le Pr. Lemaire, il faudrait, souvent, soigner la relation de celle-ci avec son entourage". "Ceci nous fait aboutir a la notion de thérapie contextuelle qui permet de placer, explique-t-il, le patient à travers un contexte transgénérationnel, fondé sur le modèle de groupe multifamilial".
"Histoires de famille", "approche transgénérationnelle" et "espaces communautaires" ont constitué les principaux aspects abordes lors de cette journée, à l'issue de laquelle, a été organisée une cérémonie de remise des diplômes de fin de formation.

 

APS   29/09/01